1 - La notion de sacrifice au temps d'Abraham.
a) Avant Abraham.
b) Le temps d'Abraham.
2 - Le départ de Chaldée.
3 - Abram et Lot.
a) La relation entre Abram et Lot.
a.1) Son pays (Erets = Terre, territoire, sol).
a.2) Sa patrie (Mowledeth = le lieu de naissance).
a.3) La maison de son père.
b) Canaan : de l'entrée au retour.
c) La vraie sortie de la maison de Térach.
4 - Abram et Ismaël.
a) La foi imparfaite d'Abram.
b) La foi parfaite, mais incompréhension.
c) Deuxième redressement.
d) La problématique des deux fils.
e) Le prix à payer.
f) Enfin en position de ...
5 - Le sacrifice.
a) La fin d'une préparation.
b) Isaac, le fils impossible.
b.1) Le fils unique.
b.2) Morija.
c) Le sacrifice d'Abraham.
c.1) Le sacrifice du père.
c.2) La particularité de l'acceptation.
6 - Le sacrifice d'Isaac.
a) Les 3 jours de marche, la mort du père/fils.
a.1) Abraham savait.
a.2) L'âne et les serviteurs.
a.3) Les 3 jours.
a.4) Au pied de la montagne.
b) Le sacrifice en lui-même.
b.1) L'âge d'Isaac.
b.2) Le bois.
b.3) L'Ange de l'Eternel.
b.4) Les ronces et le bélier.
7 - L'après sacrifice.
8 - Azazel.
a) Le texte.
b) Les différentes phases d'Azazel.
b.1) Première partie : mise en place d'Azazel.
b.2) Deuxième partie : 'remplissage' d'Azazel.
b.3) Troisième partie : Azazel.
b.4) Quatrième partie : clôture.
c) Le parallèle.
d) Nota bene.
e) Ismaël et Isaac.
9 - Barabbas.
a) Le personnage.
b) Points communs et oppositions avec Jésus.
b.1) Un libérateur.
b.2) Condamné à mort.
b.3) Lavé du péché.
b.4) Fils de Dieu.
c) Explication 1 : L'image d'une image.
d) Explication 2 : Azazel.
e) Les passages parlant de Barabbas.
10 - Conclusion.
1 - La notion de sacrifice au temps d'Abraham.
a) Avant Abraham.
De la création de l'homme à sa réconciliation avec Dieu, les sacrifices ont toujours été des pratiques particulièrement répandues. Pourtant, il faut comprendre que le premier comme le dernier ne sont pas à l'initiative de l'homme, mais à celle de Dieu.
Dans les deux cas, ils ont été rendus nécessaires par le péché de l'homme. La première fois se trouve être celle du jardin d'Eden, où l'Eternel Dieu va faire des habits de peau à Adam et Eve (L'Éternel Dieu fit à Adam et à sa femme des habits de peau, et il les en revêtit : Genèse 3.21), ce qui est nécessairement la suite d'un sacrifice d'animal, et la dernière étant celle de Jésus.
Entre ces deux sacrifices, l'homme va s'accaparer le principe. Dans un cas, structuré par Dieu, dans l'autre, structuré par la convoitise humaine.
Le premier des sacrifices (tout comme le dernier) a donc dû être fait pour couvrir la faute de l'homme, et ça restera toujours le sens de ce processus, même lorsqu'il s'agira d'une offrande. La notion même de sacrifice est toujours liée au péché, même lorsque ça n'est pas un sacrifice pour l'expiation de ces derniers. La conséquence du péché a été un éloignement d'avec Dieu. C'est pour cela que Adam et Eve n'avaient pas la notion du sacrifice dans le jardin, et pas plus après. Ils avaient la présence de Dieu, et Dieu ne se reniant pas, n'a pas changé ça. Par contre, leurs enfants n'ayant jamais reçu cette "alliance" avaient besoin de présenter une offrande, non pas pour le péché, mais pour rendre grâce.
La séparation de la famille d'Adam en deux branches va transporter la notion de sacrifice dans ses deux formes. Dieu n'a pas reproché son erreur à Caïn, il n'a simplement pas approuvé son sacrifice (mais il ne porta pas un regard favorable sur Caïn et sur son offrande : Genèse 4.5). Caïn n'apprendra pas de son erreur et il s'ensuivra son exil suite au meurtre de son frère.
A partir de ce moment, nous avons donc une lignée, approuvée par Dieu et représentée par Seth, le fils que Dieu donnera en remplacement d'Abel. Cette lignée transportera la notion agréée de sacrifice. De l'autre côté nous avons la lignée de Caïn qui transportera fort logiquement la notion déviante des sacrifices puisque Caïn est resté enfermé dans sa compréhension du sacrifice.
L'une des différences entre les deux lignées, du point de vue du sacrifice, est que celui de la lignée de Seth étant le sacrifice selon la volonté de Dieu, il ne change pas. Celui de la lignée de Caïn ayant l'homme pour centre, change au fur-et-à-mesure, au gré du cœur de l'homme. Or le cœur de l'homme est mauvais (Le cœur est tortueux par-dessus tout, et il est méchant : Jérémie 17.9), et la forme que prennent les sacrifices avec le temps suit la dégradation de son cœur. Il en résulte l'abîme dans lequel Lémec (de la lignée de Caïn) plongera, allant jusqu'à sacrifier deux hommes dans le but de recevoir une bénédiction en retour.
🔘 Genèse 4.23-24 : Lémec dit à ses femmes : Ada et Tsilla, écoutez ma voix! Femmes de Lémec, écoutez ma parole ! J'ai tué un homme pour ma blessure, Et un jeune homme pour ma meurtrissure. Caïn sera vengé sept fois, Et Lémec soixante-dix-sept fois.
Ces deux notions de sacrifice existent donc conjointement au temps de Noé, et le déluge n'effacera pas ça. Si Noé était un homme juste (ce prédicateur de la justice : 2 Pierre 2.5), ses enfants ne l'étaient pas forcément puisqu'ils n'ont été sauvés que parce qu'ils étaient sa descendance. Ce qui s'est passé avec Caïn et Seth (la séparation des lignées), va se dérouler à nouveau entre Sem, Cham et Japhet, les trois fils de Noé. S'il avait fallu 7 générations pour arriver à Lémec et les profondeurs de sa déviance, il en faudra 3 pour celle de Nimrod, descendant de Cham (par Cusch, son père).
b) Le temps d'Abraham.
Abraham, descendant de Seth, est né en Chaldée, donc sur une terre Babylonienne. Il a vécu les premières années de sa vie (plusieurs décennies) sur la terre de Nimrod, l'homme qui a tout fait pour créer un dieu à la dimension des hommes. Les sacrifices, ici comme ailleurs, n'ont aucune raison de ne pas exister. L'homme a dans le cœur le désir de rencontrer Dieu, c'est quand son orgueil refuse de considérer la grandeur de Dieu qu'il décide de s'en créer un à sa dimension.
Les Baals existaient déjà, et donc les Astartés, puisqu'ils sont indissociables.
On notera que l'indépendance d'Abram, c'est-à-dire le moment où il quitte la maison de son père pour fonder la sienne, coïncide avec la mort de Noé. Abram est la naissance d'une nouvelle ère qui fixera le déterminant de l'identification de Dieu. Le Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob a beau être le même que celui de Noé, à partir de la création de la maison d'Abram, l'histoire de la révélation de Dieu commence, et la partie de sa simple coexistence se termine.
Un long trajet sépare cependant l'émancipation d'Abram et le moment où il sera en mesure d'accepter le sacrifice de son fils. Ce trajet lui prendra presque l'intégralité de son existence, et c'est ce que nous allons regarder ici.
2 - Le départ de Chaldée.
Abram quitte la Chaldée, une province Babylonienne où le peuple est basiquement composé d'esclaves, pour Canaan.
Ce départ se fait en plusieurs phases, parce que Dieu nous connaît tous. Ca n'est donc pas réellement à la décision d'Abram qu'on doit ce départ, mais à celle de son père Terach, Abram étant encore à cette époque, sous l'autorité de son père. On notera dans le verset parlant du départ de Térach, la précision qu'Abram est déjà marié avec Saraï, ce qui aura son importance beaucoup plus tard, concernant la descendance du patriarche.
🔘 Genèse 11.31 : Térach prit Abram, son fils, et Lot, fils d'Haran, fils de son fils, et Saraï, sa belle-fille, femme d'Abram, son fils. Ils sortirent ensemble d'Ur en Chaldée, pour aller au pays de Canaan. Ils vinrent jusqu'à Charan, et ils y habitèrent.
Dieu connaît les limites de chacun, et il nous met toujours en position d'accomplir sa volonté. Pour Abram, il était nécessaire de provoquer une première cassure avant de lui en demander une radicale. Cette première cassure va donc arriver par l'intermédiaire de son père Terach qui quitte leur terre natale pour s'installer à Ur en Chaldée. Bien que toujours en terre Chaldéenne, il se retrouve donc hors de sa région natale, et doit se reforger des habitudes ou des amis. C'est dans ce cadre qu'il reçoit l'appel de Dieu. Alors qu'il a environ 70 ans et que Noé vient de mourir, l'Eternel se présente à Abram, parce que si personne n'appartient à Dieu, alors la terre n'a plus de saveur (Vous êtes le sel de la terre. Mais si le sel perd sa saveur, avec quoi la lui rendra-t-on ? Il ne sert plus qu'à être jeté dehors, et foulé aux pieds par les hommes : Matthieu 5.13), il faut au moins qu'il y en ait un.
🔘 Genèse 12.1-5 : L'Éternel dit à Abram : Va-t'en de ton pays, de ta patrie, et de la maison de ton père, dans le pays que je te montrerai. Je ferai de toi une grande nation, et je te bénirai ; je rendrai ton nom grand, et tu seras une source de bénédiction. Je bénirai ceux qui te béniront, et je maudirai ceux qui te maudiront ; et toutes les familles de la terre seront bénies en toi. Abram partit, comme l'Éternel le lui avait dit, et Lot partit avec lui. Abram était âgé de soixante-quinze ans, lorsqu'il sortit de Charan. Abram prit Saraï, sa femme, et Lot, fils de son frère, avec tous les biens qu'ils possédaient et les serviteurs qu'ils avaient acquis à Charan. Ils partirent pour aller dans le pays de Canaan, et ils arrivèrent au pays de Canaan.
Quel que soit le dieu que Térach suivait, ça n'était pas celui qui plus tard se présenterait sous le nom de Yahvé. C'était donc un dieu fait de main d'homme qui ne parlait pas. Lorsque l'Eternel s'adresse à Abram, ça a d'autant plus de force, mais dans la tête du patriarche, il n'y a pas nécessairement la compréhension de la différence. La suite de son trajet dans la vie va être de justement faire la part des choses et de rencontrer le seul vrai Dieu personnellement. Le problème étant le même pour tout le monde, si rencontrer est une première étape, le comprendre prend le reste de son existence, et abandonner ce qu'on pense être une base de la foi n'est pas évident. Il faut d'abord comprendre que ça n'en est pas une avant de pouvoir la remplacer par ce qui aurait dû l'être. Les mauvaises conceptions ont la vie dure, et celles qui sont les plus ancrées ont la particularité qu'on ne réalise même pas qu'il y a sujet à réflexion les concernant.
Térach est donc un disciple du dieu des Chaldéens, et non de l'Eternel. On trouve cette information beaucoup plus tard dans les textes, lorsque le petit-fils d'Abraham fera alliance avec Laban. Nous trouvons en premier lieu l'avertissement que l'Eternel donne à Laban dans genèse 31.29 : Ma main est assez forte pour vous faire du mal ; mais le Dieu de votre père m'a dit hier : Garde-toi de parler à Jacob ni en bien ni en mal ! Ce verset établit une première fois que le dieu de Laban n'est pas le Dieu d'Isaac ou celui qui sera celui de Jacob peu de temps après. Ensuite nous avons la précision faite par Jacob quelques versets plus loin, dans genèse 31.42 : Si je n'eusse pas eu pour moi le Dieu de mon père, le Dieu d'Abraham, celui que craint Isaac ... . Il doit préciser qu'il s'agit de celui que craint Isaac, parce qu'Abraham a eu plusieurs dieux. Finalement, c'est Laban qui atteste de la différence au verset 53 : Que le Dieu d'Abraham et de Nachor, que le Dieu de leur père soit juge entre nous. Jacob jura par celui que craignait Isaac (Genèse 31.53). Toutes ces précisions successives sont importantes pour les deux hommes qui font alliance, parce que chacun va impliquer le nom de son dieu, et de notre côté elles nous permettent de comprendre qu'il y avait effectivement une différence, et que le départ d'Abram de Chaldée sous la conduite de l'Eternel était bien une séparation complète de son ancienne vie, qu'elle soit charnelle ou spirituelle.
Cette séparation est nécessaire pour tous, mais elle ne doit pas être prise littéralement de nos jours. D'autant qu'à notre époque, le mal est partout, fuir d'une région à l'autre, ou d'un pays à l'autre ne fera que nous faire passer d'un joug à un autre, tous deux charnels. Lorsque Dieu demande à Abram de quitter la Chaldée, ça n'est pas parce que la Chaldée est mauvaise, mais parce qu'Abram est lié à elle. Dieu veut une relation personnelle exclusive avec lui, et tant qu'il sera lié à la Chaldée, ça ne sera pas possible. Il a donc commencé par une première séparation avec le premier déménagement initié par Terach, et ensuite, une cassure définitive qui va priver Abram de ses mauvais repères afin de lui permettre de trouver les bons.
Il va se passer exactement la même chose avec Moïse. Tentant de libérer les siens de l'oppression égyptienne, il va devoir fuir l'Egypte pour Madian où il perdra tous les repères de son éducation. Cette première cassure va en voir une deuxième lui emboîter le pas 40 années plus tard. A son tour, Moïse va devoir abandonner tout ce qui faisait son quotidien, pour entrer dans l'appel de Dieu.
L'exemple inverse est celui de Lot. Il partira avec Abram et aura donc sa première cassure à ce moment-là. Une situation identique à celle qu'Abram avait eue lorsque Terach avait entrepris son voyage. Par contre, lorsque la deuxième cassure arrivera, il choisira non pas d'aller habiter dans l'isolement, ce qu'Abram fera sous les chênes de Mamré, mais de se mettre sous le joug du roi de Sodome. C'est dans cet endroit qu'il reconstruira sa vie, entouré de pratiques que Dieu réprouve, et lorsqu'il suivra les anges, marchant enfin dans la direction que Dieu montrait, il perdra celle qui n'était pas unie spirituellement avec lui. Sa femme l'avait suivi de corps, mais son esprit était toujours lié aux biens de ce monde (Genèse 19.26 : La femme de Lot regarda en arrière, et elle devint une statue de sel). Cela peut aisément être comparé à Séphora, qui ne s'était pas attachée à Moïse et ses croyances, mais qui avait élevé leurs enfants selon les préceptes madianites. Les deux femmes sont restées sur la route et n'ont pas pu continuer avec celui qui allait dans la direction de Dieu.
Se rapprocher de Dieu provoque un isolement. Si vous vous en approchez humainement, vous finirez dans un monastère, mais si vous vous en approchez spirituellement, alors vous quitterez tout ce qui constituait votre quotidien pour le remplacer par la présence de Dieu. Tous ceux qui ne sont pas unis en esprit avec vous finiront par disparaître de votre entourage. Il n'est pas forcément nécessaire de chercher à le provoquer, cela arrivera. Le parallèle avec notre époque est la nécessité de nous couper des liens qui nous unissent spirituellement. Nous avons également deux cassures successives qui nous permettent d'entrer dans la présence de Dieu. La première consiste à quitter nos pratiques premières, on appelle cela le renoncement des œuvres mortes, ensuite commence la deuxième cassure, celle qui agit plus en profondeur, et qui nous amène à entrer dans l'appel que Dieu a pour nous.
La conséquence de cet abandon qu'ont vécu Abram et Moïse (et bien d'autres) nous est finalement exprimée par la bouche même de Jésus : Matthieu 19.29-30 : Et quiconque aura quitté, à cause de mon nom, ses frères, ou ses sœurs, ou son père, ou sa mère, ou sa femme, ou ses enfants, ou ses terres, ou ses maisons, recevra le centuple, et héritera la vie éternelle. Plusieurs des premiers seront les derniers, et plusieurs des derniers seront les premiers (Matthieu 19.29-30). Versets qui prendront encore plus de sens dans ce qui arrivera plus tard dans la vie d'Abram.
3 - Abram et Lot.
Tout dans la vie d'Abraham parle de progression. Lot est la première étape qui va conduire à Isaac. Une étape dans laquelle Abram est persuadé d'obéir à ce que Dieu lui demande alors qu'en réalité, il ne fait qu'obéir à ce qu'il comprend. Néanmoins, il commence sa marche.
a) La relation entre Abram et Lot.
🔘 Genèse 11.26-32 : Térach, âgé de soixante-dix ans, engendra Abram, Nachor et Haran. Voici la postérité de Térach. Térach engendra Abram, Nachor et Haran. -Haran engendra Lot. Et Haran mourut en présence de Térach, son père, au pays de sa naissance, à Ur en Chaldée. - Abram et Nachor prirent des femmes : le nom de la femme d'Abram était Saraï, et le nom de la femme de Nachor était Milca, fille d'Haran, père de Milca et père de Jisca. Saraï était stérile : elle n'avait point d'enfants. Térach prit Abram, son fils, et Lot, fils d'Haran, fils de son fils, et Saraï, sa belle-fille, femme d'Abram, son fils. Ils sortirent ensemble d'Ur en Chaldée, pour aller au pays de Canaan. Ils vinrent jusqu'à Charan, et ils y habitèrent. Les jours de Térach furent de deux cent cinq ans; et Térach mourut à Charan.
Térach, âgé de 70 ans, engendre trois frères, Abram, Nachor et Haran. Dans la Parole on a tendance à donner l'âge du Père à la naissance du premier enfant mâle, le verset 26 ne sous-entend donc pas que les trois frères étaient des triplés mais simplement que Térach a eu trois fils. Par ailleurs, on place également en premier celui qui a la prééminence spirituelle, dans ce cas c'est Abram, ce qui fait que cela n'indique pas non plus qu'il soit l'ainé. C'est simplement une indication hiérarchisée spirituellement de ses fils. C'est exactement le même principe que celui concernant les trois fils de Noé, Sem, Cham et Japhet.
L'un des trois frères, Haran aura un fils qu'il appellera Lot. Haran meurt relativement jeune. Un tableau rapide et non exhaustif de la descendance de Térach permettra peut-être de mieux comprendre les liens de parenté.

Comme le montre ce passage de Genèse 11.26-32, l'ancêtre commun d'Abram et de Lot est Térach, qui est à la fois le père d'Abram et le grand-père de Lot. On notera la particularité que Térach, le chef de famille, part d'Ur en Chaldée avec Abram et lot, mais pas avec Nachor, père de Laban, et évidemment pas avec Haran qui est déjà mort. La volonté de Térach est de se rendre en Canaan, volonté qui n'est pas partagée par le père de Laban. Or, il se trouve que Lot avait plus de liens avec Nachor qu'avec Abram, sa sœur étant mariée avec Nachor. Pourtant il reste avec Térach et Abram. (Lot est le neveu d'Abram).
Regardons maintenant le trajet qui va les mener à Sodome.
Haran meurt donc alors que la famille se trouve toujours à Ur en Chaldée. Bien qu'on ne soit pas certain de la position géographique d'Ur, cela n'a pas grande importance. Quelle que soit sa position géographique, Térach prend sa famille et quitte Ur pour se rendre en Canaan. Donc bien avant qu'Abram ne parte pour son propre périple.
Dans son périple, il s'arrête à Charan, probablement pour y faire une pause, mais s'y installe d'une manière qui paraît définitive, et qui le sera. Durant le séjour de Térach, la Parole de Dieu nous précise qu'Abram était de la maison de Térach (Genèse 12.1) et donc qu'il est encore sous l'influence de son Père. L'âge d'Abram ne nous est dit nulle part. Par contre nous savons quel âge il avait lorsque Dieu s'adressera à lui pour lui dire de quitter Charan (75 ans). En conséquence de quoi, son père en a alors 145.
Voici ce que nous dit la Parole de Dieu concernant l'émancipation d'Abram :
🔘 Genèse 12.1-5 : L'Éternel dit à Abram: Va-t'en de ton pays, de ta patrie, et de la maison de ton père, dans le pays que je te montrerai. Je ferai de toi une grande nation, et je te bénirai ; je rendrai ton nom grand, et tu seras une source de bénédiction. Je bénirai ceux qui te béniront, et je maudirai ceux qui te maudiront; et toutes les familles de la terre seront bénies en toi. Abram partit, comme l'Éternel le lui avait dit, et Lot partit avec lui. Abram était âgé de soixante-quinze ans, lorsqu'il sortit de Charan. Abram prit Saraï, sa femme, et Lot, fils de son frère, avec tous les biens qu'ils possédaient et les serviteurs qu'ils avaient acquis à Charan. Ils partirent pour aller dans le pays de Canaan, et ils arrivèrent au pays de Canaan.
Le premier verset est plein de sens. Dieu demande à Abram d'abandonner trois choses, qui sont une première annonce pour les croyants :
a.1) Son pays (Erets = Terre, territoire, sol).
Dieu demande à Abram d'abandonner la terre sur laquelle il vit. De nos jours ça représente le détachement des plaisirs charnels pour s'attacher à ceux de l'esprit. C'est l'abandon de nos habitudes, de nos occupations d'avant, non pas d'une manière générale et aveugle, mais à travers la compréhension du sens de chacune afin de cesser les pratiques impures.
a.2) Sa patrie (Mowledeth = le lieu de naissance).
Dieu demande à Abram d'abandonner son lieu de naissance (la Chaldée). De nos jours c'est l'acceptation de la nouvelle naissance, et donc l'abandon de l'ancienne.
a.3) La maison de son père.
Dieu ne veut plus qu'Abram soit dépendant de Térach, qui a abandonné son périple vers Canaan. Il va devenir son Père, et Abraham sera le père d'une multitude. Le jour où Abram quitte Charan est le jour de la naissance de la maison d'Abram. Il va de soi que c'est la reconnaissance de la paternité divine et la nouvelle naissance.
Quoi qu'il en soit, Abram écoute Dieu et quitte Charan. Il amène avec lui sa femme Saraï, et son neveu Lot.
C'est intéressant de constater que, Saraï étant stérile (Genèse 11.30), Abram a toujours pris soin de Lot. Cela a commencé avec Térach, qui, lorsqu'il part d'Ur emmène Lot, qui devait être encore relativement jeune. Il s'est passé 75 ans entre la naissance des trois frères et le départ d'Abram de Charan pour Canaan. Dans ces 75 ans, Haran, père de Lot a dû prendre de l'âge, se marier et avoir ses trois enfants, puis il est mort. Il est probable que Lot n'était pas encore un homme lorsque Térach l'a pris sous son aile. Il a alors été élevé avec Abram et Nachor ses oncles, d'autant que sa propre sœur était devenue sa tante, femme de Nachor son oncle.
Lot était un peu le fils que Abram ne pouvait pas avoir de sa femme Saraï. Leur proximité se trouve confirmée dans le fait qu'alors que Dieu vient de dire à Abram de prendre la route pour Canaan, ce dernier prend sa femme Saraï et son neveu Lot avec lui. Térach est encore en vie, et il vivra encore 60 ans. Lot était dans la maison de Térach, mais il la quitte pour rester avec Abram. Ca nous montre que Lot était plus avec Abram qu'il n'était avec Térach. Plus tard, Abram dira à Lot : nous sommes frères (Genèse 13.8).
Le trio, accompagné de leurs possessions quitte alors Charan en Chaldée pour Canaan et y arrive dans la foulée, traversant l'Euphrate et le nord de la Syrie.
b) Canaan : de l'entrée au retour.
Abram, accompagné de son neveu Lot viennent d'arriver en Canaan. Le livre de la Genèse ne nous dit pas combien de temps ils y sont restés. Cependant, une famine terrible tombe sur Canaan, et les deux hommes sont forcés de quitter cette terre pour aller chercher des conditions plus favorables, en Égypte.
🔘 Genèse 12.10 : Il y eut une famine dans le pays; et Abram descendit en Égypte pour y séjourner, car la famine était grande dans le pays.
On remarquera que dans de nombreux cas, on ne parle pas de Lot, mais il est toujours là. On le constate lorsqu'Abram va revenir d'Égypte : Abram remonta d'Égypte vers le midi, lui, sa femme, et tout ce qui lui appartenait, et Lot avec lui (Genèse 13.1). Lot est toujours au bénéfice de la bénédiction qui est sur Abram. Il n'a rien à faire, le simple fait d'être avec lui lui permet de croître de la même manière que son oncle. Mais il y a un hic à ce type de croissance. C'est ce qui va mettre fin à cette dernière. À force de croître, les deux compères finissent par ne plus pouvoir exister au même endroit :
🔘 Genèse 13.5-6 : Lot, qui voyageait avec Abram, avait aussi des brebis, des bœufs et des tentes. Et la contrée était insuffisante pour qu'ils demeurassent ensemble, car leurs biens étaient si considérables qu'ils ne pouvaient demeurer ensemble.
Je crois que c'est la première fois que Lot est le sujet de la phrase. C'est le début de son "indépendance". Des troubles naissent entre ses bergers et ceux d'Abram, et les deux hommes conviennent de se séparer. Pour la première fois, il doit prendre une décision qui va donner une direction à sa vie. C'est Abram qui va en prendre l'initiative : Tout le pays n'est-il pas devant toi ? Sépare-toi donc de moi: si tu vas à gauche, j'irai à droite; si tu vas à droite, j'irai à gauche (Genèse 13.9). A cet instant, bien qu'Abram n'ait pas reçu de promesse concernant sa postérité, il en a reçu une au sujet de Canaan. Lot de son côté n'a rien reçu, il se base sur ce que ses yeux lui montrent : Lot leva les yeux (Genèse 13.10). En conséquence de quoi il choisit les plaines verdoyantes du Jourdain, et Abram, prend alors Canaan, terre des Cananéens et les Phérésiens. Lot voit des terres verdoyantes et sait que Canaan est peuplé de peuplades étrangères. Il choisit ce que ses yeux lui montrent.
Il est par ailleurs possible que le jardin d'Eden se trouvait originellement ici. Non seulement le verset suivant compare cet endroit à un jardin de l'Éternel (Genèse 13.10), mais un peu plus loin, Dieu demande à Abram de regarder vers le nord et le midi, vers l'orient et l'occident (Genèse 13.14), et je pense possible que cela fasse référence aux quatre directions du fleuve qui sortait du Jardin d'Eden. L'endroit où Dieu lui dit cela est très certainement important, parce qu'il lui précise bien de regarder : du lieu où tu es (Genèse 13.14), et ensuite il lui fait plier bagage pour partir. Il devait marquer sa promesse à partir de cet endroit précisément. Je crois que le Jardin d'Eden est une partie intégrante du plan de Dieu, il est l'origine et la destination du périple terrestre du peuple de Dieu. C'est ici que les choses ont commencé, et c'est ici qu'elles se termineront sous peu.
Le verset 13.12 nous apprend quelque chose de spéciale sur la mentalité des deux personnages.
🔘 Genèse 13.12 : Abram habita dans le pays de Canaan ; et Lot habita dans les villes de la plaine, et dressa ses tentes jusqu'à Sodome.
Pour résumer, Abram a choisi d'être roi sous une tente, quand Lot a choisi d'être serviteur dans une ville. Genèse 13.12 nous apprend de ces deux personnages que Abram n'appartient à aucun homme. Dieu lui a donné Canaan, il habite Canaan, pas les villes de Canaan. Il n'a pas besoin de murs pour le protéger, il a Dieu. Lot de son côté, qui a toujours été dépendant d'Abram n'est pas parvenu à se saisir de son indépendance, il est allé se mettre sous l'autorité des habitants de la plaine du Jourdain. Il choisit Sodome pour s'y établir, c'est-à-dire, à la limite des tentes d'Abram. Il n'est pas parvenu à réellement s'en éloigner, mais il n'est plus sous son autorité. Malheureusement pour lui, Les gens de Sodome étaient méchants, et de grands pécheurs contre l'Éternel (Genèse 13.13). Pour ajouter à son malheur, alors que la présence des tentes de son oncle devait le rassurer, Dieu dit à Abram : Lève-toi, parcours le pays dans sa longueur et dans sa largeur; car je te le donnerai (Genèse 13.17), suite à quoi Abram plie bagages et va habiter parmi les chênes de Mamré, qui sont près d'Hébron. Et il bâtit là un autel à l'Éternel (Genèse 13.18).
Finalement, Lot se retrouve seul, contraint et forcé. Celui qui sous bien des aspects représentait ce qui était le plus proche d'un fils pour Abram et Saraï, qui, je le rappelle, ne pouvaient pas avoir d'enfants, se retrouve loin des siens.
c) La vraie sortie de la maison de Térach.
Abram est de nouveau seul. Son périple l'a fait tout abandonner par obéissance, mais on constate que sa compréhension de ce que l'Eternel lui a demandé est bancale. On ne note pas souvent ce détail, mais l'Eternel avait été clair, ses paroles étaient : Va-t-en de ton pays, de ta patrie, et de la maison de ton père, dans le pays que je te montrerai (Genèse 12.1). L'Eternel lui avait clairement demandé de sortir de la maison de son père, mais ça n'est pas ce qu'il a fait. Dans ce qui lui était demandé, Lot était inclus. Il n'y avait aucune mauvaise intention, que ce soit de la part d'Abram ou de Lot, mais il ne faut pas oublier que Lot, bien qu'on le regarde souvent comme le petit orphelin, neveu d'Abram que le patriarche prend sous son aile, est en réalité l'héritier de Haran son père. Genèse 12.5 nous précisant que lors du départ : Abram prit Saraï, sa femme, et Lot, fils de son frère, avec tous les biens qu'ils possédaient et les serviteurs qu'ils avaient acquis à Charan. Lorsqu'il nous est fait mention de ce qu'"ils possédaient", cela fait référence à Abram et Lot.
Donc dans la réalité, Abram n'est pas réellement sorti de la maison de Térach, il est parti avec elle. N'oublions pas que Térach est parti d'Ur en Chaldée sans Nachor. Donc lorsque Abram part avec Lot, Térach reste seul. Ca n'est donc pas réellement une sortie de la maison de Térach, mais une appropriation de cette dernière. Appropriation qui va durer jusqu'à ce que, par la force des choses, elle finisse par se faire d'elle-même, sous le contrôle de Dieu qui bénira suffisamment les deux hommes pour que la séparation devienne inévitable.
C'est à ce stade de la filiation qu'on se trouve. Abram vient enfin de réellement sortir de la maison de son père, il est seul avec Dieu. Il va de soit qu'il y a encore une étape avant que le fils de la promesse ne soit là, et c'est cette étape que nous allons regarder.
4 - Abram et Ismaël.
Dieu connaissant toute chose, tout a une raison d'être. Si nous n'en comprenons pas la profondeur, c'est uniquement parce que le temps de la compréhension n'est pas encore arrivé et, souvent, que nous avons encore des connaissances préalables à acquérir pour le permettre. Ismaël est une partie très importante de ce que l'Eternel veut nous faire comprendre. En réalité, sans Ismaël, le sacrifice d'Isaac n'aurait pas pu avoir lieu. Bien que la chose soit plus simple qu'il n'y paraisse, elle l'est surtout une fois qu'on en a reçu la révélation.
C'est pour cela que pour parler correctement du sacrifice d'Isaac, nous allons maintenant devoir détailler ce qui concerne son aîné.
a) La foi imparfaite d'Abram.
Comme les deux noms qu'a porté le patriarche sont phonétiquement très proches, on fait rarement la différence. Il en résulte qu'on ne classe pas les évènements qui ont jalonné sa vie de la bonne manière. Si on y faisait attention, on réaliserait par exemple qu'Ismaël est le fils d'Abram, pas d'Abraham. Il est la conséquence de la chair, et non de l'esprit. On réaliserait également qu'Abram n'a pas réellement fait confiance à Dieu. Il était en apprentissage, comme nous le sommes tous, et n'en était alors qu'au tout début de sa marche avec l'Eternel. Pour faire simple, il ne comprenait pas encore grand-chose, mais il avait au moins l'avantage de vouloir.
On notera également que dans le premier contact entre l'Eternel et Abram (Genèse 12.1-5), il n'est pas fait mention de postérité.
La première annonce de postérité se passe donc une fois que Abram s'est séparé de Lot. L'Eternel s'adresse à Abram et lui fait une promesse : L'Éternel dit à Abram, après que Lot se fut séparé de lui : Lève les yeux, et, du lieu où tu es, regarde vers le nord et le midi, vers l'orient et l'occident ; 15 car tout le pays que tu vois, je le donnerai à toi et à ta postérité pour toujours (Genèse 13.14-15). Dans cette promesse, il lui stipule clairement qu'il aura une postérité. Suite à cela il y aura du temps qui passe, et dans cette période de sa vie, Abram devra libérer Lot suite à sa capture dans la guerre qui nous est détaillée dans le quatorzième chapitre de la genèse. Cette guerre se caractérise par l'apparition de Melchisédek et sa rencontre avec Abram. Dans cette rencontre, le roi de Sodome proposera de rémunérer Abram pour son service, mais ce dernier refusera. Dieu viendra alors parler à Abram et lui annoncera une récompense (ta récompense sera très grande : Genèse 15.1).
La promesse de récompense que lui fait l'Eternel est accueillie de manière mitigée. Le patriarche n'a pas de descendance. Il a tout quitté pour finir en position de devoir tout laisser à quelqu'un qui n'est pas de sa lignée. S'il était resté auprès de Térach, au moins ce seraient les siens qui en recevraient la possession. Maintenant, loin de tous, il voit le temps passer, et considère la notion de récompense différemment de la manière dont nous pourrions la comprendre. Tout comme Salomon a demandé ce dont il manquait, Abram va faire de même. Alors que l'Eternel lui promet une récompense, la seule qui puisse avoir de la valeur à ses yeux est justement celle qu'il n'a pas : une descendance. Or, alors qu'il venait de se séparer de Lot, l'Eternel lui avait promis une postérité, qui se fait toujours attendre. Rien d'autre n'ayant de valeur, rien d'autre ne peut être vu comme une récompense. C'est pour cela qu'il va répondre à l'Eternel : Voici, tu ne m'as pas donné de postérité, et celui qui est né dans ma maison sera mon héritier (Genèse 15.3).
Donc à ce stade, Dieu avait annoncé à Abram qu'il aurait une postérité, et lorsque plus tard il lui annonce une récompense, la réponse d'Abram est de rappeler à Dieu qu'il n'a pas accompli sa promesse et que la conséquence est que le fils de son serviteur sera son héritier. Abram n'était pas encore en mesure de s'appuyer sur la Parole de Dieu. Il a encore besoin de grandir dans sa compréhension de qui est Dieu. Ce qui amène à ce que Dieu précise les choses, sans juger Abram :
🔘 Genèse 15.4 : Alors la parole de l'Éternel lui fut adressée ainsi : Ce n'est pas lui qui sera ton héritier, mais c'est celui qui sortira de tes entrailles qui sera ton héritier.
Dieu lui annonce qu'il n'a pas oublié sa promesse, mais que le temps de l'accomplissement n'était pas encore là. Il précise donc les choses pour recentrer la compréhension d'Abram. La précision en question est que sa postérité viendra de lui, de ses propres entrailles. Ca n'est qu'à ce moment qu'on nous parle de la foi d'Abram (Genèse 15.6 : Abram eut confiance en l'Éternel, qui le lui imputa à justice).
b) La foi parfaite, mais incompréhension.
C'est à ce moment qu'on entre dans la deuxième erreur d'Abram. Son importance est d'autant plus grande qu'elle est également très souvent la nôtre. Le temps va passer, Abram et Saraï vont tous les deux vieillir. La promesse de Dieu ne s'accomplissant toujours pas, le patriarche et sa femme vont faire ce que font la plupart des croyants. Interpréter ce que Dieu dit pour le rendre compatible avec la partie de leurs croyances qui n'a pas été clarifiée.
A partir de la promesse de genèse 15.4, Abram va croire dans la promesse de Dieu, par contre, cela ne signifie pas qu'il va la comprendre. C'est là que le bât blesse. Dieu lui a annoncé une première fois une postérité, et il n'y a pas réellement crû, puis Dieu a confirmé sa promesse, et cette fois-ci il a compris que c'était la vérité. Par contre il a interprété cela comme une promesse non pas que "Dieu le ferait", mais que "Dieu le permettrait". C'est pour ça qu'il va en arriver à accepter la demande de Saraï de chercher une postérité au travers de sa servante.
Comme le couple ne voit pas arriver la promesse de Dieu, il décide de la faire arriver pas ses propres forces. Il faut comprendre la position d'Abram. Il sait que Dieu a dit vrai, il a abandonné le doute qu'il avait la première fois et croit en lui. Par contre, il doit encore abandonner ses fausses conceptions. Il croit dans une version de Dieu qui n'est pas encore en phase avec la réalité.
Il va en résulter l'union avec la servante, qui, bien qu'appelée femme à un moment (Genèse 16.3 : Alors Saraï, femme d'Abram, prit Agar, l'Égyptienne, sa servante, et la donna pour femme à Abram, son mari), sera ensuite constamment appelée servante (Genèse 16.6), et ce, même par l'Eternel (Genèse 16.8-9) (Genèse 21.12-13).
c) Deuxième redressement.
C'est à ce moment que le dernier pas est franchi. Le schéma depuis le commencement a constamment permis à Abram de s'approcher de ce que l'Eternel disait, et la chair l'a attiré dans la mauvaise direction. Ismaël est le fils d'Abram et donc de la chair, de la même manière qu'Isaac sera le fils de la promesse et donc d'Abraham.
Dans les textes, c'est donc juste après le texte de la naissance d'Ismaël qu'arrive la visite de l'Eternel, venant annoncer la naissance correspondant à sa promesse. Il se passe 13 ans entre les deux versets et on ne nous parle pas de ce qui se passe dans tout ce laps de temps. Cette fois-ci le temps de l'accomplissement est arrivé. Peu importe ce que peut croire ou ne pas croire Abram. Dieu a dit qu'il ferait et il s'apprête à faire. Les détours du patriarche ne peuvent en rien changer ce que l'Eternel a annoncé. Pendant tout ce temps, Abram a essayé d'accomplir la promesse de l'Eternel, alors que ce que l'Eternel attendait, c'est que plus rien dans ce qu'il allait faire ne puisse venir de l'homme. Abram et Saraï étaient trop âgées, et le patriarche pensait que la promesse était accomplie. Il avait un fils.
Malheureusement pour lui, il ne connaissait pas suffisamment Dieu pour réaliser que l'accomplissement ne pouvait pas passer par Agar, et la raison nous en est donnée beaucoup plus tôt dans le livre de la genèse. C'est un des versets les plus connus de la Parole de Dieu, mais son implication est rarement prise en compte. Dans Genèse 2.24, l'Eternel-Dieu nous fait une précision concernant l'homme et la femme en ces termes : C'est pourquoi l'homme quittera son père et sa mère, et s'attachera à sa femme, et ils deviendront une seule chair. Ce que ce verset implique, c'est que Abram et Saraï ne sont aux yeux de l'Eternel qu'une seule chair. Si la promesse de postérité avec été faite alors qu'Abram était célibataire, alors Saraï n'aurait pas automatiquement été une partie de son accomplissement. Par contre, de part le fait qu'ils étaient déjà unis, alors la promesse que Dieu à faite à Abram incluait obligatoirement celle qui était totalement indissociable de lui. Lors de la première occurrence de la promesse, Abram ne connaissait pas assez l'Eternel pour comprendre le sens réel de ce qu'il avait décidé. Cette incompréhension l'a mené à croire que la promesse était uniquement pour lui.
Finalement, alors que le temps de l'accomplissement est arrivé, l'Eternel revient vers lui et confirme ce qui a toujours été le sens de sa promesse.
🔘 Genèse 17.19 : Dieu dit : Certainement Sara, ta femme, t'enfantera un fils ; et tu l'appelleras du nom d'Isaac. J'établirai mon alliance avec lui comme une alliance perpétuelle pour sa postérité après lui.
Le fils annoncé va venir, mais il y a encore une chose qui doit se faire pour que cela soit possible. Abram et Saraï doivent passer du charnel au spirituel. Ils doivent entrer pleinement dans la promesse. Il va donc s'ensuivre que l'Eternel change dans un premier temps le nom d'Abram, pour lui faire porter celui d'Abraham (Genèse 17.5 : On ne t'appellera plus Abram ; mais ton nom sera Abraham, car je te rends père d'une multitude de nations), et dans un deuxième temps, il va dire à Abraham de changer le nom de son épouse en Sara (Genèse 17.15 : Dieu dit à Abraham : Tu ne donneras plus à Saraï, ta femme, le nom de Saraï ; mais son nom sera Sara). Ceci en suivant la logique d'Adam et Eve, n'oublions pas que celui qui nomme a autorité sur ce qui est nommé. C'est également à ce moment-là que l'alliance de la circoncision sera donnée. C'est donc bien le début de la réelle marche avec Dieu.
On notera également que si l'on parle toujours de l'alliance avec Abraham, la particularité que je mettais en avant concerne le fait qu'Abraham et Sara ne sont qu'une seule personne aux yeux de Dieu. Ainsi, si on connaît tous plus ou moins la promesse concernant le père d'une multitude de nations, il ne faut pas oublier qu'il fait la même alliance avec Sara : Je la bénirai, et je te donnerai d'elle un fils ; je la bénirai, et elle deviendra des nations ; des rois de peuples sortiront d'elle (Genèse 17.16).
Ces changements de noms ne sont pas simplement formels, ils représentent beaucoup plus.
d) La problématique des deux fils.
Abraham a donc deux fils.
L'aîné, qui s'appelle Ismaël, a été nommé à la demande de l'Eternel qui est passé par Agar pour transmettre le nom qui signifie "Dieu entend" (Genèse 16.11 : L'ange de l'Éternel lui dit : Voici, tu es enceinte, et tu enfanteras un fils, à qui tu donneras le nom d'Ismaël; car l'Éternel t'a entendue dans ton affliction). Abraham va valider ce nom et le transmettre à son premier fils (Genèse 16.15 : Agar enfanta un fils à Abram ; et Abram donna le nom d'Ismaël au fils qu'Agar lui enfanta). Son cadet de 14 ans s'appelle Isaac, en raison du rire de son père Abraham à l'annonce de sa conception. On a tendance à se rappeler du rire de Sara, mais ce dernier aura lieu longtemps après que l'Eternel ait choisi le nom de l'héritier de la promesse. Donc une fois de plus, on voit que Abraham et Sara sont une seule chair, jusque dans la réaction qu'ils ont à l'annonce de la naissance d'Isaac.
🔘 Genèse 17.17 : Abraham tomba sur sa face ; il rit, et dit en son cœur : Naîtrait-il un fils à un homme de cent ans ? et Sara, âgée de quatre-vingt-dix ans, enfanterait-elle ?
🔘 Genèse 18.12 : Elle rit en elle-même, en disant : Maintenant que je suis vieille, aurais-je encore des désirs ? Mon seigneur aussi est vieux.
Cependant, pour que le sacrifice d'Isaac ait un sens, Abraham ne doit avoir qu'un fils pour que le parallèle avec Jésus soit cohérent. La suite va donc se servir d'un détour pour accomplir cela.
e) Le prix à payer.
La vie pourrait battre son plein. Abraham a deux femmes et deux fils. Evidemment, il n'y a aucun exemple dans la Parole de Dieu où la polygamie se passe bien, et cette fois-ci ne peut donc pas être une exception. Agar qui était déjà méprisante enceinte, ne cessera pas de l'être par après. Son fils Ismaël, de 14 ans l'aînée, "héritera" de ce trait et sera à son tour méprisant (Genèse 21.9 : Sara vit rire le fils qu'Agar, l'Égyptienne, avait enfanté à Abraham). Rappelons qu'il a à cette époque entre 16 et 20 ans en fonction de l'âge du sevrage d'Isaac. Le fait de l'appeler "enfant" dans la suite du texte peut prêter à confusion. Le mot d'origine est "Yeled" et cela signifie autant "enfant" que "jeune homme". Le cadre dans lequel il est employé étant clair, l'utilisation d'enfant n'est pas là pour parler de l'extrême jeunesse, mais uniquement de la filiation. Lorsqu'elle le laisse : sous un des arbrisseaux*, on imagine qu'elle laisse un enfant emmailloté, alors que selon toute vraisemblance il était simplement endormi et elle en a profité pour s'éloigner, puisque, comme je le montrais, il a entre 16 et 20 ans. L'imagination humaine a souvent tendance à ajouter des informations absentes dans la Parole de Dieu. Cette déviance est fréquente, on voit le même principe concernant la belle-mère de Simon qui sert d'argument pour affirmer qu'il était marié, alors qu'elle pourrait simplement être la veuve d'un remariage de son père. Ce qui par ailleurs expliquerait qu'on parle du père de Jacques et Jean, mais jamais de celui de Simon et d'André.
* 🔘 Genèse 21.15-16 : Quand l'eau de l'outre fut épuisée, elle laissa l'enfant sous un des arbrisseaux, 16 et alla s'asseoir vis-à-vis, à une portée d'arc; car elle disait: Que je ne voie pas mourir mon enfant! Elle s'assit donc vis-à-vis de lui, éleva la voix et pleura.
Quoi qu'il en soit, lorsqu'Agar est renvoyée avec son fils, ce dernier a entre 16 et 20 ans. Ce qui a tendance à changer la portée émotionnelle de la scène. Isaac a donc à cet instant entre 2 et 6 ans. On peut assez facilement rapprocher ce passage autant de celui de Moïse concernant Séphora et ses enfants (Exode 4.24-26) que de celui de la purification du peuple sous Esdras (Esdras chapitre 10). L'Eternel prépare quelque chose de saint, et il ne peut permettre la présence d'une femme et d'enfant(s) qui sont le fruit de la chair et non de sa volonté. Toute la vie d'Abraham est une prophétie qui s'étend sur 175 ans, et les choses ne peuvent pas s'éloigner de ce qui doit être annoncé. Dans le cas d'Abraham et de ses deux fils, il y a cependant une signification supplémentaire fondamentale pour la révélation de Jésus et je reviendrai sur cette révélation plus tard dans cet enseignement.
Dans le cas présent, on peut trouver étrange que le même Dieu qui dit à Agar au sujet d'Ismaël : Je multiplierai ta postérité (Genèse 16.10*), le Dieu qui écoute les cris d'Ismaël : Dieu entendit la voix de l'enfant (Genèse 21.17*), le Dieu qui est avec Ismaël : Dieu fut avec l'enfant (Genèse 21.20*) puisse dans le même temps le livrer à la vindicte de Sara (Genèse 21.12*) pour finalement l'envoyer dans le désert.
* 🔘 Genèse 16.10 : L'ange de l'Éternel lui dit : Je multiplierai ta postérité, et elle sera si nombreuse qu'on ne pourra la compter.
* 🔘 Genèse 21.12-13 : Mais Dieu dit à Abraham : Que cela ne déplaise pas à tes yeux, à cause de l'enfant et de ta servante. Accorde à Sara tout ce qu'elle te demandera ; car c'est d'Isaac que sortira une postérité qui te sera propre. 13 Je ferai aussi une nation du fils de ta servante ; car il est ta postérité.
* 🔘 Genèse 21.17-18 : Dieu entendit la voix de l'enfant ; et l'ange de Dieu appela du ciel Agar, et lui dit : Qu'as-tu, Agar ? Ne crains point, car Dieu a entendu la voix de l'enfant dans le lieu où il est. 18 Lève-toi, prends l'enfant, saisis-le de ta main ; car je ferai de lui une grande nation.
* 🔘 Genèse 21.20-21 : Dieu fut avec l'enfant, qui grandit, habita dans le désert, et devint tireur d'arc. 21 Il habita dans le désert de Paran, et sa mère lui prit une femme du pays d'Égypte.
L'incompréhension d'Abram concernant la promesse de Dieu l'a mené à avoir un premier fils, qui sera autant bénit par Dieu qu'un poids pour les siens. Au point qu'Abraham devra l'abandonner. Si la première fois, c'est Agar qui était responsable de son éviction, la deuxième fois c'est Ismaël. Il n'en reste pas moins qu'Abram aimait son premier fils et que s'en séparer n'a été possible que parce que Dieu a abondé dans le sens de Sara. Il est également intéressant de noter la précision de Dieu lorsqu'il dit : c'est d'Isaac que sortira une postérité qui te sera propre. En disant cela il confirme ce que je faisais remarquer plus tôt. Abraham et Sara sont vus comme une seule chair, c'est pour ça que, selon l'Eternel, une postérité passant par Agar n'aurait pas été possible, parce qu'elle n'aurait pas été propre à Abraham (car excluant Sara).
f) Enfin en position de ...
Il résulte cependant de cet éloignement, le fait qu'Abraham et Sara sont désormais seuls avec leur unique enfant, Isaac, qui à cet instant a environ 2 ans. Le temps va donc passer, période pendant laquelle la Parole de Dieu ne fera mention que d'une chose. La venue d'Abimélec, le roi au cœur pur, accompagné de son chef d'armée, qui fera alliance avec Abraham, reconnaissant que Dieu est avec Abraham dans tout ce qu'il fait (Genèse 21.22 : En ce temps-là, Abimélec, accompagné de Picol, chef de son armée, parla ainsi à Abraham : Dieu est avec toi dans tout ce que tu fais).
5 - Le sacrifice.
a) La fin d'une préparation.
Il aura donc fallu plusieurs décennies depuis le départ de Chaldée pour qu'Abram devienne celui à qui Dieu va présenter l'épreuve finale. Au moment du renvoi d'Agar, Abraham a entre 102 et 106 ans. Il mourra à 175 ans. Cela signifie que durant les 70 années qui vont suivre, on ne nous relatera presque plus rien du patriarche. Sa progression a été jalonnée de différents exemples nous permettant de comprendre ce que Dieu était en train de faire, et qui sont les témoins du changement du prophète, étape après étape. Chacun de ces changements l'a rapproché de ce que Dieu lui avait demandé au tout début de son voyage. La dernière épreuve est la concrétisation de ce qu'il devait comprendre. Or, le plus important est toujours Dieu, quoi qu'il se passe, et à chaque étape il a appris un peu plus sur lui. Dans cette dernière épreuve il va apprendre et nous révéler la dernière chose qui doit être sue.
b) Isaac, le fils impossible.
b.1) Le fils unique.
On a du mal à relier la notion de "fils unique" avec la personne d'Isaac, qui est le deuxième né d'Abraham. Pourtant Dieu insiste sur ce point. Il le fait par trois fois :
🔘 Genèse 22.2 : Dieu dit : Prends ton fils, ton unique, celui que tu aimes, Isaac ; va-t'en au pays de Morija, et là offre-le en holocauste sur l'une des montagnes que je te dirai.
🔘 Genèse 22.12 : L'ange dit : N'avance pas ta main sur l'enfant, et ne lui fais rien ; car je sais maintenant que tu crains Dieu, et que tu ne m'as pas refusé ton fils, ton unique.
🔘 Genèse 22.16 : et dit : Je le jure par moi-même, parole de l'Éternel ! parce que tu as fait cela, et que tu n'as pas refusé ton fils, ton unique,
L'insistance de Dieu a une double destination. La première étant pour Abraham lui-même et la deuxième pour nous. Isaac est bien le seul qui ait été annoncé, le seul qui soit réellement d'Abraham, Ismaël étant d'Abram. Le seul qui descende autant paternellement que maternellement de celui qui a reçu la promesse, Abraham et Sara étant une seule chair. De la même manière que Jésus descend de David et d'Abraham (Matthieu 1.1 : Généalogie de Jésus Christ, fils de David, fils d'Abraham). Isaac devait descendre de Abraham et Sara comme Jésus descendait par ses deux branches de David. Matthieu le rattache à ces deux personnages pour cette raison. Il est fils de David par les deux branches et fils d'Abraham de la même manière.
De plus, autant dans le cas de Sara que dans celui de Marie, la naissance était impossible. Pour l'une parce qu'elle ne pouvait plus (Genèse 18.11 : Abraham et Sara étaient vieux, avancés en âge : et Sara ne pouvait plus espérer avoir des enfants), pour l'autre parce qu'elle ne pouvait pas encore (Esaïe 7.14 + Matthieu 1.23 : Voici, la vierge sera enceinte).
b.2) Morija.
Le lieu du sacrifice relie une fois de plus Abraham à David. La montagne choisie par Dieu sera celle de Morija, et elle n'est citée que deux fois dans l'ancienne alliance. La première justement lorsque Dieu en parle à Abraham (Genèse 22.2*) et la deuxième lorsque ce lieu est désigné à David comme étant le lieu du temple à venir (2 Chroniques 3.1*).
* 🔘 Genèse 22.2 : Dieu dit : Prends ton fils, ton unique, celui que tu aimes, Isaac ; va-t'en au pays de Morija, et là offre-le en holocauste sur l'une des montagnes que je te dirai.
* 🔘 2 Chroniques 3.1 : Salomon commença à bâtir la maison de l'Éternel à Jérusalem, sur la montagne de Morija, qui avait été indiquée à David, son père, dans le lieu préparé par David sur l'aire d'Ornan, le Jébusien.
Dans tous les autres cas où il est fait mention de cette montagne, elle sera nommée autrement.
c) Le sacrifice d'Abraham.
c.1) Le sacrifice du père.
C'est l'une des choses les plus étonnantes. On parle constamment du sacrifice d'Isaac alors que la réalité est toute autre. Ce qui se joue ici est en réalité le sacrifice du père et non le sacrifice du fils. Le problème est comme très souvent la confusion entre le charnel et le spirituel. Charnellement, c'est bien Isaac qui est supposé être sacrifié, mais le véritable conflit est spirituel, et c'est celui d'Abraham. A aucun moment Dieu n'avait l'intention de laisser le patriarche sacrifier son fils, ce qui fait que la notion même de ce sacrifice qui est toujours regardé selon l'angle du fils est fausse. En réalité c'est selon l'angle du père qu'il doit être regardé. A aucun moment Isaac n'a été en danger.
Le sujet en place dans ces évènements est l'acceptation du père concernant la perte de son fils unique. Il y a évidemment des choses à comprendre concernant Isaac, mais s'il a son importance, il n'est pas réellement le centre de l'épreuve. L'erreur est exactement la même que celle qu'on commet en regardant le sacrifice de Jésus. On lui rend gloire pour son sacrifice, en sous-entendant presque qu'il en avait envie. Mais personne n'a envie de faire une telle chose s'il est sain d'esprit. De plus en croyant que Jésus en avait envie, on efface la réalité de ce qu'il a fait et on en amoindrit la puissance. Jésus aurait préféré ne pas se sacrifier, ce qu'il exprimera clairement dans le jardin de Gethsémané. Il l'a fait parce qu'il n'y avait pas d'autre solution, et comprendre qu'il s'est forcé à faire quelque chose qu'il ne voulait pas parce qu'il savait qu'il n'y avait pas d'autre solution pour le salut de l'humanité ne fait que grandir encore son sacrifice. C'est également comprendre que le sacrifice premier, c'est celui du père, ce qui nous est exprimé dans un verset autant connu par cœur que vidé de son sens dans la bouche de ceux qui le proclament : Car Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu'il ait la vie éternelle (Jean 3.16). Ce verset proclame bien le sacrifice du père. La vie d'Abraham a été l'image du Père, et dans ce sacrifice c'est bien lui qui doit accepter la mort de son unique.
En outre, dans la pensée commune, Isaac n'a pas été sacrifié. Dans la réalité il l'a été parce que ce que Dieu voulait ici se déroulait sur le plan spirituel. Ce qui était mis à l'épreuve, c'était l'obéissance du patriarche et sitôt qu'elle a été établie, son bras a été stoppé. Cela signifie qu'Abraham a bien sacrifié son fils dans sa tête. Il a accepté l'idée, même si sa concrétisation a été empêchée.
c.2) La particularité de l'acceptation.
Il y a un point qu'on ne relève pas, c'est celui de l'origine d'Abraham. Il vient de la Chaldée où sa famille adorait les faux dieux et il vit en Canaan, qui ne fait pas mieux. Cela signifie que le sacrifice d'enfant n'était pas une notion nouvelle. A minima, il en avait déjà entendu parler. Il a choisi de partir de la Chaldée pour Canaan à la demande de Dieu et a grandi dans sa compréhension de qui il est tout du long. Maintenant, il se retrouve soudain, alors qu'il n'a jamais été aussi éloigné des pratiques de ses ancêtres, à recevoir une demande de Dieu qu'il devait penser ne jamais recevoir. Le sacrifice de son enfant. Comme si soudainement, son Dieu ne valait pas mieux que celui de son père.
En un sens, la demande de Dieu tient en une question : est-ce que tu me connais ? Sans cesse pendant les décennies qui se sont écoulées, Dieu a dit à Abraham qu'il aurait une postérité nombreuse, et à chaque fois Abraham comprenait mal et avait besoin que Dieu le réoriente dans sa compréhension. Maintenant que tout est en place, il met le patriarche à l'épreuve, pour voir s'il a enfin compris que Dieu est Dieu. Abraham reçoit donc la directive de procéder au sacrifice de son fils, comme de nombreux sacrificateurs des faux dieux disaient également avoir reçu cette directive. Abraham pourrait juger que la demande ne peut pas venir de Dieu, mais les années lui ont appris à ne pas juger Dieu selon ses propres critères. A chaque fois qu'il a analysé la faisabilité de ce que Dieu annonçait en fonction des critères humains, il s'est trompé et Dieu a montré qu'il était plus grand que la pensée ou les capacités humaines. L'écrivain de l'épître aux Hébreux nous résume ce qui se passe parfaitement : C'est par la foi qu'Abraham offrit Isaac, lorsqu'il fut mis à l'épreuve, et qu'il offrit son fils unique, lui qui avait reçu les promesses, 18 et à qui il avait été dit : En Isaac sera nommée pour toi une postérité. 19 Il pensait que Dieu est puissant, même pour ressusciter les morts ; aussi le recouvra-t-il par une sorte de résurrection (Hébreux 11.17-19).
Il faut bien comprendre que si nous regardons les différentes scènes qui se déroulent dans la Parole de Dieu comme des choses impressionnantes, nos ancêtres dans la foi ne faisaient que vivre l'instant présent et pour la plupart ne comprenaient pas du tout la portée millénaire de ce qu'ils accomplissaient. Abraham n'avait pas idée de ce qu'il préfigurait le sacrifice que Dieu ferait quelques milliers d'années plus tard et qu'il devait pourtant annoncer par celui de son fils unique, Isaac. Ce moment est le moment où il acte sa foi en Dieu. Il ne sait pas comment Dieu va faire, mais sa certitude c'est qu'une femme qui ne pouvait pas avoir d'enfant en avait eu un, sa certitude c'était que Dieu fait des choses qui dépassent l'homme et ce qu'il est capable d'imaginer. Alors cette fois-ci il lui a totalement fait confiance. Le sacrifice de son fils c'est le dernier niveau de son acceptation de la divinité de celui qui le guidait depuis environ cinquante ans. Bien que nous sachions qu'Abraham a vu le jour du Seigneur (Jean 8.56 : Abraham, votre père, a tressailli de joie de ce qu'il verrait mon jour : il l'a vu, et il s'est réjoui), rien ne nous dit quand, et il est presqu'impossible qu'il l'ait vu avant de le préfigurer, parce que ça aurait pu l'influencer.
Dans cet instant, il accomplit ce que Jésus dira beaucoup plus tard : Je vous le dis en vérité, il n'est personne qui, ayant quitté, à cause de moi et à cause de la bonne nouvelle, sa maison, ou ses frères, ou ses sœurs, ou sa mère, ou son père, ou ses enfants, ou ses terres, 30 ne reçoive au centuple, présentement dans ce siècle-ci, des maisons, des frères, des sœurs, des mères, des enfants, et des terres, avec des persécutions, et, dans le siècle à venir, la vie éternelle (Marc 10.29-30). Et effectivement, Abraham a abandonné : sa maison, ou ses frères, ou ses sœurs, ou sa mère, ou son père, ou ses enfants, ou ses terres, et il fait partie des rares dont nous savons qu'il est sauvé : Or, je vous déclare que plusieurs viendront de l'orient et de l'occident, et seront à table avec Abraham, Isaac et Jacob, dans le royaume des cieux (Matthieu 8.11).
6 - Le sacrifice d'Isaac.
Même si Abraham représente le Père dans la révélation de la Parole de Dieu, il n'en reste pas moins que le sacrifice est la représentation de ce qui était alors à venir. Avant la loi, le sacrifice d'Isaac annonce déjà la grâce. Ce qui est plutôt amusant parce qu'en réalité, la loi n'a pas été annoncée, mais la grâce si, et cela, parce que la loi n'est qu'une étape obligatoire vers la grâce. De la même manière que l'école secondaire précède le lycée. Et si vous voulez suivre correctement, vous ne tiendrez pas au lycée sans assimiler le programme du collège. C'est l'accomplissement sur l'abolition.
a) Les 3 jours de marche, la mort du père/fils.
a.1) Abraham savait.
La première chose est qu'on ne fait pas toujours attention à ce qu'Abraham savait qu'il devait sacrifier son fils. C'est un détail qui n'est pas du tout dissimulé mais sur lequel on passe. Pourtant c'est une information importante parce qu'elle nous fait voir différemment le voyage jusqu'au mont Morija. Le texte est à cet égard très intéressant :
🔘 Genèse 22.1-4 : Après ces choses, Dieu mit Abraham à l'épreuve, et lui dit : Abraham ! Et il répondit : Me voici ! 2 Dieu dit : Prends ton fils, ton unique, celui que tu aimes, Isaac ; va-t'en au pays de Morija, et là offre-le en holocauste sur l'une des montagnes que je te dirai. 3 Abraham se leva de bon matin, sella son âne, et prit avec lui deux serviteurs et son fils Isaac. Il fendit du bois pour l'holocauste, et partit pour aller au lieu que Dieu lui avait dit. 4 Le troisième jour, Abraham, levant les yeux, vit le lieu de loin.
a.2) L'âne et les serviteurs.
Le deuxième élément tient dans les partenaires de voyage, les informations se trouvant dans le verset 3. C'est le pendant d'un évènement connu de la vie de Jésus, parce que ça n'est pas que le sacrifice en lui-même qui image celui à venir du Fils de Dieu. Dans l'évangile selon Matthieu, on nous raconte ce qui suit : Lorsqu'ils approchèrent de Jérusalem, et qu'ils furent arrivés à Bethphagé, vers la montagne des Oliviers, Jésus envoya deux disciples, 2 en leur disant : Allez au village qui est devant vous ; vous trouverez aussitôt une ânesse attachée, et un ânon avec elle ; détachez-les, et amenez-les-moi (Matthieu 21.1-2).
Isaac représente Jésus dans le sacrifice, non pas en lui-même, mais dans sa condition de fils de celui qui représente le Père. La nuance n'est pas nécessairement évidente, donc autant la préciser. Isaac dans sa vie personnelle ne représente pas du tout Jésus, ici c'est dans sa position de fils qu'il le fait. Et nous avons donc bien le Père, représenté par Abraham, qui accompagne le Fils, représenté par Isaac, accompagné de deux serviteurs et de l'âne. Je rappelle que la raison pour laquelle les serviteurs de Jésus sont allés chercher l'ânon est justement de se rendre à Jérusalem, c'est-à-dire sur le mont Morija.
a.3) Les 3 jours.
On peut voir deux compréhensions complémentaires dans la signification des trois jours. La première concerne le père alors que la deuxième concerne le fils. Etrangement celle qui fait un rapprochement avec les trois jours de la mort de Jésus concerne le père. Puisqu'il va marcher pendant trois jours la mort dans l'âme avant de retrouver son fils. Une forme de préfiguration du retour du fils dans la vie du père.
Le deuxième angle est celui du fils et s'inscrit dans la suite de ce que je disais sur l'âne et les serviteurs. Pour comprendre, il faut regarder ce qui suit la scène en question. Si l'on prend l'évangile selon Marc, on trouve ces évènements. Donc tout d'abord, Jésus envoie deux serviteurs chercher l'ânon, ce qui est le parallèle précédemment mis en avant.
Jour 1 :
Tout d'abord Jésus est reconnu comme fils de David par la foule qui détourne une prière traditionnelle pour l'appliquer à Jésus (Marc 11.9-10*), ensuite il entre à Jérusalem, va dans le temple et au vu de l'heure, retourne à Béthanie (Marc 11.11*).
* 🔘 Marc 11.9-11 : Ceux qui précédaient et ceux qui suivaient Jésus criaient : Hosanna ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! 10 Béni soit le règne qui vient, le règne de David, notre père ! Hosanna dans les lieux très hauts ! 11 Jésus entra à Jérusalem, dans le temple. Quand il eut tout considéré, comme il était déjà tard, il s'en alla à Béthanie avec les douze.
Jour 2 :
En chemin vers Jérusalem, il croise un figuier sans figues (Marc 11.13*), puis se rend dans le temple et y chasse les vendeurs (Marc 11.15*) et, le soir venu, il ressort de la ville (Marc 11.19*).
* 🔘 Marc 11.13 : Apercevant de loin un figuier qui avait des feuilles, il alla voir s'il y trouverait quelque chose ; et, s'en étant approché, il ne trouva que des feuilles, car ce n'était pas la saison des figues.
* 🔘 Marc 11.15 : Ils arrivèrent à Jérusalem, et Jésus entra dans le temple. Il se mit à chasser ceux qui vendaient et qui achetaient dans le temple ; il renversa les tables des changeurs, et les sièges des vendeurs de pigeons ;
* 🔘 Marc 11.19 : Quand le soir fut venu, Jésus sortit de la ville.
Jour 3 :
Il repassera à côté du figuier qui a séché (Marc 11.20*), signe qu'il était probablement retourné à Béthanie. Ensuite il enseignera différentes paraboles dans le temple dont celle qui annonce sa mort et qui prend la forme du fils du propriétaire d'une vigne qui est assassiné par les vignerons. La conséquence étant que la vigne est donnée à d'autres (Marc 12.1-9). Parabole qui annonce le salut des nations. Il s'en suivra différentes autres paraboles qu'il clôturera en annonçant la destruction du temple et le fait qu'il allait devenir ce même temple (Marc 13.2*) (Jean 2.19-21*). Finalement, il ira sur le mont des Oliviers, lieu de son retour, pour justement l'annoncer (Marc 13.3-37).
* 🔘 Marc 11.20 : Le matin, en passant, les disciples virent le figuier séché jusqu'aux racines.
* 🔘 Marc 13.2 : Jésus lui répondit : Vois-tu ces grandes constructions ? Il ne restera pas pierre sur pierre qui ne soit renversée.
* 🔘 Jean 2.19-21 : Jésus leur répondit : Détruisez ce temple, et en trois jours je le relèverai. 20 Les Juifs dirent : Il a fallu quarante-six ans pour bâtir ce temple, et toi, en trois jours tu le relèveras ! 21 Mais il parlait du temple de son corps.
Donc pendant les trois jours qui suivent l'ânon, Jésus annonce sa mort et sa résurrection ainsi que le salut des nations et son avènement. Choses que préfigurent les trois jours de voyage d'Abraham avec Isaac en direction du mont Morija. La dernière chose qu'il fera le troisième jour est justement de regarder le mont du temple de loin puisqu'il se tiendra sur le mont des oliviers pour le faire, c'est le parallèle de ce qui se passe ai troisième jour pour Abraham : Le troisième jour, Abraham, levant les yeux, vit le lieu de loin (Genèse 22.4).
a.4) Au pied de la montagne.
Bien que n'étend pas fixé sur la signification exacte de ce point particulier. Il est possible que le fait d'avoir laissé ses deux serviteurs en bas de la montagne afin de monter jusqu'au lieu du sacrifice, parle des disciples de Jésus qui regardaient de loin. Si je reçois des clarifications, je complèterai.
Dans tous les cas, c'est le moment où on voit le stade que la foi d'Abraham avait fini par atteindre. Le patriarche sait qu'il va revenir avec son fils (Genèse 22.5*). On pourrait penser qu'il ne fait que mentir, mais ça ne serait pas cohérent avec l'ensemble de la progression d'Abraham. S'il en était encore au stade des mensonges, il n'en aurait de toute manière pas été à celui de sacrifier son fils. Donc il a déjà pris sa décision, et bien qu'il ne sache pas comment Dieu va faire, il sait que son fils reviendra avec lui.
* 🔘 Genèse 22.5 : Et Abraham dit à ses serviteurs : Restez ici avec l'âne; moi et le jeune homme, nous irons jusque-là pour adorer, et nous reviendrons auprès de vous.
b) Le sacrifice en lui-même.
b.1) L'âge d'Isaac.
Tout comme on a tendance à penser qu'Ismaël était encore en jeune âge alors qu'il avait en 16 et 20 ans, Isaac est souvent représenté comme un jeune enfant d'une dizaine d'années. Preuve que les représentations des personnages bibliques sont souvent délétères. Bien que l'âge d'Isaac ne soit pas donné, nous avons cependant des informations qui mettent certaines évidences en avant. Lorsqu'il est désigné, il l'est de trois façons différentes. Il est appelé "fils", "enfant' et "jeune homme".
Lorsqu'il est appelé "fils" c'est uniquement pour désigner la filiation. Ca ne nous donne donc pas de réelle indication. Il n'est appelé qu'une fois "enfant", et c'est par l'ange de l'Eternel. Le mot en question est "na'ar" et ne donne pas d'indication sur l'âge. Ce mot ne désigne pas à proprement parler un enfant, il désigne un garçon mâle, que ce soit un enfant ou un jeune homme, voir même un serviteur. C'est donc ici uniquement un choix du traducteur d'avoir mis "enfant" comme traduction. Enfin il rester le troisième mot qui le désigne. Ce mot est justement "jeune homme". Il se trouve que c'est justement le même mot précédemment traduit par "enfant". C'est le mot "na'ar". C'est d'autant plus amusant, que dans le verset où apparaît la traduction "jeune homme" on a le mot serviteur, qui est le même : Et Abraham dit à ses serviteurs "na'ar" : Restez ici avec l'âne ; moi et le jeune homme "na'ar", nous irons jusque-là pour adorer, et nous reviendrons auprès de vous (Genèse 22.5) C'est donc bel et bien uniquement un choix du traducteur, en fonction du contexte de mettre "enfant" ou "jeune homme". Le choix variant d'une traduction à l'autre. La seule véritable erreur c'est pour les traductions indiquant "fils" à la place de "jeune homme", parce que, pour le coup, ça n'est pas du tout le même mot.
La différence que les traducteurs on tenté d'indiqué en faisant ce choix de "jeune homme", c'est qu'Isaac est un enfant aux yeux de son père, mais qu'il se doit de ne pas le dévaloriser en face de ses serviteurs. Donc il l'appelle "jeune homme" parce qu'il a déjà un certain âge. Ce que les traducteurs qui ont utilisé ce mot devaient avoir compris.
Parmi les éléments qui attestent, certains sont évidents, un autre au moins l'est beaucoup moins. Ce qui paraît évident c'est qu'Abraham va charger le bois sur le dos d'Isaac (Genèse 22.6 : Abraham prit le bois pour l'holocauste, le chargea sur son fils Isaac). On ne parle pas là de quelques brindilles mais d'une quantité de bois suffisante pour un holocauste. Un enfant n'aurait pas pu la porter. Ensuite, pour que le sacrifice annonce réellement celui de Jésus, il fallait le consentement du fils, donc il devait déjà avoir l'âge de raison. Finalement, le troisième argument sera détaillé plus tard, mais selon toute vraisemblance, il devait avoir le même âge qu'Ismaël au moment de son renvoi.
Isaac doit donc avoir entre 16 et 20 ans.
b.2) Le bois.
Il n'aura échappé à personne qu'Isaac porte le bois comme Jésus portera sa croix.
b.3) L'Ange de l'Eternel.
Il est presque impossible de réaliser ce qui suit dans une lecture simple. Mais lorsque l'on s'attarde sur les détails, on se rend compte que c'est alors qu'Abraham allait sacrifier son fils que l'ange de l'Eternel apparaît pour la première fois à Abraham. Jusqu'alors, il n'était intervenu qu'une seule autre fois, s'adressant à Agar alors qu'elle était renvoyée étant enceinte.
C'est un moment très particulier. Il y a une spécificité des livres de Moïse qu'on n'évalue pas à sa juste valeur. La manière dont on nomme Dieu dans sa Parole est très importante. Bien que toute appellation désigne la même personne, Dieu étant un, elle ne parle pas de la même chose et, ce faisant, ne donne pas les mêmes indications. Or le problème des livres de Moïse est que Dieu ne s'est pas présenté à lui de la même manière qu'il s'est présenté à Abraham, Isaac et Jacob. Le livre de l'Exode nous transmet les paroles de Dieu suivantes : Je suis apparu à Abraham, à Isaac et à Jacob, comme le Dieu tout puissant ; mais je n'ai pas été connu d'eux sous mon nom, l'Éternel (Exode 6.3). Cependant, c'est Moïse, donc celui qui a reçu la révélation de Yahvé (l'Eternel) qui écrit les textes qui parlent d'Abraham, d'Isaac et de Jacob. Cela ne signifie bien évidemment pas qu'il ait changé quoi que ce soit aux paroles des trois patriarches ou de Dieu. Par contre, cela fait qu'il parle de l'Eternel parce que c'est sa révélation. Par exemple, lorsque le verset 17.1 nous dit : Lorsque Abram fut âgé de quatre-vingt-dix-neuf ans, l'Éternel apparut à Abram, et lui dit : Je suis le Dieu tout puissant. Marche devant ma face, et sois intègre (Genèse 17.1), il faut comprendre que c'est Moïse qui parle. Il sait que c'est l'Eternel et le dit, mais Abraham n'est pas confronté à cette connaissance. Dans ce verset, l'information qu'a Abraham, c'est qu'une divinité se présente à lui et se présente comme : le Dieu tout puissant. Donc même si Yahvé est nommé, cela ne concerne pas Abraham. Cette particularité est constante, les informations auxquelles est confronté Abraham pointent toujours vers "Dieu", mais "l'Eternel" est omniprésent.
Il y a cependant une transition vers l'Eternel, et elle se concrétise à cet instant. La transition se situe juste avant que Dieu ne demande à Abraham de sacrifier son fils. Alors qu'Abimélec vient vers le patriarche pour reconnaître que Dieu est avec lui dans tout ce qu'il fait, les deux hommes vont avoir un différend concernant un puits. Ce différend se soldera par une alliance entre les deux hommes. Au départ d'Abimélec, Abraham : planta des tamariscs à Beer Schéba ; et là il invoqua le nom de l'Éternel, Dieu de l'éternité (Genèse 21.33). C'est la première fois qu'Abraham met le nom de l'Eternel en avant. Il le fait en l'invoquant.
La différence entre le "Dieu tout puissant" et "l'Eternel" c'est que le "Dieu tout puissant" est le même pour tous, c'est la forme de Dieu qui revient sur le devant de la scène dans le livre de l'Apocalypse, période du jugement où tout le monde est jugé de la même manière. De son côté, "l'Eternel" est le Dieu de chacun, c'est un Dieu personnel. Alors qu'Abraham plante des tamariscs, il invoque l'Eternel. Dans le sacrifice de son fils Isaac, ce même Eternel lui répond.
C'est pour cela qu'il ne lui parle qu'une fois qu'il a acté son obéissance et donc sa confiance. Le Dieu tout puissant vient de devenir son Dieu personnel. Son Elohim vient de devenir son Yahvé.
Ainsi l'ange de l'Eternel apparaît pour stopper sa main et reprend la Parole quatre versets plus tard pour réaffirmer leur alliance. Il le fera en invoquant son propre nom : Je le jure par moi-même, parole de l'Éternel ... (Genèse 22.16). A partir de là, la relation d'Abraham se fera avec l'Eternel, autant pour lui que pour tous ceux de sa maison. Il a compris Yahvé, il a vu le jour du Seigneur et la reconnu comme son Dieu. Dans la suite des textes parlant du patriarche, c'est désormais à l'Eternel qu'on fera référence :
🔘 Genèse 24.3 : et je te ferai jurer par l'Éternel, le Dieu du ciel et le Dieu de la terre,
🔘 Genèse 24.7 : L'Éternel, le Dieu du ciel, qui m'a fait sortir de la maison de mon père et de ma patrie, qui m'a parlé et qui m'a juré, en disant : Je donnerai ce pays à ta postérité, lui-même enverra son ange devant toi ; et c'est de là que tu prendras une femme pour mon fils.
🔘 Genèse 24.12 : Et il dit : Éternel, Dieu de mon seigneur Abraham, fais-moi, je te prie, rencontrer aujourd'hui ce que je désire, et use de bonté envers mon seigneur Abraham !
🔘 Genèse 24.27 : en disant: Béni soit l'Éternel, le Dieu de mon seigneur Abraham, qui n'a pas renoncé à sa miséricorde et à sa fidélité envers mon seigneur! Moi-même, l'Éternel m'a conduit à la maison des frères de mon seigneur.
🔘 Genèse 24.35 : L'Éternel a comblé de bénédictions mon seigneur, qui est devenu puissant.
🔘 Genèse 24.52 : Lorsque le serviteur d'Abraham eut entendu leurs paroles, il se prosterna en terre devant l'Éternel.
b.4) Les ronces et le bélier.
Alors que l'ange de l'Eternel stoppe la main du prophète, le sacrifice doit tout de même avoir lieu. Il voit alors : un bélier retenu dans un buisson par les cornes (Genèse 22.13). Il se trouve là deux symboles très forts. Le premier est la couronne d'épine que symbolise le buisson, le deuxième se trouve simplement être le bélier lui-même. On aurait pu penser que l'Eternel fournirait un agneau, mais la signification du bélier est importante. La présence de cet animal n'est donc pas anodine.
Détailler la signification du bélier prendrait beaucoup de temps, mais dans les grandes lignes, le chapitre 29 du livre de l'Exode nous détaille la méthode de sanctification pour entrer dans le sacerdoce (ainsi que Lévitique 8*). Il va de soi que c'est par le sacrifice d'un bélier. N'oublions pas que Jésus est le souverain sacrificateur du tabernacle céleste. Pour ajouter à cela, il exprime également l'expiation des péchés (Lévitique 19.21-22*). C'est la raison pour laquelle la couverture du tabernacle est en peau de bélier teinte en rouge. Le sang de Jésus couvrant le tabernacle.
* 🔘 Lévitique 8.22-23 : Il fit approcher l'autre bélier, le bélier de consécration, et Aaron et ses fils posèrent leurs mains sur la tête du bélier. 23 Moïse égorgea le bélier, prit de son sang, et en mit sur le lobe de l'oreille droite d'Aaron, sur le pouce de sa main droite et sur le gros orteil de son pied droit.
* 🔘 Lévitique 19.21-22 : L'homme amènera pour sa faute à l'Éternel, à l'entrée de la tente d'assignation, un bélier en sacrifice de culpabilité. 22 Le sacrificateur fera pour lui l'expiation devant l'Éternel, pour le péché qu'il a commis, avec le bélier offert en sacrifice de culpabilité, et le péché qu'il a commis lui sera pardonné.
Le texte complet du sacrifice :
🔘 Genèse 22.1-19 : Après ces choses, Dieu mit Abraham à l'épreuve, et lui dit : Abraham ! Et il répondit : Me voici ! 2 Dieu dit : Prends ton fils, ton unique, celui que tu aimes, Isaac ; va-t'en au pays de Morija, et là offre-le en holocauste sur l'une des montagnes que je te dirai. 3 Abraham se leva de bon matin, sella son âne, et prit avec lui deux serviteurs et son fils Isaac. Il fendit du bois pour l'holocauste, et partit pour aller au lieu que Dieu lui avait dit. 4 Le troisième jour, Abraham, levant les yeux, vit le lieu de loin. 5 Et Abraham dit à ses serviteurs : Restez ici avec l'âne; moi et le jeune homme, nous irons jusque-là pour adorer, et nous reviendrons auprès de vous. 6 Abraham prit le bois pour l'holocauste, le chargea sur son fils Isaac, et porta dans sa main le feu et le couteau. Et il marchèrent tous deux ensemble. 7 Alors Isaac, parlant à Abraham, son père, dit : Mon père ! Et il répondit : Me voici, mon fils ! Isaac reprit : Voici le feu et le bois; mais où est l'agneau pour l'holocauste ? 8 Abraham répondit : Mon fils, Dieu se pourvoira lui-même de l'agneau pour l'holocauste. Et ils marchèrent tous deux ensemble. 9 Lorsqu'ils furent arrivés au lieu que Dieu lui avait dit, Abraham y éleva un autel, et rangea le bois. Il lia son fils Isaac, et le mit sur l'autel, par-dessus le bois. 10 Puis Abraham étendit la main, et prit le couteau, pour égorger son fils. 11 Alors l'ange de l'Éternel l'appela des cieux, et dit : Abraham ! Abraham ! Et il répondit : Me voici ! 12 L'ange dit : N'avance pas ta main sur l'enfant, et ne lui fais rien; car je sais maintenant que tu crains Dieu, et que tu ne m'as pas refusé ton fils, ton unique. 13 Abraham leva les yeux, et vit derrière lui un bélier retenu dans un buisson par les cornes; et Abraham alla prendre le bélier, et l'offrit en holocauste à la place de son fils. 14 Abraham donna à ce lieu le nom de Jehova Jiré. C'est pourquoi l'on dit aujourd'hui : A la montagne de l'Éternel il sera pourvu. 15 L'ange de l'Éternel appela une seconde fois Abraham des cieux, 16 et dit : Je le jure par moi-même, parole de l'Éternel ! parce que tu as fait cela, et que tu n'as pas refusé ton fils, ton unique, 17 je te bénirai et je multiplierai ta postérité, comme les étoiles du ciel et comme le sable qui est sur le bord de la mer; et ta postérité possédera la porte de ses ennemis. 18 Toutes les nations de la terre seront bénies en ta postérité, parce que tu as obéi à ma voix. 19 Abraham étant retourné vers ses serviteurs, ils se levèrent et s'en allèrent ensemble à Beer Schéba; car Abraham demeurait à Beer Schéba.
7 - L'après sacrifice.
Nous avons tous un but spirituel dans la vie. Malheureusement certains restent dans l'immobilité en attendant de le connaître. Abraham ne connaissait pas le sien, et s'il avait attendu de le connaître avant d'avancer, il aurait fini sa vie en Chaldée sans jamais en être sorti. Dieu ne donne pas la destination, il indique simplement la prochaine étape et c'est à nous d'avancer par la foi. La foi n'est jamais d'attendre de connaître toute la route en détail avant de prendre enfin la décision d'avancer. Jésus n'a jamais dit qu'il était la destination, il est la porte des brebis (Jean 10.7 : Jésus leur dit encore : En vérité, en vérité, je vous le dis, je suis la porte des brebis) et il est le chemin (Jean 14.6 : Jésus lui dit : Je suis le chemin, la vérité, et la vie. Nul ne vient au Père que par moi). C'est le Père qui est la destination. Lorsqu'on accepte Jésus, on commence un chemin et il va falloir avancer, qu'on le veuille ou non. Parce que si on ne le veut pas, c'est qu'on a pas réellement accepté Jésus et qu'on est encore pire qu'avant, parce qu'en plus on est devenu ouvertement menteur.
Toute la vie d'Abraham a eu un but, bien qu'il ne s'en rendait pas compte. Il devait annoncer le sacrifice de Jésus et il lui a fallu toute sa vie pour évoluer vers l'état dans lequel il pourrait le faire. Lorsqu'on regarde la vie du patriarche, on découvre de très nombreuses interactions avec le monde qui l'entoure, mais la quasi-intégralité d'entre elles se situent avant le sacrifice. La raison en est que c'était le but de sa vie.
Lorsqu'il est parti de Chaldée il avait 75 ans et il avait environ entre 115 et 120 ans lors du sacrifice de son fils unique. Cela signifie deux choses. La première est que tout ce qui nous a été raconté jusqu'au sacrifice se passe sur environ 40 ans. La deuxième chose est qu'il va encore vivre presque 60 ans après cela. On pourrait s'attendre à ce qu'il y ait encore de très nombreuses expériences enrichissantes à raconter. Pourtant, les seules choses qui nous seront encore dites le concernant après cet évènement sont :
1️⃣ La postérité de Nachor (toute la fin du chapitre 22). Cette partie est le préparatif pour la suite de ce qui sera raconté, c'est-la-mise en place de la postérité de Nachor jusqu'à Rebecca, future épouse d'Isaac.
2️⃣ Mort de Sara et achat de son sépulcre (Ce qui prend tout le chapitre 23).
3️⃣ Recherche d'une épouse pour Isaac (Qui prend l'intégralité du chapitre 24).
4️⃣ Et finalement, succession d'Isaac et mort d'Abraham.
Cette fin de vie est d'autant plus particulière qu'Abraham aura encore 6 autres fils de Ketura (Genèse 25.1-4*), l'épouse qu'il aura après le décès de Sara. Cela lui fera donc en tout 8 fils. Pourtant lors du décès du patriarche, il nous est dit que : Isaac et Ismaël, ses fils, l'enterrèrent dans la caverne de Macpéla, dans le champ d'Éphron, fils de Tsochar, le Héthien, vis-à-vis de Mamré (Genèse 25.9).
* 🔘 Genèse 25.1-4 : Abraham prit encore une femme, nommée Ketura. 2 Elle lui enfanta Zimran, Jokschan, Medan, Madian, Jischbak et Schuach. 3 Jokschan engendra Séba et Dedan. Les fils de Dedan furent les Aschurim, les Letuschim et les Leummim. 4 Les fils de Madian furent Épha, Épher, Hénoc, Abida et Eldaa. -Ce sont là tous les fils de Ketura.
Une fois de plus, les deux frères sont remis côte à côte, et il y a une raison. Je disais plus tôt que je reparlerai de ce qui les concerne et c'est le moment de le faire.
8 - Azazel.
Dans un premier temps, regardons ce que représente Azazel. Bien que cela semble ne pas avoir de rapport avec le sacrifice d'Isaac, il se trouve que cela en parle très directement.
a) Le texte.
🔘 Lévitique 16.3-28 : Voici de quelle manière Aaron entrera dans le sanctuaire. Il prendra un jeune taureau pour le sacrifice d'expiation et un bélier pour l'holocauste. 4 Il se revêtira de la tunique sacrée de lin, et portera sur son corps des caleçons de lin; il se ceindra d'une ceinture de lin, et il se couvrira la tête d'une tiare de lin : ce sont les vêtements sacrés, dont il se revêtira après avoir lavé son corps dans l'eau. 5 Il recevra de l'assemblée des enfants d'Israël deux boucs pour le sacrifice d'expiation et un bélier pour l'holocauste. 6 Aaron offrira son taureau expiatoire, et il fera l'expiation pour lui et pour sa maison. 7 Il prendra les deux boucs, et il les placera devant l'Éternel, à l'entrée de la tente d'assignation. 8 Aaron jettera le sort sur les deux boucs, un sort pour l'Éternel et un sort pour Azazel. 9 Aaron fera approcher le bouc sur lequel est tombé le sort pour l'Éternel, et il l'offrira en sacrifice d'expiation. 10 Et le bouc sur lequel est tombé le sort pour Azazel sera placé vivant devant l'Éternel, afin qu'il serve à faire l'expiation et qu'il soit lâché dans le désert pour Azazel. 11 Aaron offrira son taureau expiatoire, et il fera l'expiation pour lui et pour sa maison. Il égorgera son taureau expiatoire. 12 Il prendra un brasier plein de charbons ardents ôtés de dessus l'autel devant l'Éternel, et de deux poignées de parfum odoriférants en poudre ; il portera ces choses au delà du voile ; 13 il mettra le parfum sur le feu devant l'Éternel, afin que la nuée du parfum couvre le propitiatoire qui est sur le témoignage, et il ne mourra point. 14 Il prendra du sang du taureau, et il fera l'aspersion avec son doigt sur le devant du propitiatoire vers l'orient; il fera avec son doigt sept fois l'aspersion du sang devant le propitiatoire. 15 Il égorgera le bouc expiatoire pour le peuple, et il en portera le sang au delà du voile. Il fera avec ce sang comme il a fait avec le sang du taureau, il en fera l'aspersion sur le propitiatoire et devant le propitiatoire. 16 C'est ainsi qu'il fera l'expiation pour le sanctuaire à cause des impuretés des enfants d'Israël et de toutes les transgressions par lesquelles ils ont péché. Il fera de même pour la tente d'assignation, qui est avec eux au milieu de leurs impuretés. 17 Il n'y aura personne dans la tente d'assignation lorsqu'il entrera pour faire l'expiation dans le sanctuaire, jusqu'à ce qu'il en sorte. Il fera l'expiation pour lui et pour sa maison, et pour toute l'assemblée d'Israël. 18 En sortant, il ira vers l'autel qui est devant l'Éternel, et il fera l'expiation pour l'autel ; il prendra du sang du taureau et du bouc, et il en mettra sur les cornes de l'autel tout autour. 19 Il fera avec son doigt sept fois l'aspersion du sang sur l'autel ; il le purifiera et le sanctifiera, à cause des impuretés des enfants d'Israël. 20 Lorsqu'il aura achevé de faire l'expiation pour le sanctuaire, pour la tente d'assignation et pour l'autel, il fera approcher le bouc vivant. 21 Aaron posera ses deux mains sur la tête du bouc vivant, et il confessera sur lui toutes les iniquités des enfants d'Israël et toutes les transgressions par lesquelles ils ont péché; il les mettra sur la tête du bouc, puis il le chassera dans le désert, à l'aide d'un homme qui aura cette charge. 22 Le bouc emportera sur lui toutes leurs iniquités dans une terre désolée; il sera chassé dans le désert. 23 Aaron entrera dans la tente d'assignation; il quittera les vêtements de lin qu'il avait mis en entrant dans le sanctuaire, et il les déposera là. 24 Il lavera son corps avec de l'eau dans un lieu saint, et reprendra ses vêtements. Puis il sortira, offrira son holocauste et l'holocauste du peuple, et fera l'expiation pour lui et pour le peuple. 25 Il brûlera sur l'autel la graisse de la victime expiatoire. 26 Celui qui aura chassé le bouc pour Azazel lavera ses vêtements, et lavera son corps dans l'eau; après cela, il rentrera dans le camp. 27 On emportera hors du camp le taureau expiatoire et le bouc expiatoire dont on a porté le sang dans le sanctuaire pour faire l'expiation, et l'on brûlera au feu leurs peaux, leur chair et leurs excréments. 27 Celui qui les brûlera lavera ses vêtements, et lavera son corps dans l'eau; après cela, il rentrera dans le camp.
🔘 Lévitique 16.34 : Ce sera pour vous une loi perpétuelle: il se fera une fois chaque année l'expiation pour les enfants d'Israël, à cause de leurs péchés.
b) Les différentes phases d'Azazel.
b.1) Première partie : mise en place d'Azazel.
16.3 - Aaron prend 1 jeune taureau (expiation) et 1 bélier (holocauste).
16.5 - L'assemblée donne 2 boucs (expiation) et 1 bélier (holocauste).
16.6 - Aaron offre son taureau (en expiation) pour lui et sa maison (pas son bélier).
16.7 - Aaron prend les deux boucs et jette le sort sur eux, un pour l'Éternel et un pour Azazel.
16.9 - Aaron offre le bouc de l'Éternel en sacrifice d'expiation.
16.10 - Le bouc d'Azazel reste vivant et sert à faire l'expiation avant d'être lâché dans le désert.
Donc jusque-là, ce qui s'est passé, c'est que tout le monde a apporté ses sacrifices, et Aaron a commencé le rituel. Le bouc qui sert pour Azazel n'est pas encore relâché. Aaron a d'abord fait l'expiation pour lui et sa maison avec son taureau, de telle sorte à ce que celui qui va purifier tout le reste soit pur sinon il entacherait son service. Ensuite, il a sacrifié le premier bouc et mis le deuxième devant l'autel. Un peu comme s'il avait mis en place une coupe et qu'il allait la remplir.
C'est maintenant que commence la deuxième phase du rituel.
b.2) Deuxième partie : 'remplissage' d'Azazel.
Pour mieux comprendre, voici une image simple représentant le tabernacle de Moïse :
16.12 - Aaron prend un brasier de charbons ardents de l'autel des holocaustes, ainsi que deux poignées de parfums et franchit le premier voile pour entrer dans le tabernacle.
16.13 - Aaron pose les charbons et le parfum sur l'autel des parfums, pour qu'une nuée se forme et recouvre le couvercle de l'arche de l'alliance (et donc le plafond de la salle). Il crée un voile avec le ciel.
16.14 - Aaron ressort et prend du sang de son taureau sacrifié en expiation. Il retourne dans le tabernacle et répand 7 fois ce sang devant le propitiatoire (couvercle de l'arche). Il se trouve donc entre l'arche et le deuxième voile et répand le sang en direction du voile, pas du propitiatoire.
16.15 - Aaron procède de la même manière avec le bouc expiatoire du peuple, mais il asperge également le propitiatoire.
16.16 - Aaron fait ensuite la même aspersion sur la tente d'assignation parce qu'elle est en contact avec le peuple.
16.18 - Ensuite, il prend le sang de son taureau et le sang du bouc de l'Éternel, et il fait l'expiation pour l'autel. Il met du sang sur les cornes de l'autel, et ensuite il fait à nouveau 7 aspersions, mais sur l'autel.
Symboliquement, Aaron ouvre la voie pour le salut du peuple. La nuée qui se crée suite à l'ignition des parfums recouvre le plafond, comme un voile sur le péché des hommes. Ensuite, Aaron répand le sang de son sacrifice (taureau) devant le propitiatoire, en direction de l'entrée du tabernacle. Il peut alors faire la même chose avec le bouc de l'Éternel, sacrifice du peuple. C'est comme s'il avait sanctifié le chemin jusqu'au propitiatoire, et maintenant le peuple peut venir jusqu'ici, symboliquement, à travers le sang de son sacrifice. Il asperge le sang du bouc sur le propitiatoire. Il est probable qu'il n'ait pas besoin d'asperger le propitiatoire avec le sang de son sacrifice d'expiation parce qu'il est oint, il a donc déjà sur lui, l'Esprit qui se trouve dans l'arche.
Maintenant que le chemin vers le propitiatoire est ouvert, il convient de purifier l'extérieur, qui est en contact avec le monde. Cela représente la purification du croyant, purification qui commence à l'intérieur du temple que nous sommes, et qui se répercute dans la chair.
Une fois que les purifications sont faites, Aaron et le peuple sont unis, parce que tous sont purifiés et tous viennent d'avoir accès à l'arche de l'alliance, il n'y a plus de différence entre eux, spirituellement. Aaron prend alors le sang de son taureau et le sang du bouc de l'Éternel afin de purifier l'autel qui se trouve devant le tabernacle. C'est l'annonce de ce que tous seront sacrificateurs. Mais pour que cela se fasse, il manque encore une étape.
b.3) Troisième partie : Azazel.
16.20 - À ce stade, le sanctuaire, la tente d'assignation et l'autel sont purifiés.
Aaron et le peuple sont à ce stade dans un état intermédiaire. Le sacrifice d'expiation est déjà fait, mais il n'a pas encore été complété.
16.21 - Toutes les fautes du peuple (Aaron inclus) sont transférées sur le bouc d'Azazel par l'imposition des mains du sacrificateur (Aaron), suite à la confession de leurs fautes. Un homme est alors désigné pour emporter le bouc d'Azazel dans le désert.
Après toutes les expiations, les fautes sont donc transférées sur le deuxième bouc du peuple, celui d'Azazel. Il est alors envoyé dans le désert où il emporte tous les péchés du peuple.
b.4) Quatrième partie : clôture.
16.23 - Aaron retourne dans la tente d'assignation, se déshabille, se lave, se rhabille et ressort. Alors seulement il présente l'holocauste (le sien et celui du peuple), et termine l'expiation.
16.25 - Aaron brûle alors la graisse de la victime expiatoire.
À ce stade, le tabernacle et le camp sont saints, d'où le verset suivant :
16.26 - L'homme qui avait mené Azazel dans le désert doit alors laver ses vêtements, puis son corps dans l'eau et peut ensuite rentrer dans le camp.
16.27 - On emporte ensuite le taureau et le bouc de l'Éternel, qui ont tous les deux servi à l'expiation, hors du camp et on les consume entièrement.
16.28 - L'homme qui s'en charge lave ensuite ses vêtements puis son corps dans l'eau et peut revenir dans le camp.
c) Le parallèle.
Le sacrifice d'Azazel est la version du sacrifice de Jésus présentée par la loi, avec les moyens du bord, pourrait-on dire.
Comme je l'ai montré dans les points précédents, le sacrificateur, au moyen de son propre sang, ouvre le chemin vers le Saint des Saints au peuple, afin qu'il puisse passer le voile et atteindre l'arche de l'alliance. Chose qui ne lui était jamais permise à l'époque. C'est exactement ce que Jésus a fait pour nous. Il a déchiré le voile qui nous séparait de l'arche et a tracé un chemin avec son sang.
🔘 Hébreux 10.19-20 : Ainsi donc, frères, puisque nous avons, au moyen du sang de Jésus, une libre entrée dans le sanctuaire par la route nouvelle et vivante qu'il a inaugurée pour nous au travers du voile, c'est-à-dire, de sa chair,
Son obéissance étant un parfum de bonne odeur à Dieu qui avait été annoncé dans la chair par Marie dans l'évangile de Jean.
🔘 Jean 12.3 ... 7 : Marie, ayant pris une livre d'un parfum de nard pur de grand prix, oignit les pieds de Jésus, et elle lui essuya les pieds avec ses cheveux; et la maison fut remplie de l'odeur du parfum ... 12.7 Mais Jésus dit: Laisse-la garder ce parfum pour le jour de ma sépulture.
De la même manière, celui qui entre dans le tabernacle doit déjà avoir été purifié, parce que cela représente également le Saint-Esprit qui vient dans le temple de notre corps, en purifie tout d'abord l'intérieur, puis en purifie l'extérieur, donc la tente d'assignation. La lumière vient du centre de la lampe et jaillit vers l'extérieur.
C'est une fois que le sacrificateur et le peuple ne font plus qu'un, ce qui est la conséquence du sacrifice de Jésus, où nous portons tous un sacerdoce royal (1 Pierre 2.9), que nous pouvons nous rendre dans le parvis extérieur, qui a été donné aux nations, pour exercer notre service sur l'autel. C'est le moment où Jésus nous envoie pour témoigner du sacrifice.
C'est là que Azazel prend tout son sens. Les deux boucs ne sont qu'un seul sacrifice. Le premier bouc porte la sanction de nos fautes, il est mort sur la croix en le faisant. Le deuxième en témoigne et annonce dans le désert que le peuple de Dieu n'a plus aucune faute. Ce sacrifice présente deux axes, le bouc qui meurt pour nos péchés, et le bouc qui s'en va pour annoncer aux ennemis d'Israël la délivrance.
Il représente aussi les deux premières phases du sacrifice de Jésus, il est mort pour nos péchés, et il est allé témoigner dans le royaume des morts.
d) Nota bene : Bien que je ne cerne pas encore le parallèle, le rituel d'Azazel se retrouve dans un passage du lévitique qui parle spécifiquement de la lèpre. La seule différence se trouvant dans le fait que l'oiseau est libéré dans les champs.
🔘 Lévitique 14.1-7 : L'Éternel parla à Moïse, et dit : Voici quelle sera la loi sur le lépreux, pour le jour de sa purification. On l'amènera devant le sacrificateur. Le sacrificateur sortira du camp, et il examinera le lépreux. Si le lépreux est guéri de la plaie de la lèpre, le sacrificateur ordonnera que l'on prenne, pour celui qui doit être purifié, deux oiseaux vivants et purs, du bois de cèdre, du cramoisi et de l'hysope. Le sacrificateur ordonnera qu'on égorge l'un des oiseaux sur un vase de terre, sur de l'eau vive. Il prendra l'oiseau vivant, le bois de cèdre, le cramoisi et l'hysope; et il les trempera, avec l'oiseau vivant, dans le sang de l'oiseau égorgé sur l'eau vive. Il en fera sept fois l'aspersion sur celui qui doit être purifié de la lèpre. Puis il le déclarera pur, et il lâchera dans les champs l'oiseau vivant.
e) Ismaël et Isaac.
Abraham n'a jamais prophétisé avec sa bouche, mais il était prophète de Dieu. Sa vie entière est une prophétie qui annonce Jésus. Il a, en son temps, annoncé ce qui devait être accompli par le sacrifice de Jésus. Ce qui se trouve entre son annonce et le sacrifice en question prend la forme d'une série de répliques qui tendent à se comprendre au fur-et-à-mesure du temps. Et ça n'est pas simplement le sacrifice de Jésus qu'il annonce, mais quelque chose d'encore plus vaste qui inclut ce sacrifice.
Abraham, Isaac et Jacob représentent tous les trois l'annonce de quelque chose de précis dont le début de la réalisation se fait avec le passage d'une simple lignée à celle d'un peuple. Ce peuple recevra la loi, comme aide afin de ne plus s'éloigner. Elle contiendra le sacrifice d'Azazel, qui est justement un rappel d'Ismaël et Isaac. Un bouc étant envoyé dans le désert (Azazel) et un autre sacrifié comme expiation des péchés (le bouc de l'Eternel). C'est exactement ce que nous avons avec Ismaël, qui est envoyé dans le désert pour Azazel ("Azazel" signifiant le "bouc qui va-et-vient", ce qui est identifiable avec le qualificatif d'âne sauvage que Dieu donne en décrivant Ismaël) et l'autre étant Isaac, celui qui est l'enfant de la promesse de Dieu (qui ici représente le bouc de l'éternel, et qui est sacrifié).
Ainsi, rien n'est arrivé par hasard et le sacrifice d'Isaac doit se regarder sur un plan beaucoup plus élargis, incluant l'envoi dans le désert de son frère Ismaël.
9 - Barabbas.
Si nous retrouvons une version de l'éviction d'Ismaël et du sacrifice d'Isaac à travers Azazel, il se trouve que ça n'est pas le seul moment où ce message est transmis. Il se trouve qu'il est également présent entièrement dans le sacrifice de Jésus. Si le sacrifice d'Isaac le préfigure, ce qui entoure le sacrifice d'Isaac parle également de ce moment en le préfigurant.
Jésus ayant tout accompli, il termine également ce qui avait été mis en avant avec Ismaël et Isaac. Pour le comprendre, il faut regarder un personnage sur lequel on ne s'attarde généralement pas.
a) Le personnage.
La première chose à dire est que Barabbas, dont on ne connaît presque rien, est présent dans les quatre versions de l'évangile. Aussi anecdotique que cela puisse paraître, c'est tout de même quelque chose de suffisamment rare pour être signalé (Matthieu 27.15-26) (Marc 15.6-15) (Luc 23.17-24) (Jean 18.38-40). L'immense majorité de ce qui nous est raconté dans les quatre versions de l'évangile se retrouve dans un à trois d'entre eux. Très rares sont les sujets qu'ils parcourent tous les quatre.
Cependant, il n'est pas nécessaire d'être long pour comprendre le message qui nous est transmis à travers ce personnage.
Barabbas était un prisonnier célèbre qui était un opposant violent au pouvoir en place, lors d'une révolte contre ce même pouvoir, il a tué un homme et s'est retrouvé emprisonné, à la fois pour la révolte à laquelle il a participé et pour le meurtre qu'il a commis. C'est pour cela que, bien qu'étant un brigand, il est apprécié par de nombreuses personnes dans le peuple.
Lorsque Jésus est présenté à Pilate, ce dernier tente de le faire libérer en usant d'une coutume consistant à libérer un prisonnier à Pâque. C'est là qu'interviennent les chefs des sacrificateurs qui, devant la demande de Pilate, excitent la foule en leur soufflant le nom de celui qui avait, quelque temps auparavant, tenté de libérer sa nation.
b) Points communs et oppositions avec Jésus.
b.1) Un libérateur.
Barabbas était venu libérer le peuple. Quand Jésus est venu nous rendre spirituellement libres, Barabbas est venu libérer le peuple charnellement. Le peuple avait voulu enlever Jésus pour le faire roi, cette volonté de libération était dans le cœur de tous, mais ils ne pouvaient pas comprendre la profondeur de leur esclavage, alors ils s'en remettaient à ce qu'ils connaissaient, la libération de l'oppression romaine.
b.2) Condamné à mort.
L'un comme l'autre sont condamnés à mort. Barabbas l'est à juste titre, Jésus est un sacrifice expiatoire pour le péché des hommes. Mais dans la condamnation, les deux sont jugés dignes de la même peine.
b.3) Lavé du péché.
Barabbas est lavé du péché par le peuple, montrant que les pécheurs se reconnaissent entre eux et que l'injustice attire l'injustice. Jésus, qui est le juste juge, se fait justice pour le monde et reçoit notre condamnation. Ce faisant, il lave le peuple de ses péchés.
La conséquence de ce parallèle est que Barabbas, qui est le champion du peuple, lui apporte la condamnation puisque la loi de Dieu interdit d'innocenter le coupable. En le faisant ils portent tous la culpabilité de celui qu'ils ont libéré, tout comme ils portent la culpabilité de celui qu'ils condamnent parce qu'il est innocent et juste, et que tout le monde le sait.
🔘 Exode 23.6-7 : Tu ne porteras point atteinte au droit du pauvre dans son procès. Tu ne prononceras point de sentence inique, et tu ne feras point mourir l'innocent et le juste; car je n'absoudrai point le coupable.
A l'inverse, Jésus qui est le condamné du peuple, leur apporte la possibilité de salut.
b.4) Fils de Dieu.
C'est le lien le plus étrange et le plus parlant. Jésus est le Fils de Dieu, cela ne fait pas grand mystère parmi les croyants. Ce que l'on prend rarement en compte, c'est que le nom de Barabbas signifie 'le fils du père', ou 'le fils d'un père'. On pourrait penser que Barabbas est un type de Jésus, il va de soi qu'il n'en est rien.
c) Explication 1 : L'image d'une image.
Barabbas est un type de l'antéchrist. Il est la bête blessée qui est guérie, condamné à mort sans aucune chance de s'en sortir, il retrouve sa liberté de criminel sous les acclamations du peuple. Toujours aussi coupable, mais exempt de sanction par les hommes.
Il est là avant Jésus et porte non pas son nom, mais son titre, faisant miroiter au peuple une libération que seul Jésus peut leur donner.
d) Explication 2 : Azazel.
C'est une deuxième façon de voir le personnage. Comme d'habitude, deux explications ne signifient pas qu'une seule soit vraie, les deux pouvant l'être, l'inverse étant également vrai.
La deuxième explication, qui peut être la même que la première sous un certain angle, serait de voir Barabbas et Jésus comme les deux boucs du sacrifice d'Azazel (Lévitique 16). Dans cette façon de voir, le péché est posé sur la tête de Jésus, qui est le bouc sacrificiel, celui qui sert à l'expiation, ensuite, le deuxième, qui dès lors serait Barabbas, serait alors renvoyé dans le désert afin d'annoncer que le péché s'apprête à être pardonné. Ce deuxième bouc porte la faute du peuple, donc la libération impie que le peuple lui a accordée et annonce que Dieu fait la paix avec son peuple.
Le bouc de l'Eternel établit le prix du sacrifice pour ceux qui l'ont accepté. Il établit donc le salut lorsqu'Azazel n'en établit que la possibilité. Ceci de la même manière qu'Ismaël a été bénit. Dieu disait que le salut est possible, mais vous devez accepter ce que représente le bouc de l'Eternel, vous devez accepter ce que représente le sacrifice d'Isaac, et donc, finalement, vous devez accepter le sacrifice de Jésus.
Et en un sens, cela image même l'envoi des disciples, qui sont appelés à accomplir des signes parmi les perdus, afin de les appeler au salut. Ils sont confrontés à Azazel pour réaliser le sacrifice expiatoire.
e) Les passages parlant de Barabbas.
Matthieu 27.15-26 : A chaque fête, le gouverneur avait coutume de relâcher un prisonnier, celui que demandait la foule. Ils avaient alors un prisonnier fameux, nommé Barabbas. Comme ils étaient assemblés, Pilate leur dit : Lequel voulez-vous que je vous relâche, Barabbas, ou Jésus, qu'on appelle Christ ? Car il savait que c'était par envie qu'ils avaient livré Jésus. Pendant qu'il était assis sur le tribunal, sa femme lui fit dire : Qu'il n'y ait rien entre toi et ce juste ; car aujourd'hui j'ai beaucoup souffert en songe à cause de lui. Les principaux sacrificateurs et les anciens persuadèrent à la foule de demander Barabbas, et de faire périr Jésus. Le gouverneur prenant la parole, leur dit : Lequel des deux voulez-vous que je vous relâche ? Ils répondirent: Barabbas. Pilate leur dit : Que ferai-je donc de Jésus, qu'on appelle Christ ? Tous répondirent : Qu'il soit crucifié ! Le gouverneur dit : Mais quel mal a-t-il fait ? Et ils crièrent encore plus fort : Qu'il soit crucifié ! Pilate, voyant qu'il ne gagnait rien, mais que le tumulte augmentait, prit de l'eau, se lava les mains en présence de la foule, et dit : Je suis innocent du sang de ce juste. Cela vous regarde. Et tout le peuple répondit : Que son sang retombe sur nous et sur nos enfants ! Alors Pilate leur relâcha Barabbas ; et, après avoir fait battre de verges Jésus, il le livra pour être crucifié.
Marc 15.6-15 : A chaque fête, il relâchait un prisonnier, celui que demandait la foule. Il y avait en prison un nommé Barabbas avec ses complices, pour un meurtre qu'ils avaient commis dans une sédition. La foule, étant montée, se mit à demander ce qu'il avait coutume de leur accorder. Pilate leur répondit : Voulez-vous que je vous relâche le roi des Juifs ? Car il savait que c'était par envie que les principaux sacrificateurs l'avaient livré. Mais les chefs des sacrificateurs excitèrent la foule, afin que Pilate leur relâchât plutôt Barabbas. Pilate, reprenant la parole, leur dit : Que voulez-vous donc que je fasse de celui que vous appelez le roi des Juifs ? Ils crièrent de nouveau : Crucifie-le! Pilate leur dit : Quel mal a-t-il fait ? Et ils crièrent encore plus fort : Crucifie-le ! Pilate, voulant satisfaire la foule, leur relâcha Barabbas ; et, après avoir fait battre de verges Jésus, il le livra pour être crucifié.
Luc 23.17-24 : A chaque fête, il était obligé de leur relâcher un prisonnier. Ils s'écrièrent tous ensemble : Fais mourir celui-ci, et relâche-nous Barabbas. Cet homme avait été mis en prison pour une sédition qui avait eu lieu dans la ville, et pour un meurtre. Pilate leur parla de nouveau, dans l'intention de relâcher Jésus. Et ils crièrent : Crucifie, crucifie-le ! Pilate leur dit pour la troisième fois : Quel mal a-t-il fait ? Je n'ai rien trouvé en lui qui mérite la mort. Je le relâcherai donc, après l'avoir fait battre de verges. Mais ils insistèrent à grands cris, demandant qu'il fût crucifié. Et leurs cris l'emportèrent : Pilate prononça que ce qu'ils demandaient serait fait.
Jean 18.38-40 : Pilate lui dit: Qu'est-ce que la vérité ? Après avoir dit cela, il sortit de nouveau pour aller vers les Juifs, et il leur dit : Je ne trouve aucun crime en lui. Mais, comme c'est parmi vous une coutume que je vous relâche quelqu'un à la fête de Pâque, voulez-vous que je vous relâche le roi des Juifs ? Alors de nouveau tous s'écrièrent : Non pas lui, mais Barabbas. Or, Barabbas était un brigand.
10 - Conclusion.
Dieu sait ce qu'il fait. Il a commencé le nouveau cycle avec le passage de témoin de Noé à Abram. Le patriarche savait uniquement qu'il devait quitter son pays, sa patrie et la maison de son père. Il n'avait aucune idée d'où le mènerait son obéissance. A travers les épreuves, nombreuses, il a jalonné la plus importante des révélations, mais n'en avait pas conscience.
Toute sa vie a tourné autour de l'importance de sa descendance et même au-delà de sa mort l'Eternel a continué de nous parler. La dernière chose qu'on sache de lui c'est qu'au bout du bout, ses deux fils étaient unis, et cela nous permet de comprendre pourquoi, alors que le patriarche avait 8 fils, on ne nous parle que de ces deux-là au moment de son enterrement. Simplement parce que le message de Dieu ne se terminait pas alors qu'il fournissait un bélier pour le sacrifice sur le mont Morija, il se terminait en annonçant la réunification des deux peuples. Celui de la loi et celui de la grâce. Ce qui est le but même d'Azazel. Appeler ceux qui vont et viennent à accepter l'expiation pourvue par l'Eternel et donc le sacrifice de Jésus.
Le message transmis par Abraham s'est répété chaque année lors du sacrifice d'Azazel, jusqu'à ce que finalement Dieu se fasse homme et l'accomplisse.