L'incinération / crémation.

La question du traitement des morts est une question vieille comme la chrétienté. Comme cela arrive souvent, le verset qui sert à s'éloigner de la réponse à cette question, est justement le verset qui la donne.

  • Luc 9.60 : Mais Jésus lui dit: Laisse les morts ensevelir leurs morts; et toi, va annoncer le royaume de Dieu.

Comme toujours, la vision charnelle et la vision spirituelle s'opposent et l'argument général qui est donné relève du charnel. Lorsque Jésus parle d'ensevelir, il ne fait que parler de laisser ceux qui n'appartiennent pas au royaume de Dieu s'occuper de mettre leur pratique en œuvre. Il ne s'intéresse pas à ces pratiques, et s'il utilise le verbe "ensevelir" c'est uniquement parce que c'était la coutume de ces personnes, à cette époque. Il aurait, à d'autres époques et dans d'autres cultures, également pu parler de les jeter dans l'océan, de les cryogéniser ou de les envoyer dans l'espace.

Le corps mort est impur, et il convient de s'en séparer. Ce qui compte, ça n'est pas la gerbe de fleurs ou le bois du cercueil, et encore moins le "qu'en dira-t-on" si on ne se soumet pas aux désidérata de cultes païens, mais simplement de s'en séparer. 


Notons également que dans l'exemple de ce verset de l'évangile de Luc, on nous rapporte l'histoire d'un homme voulant ensevelir son père, mais la réponse de Jésus est que ça n'est pas son mort, mais celui des morts. Pourtant l'homme qui veut suivre Jésus parle bien de son père.

Cela nous définit que, selon Jésus, ce sont les morts qui ensevelissent les morts, et que les enfants de Dieu devraient s'occuper de son royaume plutôt que de perdre leur temps dans des rituels mortuaires et mortifères. Le problème est que les rituels célébrant le "passage dans l'au-delà", sont des cultes des morts. Cela peut sembler choquant, mais c'est pourtant d'une extrême facilité à comprendre. Des personnes qui usuellement ne s'y intéressent pas du tout, se réunissent dans un lieu consacré à Dieu, dans le but de focaliser leurs pensées sur un mort et de l'honorer, généralement, en mentant à tour de bras à son sujet et en lisant des passages de la Parole de Dieu qu'ils détournent allègrement.

Comme je l'ai expliqué plus en détails dans l'enseignement sur la mort, pour Jésus, qui regarde le monde sans aucun filtre, les choses sont spirituelles.

  • Si vous regardez les choses charnellement, le corps représente la vie et la mort, et vous ressentez le besoin de les ensevelir.
  • Si vous regardez les choses spirituellement, l'Esprit représente la vie et la mort, et vous ressentez le besoin de répandre le royaume de Dieu.

Aussi, si nous sommes des enfants de Dieu, nous devons comprendre que les corps de ceux qui doivent être pris en charge, sont les corps de personnes qui :

  • soit étaient déjà mortes avant,
  • soit ne le sont toujours pas.

Jésus disait de Lazare qu'il dormait (Jean 11.11 : Après ces paroles, il leur dit: Lazare, notre ami, dort; mais je vais le réveiller), alors que son corps sentait déjà (Jean 11.39Jésus dit: Otez la pierre. Marthe, la soeur du mort, lui dit: Seigneur, il sent déjà, car il y a quatre jours qu'il est là).

Cette conception du corps et de l'âme se retrouve dans le deuxième chapitre de la Genèse, lorsque L'Eternel Dieu crée l'homme. Le texte nous dit :

  • Genèse 2.7 : L'Éternel Dieu forma l'homme de la poussière de la terre, il souffla dans ses narines un souffle de vie et l'homme devint un être vivant

Le mot qui est traduit par "être" et qui peut provoquer une confusion, se trouve être le mot "nephesh", qui se traduit également par "âme". A cet instant de la création, Dieu qui a créé l'homme d'un point de vue général, le transforme en un être spirituel, qui se définit en étant "une âme vivante". Nous sommes donc une âme et nous avons un corps. Le corps est une possession terrestre qui ne dépassera pas ce stade, il est notre demeure temporaire. Or, lorsque l'on quitte une demeure pour une autre, on ne fait pas de cérémonies. On peut avoir des souvenirs, mais c'est à la décision de chacun s'il veut s'enfermer dans le passé et les commémorer, pendant ce temps, Jésus continue d'avancer.

Salomon nous disait que : la poussière retourne à la terre, comme elle y était, et que l'esprit retourne à Dieu qui l'a donné (Ecclésiaste 12.9). Quoi que vous fassiez, votre corps terrestre n'héritera pas de la vie éternelle, il ne le peut pas.

Donc oui, l'incinération est une possibilité, ni meilleure ni pire que les autres. Peu importe.

Il faut également comprendre que nous sommes humains et que nous avons tous besoin de progresser, ressentir quelque chose à la perte d'un proche est compréhensible, c'est pour cela qu'il faut se préparer à l'avance, parce que ça n'est pas pendant la période de la perte que notre esprit aura la capacité de prendre du recul pour réfléchir à la situation et faire la part des choses. Le deuil est une chose normale, il consiste à s'habituer à un manque, et il ne faut pas le mélanger avec les différents rituels d'ensevelissements/incinérations ...  


Enfin, le dernier point, qui fait comprendre plus facilement la chose est la notion même de salut, de résurrection et de jugement. La résurrection et le jugement étant, je le rappelle, des doctrines fondamentales (Hébreux 6.1-2). Selon ces doctrines, tout péché doit attirer une sanction, Jésus ayant porté celle de ceux qui lui appartiennent, or ceux qui pensent que l'incinération empêche la résurrection pensent également que l'incinération empêche le jugement, parce que la résurrection précède le jugement.

Une vie de péché n'est pas effacée de ses conséquences par une crémation. De la même manière, une vie juste ne l'est pas plus par cette même crémation. Sinon, il suffirait de vivre dans le péché et de simplement demander une crémation, ou il suffirait de pratiquer une crémation sur les enfants de Dieu pour qu'ils n'aillent pas au ciel avec leur Seigneur.


Et pour ceux qui pourraient se poser la question, il n'y a pas de différence entre une crémation volontaire et une crémation involontaire.