Repentance - le message oublié.


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1 - Introduction.

a) La base du message.

b) Le message de base.

2 - Une ignorance quasi-généralisée.

a) Ignorée des croyants.

b) Pourquoi pour les païens ?

b.1) Les croyants.

b.2) Les incroyants.

3 - Péché, justice et jugement.

a) Le péché.

b) La justice.

c) Le jugement.

4 - Le contenu du message.

5 - Une mise en pratique perpétuelle.

1 - Introduction.

a) La base du message.

Le message de la repentance a mauvaise presse, il est vu comme négatif et donc généralement ignoré par ceux qui décident de parler de Dieu à des non-croyants. Le problème de base vient de ce que la compréhension de ce que représente ce message est totalement viciée. La raison en est simple, le coeur de ce message contient trois doctrines particulières qui sont elles-mêmes incomprises, et sur lesquelles je vais revenir par après. Si ce que représente le fondement de la doctrine est incompris, il ne faut pas s'étonner que le message en lui-même soit incompris. Non pas par les incroyants, mais par les croyants eux-mêmes qui, de manière ironique, ignore un message qui fait partie des doctrines fondamentales.

J'ai déjà expliqué la repentance dans l'enseignement sur les doctrines fondamentales. Malheureusement si la connaissance de l'existence de cette doctrine est répandue, la connaissance de ce qu'elle représente réellement ne l'est pas. En d'autres termes, tout le monde sait que la repentance existe, mais personne ne sait précisément ce que c'est. On se contente, dans le monde des croyants, de penser que pleurer un bon coup est le parfait résumé de ce qu'est la repentance. Si ça a assez souvent un rapport (mais pas toujours), il se trouve que ça ne permet pas véritablement d'en comprendre le fondement.

Il y a une réelle différence entre vivre une repentance et prêcher la repentance, et cela parait logique. Le but étant de prêcher une chose afin qu'elle devienne effective dans la vie de celui qui l'entend. La différence étant que la prédication de la repentance est l'annonce d'une vérité de la Parole de Dieu, alors que la vivre, c'est la conséquence de la compréhension spirituelle de cette vérité. Malheureusement, la réception pour un incroyant d'un message qui n'est pas le seul que Dieu autorise à souvent pour conséquence des conversions émotionnelles qui n'ont pas suffisamment de racines pour durer. Ceux qui ont vécu de telles moments purement basés sur l'émotion sont cependant persuadés du bienfondé de l'expérience qu'ils ont vécu et finissent par considérer Dieu à travers ce prisme. Dès lors, parler de lui se limite à transmettre ce qu'ils pensent avoir compris, donc un ensemble de messages visant à toucher l'auditeur à la façon d'un scénario hollywoodien. Ils parlent de sentiments, de protections, de sécurité, d'amour, d'être compris, acceptés, pardonnés et de tout ce qui fait le socle des sectes, oubliant que la maison de Dieu ne peut se bâtir que sur le rocher de sa Parole.


b) Le message de base.

Lorsqu'on lit la Parole de Dieu, il est difficile de nier que ce message de la repentance soit exactement ce que tout le monde propageait. Dans les quatre versions de l'évangile, il n'est pas fait secret de ce que ce message était celui qui était transmis, autant par Jésus que par ses disciples, et même avant que Jésus ne commence son ministère, Jean baptiste l'annonçait déjà.

🔘 Matthieu 3.1-2 : En ce temps-là parut Jean Baptiste, prêchant dans le désert de Judée. 2 Il disait : Repentez-vous, car le royaume des cieux est proche.

🔘 Marc 1.4 : Jean parut, baptisant dans le désert, et prêchant le baptême de repentance, pour la rémission des péchés.

🔘 Luc 3.2-3 : et du temps des souverains sacrificateurs Anne et Caïphe, -la parole de Dieu fut adressée à Jean, fils de Zacharie, dans le désert. 3 Et il alla dans tout le pays des environs de Jourdain, prêchant le baptême de repentance, pour la rémission des péchés,

Puis, ce même Jean Baptiste va voir le Seigneur venir à lui pour se faire baptiser. Il s'en suivra 40 jours d'épreuves dans le désert, suite à quoi :

🔘 Matthieu 4.17 : Dès ce moment Jésus commença à prêcher, et à dire : Repentez-vous, car le royaume des cieux est proche.

🔘 Marc 1.15 : Il disait : Le temps est accompli, et le royaume de Dieu est proche. Repentez-vous, et croyez à la bonne nouvelle.

Donc que ce soit Jean Baptiste avant même la venue de Jésus, puis Jésus, on en revient toujours à ce message de la repentance. Evidemment les choses ne s'arrêtent pas à ces deux personnages. Une fois que les disciples vont suivre le Fils de Dieu, il leur donnera les directives devant être suivies dans l'exercice de leur service et, une fois de plus, pas de doute possible !

🔘 Marc 6.10-12 : Puis il leur dit : Dans quelque maison que vous entriez, restez-y jusqu'à ce que vous partiez de ce lieu. 11 Et, s'il y a quelque part des gens qui ne vous reçoivent ni ne vous écoutent, retirez-vous de là, et secouez la poussière de vos pieds, afin que cela leur serve de témoignage. 12 Ils partirent, et ils prêchèrent la repentance.

Nous pouvons donc avancer tous les arguments que nous voulons, la réalité de la Parole ne fait pas de mystères. Le message de la repentance était celui de Jean Baptiste, de Jésus, et de ses disciples. Et même après le sacrifice et la résurrection de Jésus, aucun changement ne survient, ça reste la seule est unique chose qui puisse être prêchée aux païens. Le passage d'Israël aux nations ne modifie en rien la donne. Une fois ressuscité Jésus se présente à ses disciples et ouvre leurs esprits pour qu'ils puissent finalement comprendre la Parole. Une fois de plus, c'est pour mettre en avant la même chose que ce dont parle cet enseignement : 

🔘Luc 24.45-47 : Alors il leur ouvrit l'esprit, afin qu'ils comprissent les Écritures. 46 Et il leur dit : Ainsi il est écrit que le Christ souffrirait, et qu'il ressusciterait des morts le troisième jour, 47 et que la repentance et le pardon des péchés seraient prêchés en son nom à toutes les nations, à commencer par Jérusalem.

Finalement, alors que Jésus retourne au ciel d'où il était venu, ses apôtres continueront son œuvre de la manière qu'il leur avait recommandé.

🔘 Actes 2.38 : Pierre leur dit : Repentez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus Christ, pour le pardon de vos péchés ; et vous recevrez le don du Saint Esprit.

🔘 Actes 3.18-19 : Mais Dieu a accompli de la sorte ce qu'il avait annoncé d'avance par la bouche de tous ses prophètes, que son Christ devait souffrir. 19 Repentez-vous donc et convertissez-vous, pour que vos péchés soient effacés,

Dans le livre de l'apocalypse, par huit fois il sera précisé que le seul moyen de s'en sortir, c'est par la repentance.

Il n'y a pas possibilité de passer à côté de ce message, et donc obligatoirement, de cette compréhension. Mais maintenant que cette évidence est établie, ça ne nous dit toujours pas ce qu'est concrètement ce message, ni n'établit le fait que ce soit le seul message.

2 - Une ignorance quasi-généralisée.

a) Ignorée des croyants.

Le message de la repentance est particulièrement problématique. Lorsque l'écrivain de l'épitre aux Hébreux nous cite les six doctrines fondamentales, qui sont : le fondement du renoncement aux oeuvres mortes, de la foi en Dieu, de la doctrine des baptêmes, de l'imposition des mains, de la résurrection des morts, et du jugement éternel (Hébreux 6.1-2), il faut bien comprendre que le : renoncement aux oeuvres mortes n'est autre que la repentance. C'est donc la première des doctrines fondamentales qui devrait nous clarifier le sujet. Pourtant presque personne dans les églises modernes ne sait ce que c'est.

Or, rappelons-nous de ce que l'écrivain de l'épitre aux Hébreux disait juste avant de lister ces six doctrines :

🔘 Hébreux 5.11-14 : Nous avons beaucoup à dire là-dessus, et des choses difficiles à expliquer, parce que vous êtes devenus lents à comprendre. 12 Vous, en effet, qui depuis longtemps devriez être des maîtres, vous avez encore besoin qu'on vous enseigne les premiers rudiments des oracles de Dieu, vous en êtes venus à avoir besoin de lait et non d'une nourriture solide. 13 Or, quiconque en est au lait n'a pas l'expérience de la parole de justice ; car il est un enfant. 14 Mais la nourriture solide est pour les hommes faits, pour ceux dont le jugement est exercé par l'usage à discerner ce qui est bien et ce qui est mal.

Les choses sont donc assez simples à comprendre. Parmi la multitude de sujet qui peuvent être abordée dans la Parole de Dieu, il y en a six qui sont un préalable à toutes les compréhensions. La repentance étant la première de ces six en question. Si vous ne les avez pas, quoi que vous pensiez avoir d'autre, c'est un leurre.

La particularité de cette doctrine tient non seulement dans le fait que ce soit la première, mais également dans le fait que ce soit la seule de la Parole de Dieu dont l'acquisition se fait en partie avant sa conversion. Cela induit que tout croyant devrait dès le premier jour de sa conversion connaître la partie de cette doctrine qu'on acquiert en étant païen.

Pourtant, comme je le disais, presque personne ne la connaît, et cela pose un problème à plusieurs niveaux. Celui évident que l'écrivain de l'épitre aux Hébreux met en avant concernant l'imperméabilité à la Parole de Dieu sans la connaissance préalable de cette doctrine et de ses cinq sœurs. Mais un autre problème de taille est rattaché à cette méconnaissance. Comment parler de la repentance aux païens si on ne l'a pas comprise soi-même ?


b) Pourquoi pour les païens ?

Le monde des croyants avance en empilant des émotions les unes sur les autres. C'est devenu non pas un fondement en plus de celui de la Parole de Dieu, mais le fondement unique de leurs décisions. Aussi, tout ce qu'ils font doit en véhiculer. C'est un fait dans la louange, mais ça l'est également dans la prédication, et finalement, dans la totalité de ce que font les personnes se revendiquant de Dieu. Elles oublient que si les émotions sont importantes, elles ne le sont que lorsque ce sont celles de Dieu, pas les nôtres.

Lorsque Jésus va ressusciter le fils de la veuve de Naïn, il le fait parce qu'il ressent une émotion (Luc 7.13 : Le Seigneur, l'ayant vue, fut ému de compassion pour elle, et lui dit : Ne pleure pas !). Ce qui montre que les émotions ont une importance. Par contre il ne faut pas oublier qu'il ne faisait rien sans directives du Père (Jean 5.19-20 : Jésus reprit donc la parole, et leur dit : En vérité, en vérité, je vous le dis, le Fils ne peut rien faire de lui-même, il ne fait que ce qu'il voit faire au Père ; et tout ce que le Père fait, le Fils aussi le fait pareillement. 20 Car le Père aime le Fils, et lui montre tout ce qu'il fait ; et il lui montrera des oeuvres plus grandes que celles-ci, afin que vous soyez dans l'étonnement). Jésus n'a donc pas agi parce que lui-même avait une émotion, mais parce qu'il venait de ressentir l'émotion du Père.

Ce problème émotif devient le fruit pourri d'un arbre rongé de l'intérieur, et lorsque ces personnes parlent de Dieu à des non-croyants, elles véhiculent ce qu'elles sont. Une machine dont le carburant est l'émotion au lieu de la vérité. Drapant ce comportement dans un déguisement 'd'amour', elles parviennent à se convaincre que rien ne compte plus, en oubliant que lorsque l'amour se limite à des mots, il n'est qu'une façade.

Celui qui aime Dieu lui obéit.

Maintenant, pour en revenir aux textes, Jésus nous a annoncé clairement la forme que prenait le message de la repentance :

🔘 Jean 16.7-14 : Cependant je vous dis la vérité : il vous est avantageux que je m'en aille, car si je ne m'en vais pas, le consolateur ne viendra pas vers vous ; mais, si je m'en vais, je vous l'enverrai. 8 Et quand il sera venu, il convaincra le monde en ce qui concerne le péché, la justice, et le jugement : 9 en ce qui concerne le péché, parce qu'ils ne croient pas en moi ; 10 la justice, parce que je vais au Père, et que vous ne me verrez plus ; 11 le jugement, parce que le prince de ce monde est jugé. 12 J'ai encore beaucoup de choses à vous dire, mais vous ne pouvez pas les porter maintenant. 13 Quand le consolateur sera venu, l'Esprit de vérité, il vous conduira dans toute la vérité ; car il ne parlera pas de lui-même, mais il dira tout ce qu'il aura entendu, et il vous annoncera les choses à venir. 14 Il me glorifiera, parce qu'il prendra de ce qui est à moi, et vous l'annoncera.

Ce passage est le centre de la compréhension. En quelques phrases, Jésus met au clair deux choses fondamentales à comprendre. Il pose la différence entre ce qui est destiné aux croyants et ce qui est destiné aux incroyants.

b.1) Les croyants.

Dans ce passage de l'évangile selon Jean, Jésus met au clair l'étendue de la compréhension de chacun. En ce qui concerne les croyants, les choses sont simples : Quand le consolateur sera venu, l'Esprit de vérité, il vous conduira dans toute la vérité (Jean 16.13). La chose est simple à comprendre et ne fait pas réellement débat. Le Saint Esprit conduira les croyants dans toute la vérité. Il n'y a donc aucune limite formelle. Par contre, les choses ne sont pas les mêmes lorsque dans le même passage, Jésus nous parle de ce qui concerne les incroyants.

b.2) Les incroyants.

Cette fois-ci, il va être bien moins large dans l'étendue de ce qui peut être reçu par eux. Aussi, toujours en nous parlant de ce que le Saint-Esprit fera une fois qu'il l'aura envoyé, ce sont les termes suivants qu'il emploie :

🔘 Jean 16.8 : Et quand il sera venu, il convaincra le monde en ce qui concerne le péché, la justice, et le jugement.

Là se trouve la différence entre l'action du Saint Esprit pour les croyants et pour les incroyants. La Parole de Dieu ne peut pas être comprise pas l'intelligence des hommes, seul le Saint Esprit pour nous éclairer, et ce, que nous soyons croyants ou incroyants. 

Ca n'est pas seulement que l'Esprit est la source de la compréhension, les choses vont bien plus loin. Dieu a voilé la compréhension de ceux qui ne sont pas ses enfants.

Dans Luc 10.21, lorsque Luc nous transmet :  En ce moment même, Jésus tressaillit de joie par le Saint Esprit, et il dit : Je te loue, Père, Seigneur du ciel et de la terre, de ce que tu as caché ces choses aux sages et aux intelligents, et de ce que tu les as révélées aux enfants. Oui, Père, je te loue de ce que tu l'as voulu ainsi, la sagesse et l'intelligence dont il est fait mention ici sont celles de la chair, et Jésus nous précise clairement que Dieu a spécifiquement voilé cette méthode de compréhension. Cela induit que même les choses qui paraissent les plus basiques dans la Parole de Dieu ne peuvent pas réellement être comprises par les païens, et appui encore plus, s'il était nécessaire, le fait que nous n'ayons pas à expliquer la Parole à des personnes qui ne sont pas de notre famille spirituelle. En tentant de leur expliquer, il apparaît même, en nous basant sur ce verset de Luc 10.21, que nous nous opposons à Dieu qui n'a pas voulu qu'ils puissent comprendre et qui les a spécifiquement rendus incapable de comprendre.

Dieu, dans son infinie sagesse, a voilé l'esprit des hommes et ceux qui peuvent recevoir sont ceux pour qui le voile a été déchiré. Les incroyants ne peuvent recevoir la compréhension que de trois choses spécifiques : le péché, la justice et le jugement (Jean 16.8). Et ces trois choses concernent très directement le message de la repentance, qui se trouve justement être l'addition de ces trois doctrines. Toutes doctrines autre que ces trois-là, non seulement ne peuvent pas être comprises, mais représentent une désobéissance ouverte à la Parole de Dieu qui nous annonce qu'elles sont les seules que le Saint-Esprit leur éclairera. A partir du moment où c'est autre chose qui est véhiculé, celui qui fait cela proclame sa sagesse supérieure à celle de Dieu et marche dans la désobéissance.

Ces trois parties de ce qu'est le message de la repentance sont donc précisément définis dans Jean 16.9-11.

3 - Péché, justice et jugement.

Le message de la repentance est donc supposé contenir des données précise qui ne dépendent ni de l'humeur de celui qui le reçoit ni de celle de celui qui le transmet. La liberté de l'Esprit ne détermine pas le fond du message puisque Jésus nous en a clairement défini la substance, elle ne fait qu'en définir la forme.


a) Le péché.

🔘 Jean 16.9 : en ce qui concerne le péché, parce qu'ils ne croient pas en moi.

La notion de péché est probablement la plus spéciale. Essentiellement parce qu'elle n'est pas pleinement comprise par les croyants qui ont souvent tendance à confondre cause et conséquence ou, dit autrement, l'arbre et son fruit. Quand on en vient à parler du péché, il faut comprendre qu'on parle de l'arbre et non d'un fruit. Par exemple, le vol ou le meurtre sont les conséquences du péché mais pas des péchés en eux-mêmes. Lorsque Esaïe nous parle du sacrifice de Jésus, il utilise un singulier alors qu'il nous parle de ce que Jésus a porté.

🔘 Esaïe 53.5-6Mais il était blessé pour nos péchés, Brisé pour nos iniquités ; Le châtiment qui nous donne la paix est tombé sur lui, Et c'est par ses meurtrissures que nous sommes guéris. 6 Nous étions tous errants comme des brebis, Chacun suivait sa propre voie; Et l'Éternel a fait retomber sur lui l'iniquité de nous tous.

La particularité qui peut embrouiller est qu'il utilise le pluriel du mot "iniquités" pour parler de la multitude non pas des fautes, mais des personnes. "Brisé pour nos iniquités" signifie "brisé pour ton iniquité ainsi que pour celle d'une deuxième personne, d'une troisième personne ..." et ainsi de suite. "Iniquités" est donc au pluriel mais parce que cela parle de l'addition de la faute de chacun. C'est au verset 6 qu'Esaïe nous parle de la faute de tous, et cette fois-ci il parle d'iniquité au singulier justement parce qu'il ne se centre plus sur la multitude des personnes concernées mais sur la faute en elle-même, qu'il appelle "iniquité" et qui est la même pour tous.

C'est là que se trouve l'incompréhension du croyant. Ce qui diffère d'une personne à l'autre n'est pas le fait de pécher, mais la forme que prend la conséquence du péché qui lui, est la même pour tous. Dans la bouche d'Esaïe cela prend la forme de : "nous étions tous errants comme des brebis" dont tous les termes sont au pluriel mais qui désigne une chose unique qui symbolise le péché. Tout le monde fait la même chose, c'est-à-dire : est errant, et "chacun suivait sa propre voie" qui symbolise la forme que prend la conséquence du péché, l'errance de chacun le pousse à faire des choses qui lui sont propre. D'où un singulier qui désigne une multitude de choses.

Aussi perturbant que cela puisse sembler être, il se trouve que c'est l'exacte représentation de ce qu'est le péché.

Jean le définit également comme un singulier, non seulement dans Jean 8.21 où Jésus dit : Je m'en vais, et vous me chercherez, et vous mourrez dans votre péché ; vous ne pouvez venir où je vais. Passage où il définit que le fait de mourir dans son péché (au singulier) est la conséquence de chercher Jésus mais de ne pas le trouver. Plus tôt dans cette même version de l'évangile, Jean nous transmettait : Celui qui croit en lui n'est point jugé ; mais celui qui ne croit pas est déjà jugé, parce qu'il n'a pas cru au nom du Fils unique de Dieu (Jean 3.18) qui établit que l'appartenance à Jésus est la libération du péché et donc que ne pas lui appartenir est l'essence même du péché. C'est pour cette raison que dans sa première lettre, Jean nous disait que : Quiconque demeure en lui ne pèche point ; quiconque pèche ne l'a pas vu, et ne l'a pas connu (1 Jean 3.6). De la même manière, celui qui ne croit pas en Jésus n'est pas jugé parce qu'il est voleur, mais parce qu'il ne croit pas en Jésus (Jean 3.18). Sa nature de 'voleur' est la conséquence de son éloignement de Jésus.

Lorsqu'on voit une pomme, on sait qu'elle ne vient pas d'un poirier, lorsqu'on voit un voleur, on sait qu'il n'appartient pas à Jésus. Par contre, c'est confondre le fruit et l'arbre, ce qui est profondément ancré dans la nature humaine et qui caractérisait déjà les interactions autour des 2 arbres dans le jardin d'Eden. Dieu et le serpent parlaient de l'arbre, lorsque la femme parlait du fruit. 6000 ans plus tard, l'homme porte encore son attention sur le fruit qui pourtant n'est qu'un indicateur de l'arbre. Ainsi, le voleur ou le meurtrier ne sont pas condamnés parce qu'il est voleur ou meurtrier, mais le fait qu'il soit voleur ou meurtrier est la conséquence de ce qu'il ne soit pas de Dieu. N'étant pas du bon arbre, il est tout simplement normal qu'il soit voleur ou meurtrier, et sa seule faute réelle est justement de ne pas être du bon arbre.

Le croyant n'est pas meilleur que l'incroyant, la différence est simplement son arbre de référence : Jésus.

Aussi, lorsque l'on en vient à parler de Jésus à un incroyant, le pointer du doigt parce qu'il est voleur, revient à pointer un doigt accusateur sur un oiseau parce qu'il vole. Quoi qu'il fasse, il le fait parce qu'il n'appartient pas à Jésus, c'est cela son péché, et c'est également la raison pour laquelle Jésus est venu non pas pour que nous ne soyons plus voleurs, mais pour que nous soyons réconciliés avec le Père, le reste suivra logiquement parce que nous serons dès lors nés de nouveau, mais sur le bon arbre. Il est d'ailleurs intéressant de regarder Jean 15.22-24, qui nous parle exactement de ça :

🔘 Jean 15.22-24 : Si je n'étais pas venu et que je ne leur eusses point parlé, ils n'auraient pas de péché ; mais maintenant ils n'ont aucune excuse de leur péché. 23 Celui qui me hait, hait aussi mon Père. 24 Si je n'avais pas fait parmi eux des oeuvres que nul autre n'a faites, ils n'auraient pas de péché ; mais maintenant ils les ont vues, et ils ont haï et moi et mon Père.

Ce que ce passage nous dit c'est que les actions des hommes n'étaient pas des péchés en elles-mêmes tant qu'elles n'étaient pas la conséquence d'un rejet du Fils de Dieu. Ils n'avaient pas de péché dans le sens employé par Jésus, et le fait d'avoir constaté les actions du Fils de Dieu les a poussé à choisir entre l'accepter et le rejeter. La formulation met clairement en avant que le péché qu'ils ont acquis tient spécifiquement non pas dans leurs mauvaises oeuvres, mais dans la haine qu'ils ont développé pour le Fils et le Père. Jean Baptiste parlait également de cela en nous disant que Jésus est : l'Agneau de Dieu, qui ôte le péché du monde (Jean 1.29). Il ne disait pas que Jésus allait enlever le vol, le mensonge ou le meurtre du monde, mais qu'il allait réconcilier l'homme avec Dieu.

Aussi, lorsque Jésus nomme les trois domaines qui constituent le message de la repentance, il commence par la notion de péché qui est possible, selon ces propres termes, parce qu'ils ne croient pas en lui (Jean 16.9 : en ce qui concerne le péché, parce qu'ils ne croient pas en moi). Cela signifie que l'une des trois parties du message de la repentance met en avant le fossé qui existe entre Dieu et les hommes et la nécessité de passer par le Fils pour retrouver la paix avec le Père.


b) La justice.

🔘 Jean 16.10 : la justice, parce que je vais au Père, et que vous ne me verrez plus.

Une autre des trois parties se trouve dans la notion de Justice. Sa particularité tient dans ce que la Justice selon Dieu n'a pas grand-chose à voir avec la justice selon les hommes. Les hommes appellent "justice" ce que Dieu appelle usuellement "jugement". La "justice" selon Dieu c'est l'établissement de ce qui est juste, pas la séparation d'avec ce qui ne l'est pas. C'est pour cela que la séparation entre "justice" et "jugement" se situe généralement entre le ciel et la terre. Le trône de Dieu, qui est au ciel, est établi sur sa justice, pas sur son jugement.

Tout ce passage est construit de la même manière. On s'intéresse au fait que ce soit le péché, la justice et le jugement qui peuvent être révélés aux incroyants par le Saint-Esprit, mais la raison pour laquelle ce sont ces trois domaines, est tout aussi importante que les domaines en eux-mêmes. C'est spécifiquement parce que Jésus s'en va au Père et qu'il n'est plus sur terre que la justice peut être révélée aux incroyants. Ca n'est donc pas la doctrine de la justice de Dieu dans sa globalité qui compte, mais plus particulièrement ce qui concerne l'établissement de la justice de Dieu dans le sacrifice de Jésus, donc ce qui la restauré dans sa position divine.

La partie qui peut donc être révélée aux incroyants par le Saint-Esprit, c'est celle qui concerne la nécessité d'un sacrifice pour établir la justice de Dieu. C'est par son sacrifice que Jésus a établi la justice de Dieu sur terre. L'éloignement de l'humanité de son créateur devait recevoir le prix du sang pour être lavé, et Jésus a, une fois pour toute, payé le prix de la justification de tous ceux qui croiront en lui, les rétablissant dans leur position d'enfant de Dieu, dépendant désormais de la justice de Dieu et échappant à la dernière des trois notions.


c) Le jugement.

🔘 Jean 16.11 : le jugement, parce que le prince de ce monde est jugé.

Cette dernière notion est donc le jugement, qui est obligatoirement terrestre. C'est pour cela que le Père a remis le jugement au Fils, parce qu'il venait sur terre, et ce même Fils ne l'a pas conservé mais la confié à sa Parole qui est notre juge, parce qu'elle reste sur terre alors que lui retourne au ciel ou seule la justice existe. De la même manière, Dieu pourrait juger les hommes à partir de son ciel, mais ça n'est pas ce qui est écrit. La réalité de la Parole c'est que pour le jugement, Jésus doit revenir sur terre, plus précisément sur le mont des Oliviers, en mettant fin à Armageddon. C'est là qu'il va entrer en jugement avec les nations. Donc le jugement est bien sur terre.

Et c'est pour cela que c'est parce que le prince de ce monde est jugé que le jugement peut être révélé aux hommes par le Saint-Esprit. De la même manière que notre Seigneur a été trouvé Juste devant Dieu, nous sommes justifiés au travers de lui. Ceux qui rejettent le Fils de Dieu sont pareillement jugé au travers de leur seigneur à eux. Ainsi parce que le prince de ce monde est jugé, ses serviteurs le sont également.

4 - Le contenu du message.

Le message de la repentance est plutôt simple en soi. Malheureusement il est vu de manière tellement négative que les croyants l'évitent de peur d'être traumatisant pour les incroyants. La réalité, c'est que la notion de repentance fait peur à bon nombre de croyants. Du temps de Jean Baptiste, ce dernier invectivait les pharisiens qui venaient se faire baptiser en leur posant une simple question : Races de vipères, qui vous a appris à fuir la colère à venir ? (Matthieu 3.7), mais apparemment de nos jours les races de vipères ne semblent plus exister, et l'attrait du nombre fait qu'on baptise à tour de bras sans prêcher la vérité. Le but ne devrait pas être de rejeter les personnes, mais de leur présenter la réalité. Rien ne nous dit que Jean baptiste n'a pas laissé les pharisiens être baptisés, au contraire, la suite de son discours, alors qu'il parle toujours à ces mêmes pharisiens, semble justement dire l'inverse : Moi, je vous baptise d'eau, pour vous amener à la repentance (Matthieu 3.11).

Par contre, la grosse différence, c'est la teneur du message. Il y a deux milles ans ceux qui se faisaient baptiser étaient conscients de ce qu'ils faisaient, mais ça n'est plus que très rarement le cas. En ne prêchant plus le seul message autorisé, qui parle de péché, de justice et de jugement, les candidats au baptême ne le sont plus en connaissance de cause et ils finissent par produire des fruits qui ne sont pas digne de la repentance qu'ils auraient dû vivre et comprendre. Or, si ça n'est pas le bon fruit, alors ça n'est pas le bon arbre.

Il n'est pas question de rédiger un texte à réciter par coeur, mais de comprendre de quoi parle ce message. En fonction des personnes le Saint-Esprit choisira un angle plutôt qu'un autre, par contre, il ne changera jamais le fond, parce qu'il prend de ce qui est à Jésus, donc la Parole, et la Parole a été claire. Ainsi, ce message, quelle que soit la forme qu'il prendra contiendra.


1️⃣ - L'existence de Dieu.

2️⃣ - L'imperfection de l'homme qui ayant choisi de vivre par lui-même n' a pas la capacité de satisfaire à la perfection de Dieu et s'est privé de lui (péché).

3️⃣ - La conséquence de cet éloignement de Dieu qui fait que chacun devra payer pour son rejet (justice).

4️⃣ - Le fait que Dieu a choisi de faire porter la conséquence de notre culpabilité par son Fils Jésus si tant est que nous allions vers lui (justice).

5️⃣ - Le fait de ne plus entrer en jugement si nous acceptons que le prix de notre faute ait été payé par Jésus (justice).

6️⃣ - Finalement le fait de devoir porter soi-même cette conséquence comme prix de notre éloignement si nous refusons le sacrifice de Jésus (jugement).


Tout le reste n'est pas de Dieu, cela ne signifie pas que ça ne soit pas vrai, mais que ça n'est pas autorisé, ce qui est bien différent. Il est évident que Dieu nous aime, c'est dit à de nombreux endroits, tout comme le fait qu'il nous protège, nous connaît, etc ... Par contre, que ce soit vrai ne nous autorise pas à le partager avec des incroyants. Ils découvriront ce genre de choses s'ils se convertissent, sinon ça ne les regarde pas, c'est notre relation avec notre Dieu, notre intimité avec lui, le privilège de notre lignée spirituelle.

5 - Une mise en pratique perpétuelle.

Un autre élément doit être pris en compte.

Si on comprend mal la repentance et son message dans l'église moderne, on ne limite pas l'incompréhension à ce niveau. En réalité, presque tout ce que l'église croit la concernant est faux. La partie qui est encore plus négligée pointe directement le croyant. Pas dans le moment de sa conversion, mais durant sa marche. Il y a une affirmation de Pierre que l'on situe mal.

Dans sa deuxième lettre il fait une affirmation dont on cerne généralement mal le destinataire.

🔘 2 Pierre 3.9 : Le Seigneur ne tarde pas dans l'accomplissement de la promesse, comme quelques-uns le croient ; mais il use de patience envers vous, ne voulant pas qu'aucun périsse, mais voulant que tous arrivent à la repentance.

Il nous parle ici de la volonté du Seigneur que tous arrivent à la repentance et qu'aucun ne périsse. On pourrait dès lors penser qu'il parle des incroyants et rapprocher ces affirmations de Jean 3.16 : Car Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu'il ait la vie éternelle. Le Seigneur aurait donc tant aimé le monde qu'il aurait le souhait que tous arrivent à la repentance. Or il se trouve non seulement que la Parole de Dieu est destinée à ses enfants, ce qui marque une différence avec le salut, mais également que si on veut connaitre le destinataire de ces affirmations faites dans la première épitre de Pierre, il faut revenir au premier verset du premier chapitre qui nous disait ce qui suit :

🔘 2 Pierre 1.1 : Simon Pierre, serviteur et apôtre de Jésus Christ, à ceux qui ont reçu en partage une foi du même prix que la nôtre, par la justice de notre Dieu et du Sauveur Jésus Christ :

Les destinataires de ses affirmations sont donc les croyants qui sont ceux au sujet desquels il dit clairement que le Seigneur veut qu'ils arrivent à la repentance.

Cela met en avant que la repentance n'est pas une porte d'entrée mais un chemin permanent. Son message doit être transmis aux incroyants, clarifié et détaillé pour les croyants, et vécu tout au long de notre existence. Restant vivant en nous il pourra alors également être vivant dans sa transmission aux incroyants.