1 - Introduction.

2 - Les nuages.

3 - Abus de langage.

a) Dieu n'est pas la nuée.

b) Le tabernacle.

c) Le voile de séparation.

  • c.1) Une séparation.
  • c.2) Une rencontre.
  • c.3) Une séparation et une rencontre.

d) Comprendre l'ancienne alliance grâce à la nouvelle.

4 - Localisation.

a) Le mouvement.

  • a.1) Jour et nuit ?
  • a.2) La caractéristique du mouvement.

b) L'arrêt.

  • b.1) Le feu dévorant.
  • b.2) L'épreuve de l'immobilité.

c) Cas particulier.

d) Une évidence spiritualo-charnelle.

5 - L'eau et le feu, le jour et la nuit.

a) Les nuages sont de l'eau.

b) Indissociable.

c) Le jour et la nuit.

d) Les deux nuées étaient des baptêmes.

6 - Les colonnes précèdent la loi

a) La colonne de nuée.

b) La colonne de feu.

7 - La nuée dans le temple.

a) Sur la terre.

b) Dans le ciel.

8 - La nuée dans la nouvelle alliance.

a) La transfiguration.

b) L'ascension.

c) La présence symbolique.

d) Le retour de Jésus.

9 - Les 4 éléments.

a) Une suite de transitions.

b) Les quatre étapes de la révélation.

10 - Conclusion.

11 - Post-Scriptum : la nuée en terme négatif

1 - Introduction.


On va simplement clarifier une notion, expliquer les règles qui concernent un élément de la Parole de Dieu. Ca évitera de l'utiliser à mauvais escient et nous permettra dans l'intervalle de réaliser plusieurs choses intéressantes la concernant.

La première des choses est de comprendre ce qu'est la nuée.

2 – Les nuages.


La chose est simple, la nuée, c'est les nuages (sans limiter cela au ciel). Par contre, il faut y voir deux sens différents, deux types d'utilisations particulières, qui sont représentées par deux mots différents, mais traduits par les mêmes.

Anan (06051) : Nuage, nuageux, couvert, masse nuageuse (porte le sens de signe).

Ab (5645) : Obscurité, nuage, fourré, nuée (plus général).

  • Genèse 9.14 : Quand j'aurai rassemblé des nuages (Anan) au-dessus de la terre, l'arc paraîtra dans la nue (Anan);
  • Juges 5.4 : O Eternel ! quand tu sortis de Séir, Quand tu t'avanças des champs d'Edom, La terre trembla, et les cieux se fondirent Et les nuées ('Ab) se fondirent en eaux;

Dans le premier exemple, les nuages sont un signe, ils annoncent l'Arc, et c'est le mot "Anan" qui est utilisé. Dans le deuxième exemple, les nuages sont une conséquence, et c'est le mot "Ab" qui est utilisé. Bien qu'il soit dommage que notre langue ne fasse pas la différence, ça n'est pas nécessairement dommageable à la compréhension globale.


Il faut noter que les mots "nue" (Genèse 9.13), "nuage" (Genèse 9.14) ou "nuée" (Exode 13.21) sont des traductions dépendant plus du traducteur que du sens réelle de la phrase. Nous avons l'exemple du premier verset parlant de cette notion dans la Parole pour illustrer ce fait :

  • Genèse 9.13 (Segond) : j'ai placé mon arc dans la nue (Anan)
  • Genèse 9.13 (Darby) : je mettrai mon arc dans la nuée (Anan)
  • Genèse 9.13 (Lausanne) : je mettrai mon arc dans les nuages (Anan)

3 - Abus de langage.


a) Dieu n'est pas la nuée.

La nuée se trouvait en permanence sur le tabernacle lorsque ce dernier était à l'arrêt, mais on oublie à tort que pendant une période, le tabernacle n'existait pas. Entre le départ d'Egypte et la construction de la bâtisse, il n'y avait pas d'ancrage dans le peuple.

Pendant la première partie du voyage que vont effectuer les Hébreux, il n'y aura pas de sanction lorsqu'ils commettaient des fautes. Même lorsque certains chercheront de la manne pendant le sabbat, il n'y aura qu'un rappel à l'ordre. Ca n'est qu'une fois que la loi sera donnée que les sanctions commenceront. Cette séparation entre un avant et un après est un parallèle de celle concernant la nuée.

Dans un premier temps, la nuée n'était jamais au milieu du peuple, elle n'était que devant, pour montrer le chemin et, à une occasion, derrière, pour aveugler les assaillants Egyptiens.

  • Exode 13.22 : La colonne de nuée ne se retirait point de devant le peuple pendant le jour, ni la colonne de feu pendant la nuit.

Ce verset nous dit bien qu'elle se trouvait nuit et jour devant le peuple. Elle ne se trouvait jamais au milieu d'eux. Ca nous est également mis en avant plus tard dans ce même livre.

  • Exode 16.10 : Et tandis qu'Aaron parlait à toute l'assemblée des enfants d'Israël, ils se tournèrent du côté du désert, et voici, la gloire de l'Éternel parut dans la nuée.

De la même manière, lorsque Dieu va descendre sur la montagne, Moïse doit réunir le peuple, et le texte nous dit précisément que : Moïse fit sortir le peuple du camp, à la rencontre de Dieu; et ils se placèrent au bas de la montagne (Exode 19.17).

Ce qui caractérise cette position de la nuée, est le fait que Dieu n'est pas encore au milieu de son peuple, l'alliance n'est pas encore contractée entre les deux parties. C'est la raison pour laquelle il n'y a pas de sanctions, et c'est la raison pour laquelle la nuée n'est pas encore au milieu du peuple.


b) Le tabernacle.

Suite à la rencontre, Dieu va décider d'habiter au milieu de son peuple :

  • Exode 25.8 : Ils me feront un sanctuaire, et j'habiterai au milieu d'eux.

Ca n'est qu'une fois que le sanctuaire en question sera construit que la nuée prendra place.

C'est à partir de ce moment seulement que la nuée va se trouver au milieu du peuple lorsque ce dernier se trouvera à l'arrêt. Dans l'ensemble, il faut retenir que Dieu parle à partir de l'intérieur de la nuée (Psaumes 99.7 : Il leur parla dans la colonne de nuée).


c) Le voile de séparation.

c.1) Une séparation.

La nuée est un voile de séparation entre Dieu et son peuple. La présence de la nuée n'est pas le signe de la présence de Dieu. Dieu n'est pas en permanence dans la nuée, il venait sur terre au milieu d'elle afin de protéger son peuple. On comprend cela en réalisant tout d'abord qu'elle était toujours présente :

  • Nombres 9.15-16 : Le jour où le tabernacle fut dressé, la nuée couvrit le tabernacle, la tente d'assignation; et, depuis le soir jusqu'au matin, elle eut sur le tabernacle l'apparence d'un feu. Il en fut continuellement ainsi: la nuée couvrait le tabernacle, et elle avait de nuit l'apparence d'un feu.

Ensuite, en apposant à cette compréhension le verset 5 du douzième chapitre du livre des Nombres, qui est :

  • Nombres 12.5 : L'Éternel descendit dans la colonne de nuée, et il se tint à l'entrée de la tente. Il appela Aaron et Marie, qui s'avancèrent tous les deux.

On obtient le fait que la nuée servait de "couverture" à Dieu. Ne parle t'on pas de "couverture nuageuse", expression parfaite dans le cas présent.

c.2) Une rencontre.

En réalité, la nuée était l'annonce du voile de séparation qui sera dans le temple et qui se déchirera à la mort de Jésus. L'évangile de Matthieu nous dit qu'à la mort de Jésus, le voile du temple se déchira en deux, depuis le haut jusqu'en bas, la terre trembla, les rochers se fendirent (Matthieu 27.51), en outre, nous savons de ce qui nous est dit quelques versets plus tôt que : depuis la sixième heure (12 heures) jusqu'à la neuvième (15 heures), il y eut des ténèbres sur toute la terre (Matthieu 27.45). Lorsque l'on regarde de plus près la rencontre d'Elie ou de Moïse avec Dieu, on réalise que les mêmes éléments sont présents.

  • Exode 19.16-18 : Le troisième jour au matin, il y eut des tonnerres, des éclairs, et une épaisse nuée sur la montagne; le son de la trompette retentit fortement; et tout le peuple qui était dans le camp fut saisi d'épouvante. Moïse fit sortir le peuple du camp, à la rencontre de Dieu; et ils se placèrent au bas de la montagne. La montagne de Sinaï était tout en fumée, parce que l'Éternel y était descendu au milieu du feu; cette fumée s'élevait comme la fumée d'une fournaise, et toute la montagne tremblait avec violence.
  • 1 Rois 19.11-12 : L'Éternel dit: Sors, et tiens-toi dans la montagne devant l'Éternel! Et voici, l'Éternel passa. Et devant l'Éternel, il y eut un vent fort et violent qui déchirait les montagnes et brisait les rochers: l'Éternel n'était pas dans le vent. Et après le vent, ce fut un tremblement de terre: l'Éternel n'était pas dans le tremblement de terre. Et après le tremblement de terre, un feu: l'Éternel n'était pas dans le feu. Et après le feu, un murmure doux et léger.

Dans les trois cas nous avons la même chose, ce qui semble être une tempête, ou son annonce, un tremblement de terre, et les rochers qui se brisent. Ezéchiel voit également cela, ça n'est pas une révélation particulière reçue par Moïse et Elie, au contraire, c'est présent dans toute la Parole de Dieu et même jusqu'au livre de l'Apocalypse :

  • Ezéchiel 1.4 : Je regardai, et voici, il vint du septentrion un vent impétueux, une grosse nuée, et une gerbe de feu, qui répandait de tous côtés une lumière éclatante, au centre de laquelle brillait comme de l'airain poli, sortant du milieu du feu.

Cette description faite par Ezéchiel sera suivie par celle des quatre animaux et des roues. L'étrangeté de la partie de sa description concernant les animaux est telle qu'on omet souvent de prêter attention à la première partie où l'on voit justement les mêmes descriptifs que sur le mont Horeb. Tout d'abord une tempête, une grosse nuée, et après la nuée, une gerbe de feu. Il nous est dit qu'elle est une lumière éclatante, pourtant, celui qui se trouve en son milieu brille encore plus qu'elle, sinon on ne l'apercevrait pas.

c.3) Une séparation et une rencontre.

Ces deux caractéristiques ont cela de particulier qu'elles sont nécessairement simultanées. Ce qu'il faut comprendre, c'est que la nuée n'est pas rendue nécessaire à cause de Dieu, il se baladait en Eden, sans en avoir besoin. La nuée est rendue nécessaire à cause de l'homme. L'épaisseur de la nuée reflète le péché de l'homme, c'est pour cela que le voile sera déchiré à la mort de Jésus et non à sa résurrection, parce que le prix des fautes a été payé à la mort, pas à la résurrection. A partir de ce moment, la nuée n'est plus nécessaire puisque nous avons dès lors pleinement accès à la gloire de Dieu.


d) Comprendre l'ancienne alliance grâce à la nouvelle.

Une fois que nous réalisons ce que représente réellement la nuée, on comprend plus facilement pourquoi elle était toujours présente pendant l'exode. Deux versets de l'évangile de Matthieu nous en donnent la révélation :

  • Matthieu 18.20 : Car là où deux ou trois sont assemblés en mon nom, je suis au milieu d'eux.
  • Matthieu 28.20 : et enseignez-leur à observer tout ce que je vous ai prescrit. Et voici, je suis avec vous tous les jours, jusqu'à la fin du monde.

Cette vérité l'a toujours été. Ca n'est pas devenu vrai au temps de Jésus. Dans la nuée, c'était "l'Eternel (Yahvé)", et pas "Dieu (Elohim)". C'était donc le Fils de Dieu, qui se révélera plus tard sous la forme charnelle de Jésus. Ne changeant pas, ce qu'il se révèle être dans la nouvelle alliance, il l'était déjà dans l'ancienne. La compréhension n'en avait simplement pas été donnée en ces temps.

Il en découle que les Hébreux étaient bien assemblés en son nom, et il se trouvait tous les jours au milieu d'eux. Ne pouvant cependant pas être lavés de leurs péchés parce que le sacrifice final n'était pas encore accompli, la nuée était le voile naturel qui les séparait de leur destruction face à la sainteté de Dieu.

Esaïe mettait également cela en avant d'une manière qui était bien évidemment cryptique, mais que cette compréhension de ce qu'est réellement la nuée permet finalement de comprendre :

  • Esaïe 44.22 : J'efface tes transgressions comme un nuage, Et tes péchés comme une nuée; Reviens à moi, Car je t'ai racheté.

4 - Localisation.


La nuée peut représenter plusieurs choses que je mettrai en avant plus tard, nous allons ici simplement définir la position qu'elle avait dans le désert.


a) Le mouvement.

  • Exode 13.21 : L'Éternel allait devant eux, le jour dans une colonne de nuée pour les guider dans leur chemin, et la nuit dans une colonne de feu pour les éclairer, afin qu'ils marchassent jour et nuit.

Que ce soit de jour ou de nuit, la nuée relie le ciel à la terre (et non la terre au ciel) et avance devant le peuple. Son rôle est de montrer la direction. La notion de mouvement est cependant à relativiser si l'on veut comprendre correctement le sens de la nuée dans le désert.

Les regards devaient continuellement être tournés vers elle, donc en avant et vers le ciel. Dans la vie avec Dieu, celui qui n'avance pas, meurt petit à petit s'il ne focalise pas son attention sur Dieu, et c'est exactement ce que les Hébreux devaient faire, que ce soit en mouvement, ou à l'arrêt.

a.1) Jour et nuit ?

La particularité du mouvement de la nuée se trouve dans la fin du verset 21afin qu'ils marchassent jour et nuit. La question est simple : pourquoi ?

Faisons simple, il ne fallait que quelques semaines en tout pour faire le trajet de l'Egypte vers Canaan, en passant par le Sinaï. Sans compter les 38 années de surplus qui seront le lot des Hébreux, cela va leur prendre un peu moins de deux ans. Pendant les 38 dernières, le peuple va tourner en rond, mais pas pendant les 2 premières. En fait, la nuée avancera et stagnera, sans qu'on puisse définir un intervalle quelconque. Ce qui est étonnant, c'est qu'elle aurait très bien pu ne se déplacer que la nuit pour éviter les chaleurs, ou que le jour, pour éviter la noirceur de la nuit. Dieu a choisi de faire les choses autrement, il a décidé que pendant certaines périodes, le peuple allait devoir marcher nuit et jour, et que pendant d'autres, il resterait en place, là, également nuit et jour.

Le désert est une annonce qui doit parler à toutes les époques, et c'est pour cela qu'il s'y dissimule des messages particuliers que portent le mouvement, l'immobilité, le jour et la nuit. Ce sera le sujet d'un point ultérieur.

a.2) La caractéristique du mouvement.

Vous devez avancer, étant à la fois seul et au milieu d'une multitude faisant la même chose. La synchronisation de l'ensemble n'est possible que parce que tous regardent à la nuée, sans ça, le déplacement pourrait être chaotique, n'ayant pas de mire. C'est l'image parfaite de la marche par la foi, si vous vous réglez sur votre voisin, vous finirez dans le mur, il faut impérativement garder les regards sur le Fils de Dieu, qui, pendant l'exode, se trouvait dans la nuée.


b) L'arrêt.

  • Nombres 9.15-16 : Le jour où le tabernacle fut dressé, la nuée couvrit le tabernacle, la tente d'assignation; et, depuis le soir jusqu'au matin, elle eut sur le tabernacle l'apparence d'un feu. Il en fut continuellement ainsi: la nuée couvrait le tabernacle, et elle avait de nuit l'apparence d'un feu.

La nuée ne disparaissait jamais, ce qui fait que son rôle de guide non plus. Ce n'est pas parce qu'elle s'arrêtait, pendant un jour ou un mois, que ce qui la définissait changeait. Elle n'avait pas un rôle dans sa mobilité et un autre dans son immobilité. Le rôle était le même, la seule chose qui changeait, c'était le mouvement.

Alors qu'elle s'immobilisait sur le tabernacle, le texte nous dit que son apparence ne changeait pas comparativement aux périodes de mouvements. De jour c'était une nuée, et de nuit, elle avait l'apparence d'un feu. Comme il nous est dit qu'elle avait "l'apparence d'un feu", on ne peut pas réellement savoir si elle en était un. En réalité, je pense qu'elle n'en était pas, mais qu'elle en avait effectivement l'apparence.

Par ailleurs, de part la taille d'un campement abritant 603 550 hommes de pieds (mâle de plus de 20 ans, sans les Lévites) (Nombres 2.32), donc un campement de, au minimum, 2 millions de personnes. En population, cela représente la ville de Paris, mais sans les immeubles, uniquement avec des tentes. Imaginez-vous simplement un campement qui faisait plusieurs fois la taille de Paris, il est peu concevable qu'une nuée le couvrait entièrement pour donner de l'ombre, et je ne parle pas de capacité, Dieu fait ce qu'il veut, mais ça aurait été un empêchement de voir la colonne elle-même, qui restait la chose à ne jamais perdre de vue.

b.1) Le feu dévorant.

Lorsque l'on fait attention aux notions de feu et de Dieu, on se rend compte que nous avons à faire avec deux manières de parler. La première désigne ce que Dieu est, et la deuxième désigne une description issue de la nécessité de comparaison inhérente à certaines narrations.

Dans les deux exemples suivants, Dieu est un feu dévorant :

  • Deutéronome 4.24 : Car l'Éternel, ton Dieu, est un feu dévorant, un Dieu jaloux.
  • Hébreux 12.29 : avec piété et avec crainte, car notre Dieu est aussi un feu dévorant.

Par contre, dans les deux prochains, le "feu dévorant" est un élément de comparaison, le premier pour essayer de décrire quelque chose de lointain, et le deuxième pour définir la puissance et l'impossibilité de stopper son avancée.

  • Exode 24.17 : L'aspect de la gloire de l'Éternel était comme un feu dévorant sur le sommet de la montagne, aux yeux des enfants d'Israël.
  • Deutéronome 9.3 : Sache aujourd'hui que l'Éternel, ton Dieu, marchera lui-même devant toi comme un feu dévorant,

Dans le cas de la nuée, on nous dit qu'elle avait l'apparence d'un feu, et je pense que cela indique deux choses dont l'une est la représentation de l'autre.

D'une part, elle n'était pas un feu dévorant mais en avait l'apparence, et d'autre part, son apparence était le reflet de Dieu qui était en elle. Je pense que l'apparence de Dieu n'était pas la même le jour et la nuit, parce que le jour et la nuit ne représentent pas la même chose. Il faut traverser la nuée pour avoir accès au feu, or le jour représentant la loi, la nuée restait le voile qui obscurcissait l'intérieur. De nuit, il n'en était plus de même et c'est donc le feu qui se voyait, mais ça n'était pas non plus Dieu. Lui se trouvait au milieu du feu et l'alimentait par sa propre chaleur. Ce qui représente bien ce que nous disait Ezéchiel.

  • Ezéchiel 1.4 : Je regardai, et voici, il vint du septentrion un vent impétueux, une grosse nuée, et une gerbe de feu, qui répandait de tous côtés une lumière éclatante, au centre de laquelle brillait comme de l'airain poli, sortant du milieu du feu.

b.2) L'épreuve de l'immobilité.

Lorsque la nuée avance, les choses sont bien plus claires que lorsqu'elle est immobile. Nous avons clairement ici le même symbole que celui qui se dégage des règnes de Salomon et de son père David. Le règne de David est ancré dans le combat, donc dans le mouvement, et c'est un règne glorieux, alors que le règne de Salomon est ancré dans l'immobilité, et il se termine dans l'idolâtrie. Quand le peuple de Dieu est en mouvement, il est conquérant, il a un but, quand il est immobile, il s'endort.

Par contre, dans l'immobilité s'installe l'oisiveté. Cette épreuve était ardue, probablement la pire que les Hébreux aient dû traverser dans le désert. Ils devaient apprendre que nos regards ne doivent pas se porter sur Dieu pour ce qu'il fait, mais pour ce qu'il est.

Dans le cas du désert, ce qu'il faisait, concernant la nuée, était de montrer le chemin, ce qui est bien une des caractéristiques de Jésus. Le risque était de ne plus le regarder lorsqu'il ne bouge plus, donc lorsqu'il n'est plus le pourvoyeur de nos attentes. Le peuple de Dieu doit toujours être en guerre à l'extérieur, et en paix à l'intérieur (le roi David). Lorsqu'il s'autorise à être en paix à l'extérieur, alors la guerre commence à l'intérieur (le roi Salomon).

Les premiers jours d'immobilité, le peuple devait prendre ses marques, les jours suivant, il prenait ses aises. Au bout d'une semaine, continuer de regarder à la nuée devait devenir plus difficile alors qu'elle continuait de ne rien faire. Au bout de 6 mois, combien ne la regardaient plus du tout ? Mais lorsqu'elle se mettait à bouger, il n'était pas question qu'elle attende, il fallait partir, et personne n'était averti une semaine à l'avance afin de préparer les paquetages. C'est en cela une préfiguration de la parabole des 10 vierges, lorsque l'enlèvement de l'Eglise arrivera, ceux qui seront toujours à regarder à Dieu seront près, pour les autres, la chose parait entendue.


 c) Cas particulier.

  • Exode 14.19-20 : L'ange de Dieu, qui allait devant le camp d'Israël, partit et alla derrière eux; et la colonne de nuée qui les précédait, partit et se tint derrière eux. Elle se plaça entre le camp des Égyptiens et le camp d'Israël. Cette nuée était ténébreuse d'un côté, et de l'autre elle éclairait la nuit. Et les deux camps n'approchèrent point l'un de l'autre pendant toute la nuit.

On peut lire que la nuée servait d'ombre au peuple de Dieu durant la journée et que la colonne de feu les réchauffait la nuit. C'est de toute façon faux, mais il est possible que cela contienne une vérité. Pour ce qui est de la chaleur, si la colonne de feu réchauffait ceux qui étaient derrière, elle devait consumer ceux qui étaient devant, donc c'est très peu probable. Par ailleurs on ne nous précise uniquement qu'elle éclairait la nuit.

En outre, pendant la marche, elle était devant le peuple; pour donner de l'ombre aux Hébreux la journée, il aurait fallu qu'elle soit toujours entre le soleil et l'ensemble du peuple, donc que le peuple suive continuellement le soleil. Ce qui l'aurait fait marcher plein Est le matin, et plein Ouest l'après-midi. A ce rythme-là, ils seraient encore dans le désert aujourd'hui !

Je sais qu'on a tendance à prêter aux autres nos propres limites. Parce que nous avons du mal dès qu'il fait 25 ou 30 degrés, nous supposons qu'ils en avaient aussi, mais la résistance de quelqu'un qui a passé sa vie sous ces mêmes conditions n'est pas la même que la nôtre.

Le passage usuellement utilisé pour dire que la nuée donnait de l'ombre aux Hébreux est celui-ci :

  • Psaumes 105.38-39 : Les Égyptiens se réjouirent de leur départ, Car la terreur qu'ils avaient d'eux les saisissait. Il étendit la nuée pour les couvrir, Et le feu pour éclairer la nuit.

Cependant, ces deux versets relatent précisément l'instant où les Egyptiens arrivent dans la proximité du camp de Dieu. C'est la version d'Exode 14.19-20 donnée par le psalmiste. Les Egyptiens sons arrivés dans la proximité des Hébreux de jour, donc la nuée, qui se trouvait devant le peuple de Dieu, s'est déplacée pour se positionner derrière et les plonger dans la nuit. Les Egyptiens savaient ce qui se passait, mais leur colère était trop grande pour qu'ils retiennent la leçon. Les ténèbres n'étaient pas une nouveauté, ils les avaient affrontés quelques jours auparavant.

  • Exode 10.22 : Moïse étendit sa main vers le ciel; et il y eut d'épaisses ténèbres dans tout le pays d'Egypte, pendant trois jours.
  • Job 5.14 : Ils rencontrent les ténèbres au milieu du jour, Ils tâtonnent en plein midi comme dans la nuit.

On notera que ces ténèbres sont les mêmes que ceux qui étaient sur la terre à la création (Chochek).

La part éventuelle de vérité dans l'affirmation de l'ombrage vient en réalité d'un autre verset, qui se trouve dans le livre des Nombres. Moïse intercède auprès de Dieu afin qu'il ne détruise pas les Hébreux après qu'ils aient rejeté Canaan et aient voulu le mettre à mort ainsi que Josué et Caleb (Nombres 14.10 : Toute l'assemblée parlait de les lapider) :

  • Nombres 14.14 : et ils le diront aux habitants de ce pays. Ils savaient que toi, l'Éternel, tu es au milieu de ce peuple; que tu apparais visiblement, toi, l'Éternel; que ta nuée se tient sur lui; que tu marches devant lui le jour dans une colonne de nuée, et la nuit dans une colonne de feu.

C'est, à ma connaissance, le seul passage qui puisse faire penser que la nuée se tenait au-dessus du peuple (à l'arrêt). Etant donné qu'on peut très facilement le comprendre autrement, et qu'il n'y en a pas d'autres, c'est difficile d'en faire une doctrine.

L'autre façon de le comprendre est simplement que la nuée ne touchait pas le sol, ce qui parait évident puisqu'elle se tenait au-dessus du tabernacle. La nuée en aurait empêché l'accès de jour et le feu l'aurait consumé de nuit. Nombres 14.14 nous dit probablement, tout simplement, que Dieu est au milieu de son peuple, là où se trouve le tabernacle et donc que la colonne de nuée ou de feu dans laquelle il descendait, était positionnée au-dessus de la tente.

Ta nuée se tient sur luidésignant alors une altitude et pas une superficie. Ce qui est confirmé par Exode 33.9 : Et lorsque Moïse était entré dans la tente, la colonne de nuée descendait et s'arrêtait à l'entrée de la tente, et l'Éternel parlait avec Moïse.


d) Une évidence spiritualo-charnelle.

Dans tous les cas, les deux colonnes qui guidaient le peuple, si elles pouvaient être des phénomènes naturels provoqués et contrôlés pas Dieu, ne pouvaient pas l'être totalement (naturels). Que ce soit la colonne de nuée, qui peut se créer dans certaines conditions particulières, lorsque l'air chaud du sol se refroidit en altitude, ou la colonne de feu qui de son côté se forme lorsque l'air chaud, toujours lui, forme une colonne lorsqu'il entre en contact avec de l'air plus froid, et cette colonne, entrant en contact avec un feu, s'embrase.

Dans les deux situations, Dieu est la source de chaleur qui provoque le différentiel et, de nuit, l'inflammation de la colonne.

Ces deux phénomènes sont donc à la fois naturels, et humainement impossibles. N'oublions pas que les deux colonnes n'ont connu aucune interruption pendant quarante années, ce qui, pour un phénomène naturel est plutôt douteux.

5 - L'eau et le feu, le jour et la nuit.


a) Les nuages sont de l'eau.

Evidemment, on pourrait se baser sur les déclarations des scientifiques pour établir ce fait, mais ma confiance en la science étant ce qu'elle est, basons-nous plutôt sur la Parole de Dieu :

  • Job 26.8 : Il renferme les eaux dans ses nuages, Et les nuages n'éclatent pas sous leur poids.
  • Psaumes 18.12 : Il faisait des ténèbres sa retraite, sa tente autour de lui, Il était enveloppé des eaux obscures et de sombres nuages.

La nuée qui précédait les Hébreux dans leur marche était donc, fondamentalement, une colonne d'eau, qui reliait le ciel et la terre, de jour, et une colonne de feu qui faisait de même à nuit.


b) Indissociable.

La continuité était totale.

  • Psaumes 78.14 : Il les conduisit le jour par la nuée, Et toute la nuit par un feu éclatant.
  • Exode 14.24 : A la veille du matin, l'Éternel, de la colonne de feu et de nuée, regarda le camp des Égyptiens, et mit en désordre le camp des Égyptiens.

L'une se changeait en l'autre, il n'y avait pas de moyen que la nuée ne soit pas présente, ne serait-ce qu'un instant, et tout cela a un sens que nous comprendrons mieux dans les deux points suivants.


c) Le jour et la nuit.

Dans le désert, la nuée était le symbole de la présence de Dieu, si le mouvement et l'immobilité portent un message, le jour et la nuit en portent un autre.

Je vois dans les périodes de jours et de nuits l'image de la loi et de la grâce.

Dans la journée, le problème c'est ce que vous voyez, c'est l'image de la loi et du monde visible, du charnel.

Dans la nuit, le problème c'est ce que vous ne voyez pas, c'est l'image de la grâce et du monde invisible, de l'esprit.

Cette image est également cohérente avec plus de points correspondants aux deux types de nuées. Précisons-la dans le prochain point.


d) Les deux nuées étaient des baptêmes.

  • Matthieu 3.11-17 : Moi, je vous baptise d'eau, pour vous amener à la repentance; mais celui qui vient après moi est plus puissant que moi, et je ne suis pas digne de porter ses souliers. Lui, il vous baptisera du Saint Esprit et de feu. Il a son van à la main; il nettoiera son aire, et il amassera son blé dans le grenier, mais il brûlera la paille dans un feu qui ne s'éteint point. Alors Jésus vint de la Galilée au Jourdain vers Jean, pour être baptisé par lui. Mais Jean s'y opposait, en disant: C'est moi qui ai besoin d'être baptisé par toi, et tu viens à moi! Jésus lui répondit: Laisse faire maintenant, car il est convenable que nous accomplissions ainsi tout ce qui est juste. Et Jean ne lui résista plus. Dès que Jésus eut été baptisé, il sortit de l'eau. Et voici, les cieux s'ouvrirent, et il vit l'Esprit de Dieu descendre comme une colombe et venir sur lui. Et voici, une voix fit entendre des cieux ces paroles: Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j'ai mis toute mon affection.

Ce passage de l'évangile de Matthieu est très intéressant pour comprendre la nuée. Comme je l'expliquais, elle est une séparation obligatoire, cependant il faut comprendre que la nuit, il ne s'agissait pas d'une nuée de feu, mais d'une colonne de feu. Lorsque la nuit venait, la colonne de nuée se transformait en colonne de feu. Il n'y avait pas de nuée la nuit, à une seule exception très particulière et qui reste parfaitement ancrée dans cette compréhension, celle de la nuée qui faisait face aux Egyptiens.

La colonne de nuée ne faisait jamais face aux Hébreux de nuit.

La colonne de nuée était une colonne de nuage, donc d'eau, et elle représente le baptême d'eau, donc le nettoyage du péché de la chair. Cela rejoint ce que je disais sur le monde visible, l'image de la loi, du baptême qui ne sauve pas, mais qui permet d'entrer dans les baptêmes suivants, du Saint-Esprit et de feu, qui font de nous des enfants de Dieu et donc, nous réconciliant avec Dieu, il permet que Jésus nous sauve.

La colonne de feu apparaît lorsque la colonne de nuée disparaît. Lorsque le voile est déchiré, on entre dans la présence de Dieu, qui est un feu dévorant. La colonne de nuées était présente de jour, représentant le visible et donc la loi, rencontrer Dieu impliquait de passer à travers cette nuée-là, afin de traverser le feu dont nous parle autant Moïse qu'Elie dans les deux passages que j'ai déjà cités. D'abord la tempête donc les nuages, ensuite le feu, et ensuite la présence de Dieu.

Ces deux colonnes sont l'image de la purification et de la sanctification, qui sont un cycle sans fin durant notre présence charnelle sur terre.

  • Esaïe 44.22 : J'efface tes transgressions comme un nuage, Et tes péchés comme une nuée; Reviens à moi, Car je t'ai racheté.

Jésus a symboliquement été en Egypte, puis est passé par le baptême d'eau puis d'Esprit, symbolisant la traversée de la colonne de nuée, puis de celle de feu, et ce, pour atteindre le centre, le coeur du Père. Une fois fait, il a été guidé dans le désert, où il restera 40 jours, une journée pour chaque année que les Hébreux y auront passé.

  • Matthieu 4.1-2 : Alors Jésus fut emmené par l'Esprit dans le désert, pour être tenté par le diable. Après avoir jeûné quarante jours et quarante nuits, il eut faim.

Le temps de désert des Hébreux ne représente pas que 40 années de l'existence de ce peuple, c'est un descriptif particulièrement précis d'un parcours qui ne s'est pas encore achevé. Sa lecture se fait sur plusieurs niveaux, mais les informations contenues dans ces quelques pages sont faramineuses, et encore, je ne parle que de ce que j'ai compris.

6 - Les colonnes précèdent la loi.


a) La colonne de nuée.

Les deux colonnes ont été données avant la loi, parce qu'elles annonçaient quelque chose dont la loi faisait partie.

Comme je l'ai déjà expliqué, la colonne de nuée, le jour, est le symbole de la loi, et la colonne de feu, la nuit, est le symbole de la grâce.

La colonne de jour était une protection pour que le peuple ne meurt pas en voyant Dieu. Etant donné qu'il l'avait rejeté, la nuée restait une séparation pour lui. Par contre, Moïse n'a pas cette limitation, parce qu'il n'a pas refusé la rencontre avec Dieu.

Aussi étrange que cela puisse sembler, Moïse et Josué ne sont pas sous la loi, ils sont passés par la nuée et sont allés jusqu'à Dieu. C'est pour cela que ces deux personnes pouvaient entrer auprès de l'arche de l'alliance à chaque fois qu'il était nécessaire de parler avec Dieu, alors que Aaron était limité à une fois par an, et sous certaines conditions. Aaron représente le peuple, et ce dernier a refusé de passer le voile de la nuée qui était sur la montagne. Un verset nous apporte plusieurs informations sur ce sujet :

  • Lévitique 16.2 : L'Éternel dit à Moïse: Parle à ton frère Aaron, afin qu'il n'entre pas en tout temps dans le sanctuaire, au dedans du voile, devant le propitiatoire qui est sur l'arche, de peur qu'il ne meure; car j'apparaîtrai dans la nuée sur le propitiatoire.

Si l'Eternel dit : afin qu'il n'entre pas en tout temps, c'est parce que l'exemple de Moïse et de Josué pourrait lui faire croire qu'il le peut, et ce faisant, en entrant, il pourrait voir Dieu et mourir. C'est pour cela qu'il devra une fois l'an brûler des parfums, pour que la fumée du parfum, que le livre du Lévitique appelle "la nuée du parfum", couvre le propitiatoire et le protège de la mort.

  • Lévitique 16.13 : il mettra le parfum sur le feu devant l'Éternel, afin que la nuée du parfum couvre le propitiatoire qui est sur le témoignage, et il ne mourra point.

Ca explique pourquoi Josué avait l'Esprit en lui et non pas sur lui.

Cette nuée devait donc continuer d'exister tant que la grâce n'avait pas été révélée. Au sortir du désert, elle disparaîtra, tout comme la manne, mais il restera le voile qui la représente dans le tabernacle de Moïse, voile qui sera placé ensuite dans le temple de Salomon et qui sera déchiré à la mort de Jésus, du haut vers le bas, parce que c'était la direction de la nuée.


b) La colonne de feu.

On peut alors se demander où se trouve la colonne de feu.

Il faut comprendre que ces deux colonnes sont bien deux colonnes distinctes, mais elles ne font qu'une. De la même manière que la nuée sur la propitiatoire protégeait Aaron de la présence de Dieu, et que la nuée dans le ciel protégeait le peuple de la même chose, la nuée est la couverture du feu. La colonne de feu c'est la proximité de Dieu qui est Esprit, on ne peut y survivre qu'en traversant la nuée. Moïse et Josué étaient passés par la nuée, ils avaient accès à Dieu sans être consumés, mais ça n'était pas le cas d'Aaron et du peuple, et ça ne l'a été que de très peu de personnes jusqu'au sacrifice rédempteur de Jésus.

Par ailleurs, les disciples de Jésus (pas les onze, les 120), qui étaient passés par le baptême d'eau que représente la nuée, ont été couverts, alors que le Saint-Esprit les saisissait, de langues de feu, qui sont des images de la colonne de feu, le deuxième baptême, celui qui vous autorise à vous approcher de Dieu sans avoir à attendre une fois l'an devant un voile qui venait d'être déchiré.

  • Actes 2.2-3 : Tout à coup il vint du ciel un bruit comme celui d'un vent impétueux, et il remplit toute la maison où ils étaient assis. Des langues, semblables à des langues de feu, leur apparurent, séparées les unes des autres, et se posèrent sur chacun d'eux.

7 - La nuée dans le temple.


Il y a trois exemples, dans la Parole de Dieu, où la nuée y empêche l'accès, rendant le service impossible, une première fois, du tabernacle, et une seconde, du temple et une dernière, du temple dans le ciel. Bien que la raison en soit particulièrement simple, elle est le plus souvent incomprise. Les trois cas existants sont les suivants :

  • Exode 40.34-35 : Alors la nuée couvrit la tente d'assignation, et la gloire de l'Éternel remplit le tabernacle. Moïse ne pouvait pas entrer dans la tente d'assignation, parce que la nuée restait dessus, et que la gloire de l'Éternel remplissait le tabernacle.
  • 1 Rois 8.10-11 : Au moment où les sacrificateurs sortirent du lieu saint, la nuée remplit la maison de l'Éternel. Les sacrificateurs ne purent pas y rester pour faire le service, à cause de la nuée; car la gloire de l'Éternel remplissait la maison de l'Éternel.
  • Apocalypse 15.8 : Et le temple fut rempli de fumée, à cause de la gloire de Dieu et de sa puissance; et personne ne pouvait entrer dans le temple, jusqu'à ce que les sept fléaux des sept anges fussent accomplis

Ces trois évènements se séparent évidemment en deux groupes, les deux ayant lieu sur terre et celui ayant lieu dans le ciel.


a) Sur la terre.

Bien que des siècles séparent ces évènements, nous sommes exactement en face des mêmes situations. Pendant l'exode, il s'agit de la dédicace du tabernacle, et durant la période des rois, c'est la dédicace du temple de Dieu, faite par Salomon. 

La situation est la même, la nuée se trouve dans le temple et personne ne peut entrer. Dans l'exemple du livre de l'Exode, on pourrait penser que l'impossibilité d'accès vient de la présence de la gloire de Dieu, mais le livre du prophète Esaïe nous transmet cette déclaration faite par des anges : Saint, saint, saint est l'Éternel des armées! toute la terre est pleine de sa gloire! (Esaïe 6.3). La vraie question est de savoir si nous la voyons, pas de savoir si elle est là. En outre, Moïse voyait Dieu face à face, sa gloire n'était pas un empêchement pour lui. C'est donc bien la nuée et non la gloire qui l'empêche d'entrer.

La raison de la présence de Dieu à ces deux instants est simple, les hommes lui ont préparé une demeure, et il vient voir le résultat de leur travail. Cela paraît trivial, mais c'est exactement ce qu'il se passe. Dans les deux cas également, il y aura une conséquence, dans le désert, Dieu agréant sa demeure, habitera au milieu de son peuple. Plus tard, alors que ce même peuple est entré dans la terre promise, Dieu habite déjà au milieu de son peuple. Il va cependant agréer sa nouvelle demeure, faite selon les plans qu'il avait donnés à David, et gratifiera Salomon, dans la nuit, de la sagesse pour laquelle il sera reconnu pour des millénaires.

L'impossibilité de faire le service (Les sacrificateurs ne purent pas y rester pour faire le service) ne tient absolument pas à la gloire de Dieu, mais à la nuée. Une fois de plus, la raison est terre à terre, il se  trouve que, tant dans le tabernacle que dans le temple, chaque objet est saint, et lorsque ces deux lieux ont été remplis de la nuée, il n'était plus possible de voir ce que l'on faisait. Servir dans des conditions pareilles était l'assurance de se cogner ou de renverser quelque chose, d'où l'impossibilité.


b) Dans le ciel.

  • Apocalypse 15.8 : Et le temple fut rempli de fumée, à cause de la gloire de Dieu et de sa puissance; et personne ne pouvait entrer dans le temple, jusqu'à ce que les sept fléaux des sept anges fussent accomplis.

Dans ce troisième exemple, la situation est totalement différente. Nous assistons cependant à quelque chose de passionnant. Comme je l'ai déjà expliqué, la nuée sert à protéger ce qui est mortel d'une exposition trop intense à Dieu. Mais nous sommes dans le temple céleste, il ne se trouve aucun homme dans ce lieu, et rien qui soit mortel en tous les cas. Donc, en apparence, il n'y a aucune raison pour que la nuée apparaisse.

La raison de la présence de la nuée est la même que celle qu'elle a toujours été. Elle est là pour protéger les hommes, et c'est pour cela qu'elle apparait soudainement autour de Dieu dans la salle du trône, parce que c'est le moment où Dieu se lève et va descendre sur terre.

8 - La nuée dans la nouvelle alliance.


Jésus s'étant dépouillé de sa gloire, la nuée n'a plus réellement sa place auprès de lui. Son rôle étant de marquer une séparation protectrice avec les hommes, séparation que Jésus est venu abolir, sa présence ne sera que symbolique, ou prophétique, à l'exception de la transfiguration.


a) La transfiguration.

Cet évènement est décrit dans les trois premiers évangiles (Matthieu 17.1-6) (Marc 9.2-8) (Luc 9.28-36), si certains détails peuvent s'ajouter en passant de l'un à l'autre, la description faite par Matthieu est la seule contenant l'élément qui nous intéresse ici :

  • Matthieu 17.1-6 : Six jours après, Jésus prit avec lui Pierre, Jacques, et Jean, son frère, et il les conduisit à l'écart sur une haute montagne. Il fut transfiguré devant eux; son visage resplendit comme le soleil, et ses vêtements devinrent blancs comme la lumière. Et voici, Moïse et Élie leur apparurent, s'entretenant avec lui. Pierre, prenant la parole, dit à Jésus: Seigneur, il est bon que nous soyons ici; si tu le veux, je dresserai ici trois tentes, une pour toi, une pour Moïse, et une pour Élie. Comme il parlait encore, une nuée lumineuse les couvrit. Et voici, une voix fit entendre de la nuée ces paroles: Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j'ai mis toute mon affection: écoutez-le! Lorsqu'ils entendirent cette voix, les disciples tombèrent sur leur face, et furent saisis d'une grande frayeur. Mais Jésus, s'approchant, les toucha, et dit: Levez-vous, n'ayez pas peur!

Alors que Jésus est transfiguré et que les disciples le voient en compagnie de Moïse et Elie, la nuée, qui ne s'était plus manifestée depuis l'ancienne alliance, apparaît, recouvre les deux serviteurs de l'ancienne alliance, et tout ce beau monde disparaît.


b) L'ascension.

  • Actes 1.9 : Après avoir dit cela, il fut élevé pendant qu'ils le regardaient, et une nuée le déroba à leurs yeux

Ca n'est pas la nuée qui est venue le chercher, mais Jésus qui s'élève et, pendant son élévation, des nuages bouchent la vue des disciples. Difficile de dire, dans la version Segond, si l'on parle de la même nuée que d'habitude, étant donné que c'est généralement le même mot qui est utilisé. Cependant, si on regarde la traduction Darby, on a une description légèrement plus claire : Et ayant dit ces choses, il fut élevé de la terre, comme ils regardaient, et une nuée le reçut et l'emporta de devant leurs yeux. Dans cette version, il semblerait bien que la nuée et Jésus se soient rencontrés en chemin et qu'ils soient partis ensemble.


c) La présence symbolique.

  • Actes 2.2 : Tout à coup il vint du ciel un bruit comme celui d'un vent impétueux, et il remplit toute la maison où ils étaient assis. Des langues, semblables à des langues de feu, leur apparurent, séparées les unes des autres, et se posèrent sur chacun d'eux.

On peut facilement rapprocher ce qui s'est passé dans la chambre haute de la vision qu'a reçu Ezéchiel :

  • Ezéchiel 1.4 : Je regardai, et voici, il vint du septentrion un vent impétueux, une grosse nuée, et une gerbe de feu, qui répandait de tous côtés une lumière éclatante, au centre de laquelle brillait comme de l'airain poli, sortant du milieu du feu.

Nous avons le vent impétueux, la nuée est absente, mais les disciples dans la chambre haute sont déjà passés par les eaux du baptême, les langues de feu sont le pendant de la gerbe de feu. Quant à la lumière éclatante qui se répandait de tous côtés, on peut sans peine imaginer que c'est ce qui va se passer dans les minutes qui suivront cet instant et qui amènera la conversion de 3000 personnes (Actes 2.41).


d) Le retour de Jésus.

De part la fonction de la nuée, il est impossible d'en dissocier Jésus glorifié dans son rapport à l'humanité. C'est un peu comme un essuie-glace qui se mettrait en marche automatiquement lorsqu'il détecte une goutte d'eau. C'est pour cela que de Daniel à Jean, toutes les visions qui parlent de sa venue le font forcément en association avec la nuée.

  • Daniel 7.13 : Je regardai pendant mes visions nocturnes, et voici, sur les nuées des cieux arriva quelqu'un de semblable à un fils de l'homme; il s'avança vers l'ancien des jours, et on le fit approcher de lui.
  • Apocalypse 1.7 : Voici, il vient avec les nuées. Et tout œil le verra, même ceux qui l'ont percé; et toutes les tribus de la terre se lamenteront à cause de lui. Oui. Amen!

C'est étonnant comme certains détails ne nous marquent pas jusqu'à ce qu'on réalise qu'ils sont omniprésents. Toutes les fois où l'on parlera du retour de Jésus, ce sera accompagné de la nuée :

  • Matthieu 24.30 : Alors le signe du Fils de l'homme paraîtra dans le ciel, toutes les tribus de la terre se lamenteront, et elles verront le Fils de l'homme venant sur les nuées du ciel avec puissance et une grande gloire.
  • Matthieu 26.64 : Jésus lui répondit: Tu l'as dit. De plus, je vous le déclare, vous verrez désormais le Fils de l'homme assis à la droite de la puissance de Dieu, et venant sur les nuées du ciel.
  • Marc 13.26 : Alors on verra le Fils de l'homme venant sur les nuées avec une grande puissance et avec gloire.
  • Marc 14.62 : Jésus répondit: Je le suis. Et vous verrez le Fils de l'homme assis à la droite de la puissance de Dieu, et venant sur les nuées du ciel.
  • Luc 21.27 : Alors on verra le Fils de l'homme venant sur une nuée avec puissance et une grande gloire.

9 - Les 4 éléments.


a) Une suite de transitions.

Sans nécessairement pouvoir l'expliquer, il y a une chose à réaliser, concernant la nuée, qui a nécessairement de l'importance. On a tendance à limiter notre connaissance à deux colonnes, une de feu et une de nuée, mais quand on regarde de plus près, non seulement on découvre plus de composants, mais on y décèle également un étrange parallèle.

Contrairement à ce qu'on pourrait penser, le livre de l'Exode ne nous présente pas que la colonne de feu et la colonne de nuée, il nous présente une variation de la colonne de nuée. Lorsque les Egyptiens s'approchent des Hébreux, la colonne de nuée s'interpose est devient ténébreuse. 

  • Exode 14.20 : Elle se plaça entre le camp des Égyptiens et le camp d'Israël. Cette nuée était ténébreuse d'un côté, et de l'autre elle éclairait la nuit.

On peut rapprocher cette spécificité d'un verset du livre du Deutéronome :

  • Deutéronome 4.11 : Vous vous approchâtes et vous vous tîntes au pied de la montagne. La montagne était embrasée, et les flammes s'élevaient jusqu'au milieu du ciel. Il y avait des ténèbres, des nuées, de l'obscurité.

Il y a bien une différence qui est marquée entre les ténèbres et l'obscurité.

Nous avons donc dans l'immédiat, 3 des quatre composantes possibles de la nuée ou des colonnes.  Le feu, les nuages (nuée), les ténèbres. Le quatrième élément se retrouve beaucoup plus tard, une fois dans l'ancienne et une fois dans la nouvelle alliance :

  • Ezéchiel 1.4 : Je regardai, et voici, il vint du septentrion un vent impétueux, une grosse nuée, et une gerbe de feu, qui répandait de tous côtés une lumière éclatante, au centre de laquelle brillait comme de l'airain poli, sortant du milieu du feu.
  • Matthieu 17.5 : Comme il parlait encore, une nuée lumineuse les couvrit.

Les quatre éléments sont donc mis en avant et on distingue bien deux groupes particuliers qui représentent une progression vers Dieu. Dans l'ordre, nous avons :

  • Les ténèbres.
  • L'eau (nuée).
  • Le feu.
  • La lumière.

Ce qui confirme bien qu'il s'agit d'un passage. On notera que sur ces 4 états, l'eau et le feu, qui sont deux baptêmes, se trouvent au centre, ils permettent de passer des ténèbres à la lumière, Jésus nous ayant bien dit qu'il était la lumière du monde  (Jean 8.12).

On peut également y voir une séparation en deux groupes de 2, incluant dans un premier temps les ténèbres et l'eau, c'est-à-dire les deux éléments constituants de ce qui était avant la création (Genèse 1.2), et dans un deuxième temps, le feu et la lumière, qui sont des éléments constituants de Dieu (Deutéronome 4.24 + Jean 8.12), soit de ce  qui restera quand tout sera entré en jugement.


b) Les quatre étapes de la révélation.

Quoi qu'il en soit, il apparaît évident que la nuée est une obligation dès lors que Dieu et les hommes entrent en contact. C'est pour cela que la nuée, faite d'eau, représente le baptême d'eau, qui est la première obéissance pour commencer sa marche avec Jésus. Elle est une séparation entre Dieu et ceux qui ne sont pas capables de supporter sa présence. C'est le voile, qui ne pouvait s'ouvrir que lorsque la nuée du parfum recouvrait le propitiatoire.

Cela pose la différence entre ceux qui font semblant et ceux qui marchent avec Jésus. Moïse et Josué étaient passés à travers la nuée, le peuple avait refusé. C'est pour cela que les deux hommes n'étaient pas limités par le voile ou les parfums, ils avaient un accès permanent à la présence de Dieu.

C'était une époque où la révélation de Jésus n'avait pas encore été donnée, et il était alors possible de passer quarante années à marcher derrière la nuée, mais depuis le sacrifice de Jésus et l'accomplissement de la loi, la nuée a disparu entre Dieu et son peuple, parce que le peuple est entré dans la nuée, le voile est ouvert et l'accès est permanent.

Dans le désert, le peuple devait suivre non seulement la nuée, mais les deux hommes qui l'avaient traversée, et ce, parce qu'il n'avait pas d'accès direct, l'ayant refusé.

Les assemblées qui marchent derrière un serviteur reproduisent le système du désert de l'Exode, c'est-à-dire celui où tout le peuple est mort. Les choses ne sont désormais plus les mêmes. Autant, à l'époque de Moïse, puis pendant celle de Josué, il fallait que le peuple suive celui qui était passé à travers la nuée, autant, de nos jours, il n'est pas possible de faire partie du peuple de Dieu sans être soi-même passé par la nuée.

Il en découle que de nos jours, nous ne sommes pas censés suivre un homme qui suivrait la nuée de loin, mais de suivre Dieu personnellement. Cela pose une compréhension des ministères qui est totalement à l'opposée de la manière dont ils sont perçus. Bien sûr, si Dieu oint des personnes pour une fonction particulière, ça n'est pas seulement pour égayer les conversations des croyants et pour animer les "cultes".

Dieu a articulé les choses dans une suite de quatre étapes dont la dernière est celle dans laquelle nous sommes, bien que ne le percevant pas pour la majorité d'entre nous. Toutes ces étapes ont pour but de nous permettre d'entrer dans la grâce de Dieu, celle qui nous donne la force de faire, pas celle qui fait tout à notre place.

Etape 1 : C'est l'étape de Moïse. La nuée est présente parce que le peuple n'a pas encore reçu la révélation de l'Eternel. Bien sûr il l'a refusé au pied de la montagne, mais ça n'était tout simplement pas le temps de l'acceptation. Dans cette période, Moïse porte le peuple, parce qu'il est celui qui est passé à travers la nuée (avec Josué, j'y reviendrai). C'est l'image du ministère qui guide le peuple. A défaut d'être capable de suivre Dieu, le peuple suit quelqu'un qui le fait, prenant par la même le risque de s'égarer en même temps que son guide.

Etape 2 : C'est l'étape de Josué. La nuée a perdu de sa "superbe". Elle n'est plus représentée que par le voile du tabernacle de Moïse. Il y a toujours un homme, envoyé de Dieu, qui dirige le peuple, mais son rôle est de pousser chacun (chaque tribu) dans son héritage, pour qu'il y vive avec Dieu. Josué, l'Ephraïmite, de la tribu que Dieu désignera comme première-née (Car je suis un père pour Israël, Et Éphraïm est mon premier-né : Jérémie 31.9), sera celui qui fait entrer les Hébreux dans l'héritage terrestre. Il est l'image de Jésus, dont il porte le même nom, et qui sera le premier-né de la filiation spirituelle, et celui qui nous fera entrer dans l'héritage céleste. Il installera son campement ainsi que le tabernacle de Moïse à Guilgal, ville qui va échoir à Juda, faisant par avance le lien entre le sacerdoce Lévitique et Judéen (de David).

Cette période de transition pousse le peuple à s'éloigner de la nuée tout en ne s'éloignant pas de la volonté de l'Eternel. C'est donc la première étape vers une individualisation et une spiritualisation de la relation. Une individualisation, parce qu'il devient possible de rester sur place et de ne pas se rendre à la tente de la rencontre, tout en ne se perdant pas dans le désert. Une spiritualisation, justement pour la raison de l'individualisation. Le peuple acquiert la compréhension que l'éloignement physique devient presque impossible, mais que l'éloignement spirituel le remplace. La tribu de Dan, dont le territoire se trouve à l'Ouest de Jérusalem, essayera de s'en éloigner le plus possible, et finira par s'installer dans la ville de Dan, tout au Nord des territoires des tribus, au Nord-Est du territoire de Nephtali. Quasiment l'éloignement terrestre le plus important possible en restant dans les territoires, et symbole de l'éloignement spirituel de la tribu qui rejettera le Dieu d'Israël pendant des siècles. Les deux premières étapes sont la fin d'un cycle. Dieu s'est choisi un peuple, et, à la mort de Josué, il donne le choix à Israël de le servir ou d'aller vers les faux dieux. Bien que le passage dans lequel cela a lieu soit très connu, une déclaration de Josué porte tellement de force en elle que le reste passe souvent inaperçu :

  • Josué 24.15-16 : Et si vous ne trouvez pas bon de servir l'Éternel, choisissez aujourd'hui qui vous voulez servir, ou les dieux que servaient vos pères au delà du fleuve, ou les dieux des Amoréens dans le pays desquels vous habitez. Moi et ma maison, nous servirons l'Éternel. Le peuple répondit, et dit: Loin de nous la pensée d'abandonner l'Éternel, et de servir d'autres dieux!

L'Eternel s'est engagé à libérer son peuple, et il l'a fait. Il leur demande donc s'ils sont prêts à aller plus loin, mais cette fois-ci, la route ne sera pas bornée kilométriquement, mais spirituellement.

Etape 3 : La loi commence a être imprégnée par le sens de la loi. En d'autres termes, l'application de la loi devient moins rigoureuse, non pas qu'elle soit moins vraie, mais la grâce commence à se répandre. David est totalement sous la grâce, et non sous la loi. Nous avons beau nous dire qu'il se repent constamment de ses fautes et que ce serait pour cela qu'il ne reçoit pas la punition de ses crimes, mais cela ne change rien. La loi n'inclut pas la repentance comme "échappatoire", c'est uniquement la grâce qui le permet. En outre, David est Judéen, pas Lévite, mais il est sacrificateur, et il porte l'éphod de lin (2 Samuel 6.14) qui est réservé aux sacrificateurs seuls. Cela explique pourquoi Jésus est identifié dans l'évangile de Matthieu comme : fils de David, fils d'Abraham (Matthieu 1.1).

- Fils de David : parce que la sacrificature spirituelle a toujours été destinée à être conjointement portée par Juda et Levi. Levi représentant l'Eglise, quand Juda représente la louange. L'un ne peut aller sans l'autre. On le voit autant dans le tabernacle de Moïse que dans celui, plus spécifique, fait de louange, qui existera tout au long du règne de David, mais également dans le fait que Jérusalem soit la ville de David. C'est lui qui l'a bâtie, et pourtant, Melchisédek, en était déjà le roi. Les deux tabernacles sont deux images d'une même chose, qui est le tabernacle céleste, dans lequel Jésus glorifié officie.

  • Hébreux 9.11 : Mais Christ est venu comme souverain sacrificateur des biens à venir; il a traversé le tabernacle plus grand et plus parfait, qui n'est pas construit de main d'homme, c'est-à-dire, qui n'est pas de cette création;
  • Apocalypse 15.5 : Après cela, je regardai, et le temple du tabernacle du témoignage fut ouvert dans le ciel.

Jacob l'a annoncé en disant : Le sceptre ne s'éloignera point de Juda, Ni le bâton souverain d'entre ses pieds, Jusqu'à ce que vienne le Schilo, Et que les peuples lui obéissent (Genèse 49.10). Le temple de Salomon, de son côté, bien qu'il soit plus que simplement cela, est l'addition des deux tabernacles. Les sacrifices d'animaux du tabernacle de Moïse additionnés aux sacrifices de louanges des chantres qui deviennent institutionnalisés.

- Fils d'Abraham : C'est non seulement celui qui a reçu la promesse qui ne pouvait s'accomplir qu'à travers Jésus, mais également celui qui a prophétisé le sacrifice du Fils de Dieu à travers l'acceptation du sacrifice du sien.

Cette troisième étape, qui n'a rien à voir avec les rois eux-mêmes, est en réalité l'étape des prophètes. Bien sûr les juges étaient des prophètes, mais leur fonction première était d'être des juges, Abraham était prophète, mais ça n'était pas sa fonction première, Hénoc l'était également, même si on ne connaît que très peu sa fonction d'alors. Cependant, cette troisième étape porte le fait que le peuple n'a plus de nuée à suivre. Cette fois-ci, le marqueur sera celui des prophètes. N'oublions pas que les rois ne sont pas une volonté de Dieu. Même si David a été choisi par Dieu, il n'était pas dans le plan de Dieu qu'il y ait un autre roi que son Fils Jésus. C'est l'éloignement des hommes et le rejet global de Dieu, qui a poussé à l'apparition des rois dans l'histoire d'Israël. David n'est qu'un signe de la bonté de Dieu, pas de sa volonté première. C'est pour cela que l'étape réelle est celle des prophètes. Maintenant, le peuple se retrouve avec des mégaphones céleste, porteurs de l'Esprit de Dieu. Ils deviennent des surveillants du peuple. Ca n'est pas pour rien que les sentinelles sont des prophètes.

Schématiquement, ils deviennent la nuée puisqu'ils portent Dieu jusqu'à l'interlocuteur. N'oublions pas que les prophètes avaient le Saint-Esprit en eux et pas uniquement sur eux. Il y a une importante différence avec Moïse. Moïse recevait les directives de Dieu et les transmettait. Les prophètes n'agissent pas de la sorte, ou du moins, ne devraient pas. Ils laissent Dieu les utiliser pour parler à travers eux, c'est totalement différent. Ils sont donc au côté de Dieu et parlent à travers la nuée, permettant au peuple de recevoir ce à quoi ils ne peuvent pas avoir accès seuls.

Etape 4 : Cette dernière étape est celle dans laquelle nous nous trouvons. C'est Joël qui nous présente la chose, en ces termes : Après cela, je répandrai mon esprit sur toute chair; Vos fils et vos filles prophétiseront, Vos vieillards auront des songes, Et vos jeunes gens des visions (Joël 2.28). Ce dont Dieu est en train de parler à travers la plume de Joël, n'est pas que les jeunes deviendront des prophètes ou que les plus âgés auront des songes, mais du fait que l'Esprit de Dieu sera répandu sur toute chair. Si l'on veut prendre littéralement ce verset alors les vieillards ne peuvent pas prophétiser et les jeunes gens ne peuvent pas avoir des songes. Dieu nous présente dans ce verset le tableau de notre époque, où toute personne appartenant à Dieu a son esprit. C'est le Saint-Esprit qui définit la nouvelle naissance, et nous sommes dans l'époque où chacun doit l'avoir. Cela ne signifie pas que nous soyons tous identiques au regard du service, les lévites n'avaient pas tous la même fonction, mais ils servaient tous. Désormais dans cette époque où chacun devient le responsable de sa relation avec Dieu, la dynamique de la vie spirituelle change.

Le peuple n'est plus censé suivre un homme. Tous ont traversé la nuée. Chacun doit entendre de Dieu la direction qu'il doit prendre dans sa vie. Les ministères sont des personnes qui vivent une consécration particulière afin de transmettre des directions particulières. Ils ne sont pas des chefs parmi le peuple, mais des serviteurs, et ils ne sont pas serviteurs du peuple, mais des serviteurs de Dieu. Ce n'est pas à eux de dire aux personnes du peuple ce qu'ils doivent faire, ce ne sont pas leurs brebis, mais celles de Dieu (Jésus lui dit: Pais mes brebis : Jean 21.15-17). Ils doivent inspirer, pas forcer.

Le peuple est désormais responsable de lui-même. Il ne peut plus se cacher derrière de mauvais serviteurs. Si les choses ne leur conviennent pas, alors qu'ils les changent. Dieu donne à certains une onction particulière, si vous voulez de ce qu'ils ont reçu, ça se fera selon leurs règles et pas selon les vôtres. Le problème étant qu'on ne trouve presque plus de serviteurs oints, alors on a du mal à simplement comprendre que la situation en cours n'est pas normale, parce qu'il n'y a plus d'élément de comparaison.

Nous sommes désormais porteurs de la nuée, et du temps de Moïse, il faut bien comprendre qu'Israël n'était pas le seul à voir la colonne de nuée ou la colonne de feu. Les peuples païens les voyaient aussi, et ils craignaient les Hébreux. Balak tremblait à l'énonciation de leur venue. 

Ne confondons pas ; Le fait que la nuée soit l'image du baptême, ne signifie pas que la nuée ait disparu lorsque nous sommes passés à travers, cela signifie que nous sommes entrés dans la colonne, le monde reste en dehors de la nuée et ne peut pas comprendre ce que c'est que de vivre dedans.

10 - Conclusion.


La nuée, aussi visible qu'elle ait pu être dans le désert, passe malheureusement inaperçue dans nos lectures. Elle semble, de prime abord, n'être que l'une des nombreuses merveilles que l'Eternel a accomplies dans sa Parole, alors qu'elle est un témoin du plan de Dieu pour son peuple.

Dénuée de vie propre, elle est la réaction des éléments aux chocs qui résultent de la rencontre entre Dieu et les hommes. Atteindre Dieu se fait forcément en la traversant, et personne n'est exclu de cette obligation. La colonne de nuée est une colonne de nuage et est donc composée d'eau, elle représente le baptême du même nom, nécessaire pour s'approcher de Dieu, qui est au centre des colonnes. Après la colonne de nuée se trouve la colonne de feu, qui représente le baptême de l'esprit. Lorsque Jean le Baptiste nous disait que Jésus baptiserait d'Esprit et de feu (Matthieu 3.11), il parlait de deux baptêmes, mais qui revêtent une particularité. Le premier de ces deux baptêmes et celui de l'Esprit, et c'est l'Esprit qui vous préparera à celui de feu, que Jésus vivra à la fin de sa vie terrestre (Luc 12.50).

Ces deux colonnes ne sont pas extérieurement distinctes. Lorsque le soir venait, il ne s'agissait pas d'une colonne de  feu qui venait prendre la place de la colonne de nuée qui, elle, s'en allait jusqu'au matin. La colonne de nuée devenait une colonne de feu. La journée symbolisant la loi, la marche par la vue, et le baptême de purification, qui concerne le nettoyage symbolique de la chair. La nuit symbolisant la grâce, la marche par la foi puisque qu'on ne voit que si l'on regarde à l'Eternel, période du retour de jésus, qui revient au milieu de la nuit, et baptême de l'Esprit pour amener à la sanctification et donc à la présence de Dieu qui est au milieu du feu.

Notre trajet en tant que peuple de Dieu, s'est fait de l'extérieur vers l'intérieur de la nuée jusqu'à notre Seigneur qui se tient en son centre. Des ténèbres à la lumière, en passant par l'eau et le feu. Il convient de réaliser qu'elle n'a pas réellement disparu, elle se trouve simplement derrière nous. Lorsque le monde nous regarde, il voit la nuée, pas encore de manière formelle, mais il sent un danger, ce même danger que Balak ressentait en voyant s'approcher la nuée qui guidait les Hébreux, et cela se traduit par de l'hostilité, et par tous types de comportements négatifs dont Jésus a été la victime avant nous.

Comprendre la nuée est important dans ces temps que nous traversons, où la gloire de Dieu va se déverser comme jamais auparavant. Il est important de savoir ce qu'est chaque chose et de ne pas les mélanger entre elles. La nuée était un passage vers un autre monde, de la chair à l'esprit, et seuls Moïse et Josué ont accepté de le franchir. On comprend mieux la peur que le monde a de faire le pas. Même s'ils ne voient pas la nuée et les éclairs au sommet du Sinaï comme ça a été le cas des Hébreux, leur peur est comparable. Même si le message est alléchant, la peur n'est plus focalisée sur les éclairs et les tremblements de terre, mais sur la perte du statut social, de son travail, de ses plaisirs du quotidien et de toute une série de mensonges que satan ne manquera pas de murmurer aux oreilles des perdus.

Il faut de la sagesse pour voir ceux des perdus qui voudront suivre pour se rassurer, marchant comme les Hébreux dans le désert. Ayant refusé de faire franchement le pas, mais qui représenteront un poids que nous n'avons pas à porter. Ceux qui cherchent à se rassurer, qu'ils soient des habitués des assemblées depuis des décennies ou de futurs "convertis", tomberont dans le désert. Chaque enfant de Dieu doit comprendre sa position spirituelle, au centre de la nuée, c'est-à-dire dans la proximité directe de l'Eternel, directement exposé à son feu dévorant. Nous devons garder nos distances avec tous ceux qui ne veulent pas franchir le pas et traverser la nuée pour rejoindre le peuple de Dieu. Dieu parlait du milieu de la nuée, et c'est ce que nous devons nous aussi faire. Nous n'avons pas à aller vers eux (Jérémie 15.19), nous devons leur présenter la situation, afin qu'ils fassent leur choix, et que, s'ils répondent à l'appel, ils viennent vers Dieu qui est en nous, et en qui nous-sommes, au centre de la nuée.

Leur regard humain leur fait croire que la nuée est étroite, et qu'ils perdront leurs libertés, mais il y a plus de place dans la nuée qu'il n'y en a dans le désert.

11 - Post-Scriptum : la nuée en terme négatif.


La nuée semble toujours être liée à la présence de l'Eternel, que ce soit dans l'ancienne ou dans la nouvelle alliance. Ce fait ajoute beaucoup à la compréhension du seul verset (à ma connaissance) qui utilise la notion de nuée négativement. On peut trouver différentes allusions dans des versets parlant de choses négatives, comme par exemple le destructeur qui s'avance comme les nuées (Jérémie 4.13). Cependant, ce type d'allusion ne sont que des images tendant à donner une ressemblance par rapport à la nuée, mais ça ne donne pas un aspect négatif de la nuée. Dans ce cas, le destructeur avançant comme les nuées ne nous donne pas d'information sur la nuée, mais sur le destructeur.

Un passage utilise cependant ce terme pour définir précisément ce que sont certaines personnes, disant qu'elles sont des nuées, mais dans une acception négative du terme, et de par l'extrême rareté de cette utilisation, le sens en est forcément particulier.

  • Jude 1.11-12 : Malheur à eux! car ils ont suivi la voie de Caïn, ils se sont jetés pour un salaire dans l'égarement de Balaam, ils se sont perdus par la révolte de Coré. Ce sont des écueils dans vos agapes, faisant impudemment bonne chère, se repaissant eux-mêmes. Ce sont des nuées sans eau, poussées par les vents; des arbres d'automne sans fruits, deux fois morts, déracinés;

Cette utilisation du terme "nuée" est impressionnante de précision. Jude parle de personnes qui se donnent l'apparence de la chrétienté et qui en ont fait partie, mais qui ont renié leurs croyances premières, pour s'attacher à celles de la voie de Caïn, de l'égarement de Balaam et de la révolte de Coré. En d'autres termes, la doctrine des Nicolaïtes. Des personnes venant sympathiser avec les enfants de Dieu, se faisant passer pour des frères dans le but de les pervertir.

C'est alors qu'il les compare à des nuées sans eaux.

Ca dénote, en premier lieu, d'une compréhension approfondie concernant la nuée. Jude, et probablement tous les frères à cette époque, savaient parfaitement ce qu'elle représentait, et nous en sommes à essayer de le redécouvrir près de 20 siècles plus tard !

La signification de cette unique utilisation d'une nuée négative est qu'une nuée sans eau est un nuage de poussière. La nuée représentant le baptême d'eau, Jude met en avant que ces personnes sont de faux-chrétiens qui s'en donnent l'apparence. Si le baptême d'eau ne sauve pas, son refus condamne, et ces personnes non seulement n'ont pas reçu la vie qui découle de ce baptême, mais sont devenues porteuses et témoins d'une nuée de sable, une nuée qui étouffe.

La suite directe du baptême d'eau que représente la nuée, est le baptême de l'Esprit, que représente le feu. Or l'Esprit de Dieu est aussi appelé le "souffle". Ces faux frères ont donc pour but d'étouffer le souffle que les vrais frères ont en eux en les faisant participer à leurs déviances.

C'est de cela que nous parle Jude dans cette courte expression.