- Louange / Adoration -
1 - Les actions de grâces
NOTA : Il y a beaucoup de choses à dire et mettre de l'ordre dans tout cela risque de prendre du temps. Aussi, la première partie concernant les actions de grâces sera ultérieurement incorporée dans l'ensemble une fois ce dernier achevé. Si l'on se base sur le fait que la quasi-totalité des conceptions sur la louange et l'adoration ne repose pas sur la Parole de Dieu, cela fait beaucoup de conceptions qui vont être chamboulées. Mettre en ligne la première partie a pour intérêt de clarifier certaines bases qui sont primordiales à comprendre.
1 - Introduction.
a) Une base perturbée.
b) Un problème qui devient une force.
2 - L'action de grâce dans l'ancienne alliance.
a) Dans l'ancienne alliance.
a.1) Pas en secret.
a.2) En public.
b) La source de confusion.
b.1) La tente de David.
b.2) Une tente en ruine ?
b.3) La brèche.
c) David n'est pas la suite de Moïse.
d) L'erreur des croyants.
e) De nos jours.
3 - L'action de grâce dans la nouvelle alliance.
a) Dans la nouvelle alliance.
b) Rendre grâce.
b.1) Jésus rend grâce.
b.2) D'autres personnes rendent grâces.
c) La suite.
1 - Introduction.
a) Une base perturbée.
Le sujet est vaste, parce qu'on ne peut même pas se reposer sur des bases communes qui permettraient un départ sur les chapeaux de roues. Dans la tête de presque tout le monde, la louange et l'adoration sont des formes de chants dirigées vers Dieu, mais ça n'est pas réellement ce que nous montre la Parole de Dieu. Le problème essentiel étant que ces deux pratiques, si elles ont d'évidents points communs, sont différentes l'une de l'autre.
La première chose concernant la louange et l'adoration est de savoir ce que les mots veulent dire. Or, tristement, personne ne semble capable de donner une définition claire de ce qu'est la louange. Le problème est civilisationnel. Si les mots n'évoluent pas dans le texte, par contre, l'humain s'évertue encore et encore à en changer la définition.
La chose se complique d'autant plus lorsqu'on pénètre le milieu opaque de la chrétienté, qui pour se donner une profondeur, se choisit un champ lexical qui lui est propre. Dès lors, non seulement la définition de certains des mots de la Parole de Dieu ne correspond pas totalement à celle des dictionnaires, mais au-delà de cette particularité, la définition que les croyants donnent à certains mots ne correspond pas plus à celle qui nous est montrée dans cette même Parole. Ils sont donc assez facilement d'accord pour que leur compréhension diverge de la définition littérale d'un dictionnaire, mais ne s'attachent pas à vérifier que leur approche puisse correspondre à celle du texte qui devrait être leur référence.
Pour ajouter à cela, la chrétienté dans sa forme actuelle, qui n'est malheureusement pas une évolution mais une décomposition de ce qu'elle a été, a depuis longtemps remplacé tout ce qui demande un effort par n'importe quoi lui permettant de ne pas en fournir. Toutes les notions sont donc modifiées, les unes après les autres, pour permettre de justifier la métamorphose. Et la tâche a été titanesque sous bien des aspects. Réussir à justifier de se reposer sous la grâce pour ne plus faire aucun effort lorsque la Parole nous parle de persévérance tient de l'exploit.
La louange a donc été l'un des nombreux éléments qui ont été revisités, et la version 2.0 prôné par les assemblées n'aurait pas donnée envie à nos ancêtres dans la foi.
b) Un problème qui devient une force.
La première fois qu'on nous parle de louange dans la Parole de Dieu, cela n'a rien de spirituel, bien au contraire. C'est alors que Abraham se rend en Egypte pour fuir la famine que Sara va attirer l'attention des "grands de Pharaon" qui "la virent aussi et la vantèrent (Halal) à Pharaon ; et la femme fut emmenée dans la maison de Pharaon" (Genèse 12.15). Le mot "halal" signifiant bel et bien "louange", comme par exemple dans 2 Samuel 22.4 : Je m'écrie : Loué (Halal) soit l'Eternel ! Et je suis délivré de mes ennemis.
Comme dans de très nombreux cas, les traducteurs se sont donnés des libertés dans le but d'orienter la compréhension du lecteur. Malheureusement ils se sont évertués à les orienter non pas dans la direction d'une meilleure compréhension, mais dans celle d'un fouillis presque inextricable sans l'aide du Saint-Esprit. On retrouve par exemple exactement la même situation avec le mot "cohen", traduit presqu'uniformément par "sacrificateur", mais dès lors que le "cohen" en question n'officie plus dans le tabernacle, alors ils ont traduit par "prêtre". Ils ont enlevé au contexte le rôle fondamental de différenciation pour permettre une lecture moins attentive. Si vous lisez de manière automatique, sans réellement prêter attention au texte, lire "sacrificateur" vous indique qu'on parle des sacrificateurs de Dieu, alors que lire "prêtre" signifie que ça n'est pas le cas. Mais la Parole de Dieu n'est pas un programme scolaire qu'on simplifie d'année en année. Elle ne doit pas changer et encore moins être modifiée pour en orienter la compréhension. Ca n'est pas simplement un fait isolé, mais une volonté perverse et orchestrée de longue date. On retrouve cela également dans le nom de Jésus (identique à celui de Josué qui pourtant est traduit différemment), dans la notion d'abomination, dans celle d'impudicité, dans la distinction précepte/loi/ordonnance/statut ou encore dans l'inversion entre puissance et autorité dans l'évangile. La pratique est trop présente pour imaginer ne serait-ce qu'un instant qu'elle ne soit pas volontaire.
Dans le cas de l'action de grâce, nous nous retrouvons à nouveau en face de ce procédé abject.
Deux mots sont traduits par "actions de grâces". Ce sont les mots "Shelem" et "Towdah". Rien qu'en prenant en compte cet élément on se doute qu'il va y avoir un problème. Pourquoi deux mots pour dire une seule chose ? Pour être plus précis, "Shelem" est présent 87 fois, dont 85 traduites par "actions de grâces" ; "Towdah" est présent 31 fois, dont 19 traduites à l'identique de "Shelem".
Le meilleur moyen de comprendre se trouve dans le chapitre 7 du livre du Lévitique. Il se passe malheureusement exactement la même chose que ce que je mettais en avant dans l'enseignement sur l'abomination. Au verset 12, nous avons les deux termes dont je parlais, mais ils ne sont pas traduits de la même manière :
🔘 Lévitique 7.12 : Si quelqu'un l'offre par reconnaissance (Towdah), il offrira, avec le sacrifice d'actions de grâces (Towdah), des gâteaux sans levain pétris à l'huile, des galettes sans levain arrosées d'huile, et des gâteaux de fleur de farine frite et pétris à l'huile.
On pourrait penser que la première occurrence exprime simplement le fait d'être reconnaissant alors que la deuxième parle d'un sacrifice pour le signifier. D'un point de vue du contexte, ça peut se tenir, mais cela n'en reste pas moins deux fois le même mot avec deux traductions différentes. La chose se complique dans le verset suivant :
🔘 Lévitique 7.13 : A ces gâteaux il ajoutera du pain levé pour son offrande, avec son sacrifice de reconnaissance (Towdah) et d'actions de grâces (Shelem).
Soudainement la simple "reconnaissance" devient un "sacrifice de reconnaissance", donc techniquement, un "sacrifice d'actions de grâces", mais le traducteur ne l'a pas traduit de la sorte parce que "actions de grâces" se trouve à la fin du même verset, mais sous un autre mot, le mot "Shelem". Donc pour éviter la redondance, il choisit de faire varier sa traduction. Pratique houleuse puisque deux versets plus loin, alors que le sujet n'a pas changé, il va faire exactement l'inverse :
🔘 Lévitique 7.15 : La chair du sacrifice de reconnaissance (Shelem) et d'actions de grâces (Towdah) sera mangée le jour où il est offert ; on n'en laissera rien jusqu'au matin.
Cette fois-ci "actions de grâces" redevient la traduction de "towdah" alors que le terme venait juste d'être traduit par "sacrifice de reconnaissance", et reconnaissance redevient la traduction de "Shelem" qui venait juste d'être traduit par "actions de grâces".
Dans le cas présent, ça n'est pas le contexte qui définit le sens, mais une décision arbitraire du traducteur.
Si ce mélange permanent est préjudiciable pour comprendre la loi de Moïse avec précision, par contre, lors du passage dans la nouvelle alliance, le fond prenant le pas sur la forme, les choses se simplifient au moins sous cet aspect. Au final cette tentative d'embrouiller le tableau a plus tendance à nous le clarifier. L'expression de la reconnaissance dans la nouvelle alliance ne se faisant plus sous la forme d'un sacrifice animal, mais sous celle d'un : sacrifice de louange, c'est-à-dire le fruit de lèvres qui confessent son nom (Hébreux 13.15). L'expression de notre reconnaissance devenant un sacrifice en soi, la frontière entre la reconnaissance et le sacrifice qui en résultait dans l'ancienne alliance est abolie et leurs existences deviennent simultanées.
Cependant, il reste nécessaire de comprendre plusieurs points concernant la reconnaissance et le sacrifice qui s'y rattache, appelé sacrifice d'actions de grâce, justement parce que ça n'est que la frontière entre les deux qui a disparu, mais eux perdurent.
Nota :
"shelem" est présent 87 fois dans l'ancienne alliance et est traduit 85 fois par "actions de grâces", 1 fois par "reconnaissance" (Lévitique 7.15), et 1 fois par prospérité.
" Towdah" est présent 31 fois dans l'ancienne alliance et est traduit 19 fois par "actions de grâces", 3 fois par "reconnaissance", 1 fois par hommage, 1 fois par faute, 5 fois par louange, et 3 fois par "chœur".
2 - L'action de grâce dans l'ancienne alliance.
a) Dans l'ancienne alliance.
En ce temps la séparation entre louange et action de grâce était presque anecdotique et il est très difficile de faire la part des choses. Il est assez paradoxal de réaliser que l'ancienne alliance n'est pas un socle figé. Les choses ne sont pas identiques au début et à la fin. S'il est vrai que l'ancienne alliance parle à un peuple spécifique et que la nouvelle parle également à un peuple spécifique, ce ne sont pas deux marches successives vers Dieu, mais un escalier complet. Ainsi, dans l'ancienne alliance, les choses évoluent d'époques en époques, et ce qui est admis du temps de Jérémie ou d'Ezéchiel, ne l'était pas du temps de Moïse. La grâce déjà présente aux côtés de Moïse, devient prépondérante dans la vie de David, mais c'est la loi de Moïse qui est censée caractériser ce temps.
De la même manière, dans la nouvelle alliance, ce qui était pratique courante du temps de Jésus a évolué avec le temps. Ca n'est pas un changement de loi, mais une évolution de la compréhension. La révélation de la nappe en étant cette fois-ci un exemple parfait. Une heure auparavant certains animaux étaient interdits, et soudainement ça n'est plus le cas. La progression globale ne se fait pas d'une loi de Moïse figée vers une loi spirituelle qui le serait tout autant. Dans la réalité, tout est progression, étape après étape, du commencement du voyage jusqu'à l'arrivée et ce, non pas parce que la loi est changeante, mais parce que nos propres limites ne nous permettent pas de tout appréhender en une seule fois.
Or dans l'ancienne alliance, la notion d'action de grâce évolue assez rapidement. Cela ne signifie pas que l'ancienne compréhension s'annule, mais qu'elle s'additionne avec la nouvelle, elle s'affine. Or les actions de grâces étaient premièrement concrétisées par des sacrifices, et si elles ne cesseront jamais de l'être, par contre la forme du sacrifice va changer.
Concrètement, l'action de grâce entraînait un sacrifice, mais personne n'était autorisé à faire son sacrifice dans son coin. Les choses étaient encadrées.
a.1) Pas en secret.
Si les actions de grâces ne pouvaient pas se faire en secret, c'était essentiellement afin de s'assurer que l'Eternel en soit le destinataire et que des humains en soient les témoins.
🔘 Lévitique 17.1-7 : L'Éternel parla à Moïse, et dit : 2 Parle à Aaron et à ses fils, et à tous les enfants d'Israël, et tu leur diras : Voici ce que l'Éternel a ordonné. 3 Si un homme de la maison d'Israël égorge dans le camp ou hors du camp un bœuf, un agneau ou une chèvre, 4 et ne l'amène pas à l'entrée de la tente d'assignation, pour en faire une offrande à l'Éternel devant le tabernacle de l'Éternel, le sang sera imputé à cet homme ; il a répandu le sang, cet homme-là sera retranché du milieu de son peuple. 5 C'est afin que les enfants d'Israël, au lieu de sacrifier leurs victimes dans les champs, les amènent au sacrificateur, devant l'Éternel, à l'entrée de la tente d'assignation, et qu'ils les offrent à l'Éternel en sacrifices d'actions de grâces. 6 Le sacrificateur en répandra le sang sur l'autel de l'Éternel, à l'entrée de la tente d'assignation ; et il brûlera la graisse, qui sera d'une agréable odeur à l'Éternel. 7 Ils n'offriront plus leurs sacrifices aux boucs, avec lesquels ils se prostituent. Ce sera une loi perpétuelle pour eux et pour leurs descendants.
Ce passage du livre du Lévitique ne dit pas que les enfants d'Israël faisaient exprès de faire leurs sacrifices aux boucs, avec lesquels ils se prostituent. Il nous dit qu'ils s'y prenaient mal et que parce qu'ils ne faisaient pas les choses comme l'Eternel les désirait, alors ils ne les faisaient pas pour lui. Et le principe reste le même de nos jours, la louange et les actions de grâces doivent se faire selon ce que l'Eternel demande, sinon, il n'en est pas le destinataire et ce passage parle du regard que l'Eternel porte dessus.
Il faut donc comprendre que les sacrifices d'actions de grâces ne peuvent se faire dans la solitude, et ce qui semble être un détail est fondamentale parce que c'est le sens même de ce que sont ces types de sacrifices. Ils consistent à rendre gloire à Dieu (Psaumes 50.23 : Celui qui offre pour sacrifice des actions de grâces me glorifie), et se font en présence des sacrificateurs qui y participent.
a.2) En public.
La louange existe conjointement à l'action de grâce. Concrètement, lorsque Moïse et les enfants d'Israël franchissent la mer rouge, ils se mettent bel et bien à chanter (Exode 15.1-19), suite à quoi, Marie prend un tambourin et, suivie par les femmes qui font de même, danse tout en encourageant les enfants d'Israël à continuer de louer Dieu. Lorsque Marie danse avec le tambourin, il est textuellement question de louanges, spécifiquement chantées, mais pas d'action de grâces. Pourtant lorsque l'Eternel donne la loi, quelques jours plus tard, il n'y a pas de loi sur la louange, mais il y en a sur les actions de grâces et elles sont parlantes.
🔘 Lévitique 7.11-18 : Voici la loi du sacrifice d'actions de grâces, qu'on offrira à l'Éternel. 12 Si quelqu'un l'offre par reconnaissance, il offrira, avec le sacrifice d'actions de grâces, des gâteaux sans levain pétris à l'huile, des galettes sans levain arrosées d'huile, et des gâteaux de fleur de farine frite et pétris à l'huile. 13 A ces gâteaux il ajoutera du pain levé pour son offrande, avec son sacrifice de reconnaissance et d'actions de grâces. 14 On présentera par élévation à l'Éternel une portion de chaque offrande; elle sera pour le sacrificateur qui a répandu le sang de la victime d'actions de grâces. 15 La chair du sacrifice de reconnaissance et d'actions de grâces sera mangée le jour où il est offert; on n'en laissera rien jusqu'au matin. 16 Si quelqu'un offre un sacrifice pour l'accomplissement d'un vœu ou comme offrande volontaire, la victime sera mangée le jour où il l'offrira, et ce qui en restera sera mangé le lendemain. 17 Ce qui restera de la chair de la victime sera brûlé au feu le troisième jour. 18 Dans le cas où l'on mangerait de la chair de son sacrifice d'actions de grâces le troisième jour, le sacrifice ne sera point agréé ; il n'en sera pas tenu compte à celui qui l'a offert ; ce sera une chose infecte, et quiconque en mangera restera chargé de sa faute.
🔘 Lévitique 7.29-36 : Parle aux enfants d'Israël, et dis : Celui qui offrira à l'Éternel son sacrifice d'actions de grâces apportera son offrande à l'Éternel, prise sur son sacrifice d'actions de grâces. 30 Il apportera de ses propres mains ce qui doit être consumé par le feu devant l'Éternel ; il apportera la graisse avec la poitrine, la poitrine pour l'agiter de côté et d'autre devant l'Éternel. 31 Le sacrificateur brûlera la graisse sur l'autel, et la poitrine sera pour Aaron et pour ses fils. 32 Dans vos sacrifices d'actions de grâces, vous donnerez au sacrificateur l'épaule droite, en la présentant par élévation. 33 Celui des fils d'Aaron qui offrira le sang et la graisse du sacrifice d'actions de grâces aura l'épaule droite pour sa part. 34 Car je prends sur les sacrifices d'actions de grâces offerts par les enfants d'Israël la poitrine qu'on agitera de côté et d'autre et l'épaule qu'on présentera par élévation, et je les donne au sacrificateur Aaron et à ses fils, par une loi perpétuelle qu'observeront les enfants d'Israël. 35 C'est là le droit que l'onction d'Aaron et de ses fils leur donnera sur les sacrifices consumés par le feu devant l'Éternel, depuis le jour où ils seront présentés pour être à mon service dans le sacerdoce. 36 C'est ce que l'Éternel ordonne aux enfants d'Israël de leur donner depuis le jour de leur onction ; ce sera une loi perpétuelle parmi leurs descendants.
Ces deux passages montrant clairement que les sacrifices d'actions de grâces ont la particularité de devoir être consommés par les sacrificateurs. Raison pour laquelle ils sont forcément publiques.
La profondeur du premier passage va bien au-delà lorsqu'il nous est précisé : Ce qui restera de la chair de la victime sera brûlé au feu le troisième jour. Dans le cas où l'on mangerait de la chair de son sacrifice d'actions de grâces le troisième jour, le sacrifice ne sera point agréé ; il n'en sera pas tenu compte à celui qui l'a offert ; ce sera une chose infecte, et quiconque en mangera restera chargé de sa faute (Lévitique 7.17-18). Ce passage faisant le lien avec le partage du pain dans le dernier repas de Jésus. Dans ce passage du Lévitique, il faut réaliser que l'annonce qui est faite va bien au-delà de l'époque dans laquelle elle est faite. La fin du verset 18 nous dit : quiconque en mangera restera chargé de sa faute (Lévitique 7.18), or le sacrifice d'action de grâces n'est pas un sacrifice pour une faute, mais un sacrifice de reconnaissance. C'est pour cela que le texte nous dit que celui qui en mange le troisième jour reste chargé de sa faute, parce que le troisième jour Jésus est ressuscité et celui qui participe à un sacrifice qui se trouve en dehors de celui de Jésus ne peut être pardonné de ses fautes parce qu'il communie avec les idoles.
Jésus, qui est le sacrifice, est l'action de grâces. Or il ne sauve que celui qui reconnaît que le prix de sa faute a été payé durant les trois jours de sa mort. Lorsqu'il prend son dernier repas avec ses disciples, c'est le souverain sacrificateur qui partage le sacrifice avec les sacrificateurs (Luc 22.19 : Ceci est mon corps, qui est donné pour vous). Pour tous ceux qui se forgent une croyance dans laquelle il n'est pas monté sur la croix, il n'en est pas descendu ou il n'en a pas ressuscité au troisième jour, alors le sacrifice en question perd sa valeur et celui qui a de telles prétentions reste chargé de sa faute, et ce, quelle que soit son apparente sainteté (en outre, on verra par après que "rendre grâce" est directement rattaché au sacrifice de Jésus).
b) La source de confusion.
L'action de grâce et la louange sont toutes les deux présentes dans l'ancienne alliance, mais pas nécessairement de manière équilibrée, l'une prenant souvent l'ascendant sur l'autre. Justement parce que dans ces temps-là, la révélation se faisait également progressivement. Au temps de Moïse, la confusion est impossible. La louange est presque absente et les actions de grâces sont constantes. Ca ne signifie cependant pas que l'un est plus important que l'autre mais uniquement que l'un est révélé mais pas l'autre. Ainsi, pendant toute cette époque, la reconnaissance du peuple va se retranscrire par les sacrifices d'actions de grâces, donnant une fausse impression d'absence de louange, alors que le cantique chanté par Moïse et les enfants d'Israël après avoir traversé la mer rouge atteste de sa présence.
Pourtant, alors que le temps va passer, on arrive en quelques années à exactement l'inverse. Les sacrifices d'actions de grâce changent de forme, tout comme la louange. Cependant, une fois de plus, alors que la forme change, essentiellement sous le règne de David, le terme également change. On passe des actions de grâces sous Moïse, à la louange sous David. Par contre, ce qui ne change pas, c'est la réalité de l'acte. La louange est une action de grâce, ce que Néhémie va nous indiquer assez clairement : car autrefois, du temps de David et d'Asaph, il y avait des chefs de chantres et des chants de louanges et d'actions de grâces en l'honneur de Dieu (Néhémie 12.46).
C'est donc en se basant sur le fait que David est connu comme étant un chantre et qu'il a installé une louange permanente dans le tabernacle que l'église actuelle représente la louange selon la façon du tabernacle de David et en oublie tout le reste. C'est oublier que David lui-même ne concevait pas du tout la continuation de ce qu'il avait mis en place. On réalise bien que s'approchant de sa fin, il ne donne pas des consignes à son fils Salomon pour la continuation de ce qu'il avait mis en place pour lui-même. Bien au contraire, il organise les chantres pour le temple que Salomon va bâtir. Ce temple n'est donc pas l'image du tabernacle de Moïse, tout comme il n'est pas celui du tabernacle de David. Il est la fusion des deux, et c'est là que l'incompréhension globale de la Parole de Dieu devient pernicieuse.
b.1) La tente de David.
On nous parle de cette tente dans deux livres de la Parole de Dieu, tout d'abord dans Amos, et ensuite, en citant le prophète, dans le livre des actes.
🔘 Amos 9.11 : En ce temps-là, je relèverai de sa chute la maison (Cukkah) de David, J'en réparerai les brèches (perets), j'en redresserai les ruines, Et je la rebâtirai comme elle était autrefois,
🔘 Actes 15.16 : Après cela, je reviendrai, et je relèverai de sa chute la tente (skene) de David, J'en réparerai les ruines, et je la redresserai,
Les deux versets ont leur importance puisque le deuxième permet de comprendre la réelle traduction du mot 'cukkah' traduit par maison dans cette version du livre d'Amos. Ce mot a de nombreuses traductions possibles, dont les trois principales dans le cas qui nous concerne sont : Tabernacle, tente, maison. Cependant, si les trois possibilités sont présentes, il se trouve que ça n'est pas réellement le cas dans le livre des Actes des Apôtres, où l'équivalent de ce mot est 'skene' qui ne se traduit pas par maison, mais par 'tente / tabernacle' (Sachant que le tabernacle n'est qu'une tente particulière et qu'en Grec 'maison' se dit 'oikos').
Donc dans le livre d'Amos, l'Eternel parle bien de la tente de David et non de sa maison. La différence est importante parce que la 'maison' de David peut parfaitement se référer à autre chose que le tabernacle qu'il avait installé justement dans sa maison. 'Maison' se référant très souvent dans la Parole de Dieu aux membres de la famille étant sous l'autorité d'une personne dont c'est justement la maison. C'est le cas de la maison de Noé (Genèse 7.1 : L'Éternel dit à Noé : Entre dans l'arche, toi et toute ta maison ...), de Terach, d'Abraham et ainsi de suite. 'Tente' ou 'tabernacle' nous parle donc du spirituel, lorsque 'maison' nous parle du charnel. D'où l'importance de comprendre le vrai sens du mot présent dans le livre du prophète Amos.
Cependant, puisque cela parle donc d'une tente/tabernacle, la précision suivante devient source de questionnement.
b.2) Une tente en ruine ?
Ca pose alors le problème de la suite du verset qui parle d'en réparer les brèches et d'en redresser les ruines. Comment redresser la ruine d'une tente ou en réparer les brèches ? La solution se trouve dans le verset lui-même puisque la tente de David n'est tout simplement pas tombée du temps de David, elle n'a pas été mise à terre. Or elle a cessé d'exister indépendamment du temple à partir de Salomon, et la chute en question parle donc de ce qui s'est passé lorsqu'elle était indissociable du temple puisqu'elle n'existait pas sans lui par après.
Et c'est là que se trouve l'incompréhension de tous lorsqu'ils lisent que la tente de David sera restaurée. Ils l'imaginent au temps de David, donc indépendante de la tente de Moïse et composée intégralement de louanges. Partant de là, ils dérivent logiquement, puisqu'ils n'ont plus l'ancre de la Parole, dans des exagérations qui prennent la forme de ce qu'on connaît de nos jours. La réalité de l'affirmation du prophète Amos parle de restaurer non pas le tabernacle de David dont nous avons la trace sous le règne de David, mais la forme aboutie de ce que Dieu était en train de faire. Le temple de Salomon était l'addition du tabernacle de Moïse et de celui de David, et lorsqu'il nous est dit que celui de David sera rebâti, nous ne pouvons pas le comprendre indépendamment de ce qu'il était à partir de Salomon, la moitié d'un tout. Dans l'addition des deux tabernacles, les actions de grâce et la louange finissent donc par se rejoindre.
En conséquence, l'affirmation transmise par Amos nous dit en réalité que le tabernacle de Moïse existera, mais sans la présence de celui de David, et nous connaissons déjà le déséquilibre que cela instaure. C'est donc pendant cette période que l'Eternel rétablira le tabernacle de David, non pas comme un tout, mais comme une partie indispensable d'un tout que forme la maison de Dieu. Il va de soi que leurs existences simultanées sont figuratives, nous sommes le temple de Dieu, et c'est donc en nous que doivent coexister les deux tabernacles.
b.3) La brèche.
La mention d'une brèche est très importante pour comprendre ce dont nous parle le prophète Amos. Si elle est la source de l'erreur de traduction de 'tente' en 'maison', il n'en reste pas moins que la présence de cette précision est un socle sans lequel il n'est pas possible de comprendre ce dont l'Eternel est en train de parler. Il faut donc se référer à un autre passage qui va nous faire comprendre le sujet réel du verset. Ce passage contient une affirmation étrange est difficile à comprendre, simplement parce que c'est le lien avec le verset d'Amos.
Alors que David est déjà roi sur Israël, il émet le souhait que l'arche de l'alliance le rejoigne à Jérusalem. On sait qu'il devra s'y prendre à deux fois et le sujet a déjà été traité ailleurs. C'est lors de la première tentative que se déroule un incident fâcheux. L'arche de l'Alliance étant transportée de manière inadéquate, elle subit les aléas du terrain et se voit déstabilisée jusqu'à pencher de manière inquiétante. Uzza décide alors de saisir l'arche de la main pour éviter qu'elle ne finisse par tomber. La colère de l'Eternel va s'enflammer et Uzza, frappé par l'Eternel, meurt sur l'instant.
Le texte nous dit alors dans la plupart des traductions : David fut irrité de ce que l'Éternel avait frappé (parats = faire une brèche) Uzza d'un tel châtiment. Et ce lieu a été appelé jusqu'à ce jour Pérets Uzza (2 Samuel 6.8). Cette traduction, dissimule la réalité du texte que la version Darby (entre autres) retranscrit plus fidèlement : Alors David fut très irrité de ce que l'Éternel avait fait une brèche en la personne d' Uzza ; et il appela ce lieu-là du nom de Pérets-Uzza, qui lui est resté jusqu'à ce jour. D'ailleurs si la conséquence pour l'endroit où s'est arrivé est qu'il est renommé en : 'Pérets-Uzza' qui signifie 'la brèche d'Uzza', ça n'est pas pour rien. Ce qui souligne une fois de plus l'importance d'avoir des traductions qui privilégient l'exactitude plutôt que la beauté de la syntaxe. Admettons cependant que l'étrangeté de la formulation réelle n'aidait pas. La notion de brèche était difficile à comprendre, jusqu'à ce que l'Eternel réutilise ce même terme par la bouche d'Amos, pour justement parler très exactement de cette même arche de l'alliance, qui représente la gloire de Dieu et qui sera le centre de la louange dans la tente de David.
Cette brèche est le lien qui permet de comprendre de quoi parle l'Eternel à travers Amos.
L'Israël d'alors est encore héritière de celle de Saül qui est une représentation de l'église sans la présence de la gloire de Dieu, c'est l'église actuelle. L'arrivée de David en tant que roi n'a pas tout changé immédiatement, il a fallu du temps et la transition se fait essentiellement durant la période du retour de l'arche. Ce qui est en train de se passer alors que David essaye de faire revenir la gloire de l'Eternel dans sa ville, c'est exactement ce que l'église actuelle a fait. Elle a essayé de faire revenir la gloire de l'Eternel au milieu de son peuple, mais a totalement négligé de s'appuyer sur la Parole de Dieu, élément indispensable à la venue de la gloire de Dieu au milieu d'elle. C'est là que l'Eternel a fait une brèche, et que sa gloire s'est éloignée de Jérusalem, non pas définitivement, mais dans l'attente d'une repentance sincère et d'un retour à la Parole de Dieu. L'Eternel a fait les choses bien. Alors qu'Obed Edom recevait l'arche sous son toit, la bénédiction commençait à toucher sa famille, s'amplifiant encore et encore. Finalement, les bénédictions sur sa famille étaient telles que tout le monde en a entendu parler. C'est alors seulement que David a fait ce qui était nécessaire, se soumettre à la Parole de Dieu, et donc la connaître, seul moyen pour que la gloire de l'Eternel revienne au milieu de son peuple.
De nos jours, l'église a voulu de la gloire de Dieu, mais ne s'est pas préparée. Elle est restée ignorante de la Parole de Dieu et se berce d'illusion. Elle n'a même plus la possibilité de mettre la main sur l'arche, parce que son éloignement est tel que ça lui est devenue impossible. L'arche de l'alliance n'est pas venue dans l'église, au lieu de cela, elle est allée dans la maison d'un particulier, que Dieu bénit encore et encore, jusqu'à ce que l'accroissement en nombre et en intensité de ses bénédictions, les rendent visibles pour tous. Alors et alors seulement l'église pourra faire le choix de la Parole pour ne pas souiller la gloire de Dieu lorsqu'elle s'approchera.
Ce que l'Eternel nous dit dans Amos c'est qu'il se charge de régler le problème. Ca ne signifie pas que l'église est tranquille et que Dieu va faire le nécessaire pour que tous ses membres puissent accueillir sa gloire, au contraire, ce que cela signifie c'est que Dieu va faire le nécessaire pour que ceux parmi l'église décadente actuelle qui feront l'effort de recevoir la connaissance, ne soient plus mélangés avec ceux qui la refusent, et ils deviendront de facto la seule véritable église.
Cela va passer par la compréhension de ce qu'est réellement la louange, selon la Parole de Dieu, et non plus selon les émotions des hommes.
c) David n'est pas la suite de Moïse.
Evidemment, chronologiquement il l'est, mais dans la réalité du plan de Dieu, pas tant que cela. Il ne représente pas la version parfaite de ce que Dieu avait demandé à Moïse. Dans la réalité, ce que Dieu veut ne peut être compris qu'en Jésus, mais pour arriver à cette compréhension, il faut réaliser que l'ancienne alliance est la mise en place de tout ce qui est nécessaire à ce que cela puisse arriver.
L'Eternel a donc commencé par nous parler de Moïse, et a donné la loi à laquelle il est associé. Une fois que cette partie est transmise, il s'est attaché à nous montrer autre chose, c'est-à-dire la grâce à travers le règne de David. L'intégralité de la vie de David est sous ce signe. Ses fautes nombreuses auraient presque toutes dû lui coûter la vie, mais il se repend en permanence et est pardonné, ce qui n'existe pas sous la loi, mais uniquement sous la grâce.
A partir du rapatriement de l'arche, la louange sera désormais permanente durant son règne, c'est cependant à la fin de celui-ci que les choses prennent toute leur ampleur. Ses préparatifs pour le temple que Salomon son fils construira sont de grande ampleur. Il ne s'est pas limité à réunir les matériaux nécessaires mais a également nommé par avance les différentes personnes qui entreront en fonction dans chaque domaine, que ce soit les soldats, les portiers, où encore ... les chantres.
La chose est cocasse, le temple de Salomon n'est pas le tabernacle de Moïse en dur. Bien qu'il puisse être perçu de la sorte, les règles n'y sont pas les mêmes, pas plus que les fonctions. L'arche de l'alliance n'étant plus appelée à se déplacer, tous les Lévites dont la charge était de la porter sur les épaules n'ont plus de fonctions. De plus, des portiers sont nommés, ce qui n'existait pas auparavant, et évidemment, des chantres le sont, ce qui est également une nouveauté. Or l'Eternel n'a pas ajouté un addendum à la loi de Moïse.
Il avait dans un premier temps donné la loi qui se symbolise par le tabernacle de Moïse et dans lequel la reconnaissance s'exprimait par des sacrifices d'actions de grâces. Puis dans un deuxième, il a montré la grâce qui se symbolise par le tabernacle de David, dans lequel la reconnaissance s'exprimait par de la louange (spécifiquement chantée).
La synthèse de ces deux tabernacles se trouve justement être le temple fait par Salomon. Un subtil mélange des deux qui n'en reste cependant qu'une annonce de ce qui était à venir en Jésus.
Ainsi, ça n'est pas le tabernacle de Moïse qui est une image de ce qui doit être, pas plus que le tabernacle de David ne l'est. Ca n'était que des explications des deux parties qui composent le temple dans lequel l'Eternel voulait habiter, et c'est le temple en question qui est une image de ce que nous devons être. Lorsque Jésus parlera de la destruction et de la reconstruction du temple dans l'évangile selon Jean, l'écrivain nous précisait bien : Mais il parlait du temple de son corps (Jean 2.21) et non du tabernacle de son corps. Nous avons donc la progression de la révélation qui va du temple de Salomon vers celui de Zorobabel, et devant la tristesse qu'éprouve le peuple de le voir moins glorieux que son prédécesseur, l'Eternel va faire une annonce qui est celle de la suite de son plan :
🔘 Aggée 2.5-9 : Je reste fidèle à l'alliance que j'ai faite avec vous Quand vous sortîtes de l'Égypte, Et mon esprit est au milieu de vous; Ne craignez pas ! 6 Car ainsi parle l'Éternel des armées : Encore un peu de temps, Et j'ébranlerai les cieux et la terre, La mer et le sec ; 7 J'ébranlerai toutes les nations ; Les trésors de toutes les nations viendront, Et je remplirai de gloire cette maison, Dit l'Éternel des armées. 8 L'argent est à moi, et l'or est à moi, Dit l'Éternel des armées. 9 La gloire de cette dernière maison sera plus grande Que celle de la première, Dit l'Éternel des armées ; Et c'est dans ce lieu que je donnerai la paix, Dit l'Éternel des armées.
Or cette annonce ne parle pas du temple de Zorobabel mais annonce qu'après celui-là il y en aura un qui sera plus glorieux encore que celui de Salomon ne l'avait été.
Plusieurs éléments nous le montrent. Il commence par les rassurer sur le fait que son esprit est au milieu d'eux, et cette affirmation, si elle peut nous sembler presque évidente, et donc secondaire, ne l'est absolument pas. Il ne faut pas oublier que l'arche de l'alliance transportait la gloire de l'Eternel, et cette arche a disparue définitivement de la circulation lorsque Nebucadnetsar a détruit le temple de Salomon. Les enfants d'Israël ont donc fait d'immenses efforts pour reconstruire un temple qui n'a rien de commun avec celui d'autrefois. Ses murs ne sont pas couverts d'or, le bois ne vient pas du Liban, et plus que tout, la gloire semble absente puisque l'arche l'est. C'est pour cela que le verset 5 est important. L'esprit de Dieu est milieu de son peuple, mais pas au travers de la présence de l'arche. Ce qui efface tout parallèle avec les deux tabernacles précédents et avec le temple de Salomon. Il annonce alors que du temps doit passer et qu'alors seulement il remplira de gloire cette maison.
Ce que dit l'Eternel c'est de ne pas s'inquiéter de ce que ce temple reconstruit ne soit pas fait aussi richement que son prédécesseur. S'il leur précise que l'or et l'argent lui appartiennent, c'est pour qu'ils comprennent que couvrir ce bâtiment de la richesse des hommes n'a pas de valeur, parce que l'or qu'ils utiliseraient lui appartient déjà de toute façon. Aussi, estimer la gloire du temple en fonction de l'or et de l'argent qui en couvrent les murs n'a aucune valeur à ses yeux.
C'est après ces deux affirmations, la première étant que son esprit est au milieu d'eux, et la deuxième que l'or et l'argent lui appartiennent, qu'il précise que : La gloire de cette dernière maison sera plus grande que celle de la première, non pas en parlant de celle que Zorobabel vient de construire, mais en faisant mention de celle qui est à venir. Or rappelons-nous qu'il vient de préciser que son esprit est au milieu de son peuple, c'est donc cette affirmation qui est le sujet de la : dernière maison, et non celle qui vient d'être réalisée. C'est uniquement dans cette : dernière maison qu'il donnera la paix (Aggée 2.9 : Et c'est dans ce lieu que je donnerai la paix). Or c'est bien dans le temple que nous sommes qu'il a fait reposer la paix, et nulle part ailleurs (Jean 14.27 : Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix ...).
Le temple que Zorobabel a construit ne servait qu'à une chose, prouver que les hommes ne peuvent retrouver la gloire de Dieu par leurs propres efforts. Malgré tout le travail accomplit, le bois n'est pas du Liban, les murs ne sont pas couvert d'or, et l'arche de la gloire de Dieu est absente. L'Eternel atteste que si sa gloire n'est plus présente dans le temple de Zorobabel, son arche ne s'y trouvant pas, c'est qu'il n'agrée plus un temple fait de mains d'hommes.
d) L'erreur des croyants.
Comprenant ce qui vient d'être dit, on réalise mieux l'égarement des croyants. Leur manque de connaissance de la Parole de Dieu leur a permis de se bercer de l'illusion que leur vie sera désormais faite de chansonnettes diverses. Lorsqu'Amos parle de relever la tente de David, et donc son tabernacle, ils en déduisent simplement que nous entrons à nouveau dans une période ressemblant au règne de David, et que la louange sera le centre de notre relation avec Dieu. L'erreur est d'autant plus pernicieuse, et pour ainsi dire mortelle, qu'ils ont juste suffisamment raison pour ne pas réaliser qu'ils ont tort.
Lorsqu'Amos nous annonce le relèvement de la tente de David, ça a pour but de nous rappeler que la louange ne se fait pas en fonction des émotions. La louange que nous pouvons faire seul dans notre chambre a ses limites, tout comme celle de David avait les siennes. Le seul moyen d'aller au-delà de ces dites limites, c'est de régler notre diapason, et la Parole de Dieu est le seul manuel qui nous explique comment faire.
Ainsi, de manière amusante, lorsque l'Eternel annonce qu'il va relever la tente de David, il signifie en réalité qu'il va relever la connaissance de la Parole de Dieu. Connaissance sans laquelle le tabernacle de David n'aurait jamais pu exister, et ne pourra jamais exister. Connaissance qui, si elle est refusée par le peuple, leur fera perdre leur salut si on s'en réfère à ce que nous transmettais Osée.
🔘 Osée 4.6 : Mon peuple est détruit, parce qu'il lui manque la connaissance. Puisque tu as rejeté la connaissance, je te rejetterai, et tu seras dépouillé de mon sacerdoce ; puisque tu as oublié la loi de ton Dieu, j'oublierai aussi tes enfants.
Oui, Dieu veut un peuple d'adorateurs, la louange est fondamentale, mais elle est incomprise. Le Père veut des VRAIS adorateurs (Jean 4.23), ce qui implique obligatoirement qu'il y en a des faux. La différence entre les uns et les autres se trouvant expliquée dans la suite de ce même verset de l'évangile selon Jean, lorsque Jésus nous indique le type d'adoration qui qualifie à être du type dont il parle : les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité. Or si ceux qui prétendent louer et adorer en esprit sont nombreux, par contre leur compréhension de la 'vérité' est généralement bancale. Elle se limite usuellement à penser que cela parle de sincérité, alors que la Parole, tant dans l'ancienne que dans la nouvelle alliance ne fait pas de secrets concernant l'identité réelle de la vérité :
🔘 Psaumes 119.160 : Le fondement de ta parole est la vérité, et toutes les lois de ta justice sont éternelles.
🔘 Jean 17.17 : Sanctifie-les par ta vérité : ta parole est la vérité.
Celui qui croit pouvoir s'exonérer de la Parole rejette le salut.
e) De nos jours.
Ainsi, ayant été mises en avant de manières successives, les actions de grâces et la louange ont fusionnées dans le temple de Salomon. Le peuple venait offrir des sacrifices d'actions de grâces, et les chantres louaient Dieu. Par contre, avec le temple de Zorobabel, l'Eternel avait été clair sur le fait qu'il n'habitait plus dedans et qu'il résidait désormais au milieu de son peuple. Le passage de la chair à l'esprit était donc annoncé. C'est ce passage d'un état de la révélation vers l'autre qui va changer la donne.
Désormais le temple n'est pas invalidé, mais son adresse a changé. Ca n'est plus le bâtiment qui définit le temple, mais celui qui l'habite. La compréhension de ce qu'est le temple du temps de Salomon, bien qu'étant fondamentalement correcte, était incomplète. Le temple est temple non pas parce que les hommes le décident, mais parce que Dieu y demeure. Cela fait du temple de Salomon un endroit pouvant porter ce qualificatif parce que l'arche y résidait, mais cela rend également sa perpétuation impossible, parce que la gloire de Dieu n'y réside plus du temps de Zorobabel. Désormais, habitant au milieu de son peuple, comme ça avait toujours été son intention, c'est le croyant qui devient le temple de Dieu.
Le deuxième effet à prendre en compte, c'est que tous deviennent sacrificateurs et rois, c'est le sacerdoce royal dont nous parle Pierre. Dès lors, si on reprend le modèle que représente le temple de Salomon, tous sont impliqués plus personnellement dans les sacrifices d'actions de grâces et la louange. Le peuple qui se trouvait en dehors du parvis n'existe plus, cette zone est donnée aux nations. Désormais ils sont tous sacrificateurs, mais cela ne change pas forcément le fond des actions de grâces et de la louange, ça ne fait qu'en changer la forme. En chacun de nous réside l'un et l'autre, mais leurs expressions sont différentes.
C'est donc une pratique qui se veut aussi permanente qu'elle l'était du temps de David, tout en conservant également son côté sacrificiel. Ce qui distingue l'une de l'autre tient dans le thème. Les actions de grâces sont simplement une louange ayant un thème spécifique puisqu'elles consistent à remercier pour une chose précise qu'il a faite et pour laquelle nous exprimons notre reconnaissance, alors que la louange est plus large, permettant de lui rendre gloire pour tout et n'importe quoi. Mais dans l'ensemble, l'une et l'autre se confondent, la louange devenant un sacrifice en soi (Hébreux 13.15 : Par lui, offrons sans cesse à Dieu un sacrifice de louange, c'est-à-dire le fruit de lèvres qui confessent son nom).
3 - L'action de grâce dans la nouvelle alliance.
a) Dans la nouvelle alliance.
L'action de grâce est une louange, et la louange est une action de grâce. On est d'accord lorsqu'on le dit vite, mais lorsqu'on y réfléchit cela pose tout de même problème. Le problème en question vient de la différence entre la nouvelle et l'ancienne alliance. Dans de nombreux cas la même notion change de nom en passant de l'une à l'autre, mais pour autant le vocable de l'ancienne reste présent pour désigner autre chose. Nous sommes passés de la loi à la grâce, ce qui a transposé dans le spirituel ce qui était charnel. Un bon exemple pour comprendre ce problème dans la compréhension de beaucoup se trouve être la circoncision. Nous savons tous ce qu'elle était, nous savons tous ce qu'elle est devenue, mais la circoncision continue de désigner une pratique charnelle touchant le corps et peut donc perturber la compréhension de certains. Un autre exemple se trouve être la notion de sacrifice. Les sacrifices de l'ancienne alliance ne sont pas invalidés par ceux qui, comme la loi, sont restés charnels, par contre, pour celui qui a accepté Jésus, ils se retrouvent dans le sacrifice perpétuel du Fils de Dieu. L'ancien existe donc toujours, est toujours représentatif de la même chose, mais rejette ce qui est représenté. Pratiquer ce qui était une annonce lorsque l'annonce est révélée n'a pas de sens, mais ne signifie pas pour autant que cela attira l'approbation de tous. Certains continueront d'annoncer ce qui est déjà là. Il en va de même pour les sacrifices d'actions de grâces qui annonçaient quelque chose et qui désignaient quelque chose dans l'ancienne alliance, mais désignent autre chose dans la nouvelle. Pourtant elles continuent d'exister sous un autre nom.
Pour ce qui est de leur présence dans la nouvelle alliance, on ne peut pas dire qu'elles soient totalement absentes. En réalité il existe deux versets dans lesquels elles sont citées, les deux se trouvant dans le livre de l'Apocalypse.
🔘 Apocalypse 4.9 : Quand les êtres vivants rendent gloire et honneur et actions de grâces à celui qui est assis sur le trône, à celui qui vit aux siècles des siècles,
🔘 Apocalypse 7.11-12 : Et tous les anges se tenaient autour du trône et des vieillards et des quatre êtres vivants ; et ils se prosternèrent sur leur face devant le trône, et ils adorèrent Dieu, 12 en disant : Amen ! La louange, la gloire, la sagesse, l'action de grâces, l'honneur, la puissance, et la force, soient à notre Dieu, aux siècles des siècles ! Amen !
La particularité étant que dans les deux cas on ne nous parle pas d'êtres humains. Cela signifie que dans toute la nouvelle alliance, il n'y a plus d'actions de grâces prononcées par des êtres humains. L'importance de noter ces deux versets ne s'arrête pas là. On note dans Apocalypse 7.11-12 qu'il est fait mention non seulement des 'actions de grâces', mais également de 'louange'. Ce qui établit que ce sont deux choses différentes. Donc si chacune renvoie à l'autre, elles n'en restent pas moins deux choses différentes dont on sait à minima que les actions de grâces ne sont faites que par des êtres célestes.
b) Rendre grâce.
Pourtant, la notion de grâce nous est familière et pas seulement dans la grâce de Dieu dont nous sommes les bénéficiaires. Certaines coutumes parlent de prières portant ce nom et qui sont usuellement récitées en fin de repas. Ces pratiques n'ont cependant rien de scripturaires, mais elles ont été véhiculées pendant tellement longtemps que beaucoup les ont adoptés par mimétisme, persuadés qu'elles sont tirées de la Parole de Dieu. Ce qui n'est évidemment pas le cas. Comme souvent, ces fausses conceptions se basent sur une fausse impression qu'une lecture inattentive de la Parole de Dieu peut donner.
Oui, Jésus rend grâce à plusieurs reprises, mais contrairement à la tradition des hommes qui place ce genre de supposées prières après un repas, il ne rend jamais grâce après un repas, pas plus qu'avant, même si, comme je viens de le dire, ça pourrait le laisser entendre. Pour mieux comprendre la particularité présente, on va regarder l'intégralité des versets de la nouvelle alliance parlant de rendre grâce.
b.1) Jésus rend grâce.
En tout et pour tout, Jésus rend grâce dans trois situations.
Les trois situations sont :
1️⃣ La résurrection de Lazare.
2️⃣ La multiplication des pains (le pain).
3️⃣ Son dernier repas avec les disciples (le pain et le vin).
En détail :
1️⃣ La résurrection de Lazare.
🔘 Jean 11.41 : Ils ôtèrent donc la pierre. Et Jésus leva les yeux en haut, et dit : Père, je te rends grâces (eucharisteo) de ce que tu m'as exaucé.
2️⃣ La multiplication des pains (le pain).
🔘 Matthieu 15.36 : prit les sept pains et les poissons, et, après avoir rendu grâces (eucharisteo), il les rompit et les donna à ses disciples, qui les distribuèrent à la foule.
🔘 Marc 8.6 : Alors il fit asseoir la foule par terre, prit les sept pains, et, après avoir rendu grâces (eucharisteo), il les rompit, et les donna à ses disciples pour les distribuer; et ils les distribuèrent à la foule.
🔘 Jean 6.11 : Jésus prit les pains, rendit grâces (eucharisteo), et les distribua à ceux qui étaient assis; il leur donna de même des poissons, autant qu'ils en voulurent.
🔘 Jean 6.23 : Le lendemain, comme d'autres barques étaient arrivées de Tibériade près du lieu où ils avaient mangé le pain après que le Seigneur eut rendu grâces (eucharisteo),
3️⃣ Son dernier repas avec les disciples (le pain et le vin).
🔘 Matthieu 26.27 : Il prit ensuite une coupe ; et, après avoir rendu grâces (eucharisteo), il la leur donna, en disant : Buvez-en tous ;
🔘 Marc 14.23 : Il prit ensuite une coupe; et, après avoir rendu grâces (eucharisteo), il la leur donna, et ils en burent tous.
🔘 Luc 22.17 : Et, ayant pris une coupe et rendu grâces (eucharisteo), il dit : Prenez cette coupe, et distribuez-la entre vous ;
🔘 Matthieu 26.26 : Pendant qu'ils mangeaient, Jésus prit du pain ; et, après avoir rendu grâces (eulogeo = bénir), il le rompit, et le donna aux disciples, en disant : Prenez, mangez, ceci est mon corps.
🔘 Marc 14.22 : Pendant qu'ils mangeaient, Jésus prit du pain ; et, après avoir rendu grâces (eulogeo = bénir), il le rompit, et le leur donna, en disant : Prenez, ceci est mon corps.
🔘 Luc 22.19 : Ensuite il prit du pain ; et, après avoir rendu grâces (eucharisteo), il le rompit, et le leur donna, en disant : Ceci est mon corps, qui est donné pour vous; faites ceci en mémoire de moi.
Il y a deux choses très intéressantes à prendre en compte suite à l'observation de tous les versets stipulant que Jésus rendait grâce.
La première se trouve dans le mot Grec et dans le fait que dans deux de ces versets le mot qui a été traduit par "rendre grâce" n'est pas le même que dans tous les autres. Usuellement, c'est le mot "eucharisteo" qui signifie "avoir ou exprimer de la reconnaissance", mais dans le cas de Matthieu 26.26 et Marc 14.22, c'est le mot "eulogeo", qui signifie "bénir", qui est employé. Il se trouve que ces deux versets, ainsi que celui de Luc 22.19, parlent exactement de la même chose, ce qui exclut donc la possibilité d'une variation dans le thème. Cette variation n'existe que dans le mot, et Matthieu, ayant été présent lorsque Jésus a rendu grâce, sait parfaitement ce qu'il a entendu, et ce qu'il a entendu, il le définit comme étant "eulogeo", donc une bénédiction. Or, lorsqu'on rend grâce, on remercie pour quelque chose de précis qui est le sujet de la reconnaissance qu'on exprime ; par contre, bénir ne porte pas cette limitation. Par exemple, l'ange de l'Eternel parlant à Gédéon l'appelle "vaillant héro" alors qu'il n'a démontré aucune vaillance ni aucun héroïsme. L'ange de l'Eternel dit du bien de lui sans cause connue, donc, en d'autres termes, il le bénit. Le but ici, n'est pas de savoir quel mot est le bon, mais de comprendre que les deux le sont. Le but n'étant donc plus de trouver lequel dépend de l'autre, mais plutôt de trouver le dénominateur commun. Donc Jésus bénit le Père pour une chose qu'il a faite. Ensuite, trouver de quelle chose il peut s'agir renvoie à la deuxième chose intéressante.
La deuxième se trouve donc dans les situations où s'est arrivé. Même s'il y a 11 versets en tout, dans la réalité il n'y a que trois types particuliers. Le partage du vin, le partage du pain et la résurrection de Lazare. Ces trois évènements sont les seuls où Jésus rend grâces. Or, si on ne s'en rend pas obligatoirement compte à prime abord, il se trouve que cela parle de la même chose : la résurrection. Le pain et le vin parle de celle de Jésus, et la résurrection de Lazare l'annonce. On pourrait se réfugier derrière l'idée d'une coïncidence, mais ce serait hasardeux concernant un texte que Dieu a personnellement inspiré à ses serviteurs.
Maintenant, pourquoi rend-t-il grâces ? On voit quand il l'a fait, mais cela ne signifie pas que l'on sache pourquoi. Commençons de suite par anéantir l'affirmation de la prière avant les repas. Elle n'est pas fondée sur la Parole de Dieu. Lorsque Jésus rend grâces pendant son dernier repas, il ne l'a pas fait avant, ni après le repas, mais pendant (Matthieu 26.26 : Pendant qu'ils mangeaient ...) (Marc 14.22 : Pendant qu'ils mangeaient ...). Pour ajouter à cela, lorsqu'il donnera la leçon de prière à ses disciples, il dira bien "donne nous aujourd'hui notre pain quotidien"(Matthieu 6.11), sans relier la demande à un début quelconque de repas, mais en le plaçant dans le cadre de la prière normale du croyant. Il a donc rendu grâces lorsque du pain et du vin étaient disponibles, et non parce que cela parlait du repas. La raison plus précise de rendre grâce se trouve exprimée dans le cas de Lazare, où Jésus ne rend pas grâces au Père pour la résurrection de Lazare, mais pour quelque chose de bien plus simple : je te rends grâces de ce que tu m'as exaucé (Jean 11.41). Jésus était donc reconnaissant de ce que le Père l'écoute et ce, bien qu'il savait que le Père l'écoute toujours (Pour moi, je savais que tu m'exauces toujours; mais j'ai parlé à cause de la foule qui m'entoure, afin qu'ils croient que c'est toi qui m'as envoyé : Jean 11.42), et il exprimait cette reconnaissance uniquement dans des moments qui étaient rattachés à sa résurrection.
b.2) D'autres personnes rendent grâces.
Dans l'intégralité de la nouvelle alliance, il se trouve que Jésus est presque le seul à rendre grâce. Cela peut sembler étrange, mais c'est simplement un fait. Dans les quatre versions de l'évangile, il n'y a que deux autres versets qui sont concernés, tous les deux dans l'évangile selon Luc. Le premier concerne le Samaritain guérit de la lèpre (Luc 17.16 : Il tomba sur sa face aux pieds de Jésus, et lui rendit grâces (eucharisteo). C'était un Samaritain) et le second un pharisien dont la prière est un exemple de ce qu'une prière ne doit pas être (Luc 18.11 : Le pharisien, debout, priait ainsi en lui-même : O Dieu, je te rends grâces (eucharisteo) de ce que je ne suis pas comme le reste des hommes, qui sont ravisseurs, injustes, adultères, ou même comme ce publicain). Dans les deux cas, ce qui est dit de ce qu'ils ont fait est un témoignage de ce qui s'est passé, et non de ce qui est droit devant Dieu. Par ailleurs, on ne nous parle pas de qui ils sont, mais de ce qu'ils sont, un samaritain et un pharisien.
Avec ceux concernant Jésus, ce sont tous les versets qui parlent de rendre grâces dans les quatre versions de l'évangile.
Ensuite il y a encore deux versets dans le livre des Actes qui impliquent Paul et qui, une fois de plus, sont particulièrement problématiques. (Actes 27.35 : Ayant ainsi parlé, il prit du pain, et, après avoir rendu grâces (eucharisteo) à Dieu devant tous, il le rompit, et se mit à manger) (Actes 28.15 : De Rome vinrent à notre rencontre, jusqu'au Forum d'Appius et aux Trois Tavernes, les frères qui avaient entendu parler de nous. Paul, en les voyant, rendit grâces (eucharisteo) à Dieu, et prit courage).
Puis plus aucun cas dans les épitres, et finalement un dernier cas dans le livre de l'apocalypse où, cette fois-ci, les 24 vieillards se prosternent devant Dieu (Apocalypse 11.17 : en disant : Nous te rendons grâces (eucharisteo), Seigneur Dieu tout-puissant, qui es, et qui étais, de ce que tu as saisi ta grande puissance et pris possession de ton règne). Or le Dieu en question est le Fils puisqu'ils disent qu'il a pris possession de son règne, et c'est Jésus qui est le roi des rois (Apocalypse 19.16 : Il avait sur son vêtement et sur sa cuisse un nom écrit : Roi des rois et Seigneur des seigneurs) (Apocalypse 17.14 : ... il est le Seigneur des seigneurs et le Roi des rois). Leur raison de rendre grâces est justement que Jésus soit entré dans son règne, or il a acquis le trône par sa résurrection, ce qui aligne les 24 vieillards avec les Paroles de Jésus de son temps terrestre.
Il n'y a donc plus de sacrifices d'actions de grâces au sens de l'ancienne alliance, mais une transposition dans la vie personnelle qui consiste à rendre grâces, et donc à exprimer notre reconnaissance pour notre salut. Quel que soit le sujet qui nous pousse à exprimer notre reconnaissance, nous devons en arriver à comprendre que ce qui permet que le Seigneur prenne soin de nous c'est notre naissance dans l'esprit. S'il nous évite un accident, il le fait non pas parce que nous sommes meilleurs que les autres, mais parce que nous lui appartenons. S'il nous guérit, il ne le fait pas parce que nous sommes meilleurs que les autres, mais également parce que nous lui appartenons. Aussi, il faut grandir dans la compréhension que chaque chose qu'il fait pour nous témoigne que nous lui appartenons. Elle est la conséquence directe de son sacrifice et de sa résurrection et c'est pour cela qu'à chaque fois que Jésus rendait grâces, cela se rattachait systématiquement au pain, au vin et à la résurrection elle-même.
Chaque chose qu'il fait pour nous, aussi insignifiante que nous pouvons penser qu'elle soit, atteste de ce qu'il a fait pour nous il y a 2000 ans. Aussi, nous pouvons le remercier pour cette chose que nous considérons insignifiante, ou réaliser ce qu'elle atteste et lui rendre grâces pour ce qui compte vraiment.
c) La suite.
Cependant, cela ne règle pas la question de la louange et de l'adoration à proprement parler. Par contre ça nous permet à minima de comprendre qu'en toute chose, la reconnaissance doit être la même parce que tout atteste de sa grandeur. Les petites comme les grandes choses à nos yeux. Parce qu'aux yeux de Dieu, rien n'est grand ou petit.
Ce qui a été mis en avant ici est uniquement l'origine de ce que nous appelons 'louange' de nos jours, parce que certaines des bases qui la composaient sont toujours présentes et il est nécessaire de savoir de quoi on parle lorsque je vais aborder plus concrètement la louange et l'adoration.
