Le sermon sur la montagne

1 - Introduction.

2 - Qui nous devons être.

a) Les béatitudes en elles-mêmes.

a.1) La première partie : les béatitudes.

a.2) La deuxième partie : la conséquence des béatitudes.

a.3) L'addition des deux.

b) Vous êtes ... .

c) Résumons.

3 - L'accomplissement de la loi.

a) 10 commandements en 5 points.

a.1) Tu ne tueras point.

a.2) Tu ne commettras point d'adultère.

a.3) Tu ne porteras pas de faux témoignages.

a.4) Aimer son prochain.

a.5) Le début d'un cycle.

b) La pratique de la loi.

b.1) La pratique de l'ombre.

b.2) La prière.

b.3) Le pardon.

b.4) Le jeûne.

b.5) La provision.

b.6) Le jugement.

b.7) Le partage de la Parole.

b.8) La synthèse faite par Jésus.

b.9) Du sel à la lumière.

4 - Derniers avertissements.

a) L'étroitesse du chemin.

b) Un dernier avertissement.

5 - La conclusion du discours.

a) La fin du texte.

b) Le résumé.

6 - Les béatitudes prises individuellement.

a) Matthieu 5.3 : Heureux les pauvres en esprit, car le royaume des cieux est à eux !

a.1) La signification.

a.2) Le rapport aux églises.

b) Matthieu 5.4 : Heureux les affligés, car ils seront consolés !

a.1) La signification.

b.2) Le rapport aux églises.

c) Matthieu 5.5 : Heureux les débonnaires, car ils hériteront la terre !

c.1) La signification.

c.2) Le rapport aux églises.

d) Matthieu 5.6 : Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice, car ils seront rassasiés !

d.1) La signification.

d.2) Le rapport aux églises.

e) Matthieu 5.7 : Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde !

e.1) La signification.

e.2) Le rapport aux églises.

f) Matthieu 5.8 : Heureux ceux qui ont le coeur pur, car ils verront Dieu !

f.1) La signification.

f.2) Le rapport aux églises.

g) Matthieu 5.9 : Heureux ceux qui procurent la paix, car ils seront appelés fils de Dieu !

g.1) La signification.

g.2) Le rapport aux églises.

La passage de Daniel dont je parlais :

1 - Introduction

Le sermon sur la montagne est souvent cité, pas forcément dans le détail, mais il est tout de même relativement présent dans la tête des croyants. Ce qui est beaucoup moins présent, c'est sa signification. Il est intriguant de lire un discours aussi long de Jésus. La plupart des paraboles qu'il nous enseigne sont courtes, voir même très courtes, ne faisant parfois que deux ou trois versets. Ici nous avons une prise de parole qui va s'étendre sur trois chapitres entiers de l'évangile selon Matthieu, sans la moindre interruption de qui que ce soit, ni même la moindre motivation externe. C'est donc un discours initié par Jésus, sur un thème qu'il a choisi, et qui se fait sans discussion. Sa simple longueur est perturbante. Il est difficile d'imaginer Jésus faire un discours décousu mêlant, sans réelle organisation, tous types de notions. Une sorte de florilège de pensées éparses jetées au vent dans l'espoir que quelqu'un en saisisse une au passage. La profondeur habituelle des propos qu'il a tenus disqualifie l'idée d'un éventuel pot pourri spirituel répandu sur trois chapitres. Quand on ajoute à cela le fait que Jésus devait sans cesse prendre ses disciples à part pour leur expliquer ce qu'il disait, on peut légitimement se demander pourquoi un discours d'une telle longueur dans un cadre où personne ne comprendra de toute manière le sens profond de ce qu'il dit.

Cette façon de faire est très fréquente dans les 4 versions de l'évangile. Jésus annonce une chose qui ne peut pas être comprise par ceux qui l'entendent parce qu'ils n'ont pas l'Esprit de Dieu. Alors pourquoi la dire ? Simplement parce que le temps de la compréhension n'était pas encore là, mais que celui de l'annonce l'était. De la même manière que les prophéties de l'ancienne alliance sont pour beaucoup, incomprises, mais qu'elles paraîtront plus claires le jour de leurs accomplissements respectifs. Le livre de l'apocalypse porte la même particularité ; tout est dit mais tout n'est pas compris, parce que personne ne force l'Esprit de Dieu à expliquer ce qui n'est pas encore arrivé au temps de la compréhension.

Ainsi, le sermon sur la montagne est regardé avec presque de l'affection. Il est généralement réduit aux béatitudes qui le commencent, parce qu'elles semblent ne porter que des valeurs positives, sans connotations réellement négatives. Pourtant ce que Jésus est en train de dire est bien plus profond qu'une série de bénédictions qui en réalité ne sont qu'une conséquence de ce qu'il annonce réellement et non ce qu'il annonce réellement.

En regardant ces trois chapitres non plus seulement comme des vérités successives mais comme le développement d'une vérité spécifique, on réalise qu'on est en réalité en face d'un enseignement particulièrement bien amené dans lequel Jésus nous parle dans un premier temps de la manière dont le monde nous voit, des épreuves que nous subirons, et de ne pas oublier qui nous sommes ; puis dans un deuxième temps du socle qui nous permettra d'avoir un référent stable, soit de l'accomplissement de la loi et de son observation. Il terminera par un rappel de ce que l'intérieur est parfois aussi pourri que l'extérieur en nous appelant à la méfiance.

Le but ici n'est pas de détailler chaque notion mise en avant par Jésus. Cela ajouterait une longueur qui noierait la compréhension de ce que le sermon est réellement. Jésus va parcourir de nombreux sujets qui pour beaucoup d'entre eux ont déjà fait l'objet d'un enseignement complet dont je fournirai les liens le moment venu.

2 - Qui nous devons être.

Les deux premiers versets du sermon sur la montagne ne sont rien d'autre qu'une mise en situation.

❇️ Matthieu 5.1-2 : Voyant la foule, Jésus monta sur la montagne ; et, après qu'il se fut assis, ses disciples s'approchèrent de lui. 2 Puis, ayant ouvert la bouche, il les enseigna, et dit :

Nous sommes donc bien dans un cadre où Jésus n'est pas interrogé. Il arrive à un instant de son ministère où il initie non pas une discussion, mais un discours. C'est à partir du troisième verset que commence le sermon, plus précisément avec ce que l'on appelle les béatitudes.

a) Les béatitudes en elles-mêmes.

❇️​ Matthieu 5.3-12 : Heureux les pauvres en esprit, car le royaume des cieux est à eux ! 4 Heureux les affligés, car ils seront consolés ! 5 Heureux les débonnaires, car ils hériteront la terre ! 6 Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice, car ils seront rassasiés ! 7 Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde ! 8 Heureux ceux qui ont le cœur pur, car ils verront Dieu ! 9 Heureux ceux qui procurent la paix, car ils seront appelés fils de Dieu ! 10 Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice, car le royaume des cieux est à eux ! 11 Heureux serez-vous, lorsqu'on vous outragera, qu'on vous persécutera et qu'on dira faussement de vous toute sorte de mal, à cause de moi. 12 Réjouissez-vous et soyez dans l'allégresse, parce que votre récompense sera grande dans les cieux ; car c'est ainsi qu'on a persécuté les prophètes qui ont été avant vous.

Cette partie est la plus connue, ainsi que la plus facilement identifiable. Bien qu'elle se résume généralement à se rappeler qu'elle parle des personnes considérées "heureuses" et qu'il faut encore rouvrir la Parole de Dieu pour voir exactement les détails la concernant, il n'en reste pas moins que son existence et sa localisation sont assez fréquemment connues. Sa compréhension l'est beaucoup moins. Une fois de plus, la mauvaise compréhension vient d'un travers que nous partageons tous à un degré ou un autre: la paresse. Quelle que soit la mesure avec laquelle nous la pratiquons, il n'en reste pas moins que nous avons tous déjà pris un verset sans vérifier que sa compréhension n'était pas reliée à l'ensemble d'un passage. Ce faisant nous en avons tordu le sens. Je n'accuse ici personne, mais ne fait qu'avancer un fait qui gère nos pratiques de lecture. Nous parcourons la Parole de Dieu et un verset nous marque plus qu'un autre. On a alors tendance à en déduire que Dieu veut nous parler, et ça n'est pas une mauvaise façon de concevoir la chose. Par contre, il y a une différence entre comprendre que Dieu veut nous parler et comprendre ce que Dieu nous dit. Ce passage, universellement appelé "les béatitudes" en est un exemple parfait.

Lorsque nous lisons : Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde ! (Matthieu 5.7) ou : Heureux ceux qui ont le cœur pur, car ils verront Dieu ! (Matthieu 5.8), nous pouvons facilement être interpellés. Cependant, comprendre l'un ou l'autre des versets ne peut se faire qu'en regardant tout le passage. A ce sujet, et concernant spécifiquement ces versets allant du troisième du chapitre 5 jusqu'au douzième, nous sommes orientés par le nom que les hommes leurs a attribués. Nous limitons donc notre compréhension à quelque chose d'uniquement positif. Dans les deux versets mis en avant, on se contentera alors de penser que le verset 7 nous annonce que ceux qui font miséricorde la recevront également, et que ceux du verset 8 qui ont le cœur pur, verront Dieu.

Il se trouve que ça n'est malheureusement pas aussi simple. Ces dix versets se divisent en deux parties autant distinctes qu'indissociables. La première des parties comporte les 7 premiers versets et la seconde les 3 derniers. Cette séparation est d'autant plus importante à comprendre que le changement entre le début et la fin relève du texte et de son explication et non d'une énumération continue de différents points définissant ceux que la Parole de Dieu définit comme "bienheureux".

Lorsqu'on sépare les deux parties, nous obtenons ce qui suit.


a.1) La première partie : les béatitudes.

  1. Matthieu 5.3 : Heureux les pauvres en esprit, car le royaume des cieux est à eux !
  2. Matthieu 5.4 : Heureux les affligés, car ils seront consolés !
  3. Matthieu 5.5 : Heureux les débonnaires, car ils hériteront la terre !
  4. Matthieu 5.6 : Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice, car ils seront rassasiés !
  5. Matthieu 5.7 : Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde !
  6. Matthieu 5.8 : Heureux ceux qui ont le cœur pur, car ils verront Dieu !
  7. Matthieu 5.9 : Heureux ceux qui procurent la paix, car ils seront appelés fils de Dieu !

L'une des clés de compréhension se trouve être la même que pour comprendre le vrai message de la lettre aux sept églises du livre de l'Apocalypse. C'est-à-dire qu'une lecture isolée des raisons apportant la béatitude en elle-même n'a pas de sens. Chaque raison invoquée est en lien avec l'autre. Ainsi il n'est pas possible que le royaume des cieux nous appartienne sans que nous ayons reçu la consolation, qui est le Saint-Esprit, sans hériter de la terre, sans avoir obtenu miséricorde, et ainsi de suite.

Si cela pose le fait que les 7 raisons sont obligatoirement une seule et même chose, alors, par capillarité les 7 déclencheurs doivent également l'être. Si vous avez été miséricordieux, vous obtiendrez miséricorde, mais cela induit obligatoirement les 6 autres raisons puisque les 7 ne désignent qu'une seule chose. Vous ne pouvez pas obtenir miséricorde sans hériter de la terre. Et donc, pour hériter de la terre, vous devez avoir été débonnaire. Le principe permet de tourner en rond sans fin et pose l'unité des 7 principes mis en avant par Jésus. Je les détaillerai plus tard afin de ne pas surcharger le déroulement de l'explication.

La première partie est donc composée d'une attitude décomposée en sept parts, à laquelle est associée une conséquence, elle également décomposée en 7 parts. Puisque nous connaissons déjà les versets 10 à 12, notons de suite qu'il n'est fait mention d'aucune tribulation de quelque ordre que ce soit dans ces sept béatitudes, c'est simplement de l'ordre de la cause/conséquence. Du moins dans les apparences. C'est là qu'interviennent les trois versets suivants, qui composent la deuxième partie.


a.2) La deuxième partie : la conséquence des béatitudes.

  1. Matthieu 5.10 : Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice, car le royaume des cieux est à eux !
  2. Matthieu 5.11 : Heureux serez-vous, lorsqu'on vous outragera, qu'on vous persécutera et qu'on dira faussement de vous toute sorte de mal, à cause de moi.
  3. Matthieu 5.12 : Réjouissez-vous et soyez dans l'allégresse, parce que votre récompense sera grande dans les cieux; car c'est ainsi qu'on a persécuté les prophètes qui ont été avant vous.

Cette fois-ci les propos de Jésus sont moins glamours. On est toujours dans le registre du bien être, mais cette fois-ci avec une présence appuyée de la notion de persécution. On pourrait évidemment penser que Jésus a simplement fait la liste des différentes béatitudes, et qu'il les a classées dans un ordre allant des plus softs aux plus difficiles dans leurs conséquences. Mais la réalité est toute autre.

On notera qu'il associe ici, dans le verset 10, la recherche de la justice et le royaume des cieux en récompense. Soit la cause de la quatrième béatitude, et la conséquence de la première. C'est simplement dû au fait qu'après avoir listé les sept béatitudes que j'ai placé dans la première partie, il donne dans la deuxième le background de chacune d'entre elles. La première partie doit donc impérativement être regardée à travers le filtre de la deuxième pour être comprise correctement.

Cette deuxième partie, bien que je l'aie répartie en trois versets, se décompose en deux annonces. Les deux commençant par 'heureux".


a.3) L'addition des deux.

La première partie liste des façons d'être et leurs conséquences positives, alors que la deuxième nous parle spécifiquement de persécutions. On pourrait avoir tendance à préférer la première partie parce que rien de négatif ne semble y être rattaché. C'est là qu'entre en jeu l'importance de la compréhension de l'ensemble du passage sur chaque verset séparé du reste.

La réalité des béatitudes fonctionne selon le schéma récurrent suivant :

  • Versets 3 à 9 : Heureux A, ils recevront B.
  • Versets 10 à 12 : Heureux A parce qu'ils sont persécutés, ils recevront B.

Les versets 3 à 9 sont donc un détail en 7 parties de qui sont les "heureux" dont font mention les versets 10 à 12. Il faut donc comprendre les 7 béatitudes comme l'avertissement de persécutions et comme le fait qu'y résister apportera les 7 récompenses qui sont précisées. L'exemple le plus facile à comprendre parmi les 7 étant celui du verset 7 : Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde ! (Matthieu 5.7). Quand on parle de la miséricorde de Dieu, la chose est plus facile à comprendre. Nous avons tous fauté et avons donc tous bénéficié de sa miséricorde. Je rappelle que la miséricorde est le fait de ne pas se voir imputer la sanction de nos fautes. Ce qui est différent de la grâce qui est de recevoir une récompense que nous ne méritons pas. Mais si c'est chose facile lorsque cela parle de celle que Dieu a envers nous, le verset 7 parle de notre miséricorde comme un préalable à celle de Dieu. Cela parle donc de pardon et renvoie très directement à l'affirmation de Jésus faite un peu plus tard dans ce même sermon sur la montagne, en Matthieu 6.14 : Si vous pardonnez aux hommes leurs offenses, votre Père céleste vous pardonnera aussi. Le verset 7 nous dit donc : Heureux ceux qui pardonnent, parce qu'ils seront pardonnés. C'est là qu'entrent en lice les versets 10 à 12. La compréhension totale du verset 7 devenant alors : Heureux ceux qui, malgré les persécutions, pardonnent, parce qu'ils seront pardonnés.

Dans leur fondement, les 7 béatitudes n'en sont donc qu'une seule, et ce qui nous y est dit est : "heureux les pauvres en esprit, affligés, débonnaires, qui ont faim et soif de la justice, qui sont miséricordieux, ont le cœur pur et procurent la paix, car le royaume des cieux est à eux, ils seront consolés, hériteront la terre, seront rassasiés, recevront miséricorde, verront Dieu et seront appelés ses enfants".

Les versets 3 à 9 existent en conséquence des versets 10 à 12. Ils sont la marque et la conséquence de la persévérance des saints. Chacun doit être compris en prenant en compte le contexte d'une période de persécution. C'est pour cela que ce passage des béatitudes ne se termine pas ici. Il se poursuit en réalité dans les quatre versets qui le suivent.

b) Vous êtes ... .

Dans les premiers versets, Jésus nous parlait de persévérance à travers les persécutions et de la récompense de ceux qui tiendraient le choc. Après nous avoir dit cela, il poursuit en précisant une chose fondamentale. Il nous rappelle qui nous sommes, parce que le but principal des persécutions est de nous faire changer, et bien souvent nous le faisons sans y prêter attention. Dans ces quatre versets, il commence par nous parler de nous, et il poursuit sur notre aura dans ce monde.

  • Matthieu 5.13 : Vous êtes le sel de la terre. Mais si le sel perd sa saveur, avec quoi la lui rendra-t-on ? Il ne sert plus qu'à être jeté dehors, et foulé aux pieds par les hommes.
  • Matthieu 5.14-16 : Vous êtes la lumière du monde. Une ville située sur une montagne ne peut être cachée ; 15 et on n'allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau, mais on la met sur le chandelier, et elle éclaire tous ceux qui sont dans la maison. 16 Que votre lumière luise ainsi devant les hommes, afin qu'ils voient vos bonnes œuvres, et qu'ils glorifient votre Père qui est dans les cieux.

Nous sommes donc le sel de la terre. Dans le verset 13 ça n'est pas la terre qui est importante. Tout tourne autour de nous. Si la terre a de la saveur, c'est uniquement parce que nous y sommes, elle n'en a pas en elle-même. Jésus nous enjoint donc à ne pas perdre notre saveur, ce qui fait suite à la volonté de nous changer que portent les persécutions. C'est un vibrant appel à rester nous-même et à ne pas nous laisser influencer par le monde. Il fait suivre cette déclaration par une autre qui en est doublement la suite. Tout d'abord il nous définit une fois de plus, disant de nous que nous sommes la lumière du monde, mais cette précision porte également le fait que nous devons influencer le monde qui nous entoure, comme la lumière éclaire naturellement ce qui est dans son champ d'action.

Donc après nous avoir dit de ne pas nous laisser influencer par le monde, il nous dit d'influencer le monde.

c) Résumons.

Dans cette première partie du sermon sur la montagne, Jésus nous parle de nous et de la situation dans laquelle nous sommes appelés à évoluer. Il nous précise que nous aurons des persécutions et qu'elles tenteront d'influer sur ce que nous sommes. Il nous prévient alors que nous devons rester vigilants, nous annonce qu'elles seront nos récompenses pour cette vigilance et remet en avant l'importance non seulement que nous restions nous-mêmes, sans nous laisser influencer, mais également celle de ce qu'en restant nous-même, alors nous serons en mesure d'influencer le reste du monde.

Le plus amusant dans ces 14 premiers versets, du troisième au seizième, c'est que la partie la moins importante, c'est justement celle qui intéresse le plus. Celle qui consiste dans les récompenses. Parce que les récompenses ne doivent pas être recherchées, elles sont une conséquence de l'obéissance. Le fruit atteste de l'arbre, mais ça n'est pas le fruit que nous devons rechercher. Dieu parlait de l'arbre dans le jardin, Eve l'a perdu de vue pour s'attacher au fruit. C'est le même principe. Chercher à obéir aura des conséquences, chercher les conséquences est une désobéissance.

Quoi qu'il en soit, suite à cela, il entame la deuxième partie du sermon sur la montagne qui est la suite directe de celle que je viens de parcourir. Dans cette partie, il va pointer vers le seul moyen de garder la stabilité dont nous avons besoin pour ne pas nous laisser changer par le monde extérieur.


(Bien qu'il y ait encore de nombreuses choses à dire sur les béatitudes, je le ferai à la fin de l'enseignement, afin de ne pas noyer le sens global du sermon sur la montagne).

3 - L'accomplissement de la loi.

Alors que Jésus vient de nous parler de qui nous sommes et de la nécessité de le rester, voilà qu'il change de sujet, tout en parlant toujours de la même chose. Savoir que nous ne devons pas changer est inutile si nous n'avons pas de référent qui est fixe et qui peut nous indiquer si nous avons varié dans notre attitude. Si nous ne voyons pas le rivage, nous n'avons pas idée si nous nous en rapprochons ou si nous nous en éloignons. C'est exactement ça qui va être la suite de l'enseignement que Jésus donne. Il nous précise le socle sur lequel nous devons nous reposer et que nous devons garder constamment comme marqueur de notre positionnement par rapport à Dieu.

❇️ Matthieu 5.17-20 : Ne croyez pas que je sois venu pour abolir la loi ou les prophètes; je suis venu non pour abolir, mais pour accomplir. 18 Car, je vous le dis en vérité, tant que le ciel et la terre ne passeront point, il ne disparaîtra pas de la loi un seul iota ou un seul trait de lettre, jusqu'à ce que tout soit arrivé. 19 Celui donc qui supprimera l'un de ces plus petits commandements, et qui enseignera aux hommes à faire de même, sera appelé le plus petit dans le royaume des cieux ; mais celui qui les observera, et qui enseignera à les observer, celui-là sera appelé grand dans le royaume des cieux. 20 Car, je vous le dis, si votre justice ne surpasse celle des scribes et des pharisiens, vous n'entrerez point dans le royaume des cieux.

Ce socle c'est évidemment la loi. Accomplie par Jésus, "abolie" dans le cœur de bon nombre de "croyants". Elle est incontournable et l'unique moyen que Dieu a mis en place pour nous éviter de dériver immanquablement. Je parlais plus tôt de l'esprit de la loi, et c'est cela que Jésus va mettre en avant dans les passages qui suivent. La plupart des croyants se braquent parce que, bien qu'ayant entendu parler d'accomplissement de la loi, ils ne comprennent pas réellement ce que c'est et ils continuent de voir dans la loi une série de règles impossibles à respecter sous lesquelles les hébreux sont tombés les uns après les autres, dans le désert.

Ils se contentent de dire que la loi était pour les hébreux et puis pour Israël, mais qu'elle ne concerne pas les disciples de Jésus. La tristesse de cette croyance est que la vérité qu'elle contient n'est que partielle. C'est vrai que la loi de Moïse n'était que pour les hébreux et leurs descendants jusqu'à la venue de Jésus. Par contre, Dieu n'a pas inventé la loi de nulle part. Ce sont des applications charnelles de principes spirituels. C'est pour cela que la loi ne sauve pas, parce que la chair ne permet pas à l'esprit d'être sauvé. Par contre ce qui est important, c'est de comprendre ce que représentait la loi, parce qu'elle était l'étape nécessaire vers la grâce. En d'autres termes, les hébreux avaient refusé de rencontrer l'Eternel sur la montagne. Il leur a alors donné un moyen à la hauteur de l'état spirituel dans lequel ils étaient pour ne pas s'éloigner plus, en attendant qu'ils soient en capacité de s'approcher. Ce moyen de ne pas s'éloigner c'était la loi, qui était une image de ce qu'ils auraient dû percevoir s'ils avaient accepté la rencontre. Ca signifie que derrière la loi se cache l'esprit de la loi, qui est le sens profond de cette dernière. Les hébreux n'étant pas en mesure de la comprendre en profondeur, ont reçu des règles qui en simuleraient les effets.

L'accomplissement de la loi ne signifie pas qu'elle ait disparu, mais que son sens profond est désormais révélé, et donc que ce qui était attendu des hébreux à la montagne est exigé des disciples des Jésus.

Le sacrifice en est l'exemple le plus simple. Celui de Jésus est l'accomplissement du sacrifice prophétique d'Isaac, qui date d'avant la loi. La loi ne faisait que répéter charnellement une annonce prophétique faite par Abraham et Isaac, qui a trouvé son accomplissement dans le sacrifice auquel Dieu a pourvu en Jésus. Le principe spirituel existait auparavant, la loi lui a donné une forme que l'homme pouvait reproduire pour la garder à l'esprit, Jésus l'a accompli. Donc le sacrifice d'Isaac annonçait un sacrifice parfait, la loi en reproduisait une version charnelle et donc imparfaite qui utilisait tous les codes nécessaires à la compréhension de ce qui était à venir. Jésus accomplit cette version charnelle en lui donnant la dimension qu'elle annonçait et que le sacrifice d'Isaac prophétisait.

L'accomplissement de la loi c'est ça. C'est le fait de mener à la perfection ce qui était annoncé par la loi. Ca n'est donc pas le fait de reproduire la loi, mais de comprendre ce qui était son message réel. Celui qui pense que la loi est abolie pense que Dieu n'existe pas, même s'il ne s'en rend pas compte.

Dans cette partie du sermon sur la montagne, Jésus va s'évertuer à faire comprendre ce principe. La courte introduction de ce passage, notée plus haut, est déjà très clair sur l'importance de la loi et devrait suffire à accepter l'importance de la loi. C'est d'autant plus étrange de faire aussi souvent face au refus de la loi.

Dans la suite directe au passage précité, Jésus va donner des exemples pour comprendre ce que signifie cet accomplissement. N'oublions pas qu'il est en train d'expliquer quel est le seul moyen de rester fortement ancré lorsque le vent tentera de nous pousser au large. Je ne ferai pas d'explication détaillée de chaque point, d'autant que chacun a déjà été explicité dans différents enseignements sur le site et essentiellement dans l'enseignement sur les 10 commandements (LIEN). Je résumerai cependant chaque point.

a) 10 commandements en 5 points.

Dans le sermon sur la montagne, bien que les béatitudes donnent les récompenses spirituelles de nos attitudes, l'ensemble du message concerne les hommes et les rapports conflictuels que le monde aura avec nous. C'est intéressant à réaliser en raison des points que Jésus va choisir quand il va en venir à expliquer l'accomplissement de la loi. Il va mettre 5 points en avant, mais les trois premiers doivent se distinguer des deux suivants.

Pour comprendre pleinement ce qu'il fait, il faut également comprendre que les tables de la loi se séparent en deux parties. Une fois de plus, je n'en parlerai pas en détail, un enseignement complet existant déjà sur le sujet. Ces deux parties sont les suivantes :

Première table de la loi :

  • Exode 20.3 : 1er cdt : un Dieu unique.
  • Exode 20.4-6 : 2° cdt : pas de représentation de Dieu.
  • Exode 20.7 : 3° cdt : pas d'utilisation vaine du nom de Dieu.
  • Exode 20.8-11 : 4° cdt : respecter le sabbat.
  • Exode 20.12 : 5° cdt : honorer son père et sa mère.

Deuxième table de la loi :

  • Exode 20.13 : 6° cdt : Tu ne tueras point.
  • Exode 20.14 : 7° cdt : Tu ne commettras point d'adultère.
  • Exode 20.15 : 8° cdt : Tu ne déroberas point.
  • Exode 20.16 : 9° cdt : Tu ne porteras point de faux témoignage contre ton prochain.
  • Exode 20.17 : 10° cdt : Tu ne convoiteras point.

Les cinq premières lois concernent notre rapport avec Dieu, les cinq dernières concernent notre rapport avec les hommes.

Bien que Jésus va mettre cinq points en avant, ce ne sont pas l'explication de chaque point indépendamment des autres. Pourtant c'est bien des cinq qu'il va parler, mais en les regroupant dans les trois premières précisions qu'il fera.


a.1) Tu ne tueras point.

❇️ Matthieu 5.21-26 : Vous avez entendu qu'il a été dit aux anciens: Tu ne tueras point ; celui qui tuera mérite d'être puni par les juges. 22 Mais moi, je vous dis que quiconque se met en colère contre son frère mérite d'être puni par les juges ; que celui qui dira à son frère : Raca! mérite d'être puni par le sanhédrin ; et que celui qui lui dira : Insensé ! mérite d'être puni par le feu de la géhenne. 23 Si donc tu présentes ton offrande à l'autel, et que là tu te souviennes que ton frère a quelque chose contre toi, 24 laisse là ton offrande devant l'autel, et va d'abord te réconcilier avec ton frère ; puis, viens présenter ton offrande. 25 Accorde-toi promptement avec ton adversaire, pendant que tu es en chemin avec lui, de peur qu'il ne te livre au juge, que le juge ne te livre à l'officier de justice, et que tu ne sois mis en prison. 26 Je te le dis en vérité, tu ne sortiras pas de là que tu n'aies payé le dernier quadrant.

Pour ce premier point, le lien est évident. Il fait cas du sixième commandement et nous explique ce que l'accomplissement de ce dernier signifie. Le texte est clair et il n'était nécessaire que de souligner le lien avec le sixième commandement.


a.2) Tu ne commettras point d'adultère.

❇️ Matthieu 5.27-32 : Vous avez appris qu'il a été dit : Tu ne commettras point d'adultère. 28 Mais moi, je vous dis que quiconque regarde une femme pour la convoiter a déjà commis un adultère avec elle dans son cœur. 29 Si ton œil droit est pour toi une occasion de chute, arrache-le et jette-le loin de toi ; car il est avantageux pour toi qu'un seul de tes membres périsse, et que ton corps entier ne soit pas jeté dans la géhenne. 30 Et si ta main droite est pour toi une occasion de chute, coupe-la et jette-la loin de toi ; car il est avantageux pour toi qu'un seul de tes membres périsse, et que ton corps entier n'aille pas dans la géhenne. 31 Il a été dit : Que celui qui répudie sa femme lui donne une lettre de divorce. 32 Mais moi, je vous dis que celui qui répudie sa femme, sauf pour cause d'infidélité, l'expose à devenir adultère, et que celui qui épouse une femme répudiée commet un adultère.

Pour ce point les choses sont moins flagrantes. Une lecture rapide pourrait nous faire croire que c'est simplement le pendant du septième commandement, mais il n'en est rien. S'il est évidemment le pendant de ce commandement, il ne se limite pas à cela puisque Jésus précise : que quiconque regarde une femme pour la convoiter a déjà commis un adultère. Or cette spécificité de la convoitise est le centre du dixième commandement (Exode 20.17). Pour ajouter à cela, il précise au verset 30 que : si ta main droite est pour toi une occasion de chute, coupe-la et jette-la loin de toi. Ce qui est le huitième commandement, tu ne déroberas point (Exode 20.14).

Dans ce point, il met donc en avant la convoitise sous différentes de ses formes, et il adresse donc l'accomplissement des septième, huitième et dixième commandements. Il ne manque donc plus que le neuvième pour que les cinq commandements régissant les rapports entre les hommes soient revus.


a.3) Tu ne porteras pas de faux témoignages.

❇️ Matthieu 5.33-37 : Vous avez encore appris qu'il a été dit aux anciens : Tu ne te parjureras point, mais tu t'acquitteras envers le Seigneur de ce que tu as déclaré par serment. 34 Mais moi, je vous dis de ne jurer aucunement, ni par le ciel, parce que c'est le trône de Dieu ; 35 ni par la terre, parce que c'est son marchepied; ni par Jérusalem, parce que c'est la ville du grand roi. 36 Ne jure pas non plus par ta tête, car tu ne peux rendre blanc ou noir un seul cheveu. 37 Que votre parole soit oui, oui, non, non ; ce qu'on y ajoute vient du malin.

C'est donc effectivement du neuvième commandement dont Jésus va expliquer l'accomplissement. Reste donc encore deux affirmations qu'il va faire, mais qui ne sont pas censées faire partie des 10 commandements, et c'est là qu'intervient une autre de ses déclarations.


a.4) Aimer son prochain.

Jésus vient de résumer en trois point les cinq derniers commandements. Il va maintenant, de manière détournée, résumer les cinq premiers.

❇️ Matthieu 5.38-42 : Vous avez appris qu'il a été dit : œil pour œil, et dent pour dent. 39 Mais moi, je vous dis de ne pas résister au méchant. Si quelqu'un te frappe sur la joue droite, présente-lui aussi l'autre. 40 Si quelqu'un veut plaider contre toi, et prendre ta tunique, laisse-lui encore ton manteau. 41 Si quelqu'un te force à faire un mille, fais-en deux avec lui. 42 Donne à celui qui te demande, et ne te détourne pas de celui qui veut emprunter de toi.

❇️ Matthieu 5.43-48 : Vous avez appris qu'il a été dit : Tu aimeras ton prochain, et tu haïras ton ennemi. 44 Mais moi, je vous dis : Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous maltraitent et qui vous persécutent, 45 afin que vous soyez fils de votre Père qui est dans les cieux ; car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et il fait pleuvoir sur les justes et sur les injustes. 46 Si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense méritez-vous? Les publicains aussi n'agissent-ils pas de même ? 47 Et si vous saluez seulement vos frères, que faites-vous d'extraordinaire ? Les païens aussi n'agissent-ils pas de même ? 48 Soyez donc parfaits, comme votre Père céleste est parfait.

Bien que cela puisse ne pas paraître très clair, il se trouve que lorsqu'on regarde ces déclarations à la lumière de celle qu'il fera dans l'évangile selon Marc, on réalise qu'en parlant de l'amour que nous devons avoir pour les païens et entre nous, il parle obligatoirement de l'amour que nous devons avoir pour Dieu. Ses paroles dans l'évangile de Marc, alors qu'on lui demandait lequel était le plus grand des commandements, étaient les suivantes : Jésus répondit : Voici le premier : Écoute, Israël, le Seigneur, notre Dieu, est l'unique Seigneur ; 30 et : Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta pensée, et de toute ta force. 31 Voici le second : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Il n'y a pas d'autre commandement plus grand que ceux-là (Marc 12.29-31). Dans la version selon Matthieu, cette déclaration de Jésus porte une précision qui n'est pas sans importance, Matthieu nous y précise ces paroles : Et voici le second, qui lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même (Matthieu 22.39).

Jésus est donc bien en train de nous parler des cinq premiers commandements, mais il le fait en centrant son discours sur l'homme, tout en précisant dans Matthieu 22.39, que cet amour que les hommes doivent avoir entre eux signifie exactement la même chose que le fait d'aimer Dieu. Simplement parce que personne ne peut aimer s'il n'a pas connu Dieu. Jean nous en fera la déclaration dans des termes dont la clarté permet de les citer sans explications supplémentaires : 7 Bien-aimés, aimons-nous les uns les autres ; car l'amour est de Dieu, et quiconque aime est né de Dieu et connaît Dieu. 8 Celui qui n'aime pas n'a pas connu Dieu, car Dieu est amour (1 Jean 4.7-8).


a.5) Le début d'un cycle.

Le socle qui nous permettra de rester en place contre les tentatives du monde de nous changer, par des pressions qui dépasseront la force de beaucoup, n'est autre que la compréhension de l'esprit de la loi dans ce qui est simplement appelé son accomplissement. La quasi-totalité de la suite du sermon sur la montagne, qui commence par cette clarification concernant la loi, parlera d'elle. Après nous l'avoir recadrée, il va alors nous en détailler la pratique.

b) La pratique de la loi.

Dans la suite logique qu'est le sermon sur la montagne, Jésus vient de nous dire que la loi, dans son accomplissement, doit être notre référent. La base qui nous permet de ne pas partir à tous les vents. Il va alors nous donner deux aspects, une fois de plus parfaitement structurés. Ils concernent tous les deux la pratique de la loi, mais sous deux angles différents. Le premier fait l'objet de ce point. Il concerne la pratique, mais centrée sur soi-même. Il procède de la même manière que lorsqu'il nous disait ce que nous sommes. Il partait du sel de la terre, parlant spécifiquement de nous, et continuait sur la lumière du monde, qui déterminait notre rapport aux autres,

Ici, il commence donc, à travers plusieurs exemples, à nous expliquer la pratique de la loi, en la centrant sur nous. En d'autres termes, il nous explique le sel de la terre.


b.1) La pratique de l'ombre.

❇️ Matthieu 6.1-4 : Gardez-vous de pratiquer votre justice devant les hommes, pour en être vus ; autrement, vous n'aurez point de récompense auprès de votre Père qui est dans les cieux. 2 Lors donc que tu fais l'aumône, ne sonne pas de la trompette devant toi, comme font les hypocrites dans les synagogues et dans les rues, afin d'être glorifiés par les hommes. Je vous le dis en vérité, ils reçoivent leur récompense. 3 Mais quand tu fais l'aumône, que ta main gauche ne sache pas ce que fait ta droite, 4 afin que ton aumône se fasse en secret ; et ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra.

La première chose est donc de ne rien faire pour paraître.

Un enseignement complet sur l'hypocrisie se trouve sur le site (LIEN).


b.2) La prière.

❇️ Matthieu 6.5-13 : Lorsque vous priez, ne soyez pas comme les hypocrites, qui aiment à prier debout dans les synagogues et aux coins des rues, pour être vus des hommes. Je vous le dis en vérité, ils reçoivent leur récompense. 6 Mais quand tu pries, entre dans ta chambre, ferme ta porte, et prie ton Père qui est là dans le lieu secret; et ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra. 7 En priant, ne multipliez pas de vaines paroles, comme les païens, qui s'imaginent qu'à force de paroles ils seront exaucés. 8 Ne leur ressemblez pas; car votre Père sait de quoi vous avez besoin, avant que vous le lui demandiez. 9 Voici donc comment vous devez prier: Notre Père qui es aux cieux! Que ton nom soit sanctifié ; 10 que ton règne vienne ; que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel. 11 Donne-nous aujourd'hui notre pain quotidien ; 12 pardonne-nous nos offenses, comme nous aussi nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés ; 13 ne nous induis pas en tentation, mais délivre-nous du malin. Car c'est à toi qu'appartiennent, dans tous les siècles, le règne, la puissance et la gloire. Amen !

La deuxième est la prière, qui est un moment d'intimité avec Dieu.

Un enseignement complet sur la prière se trouve sur le site (LIEN).


b.3) Le pardon.

❇️ Matthieu 6.14-15 : Si vous pardonnez aux hommes leurs offenses, votre Père céleste vous pardonnera aussi ; 15 mais si vous ne pardonnez pas aux hommes, votre Père ne vous pardonnera pas non plus vos offenses.

La troisième est le pardon, qu'il recentre sur nous. Bien que nous pardonnions aux autres (parfois à nous-même), il nous rappelle que la finalité c'est le fait d'être soi-même pardonné par notre Père.

Un enseignement complet sur le pardon se trouve sur le site (LIEN).


b.4) Le jeûne.

❇️ Matthieu 6.16-18 : Lorsque vous jeûnez, ne prenez pas un air triste, comme les hypocrites, qui se rendent le visage tout défait, pour montrer aux hommes qu'ils jeûnent. Je vous le dis en vérité, ils reçoivent leur récompense. 17 Mais quand tu jeûnes, parfume ta tête et lave ton visage, 18 afin de ne pas montrer aux hommes que tu jeûnes, mais à ton Père qui est là dans le lieu secret ; et ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra.

La quatrième c'est le jeûne, qui, contrairement à ce que pratiquent bon nombre de croyants, ne se fait pas à grand renfort de klaxons ou de trompettes. Cela se passe entre Dieu et nous et l'église n'est pas censée être impliquée. Si c'est de l'orgueil qui le véhicule, c'est un peu contradictoire avec l'humilité que cela doit comporter.

Un enseignement complet sur le jeûne se trouve sur le site (LIEN).


b.5) La provision.

❇️ Matthieu 6.19-34 : Ne vous amassez pas des trésors sur la terre, où la teigne et la rouille détruisent, et où les voleurs percent et dérobent ; 20 mais amassez-vous des trésors dans le ciel, où la teigne et la rouille ne détruisent point, et où les voleurs ne percent ni ne dérobent. 21 Car là où est ton trésor, là aussi sera ton coeur. 22 L'œil est la lampe du corps. Si ton œil est en bon état, tout ton corps sera éclairé ; 23 mais si ton œil est en mauvais état, tout ton corps sera dans les ténèbres. Si donc la lumière qui est en toi est ténèbres, combien seront grandes ces ténèbres ! 24 Nul ne peut servir deux maîtres. Car, ou il haïra l'un, et aimera l'autre ; ou il s'attachera à l'un, et méprisera l'autre. Vous ne pouvez servir Dieu et Mamon. 25 C'est pourquoi je vous dis: Ne vous inquiétez pas pour votre vie de ce que vous mangerez, ni pour votre corps, de quoi vous serez vêtus. La vie n'est-elle pas plus que la nourriture, et le corps plus que le vêtement ? 26 Regardez les oiseaux du ciel : ils ne sèment ni ne moissonnent, et ils n'amassent rien dans des greniers ; et votre Père céleste les nourrit. Ne valez-vous pas beaucoup plus qu'eux ? 27 Qui de vous, par ses inquiétudes, peut ajouter une coudée à la durée de sa vie ? 28 Et pourquoi vous inquiéter au sujet du vêtement ? Considérez comment croissent les lis des champs: ils ne travaillent ni ne filent ; 29 cependant je vous dis que Salomon même, dans toute sa gloire, n'a pas été vêtu comme l'un d'eux. 30 Si Dieu revêt ainsi l'herbe des champs, qui existe aujourd'hui et qui demain sera jetée au four, ne vous vêtira-t-il pas à plus forte raison, gens de peu de foi ? 31 Ne vous inquiétez donc point, et ne dites pas : Que mangerons-nous ? que boirons-nous ? de quoi serons-nous vêtus ? 32 Car toutes ces choses, ce sont les païens qui les recherchent. Votre Père céleste sait que vous en avez besoin. 33 Cherchez premièrement le royaume et la justice de Dieu ; et toutes ces choses vous seront données par-dessus. 34 Ne vous inquiétez donc pas du lendemain ; car le lendemain aura soin de lui-même. A chaque jour suffit sa peine.

Une fois de plus, cette notion est centrée sur nous. Dans ce passage se trouve le verset particulièrement connu de la recherche première du royaume et de la justice de Dieu. Ce même verset dont la fin est transformée à dessein pour en changer le sens. Ce qu'il nous dit c'est spécifiquement que Dieu se chargera du manger, du boire et du vêtir de ceux qui placent dieu en tête de toutes leurs préoccupations. C'est étonnant de voir ce que la transformation volontaire de "toutes ces choses" en 'toutes choses" peut changer dans le sens de l'affirmation de Jésus. C'est un exemple parfait pour comprendre en quoi il est important de vérifier ce qu'on entend et ce qu'on lit, de ne prendre comme venant de Dieu que ce qui a été confirmé par sa Parole.

Un enseignement complet sur Mamon se trouve sur le site (LIEN).


b.6) Le jugement.

❇️ Matthieu 7.1-5 : Ne jugez point, afin que vous ne soyez point jugés. 2 Car on vous jugera du jugement dont vous jugez, et l'on vous mesurera avec la mesure dont vous mesurez. 3 Pourquoi vois-tu la paille qui est dans l'œil de ton frère, et n'aperçois-tu pas la poutre qui est dans ton œil ? 4 Ou comment peux-tu dire à ton frère : Laisse-moi ôter une paille de ton œil, toi qui as une poutre dans le tien ? 5 Hypocrite, ôte premièrement la poutre de ton œil, et alors tu verras comment ôter la paille de l'œil de ton frère.

Une fois de plus Jésus met en avant l'hypocrisie dans le point qu'il développe. L'interdiction de juger n'est pas un absolu. Il parle ici de prononcer des jugements de part notre propre fond, donc de manière hypocrite. Juger est une obligation, mais il faut le faire selon la Parole de Dieu, pas selon notre cœur.

Comme dans la partie sur le pardon, on réalise que le sujet nous pointe directement. Si Jésus met en avant le jugement, c'est pour immédiatement le rapporter à nous-même, ce que démontre clairement l'exemple de la paille et de la poutre, qui recentre le problème sur nous.

Un enseignement complet sur le jugement se trouve sur le site (LIEN).


b.7) Le partage de la Parole.

❇️ Matthieu 7.6 : Ne donnez pas les choses saintes aux chiens, et ne jetez pas vos perles devant les pourceaux, de peur qu'ils ne les foulent aux pieds, ne se retournent et ne vous déchirent.

Verset négligé par la tradition ritualisant l'évangélisation. Jésus nous rappelle de ne pas partager avec n'importe qui. La raison qu'il avance est le mépris qu'ils auront pour ce qu'on pourrait leur apporter et sur le fait qu'ils nous attaqueront pour l'avoir fait. Cela établit assez clairement une vision du partage qui n'est pas celle majoritairement prônée. Cela n'invalide en rien l'évangélisation, mais uniquement la manière dont elle est pratiquée et les messages qui sont véhiculés par ceux qui la pratiquent.

Dans tous les cas, l'affirmation de Jésus est très courte et ne prête pas tellement à confusion. Ce qui importe le plus est cependant la fin du verset. Son recadrage a pour raison d'éviter une violence à notre encontre qui n'est pas censée être. Violence qui pour le coup est rendue d'autant plus possible qu'elle est la résultante d'une désobéissance.


b.8) La synthèse faite par Jésus.

❇️ Matthieu 7.7-12 : Demandez, et l'on vous donnera ; cherchez, et vous trouverez ; frappez, et l'on vous ouvrira. 8 Car quiconque demande reçoit, celui qui cherche trouve, et l'on ouvre à celui qui frappe. 9 Lequel de vous donnera une pierre à son fils, s'il lui demande du pain ? 10 Ou, s'il demande un poisson, lui donnera-t-il un serpent ? 11 Si donc, méchants comme vous l'êtes, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, à combien plus forte raison votre Père qui est dans les cieux donnera-t-il de bonnes choses à ceux qui les lui demandent.

Finalement, les exemples pouvant encore être nombreux, Jésus les résume tous en une seule affirmation qui devient l'esprit de ce qu'il était en train de développer. La vérité sous-jacente à toutes celles qu'il vient de citer. Il commence par nous dire que les actions ont des conséquences qui prennent la forme de la réciprocité. Ce que cela signifie, c'est "ne demandez pas, si vous n'êtes pas prêt à donner" ; "ne frappez pas si vous n'êtes pas prêt à ouvrir". C'est cela qu'implique d'être le sel de la terre.

Et cela le conduit à faire le lien avec la lumière.


b.9) Du sel à la lumière.

❇️ Matthieu 7.12 : Tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le de même pour eux, car c'est la loi et les prophètes.

Dans cette première partie de son développement, Jésus explique la loi pour le sel de la terre, donc pour nous. Il met en avant les règles qui font de nous ce fameux sel de la terre. Ce ne sont pas des suggestions, simplement le détail de ce que nous prétendons être et faire en affirmant être des enfants de Dieu. Si nous ne le faisons pas, c'est qu'à un moment, on ne s'est peut-être pas posé les bonnes questions. Il termine cette explication d'une manière particulièrement subtile.

Après avoir dit quelles étaient les récompenses de ceux qui correspondaient aux 7 types caractérisant les enfants de Dieu pendant les persécutions, Jésus nous a précisé qui nous sommes et notre rôle pour finalement nous indiquer quel devait être le socle qui faisait de nous le sel de la terre. Il en vient donc tout naturellement à enchaîner sur la lumière du monde en un seul verset qui agit comme un appel à faire un duplicata de tout ce qu'il vient de dire.

Alors que tout était centré sur nous parce qu'il nous disait ce que nous devions être, il inverse l'intégralité de ce qu'il vient de dire en affirmant que si nous voulons de ces choses, alors il va falloir les faire pour les autres. En faisant cela, il ouvre son discours et passe du sel de la terre dont il parlait, à la lumière du monde. Cela revient à affirmer qu'on ne peut être sans faire, ni faire sans être. C'est l'exacte application de ce que nous disait Jacques : Mais quelqu'un dira : Toi, tu as la foi ; et moi, j'ai les œuvres. Montre-moi ta foi sans les œuvres, et moi, je te montrerai la foi par mes œuvres (Jacques 2.18). C'est parce que nous sommes que nous faisons naturellement.

4 - Derniers avertissements.

Maintenant qu'on a compris le corps de ce que Jésus est en train de dire, il en vient à la fin de ce qu'il avait à annoncer. En l'occurrence, bien que tout semble avoir été dit, il manque encore un domaine particulier. Il nous a averti des persécutions et de tout ce sur quoi nous devrions veiller en ces temps. Il ne manquait donc plus qu'un seul domaine dont il n'avait pas parlé, et quel meilleur emplacement que la précision finale.

Il fera cette mise au point en deux étapes. La première parlant de l'étroitesse du chemin.


a) L'étroitesse du chemin.

❇️ Matthieu 7.13-14 : Entrez par la porte étroite. Car large est la porte, spacieux est le chemin qui mènent à la perdition, et il y en a beaucoup qui entrent par là. 14 Mais étroite est la porte, resserré le chemin qui mènent à la vie, et il y en a peu qui les trouvent.

Après tout ce qu'il nous a dit, il restait encore à préciser que la difficulté avait également pour origine l'étroitesse de la porte qui mène à la vie, et non seulement cette porte est étroite, mais un dernier obstacle, et non des moindres, existe.

b) Un dernier avertissement.

❇️ Matthieu 7.15-23 : Gardez-vous des faux prophètes. Ils viennent à vous en vêtement de brebis, mais au dedans ce sont des loups ravisseurs. 16 Vous les reconnaîtrez à leurs fruits. Cueille-t-on des raisins sur des épines, ou des figues sur des chardons ? 17 Tout bon arbre porte de bons fruits, mais le mauvais arbre porte de mauvais fruits. 18 Un bon arbre ne peut porter de mauvais fruits, ni un mauvais arbre porter de bons fruits. 19 Tout arbre qui ne porte pas de bons fruits est coupé et jeté au feu. 20 C'est donc à leurs fruits que vous les reconnaîtrez. 21 Ceux qui me disent : Seigneur, Seigneur ! n'entreront pas tous dans le royaume des cieux, mais celui-là seul qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux. 22 Plusieurs me diront en ce jour-là : Seigneur, Seigneur, n'avons-nous pas prophétisé par ton nom ? n'avons-nous pas chassé des démons par ton nom ? et n'avons-nous pas fait beaucoup de miracles par ton nom ? 23 Alors je leur dirai ouvertement : Je ne vous ai jamais connus, retirez-vous de moi, vous qui commettez l'iniquité.

Ce dernier obstacle vient de l'intérieur de la maison. Ce sont les faux prophètes. Rappelons que la Parole de Dieu nous parlera également des faux enseignants, des faux apôtres et des faux pasteurs. Pourtant ici c'est spécifiquement des faux prophètes que Jésus nous parle. Et ça n'est pas un oubli de sa part, ou une manière d'amalgamer tous les "faux" possibles en un seul. Il met spécifiquement en garde contre les faux prophètes, appuyant son avertissement en parlant dans son exemple de personnes disant : n'avons-nous pas prophétisé par ton nom ? mais ne faisant rien pointer vers les trois autres "faux" dont nous parle la Parole de Dieu. Il cible ouvertement et directement les prophètes dans cette période de la fin des temps dont il parle dans le sermon sur la montagne. Comme je le disais, cela n'exclut en rien l'existence des autres "faux", par contre cela met une emphase toute particulière sur ces personnes. Rappelons qu'un faux prophète se dit obligatoirement de Dieu. Par exemple, un prophète de Baal n'est pas un faux prophète, c'est très spécifiquement un prophète de Baal. Un faux prophète est quelqu'un qui dit parler de la part de quelqu'un mais qui ne le fait pas. Le faux prophète se donne donc l'apparence du vrai pour le dieu spécifique qu'il prétend représenter. Cette compréhension est primordiale pour comprendre qui est le faux prophète du livre de l'apocalypse. Elle est donc à plus forte raison importante pour réaliser que la mode actuelle des prophètes véhicule toutes sortes de prophètes auto-déclarés qui ne sont pas de Dieu.

S'il fait spécifiquement mention des prophètes, c'est pour faire le lien avec un livre qui sera écrit environ 60 ans plus tard. Comme je le montrerai à la fin de cet enseignement, le sermon sur la montagne fait le lien avec le livre de l'apocalypse par ce qu'on appelle les béatitudes. Le nom a lui seul démontrant que ce passage n'a pas été compris. On appelle usuellement le livre que nous avons placé à la fin de la Parole de Dieu le livre de l'apocalypse, et cela nous fait souvent oublier qu'il s'agit d'une seule prophétie qui s'étend tout du long de cet ouvrage. Sa vertigineuse longueur nous fait oublier qu'il s'agit d'une seule et même révélation, et étant donné que c'est une prophétie, rien ne pourra en être changé, pas même le plus petit détail.

Ce sermon sur la montagne est un vibrant appel à la méfiance des croyants. Pas une méfiance maladive, mais une méfiance contrôlée, par opposition à une confiance aveugle dénuée de la mise à l'épreuve dont il nous parle à travers l'exemple de l'arbre et de son fruit.

Jésus nous dit ce que nous devons être, ce que nous devons faire, quelles seront nos récompenses, qui seront nos ennemis, comment ils s'y prendront, et enfin, sur quoi nous devons nous appuyer pour ne pas dévier de notre route.

5 - La conclusion du discours.

a) La fin du texte.

❇️ Matthieu 7.24-27 : C'est pourquoi, quiconque entend ces paroles que je dis et les met en pratique, sera semblable à un homme prudent qui a bâti sa maison sur le roc. 25 La pluie est tombée, les torrents sont venus, les vents ont soufflé et se sont jetés contre cette maison: elle n'est point tombée, parce qu'elle était fondée sur le roc. 26 Mais quiconque entend ces paroles que je dis, et ne les met pas en pratique, sera semblable à un homme insensé qui a bâti sa maison sur le sable. 27 La pluie est tombée, les torrents sont venus, les vents ont soufflé et ont battu cette maison : elle est tombée, et sa ruine a été grande.

Sa conclusion est donc que nous devons mettre en pratique les paroles qu'il vient de dire. On pourrait être tenté de généraliser le verset 24 à toute la Parole de Dieu, mais ce serait une erreur. Cela aurait pour conséquence de justement diluer la portée de ce qu'il vient de dire. Evidemment la notion de mise en pratique d'un point de vue général concerne tout ce que Jésus nous demande, ce qui nous est précisé dans l'épître de Jacques : Mettez en pratique la parole, et ne vous bornez pas à l'écouter, en vous trompant vous-mêmes par de faux raisonnements (Jacques 1.22). Cependant, lorsqu'il fait cette déclaration ici, il est très spécifique sur le fait que ce soit "ces" paroles qui doivent être mises en pratique. Parce que dans les temps où nous sommes entrés certaines choses sont plus utiles que d'autres et il faut savoir écouter l'Esprit pour déterminer lesquelles. Cela ne signifie pas que nous soyons autorisés à négliger les autres, mais simplement que nous traversons tous des époques où nous avons besoin de plus prier, d'autres où nous avons besoin de plus lire la Parole et ainsi de suite. Être dans une période où l'on prie plus ne nous dispense pas de lire, et ainsi de suite.

La période dont Jésus parle a cela de particulier qu'elle consiste en une mise en pratique de ce que nous avons appris plus tôt dans nos vies. Les domaines qu'il met en avant ici et dont il nous dit que nous devons les mettre en pratique et ne pas nous contenter de les lire ou de les entendre sont donc ceux qu'il a lui-même listés auparavant. Abandonner le paraître, prier, pardonner, jeûner, faire confiance à Dieu, abandonner les jugements personnels, avoir la Parole comme référent en toute chose. Ces choses, bien qu'elles aient toujours été importantes, sont devenues primordiales. Le monde se sépare de plus en plus, et la réaction des perdus se fait de plus en plus violente à la présence de Dieu. Marcher dans l'obéissance a toujours été ce que Dieu demandait, mais ici, il nous fait comprendre ce qui se passera si nous marchons dans la désobéissance. Il n'essaye pas de nous punir, il nous avertit.

La pluie va tomber, et déjà un petit nuage est apparu à l'horizon. Cette pluie ce sont les épreuves sous lesquelles tout le monde sera. Le sermon sur la montagne nous explique où tomberont les gouttes et comment nous en protéger. Nous sommes loin de cette mièvre compréhension des béatitudes communément admise par l'église.

b) Le résumé.

Il est difficile de savoir quand ce discours se place dans le ministère de Jésus. La chronologie entre les versions de l'évangile est parfois difficile à suivre, et bien que ce passage se situe juste après que Jésus ait réuni ses disciples, les trois derniers versets du chapitre 4, qui précèdent donc directement le sermon sur la montagne, nous disent : 23 Jésus parcourait toute la Galilée, enseignant dans les synagogues, prêchant la bonne nouvelle du royaume, et guérissant toute maladie et toute infirmité parmi le peuple. 24 Sa renommée se répandit dans toute la Syrie, et on lui amenait tous ceux qui souffraient de maladies et de douleurs de divers genres, des démoniaques, des lunatiques, des paralytiques ; et il les guérissait. 25 Une grande foule le suivit, de la Galilée, de la Décapole, de Jérusalem, de la Judée, et d'au-delà du Jourdain (Matthieu 4.23-25). Il peut donc s'être passé plus de temps qu'on ne l'imagine durant ces trois versets. Fort heureusement, cela n'a pas tellement d'importance.

Que ce passage nous parle de la fin des temps ne devrait pas nous étonner, c'est un sujet très présent dans les discours de Jésus, nous connaissons tous Matthieu 24, mais un très grand nombre de paraboles parlent également de la fin des temps. Par ailleurs, après sa glorification, il reviendra vers Jean spécifiquement pour lui parler de cette période. Le message de la repentance ne peut contenir que trois choses : le jugement, la justice et le péché. Le jugement étant justement attaché à la fin des temps. L'essentiel du message de la Parole de Dieu nous parle de la fin des temps. Bon nombre des questions des disciples se rapporte à cette période et la plupart d'entre eux pensaient qu'ils étaient dedans en raison de la présence de Jésus.

Tout comme il enseignait ses disciples sur son sacrifice à venir et ils ne le comprenaient pas, il les enseigne ici sur la période de son retour, et ils ne le comprennent pas plus. Chaque fois qu'il parle de cette période, c'est pour une raison particulière. Ainsi, si on retrouve des éléments de Matthieu 24 dans le livre de l'Apocalypse, il ne parle pas réellement de la même chose. Dans Matthieu 24 il nous donne les signes de son avènement, dans le livre de l'apocalypse il nous donne les évènements au milieu desquels ces signes auront lieu. Même s'il nous parle constamment de la même époque, il ne met pas en avant les mêmes sujets. Dans le sermon sur la montagne il centre son enseignement non pas sur les évènements en eux-mêmes, mais très spécifiquement sur nous et notre manière d'y réagir. Tout ce que nous savons c'est que ce sera le temps des persécutions, mais sans détails supplémentaires, l'emphase est uniquement mise sur notre stature, ce qui la définit, et ce qui permet de la faire grandir.

Ainsi, dans l'ordre, il nous donne les conséquences de certains comportements que nous devrons veiller à conserver durant les persécutions, nous précisant qu'elles ne doivent pas nous changer, tout comme Daniel* qui ne modifia pas d'un iota ses habitudes en raison de la persécution dans laquelle il venait d'entrer et qui fut alors sous la protection de Dieu face aux puissants du monde d'alors. Il nous rappelle ensuite que non seulement nous ne devons pas changer, mais qu'en outre, nous serons ceux qui changent les autres. Il poursuit alors en nous rappelant l'ancrage que nous devons avoir dans la Parole tout en remettant en avant la signification de son accomplissement. Finalement, après nous avoir rappelé l'importance de la prière, du jeûne ou encore de la Parole, il nous remet à l'esprit que tout ce qui brille n'est pas or. Le monde est d'accord pour que nous ne soyons pas comme lui, ce qu'il refuse c'est que nous soyons à l'image de Jésus, et il fera tout pour nous en empêcher. Certaines persécutions nous paraîtront évidentes, mais Jésus nous enjoint à la prudence et à garder à l'esprit que le danger viendra également de ceux en qui nous pensions pouvoir avoir confiance. Les faux-prophètes sont un marqueur important de cette période. Ils tordront les paroles de la prophétie, prétendant parler de la part de Dieu, pour perdre les croyants. Ils auront l'apparence des frères, prieront, jeûneront, pardonneront, mais ils seront dirigés par les apparences, et non par la vérité. Jésus ne les connaît pas.

Tout cela a déjà commencé. Chacun doit faire attention, et se plonger dans la Parole de Dieu pour vérifier ce qui est dit, tant dans les enseignements que dans les prophéties.

Ceci étant dit, le message global du sermon sur la montagne est mis en avant, et nous pouvons dès lors passer un peu de temps sur les sept béatitudes afin d'en préciser la signification.

6 - Les béatitudes prises individuellement.

Je vais ici parcourir chaque béatitude pour en expliquer le sens réel. En outre, je tracerai le lien qui unit chaque béatitude avec une des églises du livre de l'Apocalypse. Ce lien peut être discutable, mais le principe est le bon. Tout comme les récompenses des sept églises prouvent qu'elles ne sont qu'une puisqu'aucune des récompenses n'a de valeur si elle n'est pas associée au six autres, aucune des récompenses des sept béatitudes n'a son indépendance. Chacune dépend obligatoirement des six autres et n'a de valeur, en miroir des récompenses des sept églises, que si elle est additionnée aux six autres.

Bien que la compréhension du lien avec les sept églises ne soit pas encore totale, je noterai cependant ce que j'ai compris jusque-là. Certains liens sont évidents, d'autres le sont moins, et il n'y a pas obligatoirement une béatitude pour une église. Les sept béatitudes, à l'image des églises, n'en étant qu'une, c'est donc dans l'ensemble que nous trouvons l'échos.

a) Matthieu 5.3 : Heureux les pauvres en esprit, car le royaume des cieux est à eux !


a.1) La signification.

Le problème de compréhension de ce verset vient de ce que l'expression "pauvres en esprit" est malheureusement très connotée de nos jours, alors que son sens n'était pas le même à l'époque. Alors je commencerai en soulignant que cela ne parle en aucune manière de simplicité de l'esprit, ou, dit plus clairement, de limitation des capacités intellectuelles. C'est la juxtaposition de la notion de pauvreté financière et du spirituel. C'est justement la compréhension de la pauvreté et de ses conséquences qui tend à perturber la compréhension de ce que Jésus dit.

Nous vivons dans un pays particulièrement généreux, qui pourvoit financièrement à de nombreux besoins, qui concernent autant le gîte que le couvert. Bien que la situation de certains ne soient clairement pas enviable, il n'en reste pas moins que nous ne concevons pas les conséquences de la pauvreté de la même manière qu'elle est conçue à l'étranger, et à plus forte raison, qu'elle l'était il y a quelques millénaires de ça.

De nos jours, nous avons classifié des niveaux de pauvreté. Ainsi vous pouvez être pauvre, tout en ayant de quoi manger et un logement. Vous pouvez également ne bénéficier d'aides ni dans un domaine ni dans l'autre. Nous nous plaisons à créer des catégories pour tout. Tristement, nous en avons même créés pour distinguer les pauvres entre eux. Actuellement nous en sommes à distinguer trois types de pauvreté. Et vous pouvez croiser des mendiants professionnels dont les revenus sont supérieurs à ceux qui leur font l'aumône. Les choses deviennent simplement difficiles à distinguer entre la véritable précarité et la précarité simulée. Cela produit une méfiance et plus généralement une incapacité à bien définir ce qu'est la pauvreté et donc ce dont Jésus est en train de faire cas.

A l'époque de Jésus, si vous ne pouviez pas travailler, peu importe la raison, vous viviez de la mendicité, il n'y avait pas d'état providence. Même celui qui était aisé avait une idée de ce que cela représentait, parce qu'il n'y avait pas de moyen de conserver les aliments aussi longtemps que de nos jours. Chaque journée la nécessité de trouver de la nourriture se présentait, pour tous. Alors lorsque vous n'aviez pas les moyens de la payer grâce au produit de votre travail, vous ne mangiez pas. La pauvreté était un rappel violent à la réalité de la fragilité de l'existence. De nos jours, cette fragilité est dissimulée par les aides de l'état et la conservation longue durée des aliments.

Lorsque Jésus parle de pauvreté en esprit, il met en avant cette notion d'impératif quotidien de trouver sa pitance en la transposant dans le spirituel. Il nous dit que celui qui considérera la vitalité de la provision spirituelle, celui qui aura faim de Dieu et qui reconnaîtra sa situation, héritera du royaume des cieux.

Mis en lumière par les versets 10 à 12, cela nous parle de continuer à rechercher le conseil de Dieu dans les moments sombres et plus spécifiquement dans ceux de la fin des temps. L'exemple parfait était celui du livre de Daniel, alors que la prière venait d'être réglementée et ne pouvait plus se faire qu'en direction de Nebucadnetsar. Daniel monte dans la chambre haute de son logement, ouvre la fenêtre et fait ce qu'il faisait tous les jours, prier le Dieu des cieux (Daniel 6.1-24*). Sa soif de Dieu était supérieure à sa crainte du monde, et c'est de cela que Jésus nous parle dans cette première béatitude.


a.2) Le rapport aux églises.

Le rapport se fait avec EPHESE. Il se trouve dans la notion de premier amour. Le livre de l'apocalypse nous dit : 4 Mais ce que j'ai contre toi, c'est que tu as abandonné ton premier amour. 5 Souviens-toi donc d'où tu es tombé, repens-toi, et pratique tes premières œuvres ; sinon, je viendrai à toi, et j'ôterai ton chandelier de sa place, à moins que tu ne te repentes (Apocalypse 2.4-5). Ca nous parle de ceux qui ont perdu ce besoin presque désespéré du contact avec Dieu. Par contre, ceux qui l'ont toujours, dont parle la première béatitude, sont ceux qui, soit se sont repentis, soit ne l'on tout simplement pas perdu. Ceux qui ont toujours ce désir vital de la connaissance de Dieu mangeront : de l'arbre de vie, qui est dans le paradis de Dieu (Apocalypse 2.7). Rappelons-nous que Jérémie appelait ce fruit du pain (Jérémie 11.19), et c'est exactement de cela dont il s'agit. L'arbre de la vie, c'est la connaissance de Dieu et de sa volonté, et ceux qui conservent leur faim de ce fruit sont les pauvres en esprit de Matthieu 5.3.

b) Matthieu 5.4 : Heureux les affligés, car ils seront consolés !


a.1) La signification.

Une fois de plus, on se limite à comprendre les choses sans les regarder dans leur contexte. L'affliction dont on nous parle ici ne concerne pas les troubles du quotidien. Cela ne se limite pas à nous dire que lorsque nous sommes tristes nous avons un consolateur. Le sens est bien plus profond que cela.

Commençons par définir clairement ce qui constitue l'affliction dont Jésus nous fait cas ici. On peut trouver des traductions très différentes et la compréhension se fait plus dans l'addition des choix des traducteurs que dans la sélection d'une version sur l'autre.

  • David Martin : Bienheureux ceux qui pleurent ...
  • Ostervald : Heureux ceux qui sont dans l'affliction ...
  • Lausanne : Bienheureux ceux qui sont dans le deuil ...

Si on voulait amalgamer toutes les traductions, on pourrait simplement dire que Jésus nous parle ici de larmes d'affliction issues d'un deuil. Les affligés dont il est question ne sont donc pas tous les affligés de la terre, mais tous ceux sur terre qui ressentent cette affliction spécifique. Et même là, ça n'est pas un type d'affliction dont Jésus nous parle, mais d'une affliction particulière. Pour la comprendre plus précisément, même si elle paraît évidente, nous pouvons la rapprocher de deux versets de la Parole de Dieu.

Tout d'abord Matthieu 9.15 où Jésus répond à ceux qui l'interrogent : Les amis de l'époux peuvent-ils s'affliger pendant que l'époux est avec eux ? Les jours viendront où l'époux leur sera enlevé, et alors ils jeûneront. Il nous fait cas ici très exactement de ce qu'il n'est pas nécessaire de s'affliger tant qu'il est parmi ses disciples. Par contre, poursuit-il, dès lors qu'il ne le sera plus, alors le temps de le faire viendra. Il parle évidemment de son sacrifice et d'une des conséquences que cela aura. Il fait donc cas du deuil de sa mort et de la consolation que recevront ceux qui vivront cette affliction. Cette consolation nous étant clarifiée dans Jean 16.7 alors que, devant la tristesse de ses disciples à l'annonce qu'il vient de dire, il répondra : Cependant je vous dis la vérité: il vous est avantageux que je m'en aille, car si je ne m'en vais pas, le consolateur ne viendra pas vers vous ; mais, si je m'en vais, je vous l'enverrai.

Dans cette béatitude, Jésus nous parle donc de la consolation qui ne peut venir que de Dieu et plus spécifiquement par son Esprit, au sujet de l'absence de Jésus. Dans le discours global qu'il est en train de faire, il parle toujours des temps de la fin, et annonce cette période où la proximité de son retour rendra son absence encore plus douloureuse. Cette période où tout en sachant qu'il nous prépare une place, cela ne suffira plus à consoler ceux qui sont ses amis, et où les persécutions rendant les choses de plus en plus difficiles sur cette terre, feront grandir l'impatience de le voir surgir sur les nuées. Dans ces temps, le Saint-Esprit se fera de plus en plus présent auprès de tous ceux qui seront dans l'affliction afin qu'ils reçoivent la consolation promise à ceux qui auront ce cœur pour Jésus.


b.2) Le rapport aux églises.

Le rapport avec les églises est moins clair pour l'instant. Le plus clair à mes yeux est celui de SMYRNE, lorsqu'on nous dit : Je connais ta tribulation et ta pauvreté (bien que tu sois riche), et les calomnies de la part de ceux qui se disent Juifs et ne le sont pas, mais qui sont une synagogue de Satan (Apocalypse 2.9). La pauvreté dont il est question est humaine, alors que la richesse dont nous parle ce verset est spirituelle, ce qui pourrait être le pendant de l'affliction pour le deuil, charnel, et la richesse de l'esprit qui en découle. C'est par ailleurs également le descriptif de ce qui s'est passé dans la chambre haute, alors que les frères étaient dans la prière, sous les calomnies des juifs, et que la consolation leur a été donnée. D'où l'opposition entre l'affliction et la richesse de l'esprit.

c) Matthieu 5.5 : Heureux les débonnaires, car ils hériteront la terre !


c.1) La signification.

C'est amusant comme ce verset témoigne de quelque chose de troublant. Il nous dit en toute simplicité que les débonnaires hériteront de la terre. C'est une promesse particulièrement importante, si tant est qu'une promesse puisse l'être plus que l'autre. Quoi qu'il en soit, lorsque nous lisons "hériter la terre", on perçoit assez immédiatement la grandeur de la récompense. Pourtant, je ne suis pas certains que ceux qui savent ce qu'être débonnaire puisse représenter soient majoritaires. Il suffit d'ouvrir un dictionnaire pour le savoir, mais combien l'ont fait ? Donc nous lisons un verset, nous y apprenons que les débonnaires hériteront la terre, nous nous réjouissons d'hériter la terre, mais nous ne savons pas ce qu'est un débonnaire. Nous nous intéressons à la récompense et nous contentons de considérer que nous devons très certainement être débonnaires, peu importe ce que cela pourrait vouloir dire.

En effet, comme dans plusieurs cas, nous faisons face ici à un mot qui n'est tout simplement plus utilisé de nos jours. Même dans la Parole de Dieu il est très peu présent, et sous cette traduction spécifique, encore moins. Le mot original est le mot "praus" et il parle de "douceur". Nous le retrouvons essentiellement utilisé par Matthieu, par exemple dans Matthieu 21.5 : Dites à la fille de Sion : Voici, ton roi vient à toi, Plein de douceur, et monté sur un âne, Sur un ânon, le petit d'une ânesse, ou une fois par Pierre dans sa première épître, au chapitre 3, verset 3 et 4 : Ayez, non cette parure extérieure qui consiste dans les cheveux tressés, les ornements d'or, ou les habits qu'on revêt, mais la parure intérieure et cachée dans le cœur, la pureté incorruptible d'un esprit doux et paisible, qui est d'un grand prix devant Dieu (1 Pierre 3.3-4). Dans le premier cas cela parle de Jésus, dans le deuxième, de nous. Il est intéressant de noter que dans les deux passages que je viens de citer, la douceur est citée conjointement à la paix. Si c'est évident dans le deuxième passage, ça ne l'est pas dans le premier. Il faut savoir que la raison pour laquelle Jésus est entré dans Jérusalem sur un âne vient de ce que cela représente la paix. C'est sa première venue, qui apporte la paix, alors que sa deuxième venue se fera sur un cheval, pour la guerre.

Dans cette béatitude, Jésus nous dit que ceux qui auront cette douceur en eux hériteront de la terre. Mais la douceur en question n'a rien à voir avec de la mièvrerie. C'est de la douceur issue d'un amour selon Dieu. Ca n'est pas non plus une capacité de garder son calme face à l'adversité, mais plutôt de ne pas être troublé face à ce que les versets 10 à 12 mettent en avant, c'est-à-dire les persécutions. La différence étant que celui qui garde son calme contrôle sa réaction, alors que celui qui n'est pas troublé n'est pas du tout atteint. Garder son calme peut donc être considéré comme une étape vers le fait de ne plus être atteint. C'est l'équivalent de Jean 14.1 : Que votre cœur ne se trouble point. Croyez en Dieu, et croyez en moi, mais avec une récompense de précisée.


c.2) Le rapport aux églises.

Ici évidemment, la chose paraît bien plus évidente. Nous sommes en présence d'un lien direct avec THYATIRE, dont la récompense nous est citée en ces termes : A celui qui vaincra, et qui gardera jusqu'à la fin mes œuvres, je donnerai autorité sur les nations (Apocalypse 2.26).

d) Matthieu 5.6 : Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice, car ils seront rassasiés !


d.1) La signification.

Si cette béatitude semble être la plus facile à comprendre, il n'en reste pas moins qu'il faut aligner certaines notions pour en cerner pleinement le sens. Pour ce qui concerne la faim et la soif, je vous renvoie simplement à ce que je disais sur la pauvreté dans la première béatitude. Cela désigne donc les personnes qui ressentent un besoin vital de justice.

Vient alors la compréhension de ce qu'est la justice, sujet que j'ai déjà abordé dans un enseignement sur le site (lien), et qui se résume simplement dans le fait que la justice est au ciel, à la différence du jugement qui est sur terre. La justice c'est ce que Dieu décrète, cela ne porte jamais de notion de bien ou de mal, qui sont des notions spécifiquement attachées au jugement. Cette béatitude parle donc de ceux qui éprouvent un sincère désire de la justice de Dieu.

C'est alors que survient la particularité de cette béatitude. La récompense consiste dans le rassasiement de ceux qui auront cette faim et cette soif. Or être "rassasié" n'est pas anodin. Cela signifie très spécifiquement que le manque sera comblé. La particularité étant que lorsque l'on parle de la faim et de la soif terrestre, être "rassasié" signifie que la faim et la soif disparaissent, mais qu'elles reviendront sous peu. Il semblera clair à tout le monde que ça n'est pas possible en ce qui concerne la faim et la soif de la justice. Si elle venait à être satisfaite, ne plus avoir soif et faim d'elle nous condamnerait. Cela fait qu'il n'y a qu'un moyen que l'affirmation de Jésus soit vraie. Ce moyen c'est que le rassasiement dont il nous parle ne se déroule pas avant le retour de Jésus. Il est donc une conséquence de son retour.

Dans le cadre de ces béatitudes, Jésus nous parle une fois de plus de résilience. Il nous parle de ne pas céder aux sirènes de l'injustice qui secouent le monde pendant la fin des temps. Il nous parle de ne pas chercher la justice des hommes, qui est incompatible avec celle de Dieu, mais au contraire, malgré les injustices flagrantes que les enfants de Dieu vivent, de rester accroché aux promesses qu'il nous a faite. Les persécutions annoncées dans les versets 10 à 12 ne doivent en rien nous changer. Evidemment elles pousseront naturellement à rechercher une justification, mais cette béatitude du verset 6 nous appelle à continuer de chercher notre justice en Dieu.


d.2) Le rapport aux églises.

On pourrait penser que c'est la notion de faim et de soif qui prendrait les devants, mais en réalité c'est celle de la justice. La particularité de la justice, c'est qu'elle nous est clairement définie comme étant ce sur quoi repose le trône de Dieu. Nous trouvons ça dans le livre des psaumes : La justice et l'équité sont la base de ton trône (Psaumes 89.15). Or le trône est l'endroit dans lequel on va consulter un roi, et lorsqu'il s'agit de Dieu, c'est dans le temple qu'il apparaissait. Or la récompense du vainqueur de l'église de Philadelphie est justement d'être une colonne immuable dans le temple de Dieu*. Il deviendra donc une partie du temple, qui est là où repose le trône de Dieu, soit, sa justice.

* Apocalypse 3.12 : Celui qui vaincra, je ferai de lui une colonne dans le temple de mon Dieu, et il n'en sortira plus ; j'écrirai sur lui le nom de mon Dieu, et le nom de la ville de mon Dieu, de la nouvelle Jérusalem qui descend du ciel d'auprès de mon Dieu, et mon nom nouveau.

e) Matthieu 5.7 : Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde !


e.1) La signification.

Cette béatitude est encore plus simple à comprendre que la précédente. Elle ne demande presque aucune connaissance préalable, si ce n'est de savoir ce qu'est la miséricorde. Bien que fréquemment confondue avec la grâce, il se trouve que la différence est importante. Je l'ai déjà souligné un peu plus tôt. La grâce c'est de recevoir ce que nous ne méritons pas, la miséricorde c'est de ne pas recevoir ce que nous méritons. La miséricorde est donc une grâce mais pas inversement.

Ce que cette béatitude met en avant n'est rien d'autre que la notion de pardon. Elle nous enjoint à pardonner ceux qui ont fait du mal. La notion de pardon étant centrale au message de la Parole de Dieu, il est évident que nous trouvons de très nombreux passages mettant cela en avant. L'avantage de ce passage particulier est de remettre simplement en avant le pardon conditionnel qui est si souvent oublié par les croyants. Nous devons pardonner si nous voulons être pardonnés. Même notre propre pardon par Dieu a été conditionnel, il était conditionné au sacrifice de Jésus. Luc mettra également en avant cette notion de miséricorde à l'image de celle de Dieu dans le chapitre 6 de sa version de l'évangile (Luc 6.36 : Soyez donc miséricordieux, comme votre Père est miséricordieux), alors que Matthieu plongera dans le vif un chapitre après les béatitudes, en transmettant que : Si vous pardonnez aux hommes leurs offenses, votre Père céleste vous pardonnera aussi (Matthieu 6.14).

Une fois de plus, il faut comprendre cette béatitude au travers du contexte apporté par les versets 10 à 12. Soit dans une période de persécutions suffisamment difficile à vivre pour qu'il soit nécessaire de rappeler des fondements comme le pardon ou la soif de Dieu.


e.2) Le rapport aux églises.

Pour comprendre ce rapport, il faut connaître la loi sur l'urim et le thummim. Ce sont deux pierres que portait le sacrificateur et qui servaient à établir un jugement de Dieu. Une pierre blanche et une pierre noire. Pour éviter qu'on ne puisse penser que le sacrificateur avait un parti pris dans la décision qu'il transmettait, on s'en remettait au jugement de ces deux pierres. Cette méthode a été utilisée de nombreuses fois et sur des sujets très important, comme la répartition des chantres officiant dans le temple de Salomon.

Cette béatitude parle de pardonner et d'être pardonné, donc d'obtenir le fameux caillou blanc de la part de Dieu. C'est dans l'église de PERGAME que Jésus nous parle de ce caillou, plus spécifiquement dans la récompense de celui qui vaincra : Que celui qui a des oreilles entende ce que l'Esprit dit aux Églises : A celui qui vaincra je donnerai de la manne cachée, et je lui donnerai un caillou blanc ; et sur ce caillou est écrit un nom nouveau, que personne ne connaît, si ce n'est celui qui le reçoit (Apocalypse 2.17).

f) Matthieu 5.8 : Heureux ceux qui ont le cœur pur, car ils verront Dieu !


f.1) La signification.

Cette béatitude est peut-être la plus compliquée à comprendre. Parce qu'elle met en avant deux notions qui sont probablement autant incomprise l'une que l'autre. La première étant celle du cœur, et la deuxième celle qui consiste à voir Dieu. Dans les deux cas on se contentera généralement de sortir un verset qui illustre ce qu'on pense, sans vraiment comprendre ce que l'on dit, et comme on parle usuellement à quelqu'un qui ne comprend pas mieux, on reste tous dans un subtil flou artistique.

Le cœur :

En ce qui concerne le cœur, nous sommes simplement dans l'un de ces nombreux cas où les traductions semblent vouloir nous égarer. Un peu de la même manière que pour les lois, ordonnances, préceptes et statuts qui se voient traduits un peu à l'emporte-pièce, rendant impossible une distinction approfondie. Comprendre l'esprit de la loi permet de passer outre. Fort heureusement nous avons également un moyen de réduire le champ de la compréhension du cœur dont les traductions semblent pour le moins contradictoires.

Ainsi, lorsque nous prenons le psaume 16, nous lisons : Je bénis l'Éternel, mon conseiller ; La nuit même mon cœur (kilyah) m'exhorte (Psaumes 16.7). Par contre, lorsque nous lisons Jérémie, nous trouvons ceci : Le cœur (leb) est tortueux par-dessus tout, et il est méchant: Qui peut le connaître ? 10 Moi, l'Éternel, j'éprouve le cœur (leb), je sonde les reins (kilyah), pour rendre à chacun selon ses voies, selon le fruit de ses œuvres (Jérémie 17.9-10). Si en s'attachant au texte original on peut cerner petit à petit la différence, il n'en reste pas moins que nous devons faire avec ce que nous avons et trouver un moyen de synthétiser la signification. D'autant que la nouvelle alliance fait la distinction entre les reins et le cœur qui tous deux seront sondés par Jésus : Je ferai mourir de mort ses enfants; et toutes les Églises connaîtront que je suis celui qui sonde les reins et les cœurs, et je vous rendrai à chacun selon vos œuvres (Apocalypse 2.23).

Ainsi, comprendre le cœur doit se faire en admettant avec simplicité ce que nous dit la Parole de Dieu. Par nature, il essayera de nous corrompre, Jérémie 17.9 ne nous disant pas que l'homme est mauvais, mais plus précisément que son cœur l'est. C'est à l'homme de décider qui il écoutera. C'est pour cela que nous devons faire confiance à Dieu, et non en notre cœur, en ce que nous ressentons. Seuls les insensés ont confiance dans leur cœur selon le livre des Proverbes, et même le Proverbe 26 au chapitre 28 va encore plus loin, en nous précisant que : Celui qui a confiance dans son propre cœur (leb) est un insensé, Mais celui qui marche dans la sagesse sera sauvé (Proverbes 28.26). Dans ce Proverbe, Salomon oppose le fait d'avoir confiance en son propre cœur et celui de marcher dans la sagesse.

J'ajouterai à cela que tout vient du cœur, les bonnes comme les mauvaises choses. Le quatrième proverbe nous annonce les bonnes : Garde ton cœur (leb) plus que toute autre chose, Car de lui viennent les sources de la vie (Proverbes 4.23), pendant que Jésus nous annonce les mauvaises : Mais ce qui sort de la bouche vient du cœur, et c'est ce qui souille l'homme. 19 Car c'est du cœur que viennent les mauvaises pensées, les meurtres, les adultères, les impudicités, les vols, les faux témoignages, les calomnies (Matthieu 15.18-19).

Tout venant du cœur, le définir est important. Il faut bien comprendre que tout ce langage est imagé. Ca n'est évidemment pas du cœur physique que viennent les mauvaises pensées, sinon que dire de quelqu'un qui aurait un cœur artificiel... L'Eternel utilise tour à tour la côte, le sang, la main droite ou gauche, la langue et ainsi de suite. Il existe un verset dont on pourrait croire qu'il n'a rien à voir, mais qui pourtant parle très exactement de ce que Jésus nous dit dans le verset du livre de l'apocalypse que j'ai cité plus tôt. C'est le verset d'Esaïe où l'Eternel nous dit : Car mes pensées ne sont pas vos pensées, Et vos voies ne sont pas mes voies (Esaïe 55.8). Le cœur représente le centre de la pensée, alors que les reins représentent le centre de l'action.

Voir Dieu :

C'est le thème parfait pour entendre tout et son contraire. Ceux qui affirment qu'on ne peut pas voir Dieu diront : Personne n'a jamais vu Dieu ; le Fils unique, qui est dans le sein du Père, est celui qui l'a fait connaître (Jean 1.18) et ceux qui affirment qu'on peut, diront : Mon oreille avait entendu parler de toi ; Mais maintenant mon œil t'a vu (Job 42.5). Le plus fou étant que dans les deux cas, c'est la simple vérité. Oui, personne n'a vu Dieu, et oui ! Job a vu l'Eternel. Pourtant l'Eternel est Dieu.

Le problème vient de l'incompréhension du tableau global qui pousse à croire que nous possédons la vérité parce que nous en avons reçu une partie. Dès lors nous en nions les autres aspects et nous nous privons de la véritable compréhension qui elle ne peut être que globale.

Il faut admettre que le problème de la doctrine de la divinité de Jésus n'aide pas. Parce que c'est justement cette doctrine qui empêche de comprendre la réalité qui permet aux deux affirmations faites auparavant d'être vraies en même temps. On peut d'ailleurs ajouter, pour brouiller encore plus les choses avant de les éclaircir, ce que Jésus nous disait de lui et du Père dans l'évangile selon Jean : Il y a si longtemps que je suis avec vous, et tu ne m'as pas connu, Philippe ! Celui qui m'a vu a vu le Père ; comment dis-tu : Montre-nous le Père ? (Jean 14.9). N'oublions pas que c'est Jean qui écrit cela, le même Jean qui était couché sur le torse de Jésus, et qui plus tard, écrira : Personne n'a jamais vu Dieu ; si nous nous aimons les uns les autres, Dieu demeure en nous, et son amour est parfait en nous (1 Jean 4.12). Donc celui qui côtoyait Jésus quotidiennement, qui a partagé la quasi-totalité de ses repas avec lui pendant trois ans et demi, qui devait le fixer du regard pendant les incalculables heures où il les enseignait, a déclaré que personne n'a jamais vu Dieu. Et cette déclaration il ne l'a pas faite une minute après sa rencontre avec Jésus, alors qu'il était encore dans une série de questionnements éventuels, mais bien plus tard, alors que Jésus a été glorifié et que lui-même a reçu l'Esprit Saint. Il était parfaitement placé pour savoir s'il avait vu Dieu ou non, et il a été clair : Personne n'a jamais vu Dieu.

L'élément qui manque c'est la différence entre Dieu et les personnes qui le composent. C'est cette différence qui rend possible Jean 1.18 et Job 42.5 simultanément. Jean parle de Dieu, qui est l'addition des trois personnes qui le composent et que personne n'a jamais vu, alors que Job parle de l'Eternel qui est justement une des trois personnes en question. La situation est exactement la même pour Jean 14.9 et 1 Jean 4.12.

La béatitude en elle-même :

Jésus nous parle dans un premier temps d'avoir le cœur pur ce qui n'est pas chose évidente, mais qui est cependant possible. Le cœur représente la pensée, qui est l'origine de toute chose. La pureté quant à elle est toujours associée au monde. Ainsi la purification c'est le nettoyage des choses mauvaises qui nous rattachent au monde alors que la sanctification c'est se débarrasser de ce qui nous empêche de nous approcher de Dieu (sans que ces choses soient intrinsèquement mauvaises). En nous parlant spécifiquement des personnes qui ont un cœur pur, il parle de ceux qui garderont leurs pensées, et plus spécifiquement dans les temps de tribulations et de persécutions, alors que l'injustice battra son plein et que chacun aura la tentation de se faire justice lui-même, se chargeant ainsi d'une faute. Ceux qui garderont leur cœur pur, donc qui n'accepteront pas les pensées du monde, auront la récompense ultime, qui ne peut être donnée à un homme de son vivant puisqu'elle consiste à voir Dieu, que personne ne peut voir de son vivant.


f.2) Le rapport aux églises.

Celui dont nous parle cette béatitude est censé voir Dieu. Comme je l'ai expliqué plus tôt, ça n'est possible qu'à la fin de toute chose. Ca se rattache à la récompense de celui qui vaincra parmi les membres de l'église de SARDES. Le texte nous dit : Celui qui vaincra sera revêtu ainsi de vêtements blancs ; je n'effacerai point son nom du livre de vie, et je confesserai son nom devant mon Père et devant ses anges (Apocalypse 3.5). Or ce dont nous parle Jésus, c'est justement le moment où chacun devra être admis dans la présence de Dieu ou s'en voir définitivement privé. C'est donc le moment où on le verra vraiment.

g) Matthieu 5.9 : Heureux ceux qui procurent la paix, car ils seront appelés fils de Dieu !


g.1) La signification.

Cette dernière béatitude ne porte qu'une petite subtilité qui, une fois qu'elle est comprise, permet une compréhension assez simple. Il va de soi que c'est la notion de paix. Plus dans le fait de la procurer que dans la paix elle-même. Rappelons-nous que Jésus n'est pas venu apporter la paix, mais l'épée (Matthieu 10.34 : Ne croyez pas que je sois venu apporter la paix sur la terre ; je ne suis pas venu apporter la paix, mais l'épée). Luc parlera de division, mais le sens est évidemment le même (Luc 12.51 : Pensez-vous que je sois venu apporter la paix sur la terre ? Non, vous dis-je, mais la division). L'épée tranche et donc sépare, alors que la paix unit les frères. Il faut également distinguer la paix du monde et la paix de Dieu. Celle de Dieu est intérieur au croyant et entre les croyants et est le résultat d'un cheminement spirituel, alors que celle du monde est uniquement le résultat d'un effort charnel. Par exemple, le livre de l'apocalypse nous parle de la paix charnelle, purement humaine et fictive dans le verset 4 du chapitre 6 : Et il sortit un autre cheval, roux. Celui qui le montait reçut le pouvoir d'enlever la paix de la terre, afin que les hommes s'égorgeassent les uns les autres; et une grande épée lui fut donnée (Apocalypse 6.4).

La petite subtilité se trouve simplement dans le fait que la paix du croyant n'est pas une paix compréhensible pour les incroyants. Elle ne répond pas à la logique humaine et ne doit jamais être dépendante des évènements, parce qu'elle est dépendante directement de celui qui en est la source initiale, c'est-à-dire l'Eternel (YAHVE SCHALOM). C'est pour cela que ceux qui sont désignés comme procurant la paix n'ont pas des stocks de réserve, ils ne font que transmettre le seul moyen de recevoir la paix de Dieu, c'est-à-dire de recevoir Dieu lui-même sans qui la paix n'existe pas. La paix n'est pas une marchandise, c'est une personne.

Ainsi, ce que nous dit cette béatitude, c'est que ceux qui répandront la connaissance du Seigneur autour d'eux seront appelés fils de Dieu. En nous rappelant des fameux versets 10 à 12 qui rythment la compréhension des 7 béatitudes, il faut garder à l'esprit que Jésus parle de temps particuliers où garder la volonté de partager la bonne nouvelle de Jésus pourrait être mise à mal par le mépris massif que cela entraînera. Comment ne pas rapprocher cela de ce que Jésus dira dans l'évangile selon Jean : Je vous ai dit ces choses, afin que vous ayez la paix en moi. Vous aurez des tribulations dans le monde ; mais prenez courage, j'ai vaincu le monde (Jean 16.33).


g.2) Le rapport aux églises.

Bien que l'on pourrait rapprocher cette béatitude de la conclusion des sept églises du livre de l'apocalypse, à savoir : Celui qui vaincra héritera ces choses ; je serai son Dieu, et il sera mon fils (Apocalypse 21.7), il me semble plutôt que ce soit avec l'église de SMYRNE qu'il faille le faire. Le chapitre concerné nous dit : Que celui qui a des oreilles entende ce que l'Esprit dit aux Églises : Celui qui vaincra n'aura pas à souffrir la seconde mort (Apocalypse 2.11). Cette conclusion nous renvoie directement à la notion de filiation puisque la vie éternelle est donnée à ceux qui sont enfants de Dieu (Jean 5.24*) (1 Jean 5.11*) (Jean 1.12*). Bien que cela semble un parcours bien plus long pour en arriver à ce qui semble être la même conclusion, il se trouve que le verset d'Apocalypse 21.7 porte une particularité en ce qu'il désigne les sept types de vainqueurs et pas celui d'une église en particulier. Lorsqu'il nous parle d'hériter "ces choses", il ne parle pas directement de ce qui suit, mais de ce qui précède. La suite est une précision qui résume le tout, mais pas spécifiquement ce que désignent "ces choses".

Par ailleurs, il est de toute évidence volontaire que ce lien avec l'ensemble des églises n'ait pas été rendu apparent avec facilité.


* Jean 1.12-13 : Mais à tous ceux qui l'ont reçue, à ceux qui croient en son nom, elle a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu, lesquels sont nés, 13 non du sang, ni de la volonté de la chair, ni de la volonté de l'homme, mais de Dieu.

* Jean 5.24 : En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui écoute ma parole, et qui croit à celui qui m'a envoyé, a la vie éternelle et ne vient point en jugement, mais il est passé de la mort à la vie.

* 1 Jean 5.11 : Et voici ce témoignage, c'est que Dieu nous a donné la vie éternelle, et que cette vie est dans son Fils.

Voilà que se termine donc l'explication du sermon sur la montagne. Un avertissement en détail de ce qui était à venir et qui a commencé, accompagné par un rappel de ce qui a de l'importance dans l'établissement de notre stature, ainsi que des risques encourus et des récompenses.

La passage de Daniel dont je parlais :

* Daniel 6.1-24 : Darius trouva bon d'établir sur le royaume cent vingt satrapes, qui devaient être dans tout le royaume. 2 Il mit à leur tête trois chefs, au nombre desquels était Daniel, afin que ces satrapes leur rendissent compte, et que le roi ne souffrît aucun dommage. 3 Daniel surpassait les chefs et les satrapes, parce qu'il y avait en lui un esprit supérieur ; et le roi pensait à l'établir sur tout le royaume. 4 Alors les chefs et les satrapes cherchèrent une occasion d'accuser Daniel en ce qui concernait les affaires du royaume. Mais ils ne purent trouver aucune occasion, ni aucune chose à reprendre, parce qu'il était fidèle, et qu'on apercevait chez lui ni faute, ni rien de mauvais. 5 Et ces hommes dirent: Nous ne trouverons aucune occasion contre ce Daniel, à moins que nous n'en trouvions une dans la loi de son Dieu. 6 Puis ces chefs et ces satrapes se rendirent tumultueusement auprès du roi, et lui parlèrent ainsi: Roi Darius, vis éternellement ! 7 Tous les chefs du royaume, les intendants, les satrapes, les conseillers, et les gouverneurs sont d'avis qu'il soit publié un édit royal, avec une défense sévère, portant que quiconque, dans l'espace de trente jours, adressera des prières à quelque dieu ou à quelque homme, excepté à toi, ô roi, sera jeté dans la fosse aux lions. 8 Maintenant, ô roi, confirme la défense, et écris le décret, afin qu'il soit irrévocable, selon la loi des Mèdes et des Perses, qui est immuable. 9 Là-dessus le roi Darius écrivit le décret et la défense. 10 Lorsque Daniel sut que le décret était écrit, il se retira dans sa maison, où les fenêtres de la chambre supérieure étaient ouvertes dans la direction de Jérusalem ; et trois fois le jour il se mettait à genoux, il priait, et il louait son Dieu, comme il le faisait auparavant. 11 Alors ces hommes entrèrent tumultueusement, et ils trouvèrent Daniel qui priait et invoquait son Dieu. 12 Puis ils se présentèrent devant le roi, et lui dirent au sujet de la défense royale : N'as-tu pas écrit une défense portant que quiconque dans l'espace de trente jours adresserait des prières à quelque dieu ou à quelque homme, excepté à toi, ô roi, serait jeté dans la fosse aux lions ? Le roi répondit : La chose est certaine, selon la loi des Mèdes et des Perses, qui est immuable. 13 Ils prirent de nouveau la parole et dirent au roi: Daniel, l'un des captifs de Juda, n'a tenu aucun compte de toi, ô roi, ni de la défense que tu as écrite, et il fait sa prière trois fois le jour. 14 Le roi fut très affligé quand il entendit cela ; il prit à coeur de délivrer Daniel, et jusqu'au coucher du soleil il s'efforça de le sauver. 15 Mais ces hommes insistèrent auprès du roi, et lui dirent : Sache, ô roi, que la loi des Mèdes et des Perses exige que toute défense ou tout décret confirmé par le roi soit irrévocable. 16 Alors le roi donna l'ordre qu'on amenât Daniel, et qu'on le jetât dans la fosse aux lions. Le roi prit la parole et dit à Daniel : Puisse ton Dieu, que tu sers avec persévérance, te délivrer ! 17 On apporta une pierre, et on la mit sur l'ouverture de la fosse; le roi la scella de son anneau et de l'anneau de ses grands, afin que rien ne fût changé à l'égard de Daniel. 18 Le roi se rendit ensuite dans son palais ; il passa la nuit à jeun, il ne fit point venir de concubine auprès de lui, et il ne put se livrer au sommeil. 19 Le roi se leva au point du jour, avec l'aurore, et il alla précipitamment à la fosse aux lions. 20 En s'approchant de la fosse, il appela Daniel d'une voix triste. Le roi prit la parole et dit à Daniel: Daniel, serviteur du Dieu vivant, ton Dieu, que tu sers avec persévérance, a-t-il pu te délivrer des lions ? 21 Et Daniel dit au roi : Roi, vis éternellement ? 22 Mon Dieu a envoyé son ange et fermé la gueule des lions, qui ne m'ont fait aucun mal, parce que j'ai été trouvé innocent devant lui ; et devant toi non plus, ô roi, je n'ai rien fait de mauvais. 23 Alors le roi fut très joyeux, et il ordonna qu'on fît sortir Daniel de la fosse. Daniel fut retiré de la fosse, et on ne trouva sur lui aucune blessure, parce qu'il avait eu confiance en son Dieu. 24 Le roi ordonna que ces hommes qui avaient accusé Daniel fussent amenés et jetés dans la fosse aux lions, eux, leurs enfants et leurs femmes; et avant qu'ils fussent parvenus au fond de la fosse, les lions les saisirent et brisèrent tous leur os.