L'histoire derrière les histoires
Pdfs
1 - Introduction.
2 - Une naissance dans la lumière.
a) Du jardin d'Eden jusqu'à Metuschélah.
b) De Metuschélah au déluge.
c) La fin du déluge, une nouvelle ère.
d) Dans cette première partie.
3 - Une naissance dans les ténèbres.
a) Du déluge à Nimrod.
b) Le passage de témoins.
c) Dans cette deuxième partie.
4 - L'annonce de la révélation.
a) Abraham, Isaac et Jacob.
b) La fin de la lignée.
c) La descendance de Jacob.
d) Dans cette troisième partie.
5 - La limite extérieure.
a) L'esclavage.
b) Moïse.
b.1) Le début de la révélation.
b.2 ) Tout commence par une rencontre.
c) Le don de la loi.
d) L'accomplissement de la loi.
e) Dans cette quatrième partie.
6 - L'image miroir.
a) La grâce.
b) La fin de la boucle.
c) Dans cette cinquième partie.
7 - L'épilogue de l'humanité.
a) La fin après la fin.
a.1) 120 Jubilés.
a.2) Le millénium.
b) Résumé.
1 - Introduction.
On considère généralement la Parole de Dieu comme un ensemble d'histoires transmises pour notre édification. Evidemment cette affirmation contient une vérité, mais elle est particulièrement restrictive. La réalité est qu'elle suit le même principe que la plupart des séries télévisées. Il y a une certaine quantité d'épisodes, qui chacun ont un commencement et une fin, mais la saison en elle-même porte une signification particulière.
Dans la Parole de Dieu, le temps avance, et nous voyons différentes époques, apportant chacune des informations particulières que nous amalgamons à notre propre histoire sans forcément réaliser le lien qu'il y a entre elles.
Pourtant comprendre ce lien est une aide précieuse. En le faisant, on trouve de la logique dans des évènements qui paraissaient ne pas en avoir. Ainsi le moment de l'apparition d'Abram a son importance, non pas indépendamment, pour ce que le personnage a été, mais par rapport à ce qui se passe avant et ce qui se passera après. La Parole de Dieu est un tout, une seule histoire qui s'étend sur 120 jubilées. De la même manière que nous trouvons de très nombreuses annonces dans le livre de l'Apocalypse, ce livre étant parsemé de prophéties diverses. Pourtant le texte nous parle de lui-même en utilisant le terme prophétie au singulier (Apocalypse 22.7*) (Apocalypse 22.10*) (Apocalypse 22.18-19*). La Parole de Dieu dans son ensemble fonctionne de cette manière. Il y a une ligne directrice qui ne dévie jamais, et c'est cette ligne directrice que je vais mettre en avant.
* 🔘 Genèse 22.7 : Et voici, je viens bientôt. -Heureux celui qui garde les paroles de la prophétie de ce livre !
* 🔘 Genèse 22.10 : Et il me dit : Ne scelle point les paroles de la prophétie de ce livre. Car le temps est proche.
* 🔘 Genèse 22.18-19 : Je le déclare à quiconque entend les paroles de la prophétie de ce livre: Si quelqu'un y ajoute quelque chose, Dieu le frappera des fléaux décrits dans ce livre ; 19 et si quelqu'un retranche quelque chose des paroles du livre de cette prophétie, Dieu retranchera sa part de l'arbre de la vie et de la ville sainte, décrits dans ce livre.
2 - Une naissance dans la lumière.
a) Du jardin d'Eden jusqu'à Metuschélah.
Il est évident que tout commence dans le jardin d'Eden. La particularité du début de cette histoire est qu'elle ne correspond à rien de ce qu'on verra dans le reste de la Parole, mais elle est le commencement de l'ensemble. Elle se caractérise par le fait que Dieu ait une relation avec l'homme, mais que l'homme n'a pas encore été mis en position de comprendre cette relation. Dieu a créé l'homme et ce dernier n'a eu aucun effort à faire pour rencontrer Dieu. Il a reçu ce privilège sans même faire le choix de s'approcher de lui. Il n'a rien connu d'autre. Il se trouve dans la proximité de Dieu avec un choix qui n'est pas derrière lui, mais devant lui.
Dans tous les cas, la présence de Dieu est un don pour lequel il n'a rien eu à faire.
Il va évidemment mépriser l'ordre établi par Dieu et être chassé du jardin, mais pas de l'Eden. Dieu est toujours accessible. De la même manière, lorsque ses deux fils, Caïn et Abel, vont faire un sacrifice, ce ne sera en rien un sacrifice d'expiation, mais un sacrifice volontaire, c'est une action de grâce.
Pendant plusieurs générations, les deux lignées en place, celle de Caïn et celle de Seth vont progresser de leur côté dans ce système où trouver Dieu n'était pas un problème, il ne se cachait pas. Pour être précis, il y aura en tout 7 générations. D'Adam à Enoch dans la lignée de Seth, et de Adam à Lémec dans la lignée de Caïn. C'est le moment où, après des siècles d'évolution dans un sens comme dans l'autre, on arrivera à l'établissement des sacrifices d'êtres humains et de l'impudicité. Lémec sera le premier homme à sacrifier un jeune homme en préalable de l'obtention d'une bénédiction, et il sera également le premier homme à officiellement prendre deux femmes. Il représente donc, par ses agissements, la naissance du culte de Baal et d'Astarté. C'est le moment où les choses vont basculer. Alors que Lémec est arrivé au plus bas de ce que l'humanité pouvait faire, dans la lignée de Seth, Enoch faisait l'inverse. Il marcha 300 ans avec Dieu et il fut enlevé suite à cette marche.
A cette époque, Dieu pouvait se trouver sans peine, il était toujours présent, mais ceux qui ne voulaient pas de lui ne s'intéressaient tout simplement qu'à eux-mêmes et le rejetaient totalement. Dieu décide donc à cet instant d'acter un changement dans l'ordre des choses, mais ce changement va prendre du temps. Il va repartir à zéro afin que le choix de le suivre ne se fasse plus après, mais avant. Il va de soi que Dieu savait ce que l'homme ferait, mais il était également important que l'homme le sache. Ce qui est la raison de cette entrée en matière où l'homme né dans la présence de Dieu veut s'en éloigner.
La huitième génération sera donc le marqueur de ce changement à venir. En ce qui concerne Lémec, on nous parle de sa descendance directe, mais la Parole ne va pas plus loin. Pourtant ils ont continué d'exister jusqu'au déluge, mais leurs noms ne sont pas donnés. Or, dans les généalogies on ne donne pas les noms de ceux qui n'enfantent pas, et ne pas enfanter est un signe de la mort de celui à qui cela arrive. Raison pour laquelle Dieu dira à Abimélec qu'il va mourir, alors que la sanction concrète est que toutes sa maison est devenue stérile. Pour Lémec, le gouffre dans lequel il est tombé n'avait pas de retour possible, et sa descendance cesse d'être nommée parce qu'elle porte déjà sa condamnation.
De son côté, le huitième de la lignée de Seth, le fils de Enoch, sera Metuschélah, dont le nom annonce le déluge. Donc en résumé, Dieu a vu la laideur de l'être humain à la septième génération et a mis en place ce qu'il fallait non pas pour éliminer l'être humain à proprement parler, mais pour recommencer sur des bases saines une histoire qui ne menait à rien. Ces sept premières générations portent le signe que nous ne pouvons pas charnellement naître dans la lumière, nous devons accepter de nous diriger vers elle.
b) De Metuschélah au déluge.
A partir de là, les choses vont se mettre en place pour le déluge. Entre autres, toutes les personnes de la lignée de Seth vont mourir. A l'approche du déluge, il ne reste plus que Noé, son épouse, leurs trois fils et leurs femmes, ainsi que Metuschélah. Alors que ces personnes avaient une tendance à vivre très longtemps, l'âge de Metuschélah représente tout de même une anomalie, et dans l'intervalle, le père de Noé mourra "jeune", en totale cassure avec les durées moyennes. Ce qui est en train de se passer, c'est que l'Eternel a annoncé le déluge dans le nom de Metuschélah, son nom signifiant "après lui, le déluge". Ce dernier devait donc arriver à la mort du fils d'Enoch, et il n'était dans le même temps pas question de faire périr qui que ce soit de juste. C'est la raison pour laquelle il vivra aussi vieux, voyant chacun de ses descendants mourir avant lui, jusqu'au père de Noé.
Une fois que tout le reste de la lignée de Seth était mort, alors il ne restait plus que Noé et les siens, ainsi que son ancêtre presque millénaire. Le moment était venu pour que périsse également Metuschélah, annonçant par sa mort l'arrivée du déluge.
Huit personnes y survivront.
c) La fin du déluge, une nouvelle ère.
Lorsque le déluge se termine les choses vont changer de suite, même si on ne le réalise pas forcément.
C'est à ce moment que commence réellement le jugement.
Avant le déluge, les règles n'étaient pas réellement établies. De telle sorte qu'il n'était pas possible d'établir de jugement. Ainsi, lorsque Caïn a tué son frère Abel, il a simplement été exilé, mais pas plus. L'homme à partir de là ira de mal en pis, mais rien ne le lui interdit. Lorsque l'Eternel Dieu avait dit à Adam que s'il mangeait de l'arbre de la connaissance du bien et du mal il mourait, ça n'était pas une condamnation, mais une annonce de l'ordre des choses. Il lui donnait la suite logique qui suivrait cet acte, et Adam l'a mangé. Lorsqu'il parle au serpent, à Adam et à Eve à la suite de cette faute, il ne les condamne pas, il leur annonce ce qui arrivera dans la suite des temps et qui sera la suite, étape après étape, de la décision qui a été prise de s'en remettre à leur jugement personnel, plutôt que de se soumettre à celui de l'Eternel Dieu. Ainsi, même Lémec n'est pas condamné dans le texte, c'est l'évidence de la nécessité de changer de paradigme qui est mise en avant. Pas le jugement de Lémec pour ce qu'il a fait.
C'est donc au sortir de l'arche que les règles changent. Cette fois-ci, le sang redemandera le sang, ce qui est le premier réel établissement d'un système de jugement. C'est le moment où l'on passe de la justice au jugement, la justice étant divine et le jugement étant humain. Dans le jardin, l'arbre de la vie était l'arbre de la justice de Dieu, pas du jugement. Raison pour laquelle il n'y a pas eu de jugement pour Caïn ni pour Lémec. Ici, au sortir de l'arche, ce que Dieu annonce c'est le jugement de l'homme envers l'homme. Lorsqu'il dit : 5 Sachez-le aussi, je redemanderai le sang de vos âmes, je le redemanderai à tout animal ; et je redemanderai l'âme de l'homme à l'homme, à l'homme qui est son frère. 6 Si quelqu'un verse le sang de l'homme, par l'homme son sang sera versé ; car Dieu a fait l'homme à son image (Genèse 9.5-6), il y a évidemment l'établissement d'une conséquence aux actes, mais également la précision de l'action humaine. C'est l'établissement du vengeur de sang et donc le début de la responsabilité des hommes les uns envers les autres.
C'est le moment également où l'Eternel annonce que plus jamais il n'y aura de déluge, avec le signe de l'arc-en-ciel. Ce signe étant non pas là pour rassurer l'homme, mais pour qu'il se souvienne que la prochaine fois qu'il se livrera à de telles horreurs, la conséquence ne pourra pas passer par un déluge d'eau. Plus tard, la loi établira que la purification se fait premièrement avec de l'eau et ensuite avec du feu si elle était encore nécessaire. C'est donc exactement ce que l'Eternel est en train de dire. La purification avec de l'eau est derrière et elle n'arrivera plus, la prochaine fois ce sera par le feu.
d) Dans cette première partie.
L'homme est né dans la présence de Dieu. Il n'a pas seulement été exempt d'efforts pour y entrer, mais également de choix pour ce faire. Il est simplement venu à l'existence avec ce qu'il a rapidement considéré comme un acquis. On ne lui avait jamais demandé s'il voulait de Dieu, on lui demandait simplement s'il voulait le conserver. On pourrait se demander pourquoi l'avoir mis dans cette situation puisque de toute façon, un jour où l'autre, il allait fauter. Peu importe que ce soit le jour même où dans 1000 ans, l'existence d'un choix fait qu'un jour ou l'autre nous ferons le mauvais. Etant sous la grâce, nous pouvons rectifier le tir, mais aussi étrange que cela puisse sembler, ça n'était pas le cas d'Adam. Pour être sous la grâce, il faut réunir certaines conditions qui n'étaient pas de circonstances à cette époque.
Alors pourquoi cette longue période qui va s'étendre d'Adam jusqu'au déluge ?
Pour la même raison qu'il y aura un millénium. Parce que Dieu doit établir sa justice, et la première étape de cet établissement se trouve être le fait de montrer que lorsque l'homme reçoit les bénédictions sans faire de choix préalable, il méprise cette option. Personne ne pourra prétendre devant Dieu que s'il était né dans d'autres circonstances, dans une famille croyante par exemple, alors il aurait choisi Dieu. La première période de l'histoire de l'humanité nous montre que nous méprisons ce qui ne nous a pas coûté d'efforts.
3 - Une naissance dans les ténèbres.
a) Du déluge à Nimrod.
Une nouvelle ère commence, mais ça n'est pas celle de la loi. Cette fois-ci, Noé et sa femme représentent Adam et Eve, eux-mêmes en présence de leur trois fils Sem, Cham et Japhet, en lieu et place de Seth, Caïn et Abel. Par contre, plus de femmes de l'extérieur. Lorsque cette nouvelle ère commence, chacun a déjà sa compagne.
Bien que ce soit une suite, c'est également un nouveau commencement. Le jardin d'Eden n'avait pas établi un choix préalable, cette fois-ci il faudra que ce soit le cas. Dieu met en place une histoire beaucoup plus structurée, dans laquelle chacun aura conscience de ce qu'il fait, à un niveau ou à un autre. Aussi, ne pouvant commencer cette partie de l'histoire dans la lumière, ce sont d'abord les ténèbres qui doivent s'installer. Jean nous disait que la lumière a lui dans les ténèbres (Jean 1.5 : La lumière luit dans les ténèbres, et les ténèbres ne l'ont point reçue), alors tout va commencer par un éloignement. Les fils de Noé vont partir vers l'Est et s'installer dans ce qui deviendra la Chaldée. Le petit-fils de Cham, l'enfant maudit, construira un empire basé sur le rejet du Dieu de Noé. Il s'agit bien évidemment de Nimrod et de la construction de Babel. C'est dans cette ambiance que naîtra Térach quelques générations plus tard, dans un monde voué aux faux dieux, et c'est là que démarre le commencement de la révélation de Dieu. Lui qui était simplement une évidence avant le déluge, devra cette fois-ci se rencontrer, se choisir.
Térach va entamer le voyage vers Canaan mais s'arrêtera définitivement en cours de route, et c'est son fils, Abram, qui prendra la relève.
b) Le passage de témoins.
On le réalise assez rarement, parce que les durées de vie avant le déluge étaient hors de proportion comparativement à ce que nous connaissons, mais Noé est encore en vie à cette époque-là. Il est le témoin de l'ancienne époque et il porte encore avec lui la connaissance d'un Dieu accessible sans voile. On arrive cependant au moment où c'est Abram qui va devoir porter la révélation, et c'est donc à la mort de Noé que l'Eternel se révèle à Abram. Il faut qu'il y en ait au moins un pour que la terre continue d'avoir de la saveur. C'est donc Abram qui va être ce "un". Noé s'éteint alors qu'Abram a environ 70 ans. L'ancien monde vient de disparaître, la nouvelle forme que va prendre la révélation commence.
Pour pouvoir réellement rencontrer Dieu, le patriarche va devoir quitter tout ce qui constituait son quotidien, autant au niveau du lieu que des personnes. C'est ce qu'il fera non sans mal.
c) Dans cette deuxième partie.
Durant ces quelques générations qui vont du sortir de l'arche jusqu'au choix d'Abram par Dieu, les ténèbres vont s'installer. Dieu se prépare à mettre en place quelque chose qui va durer des milliers d'années et cela doit commencer par un homme qui sort des ténèbres pour rechercher la lumière de Dieu. Un homme qui a fait un choix.
La prochaine étape sera non pas de commencer son plan mais de poser les bases de ce qui doit être compris.
4 - L'annonce de la révélation.
a) Abraham, Isaac et Jacob.
Abraham est prophète, et nombreux sont ceux qui se demandent en quoi. Sa vie entière a pointé dans une seule direction, une seule annonce, celle de Jésus. Pourtant, s'il l'annonce clairement, il n'en reste pas moins que ça n'est pas cela qu'il représente. Avec la fin du déluge, est arrivée l'annonce d'une nouvelle ère, et la vie d'Abraham va prophétiser non pas ce qui est directement à venir, mais ce qui devra être des millénaires plus tard.
Etant sorti des ténèbres pour rejoindre la lumière de Dieu, la loi n'est pas encore là, et non seulement Abraham n'est pas sous la loi, mais en outre, il ne l'annonce même pas. Dieu est en train de faire autre chose. Il pose les bases de ce qu'il va falloir comprendre pour chacun.
Les trois patriarches successifs portent chacun une révélation et, simultanément, portent ensemble une révélation plus grande.
Abraham est l'image du Père céleste, qui donne son fils en sacrifice. Toute la vie du patriarche tournera vers cette révélation. Il aura environ cent vingt ans lorsqu'il acceptera le sacrifice de celui que Dieu appelle son unique, à l'image du fils unique de Dieu.
Après lui, son fils Isaac représentera le Saint-Esprit, par les multiples puits qu'il creusera, source d'eau-vive, tout comme Marie, soeur d'Aaron est toujours représentée en rapport avec l'eau, pour signifier son lien avec ce même Saint-Esprit.
Jacob enfin, représentera le Fils, de la lignée royale et envoyé vers les hommes.
C'est en cela que chacun représente quelque chose en soi que Dieu voulait mettre en avant. Réunis, ils représentent Dieu, celui qu'on identifie comme le Dieu d'Abraham, Isaac et Jacob. Dieu est l'addition de ces trois révélations portée chacune par un des patriarches.
b) La fin de la lignée.
Depuis Adam, on a suivi l'histoire d'une lignée, qui va justement jusqu'à Jacob. Pendant toute cette période, il ne s'agit jamais d'un peuple, mais toujours d'une succession familiale portant la connaissance de Dieu, et à aucun moment il n'est question que cette connaissance soit l'apanage de tous. Depuis les premiers de la lignée, on nous dit toujours que le personnage dont il est question : engendra des fils et des filles (Adam : Genèse 5.4) (Seth : Genèse 5.7) (Enosch : Genèse 5.10) (Kénan : Genèse 5.13) (Mahalaleel : Genèse 5.16) (Jéred : Genèse 5.19) (Hénoc : Genèse 5.22) (Metuschélah : Genèse 5.26) (Lémec : Genèse 5.30). Pourtant, si chacun a à chaque fois des fils et des filles, cela signifie que ce qui s'est passé avec Jacob d'un point de vue de la paternité s'était déjà passé dans les temps de Noé. Pourtant ça n'était pas encore le temps pour Dieu d'avoir un peuple et on ne connaît qu'un membre de la lignée jusqu'à Noé. Ensuite on en connaît plusieurs, mais un seul a de l'importance. On reste ancré sur la notion de lignée.
Ainsi Abraham a deux fils, mais cela ne passe que par Isaac ; Isaac a deux fils, mais cela ne passe que par Jacob. C'est le sens de la lignée. Dieu n'a pas de peuple, il a une lignée, et pendant toute cette lignée, il ne fait que mettre en place les éléments nécessaires pour ce qui est à venir et qu'Abraham a annoncé. Le but va être d'amener l'humanité à comprendre que Dieu est Dieu et à les mettre en position de faire ce choix préalable que Adam n'était pas en position de faire en son temps.
Même les promesses successives que l'Eternel fera à Abraham parlent toujours d'une multitude de nations qui viendront de lui, mais on ne sort cependant pas de la lignée et la Parole reste l'histoire d'un homme, puis de son fils et enfin, encore une fois de son fils.
c) La descendance de Jacob.
C'est à partir de la descendance de Jacob que les choses commencent réellement. Auparavant elles étaient annoncées, mais la révélation de Dieu n'avait pas encore concrètement commencé. Soudainement, en une génération, on passe de la lignée au peuple. L'Eternel vient de passer plusieurs siècles à préparer la terre, maintenant il va faire pousser un peuple.
Ce qu'a annoncé Abraham ne concerne pas cette époque, ce qu'il a annoncé concerne la conséquence tardive de l'ère dans laquelle il vit. Cela signifie que les sacrifices de la loi ne sont pas la suite du sacrifice d'Isaac, mais l'annonce de son accomplissement à venir.
d) Dans cette troisième partie.
En trois générations, Dieu va révéler chacune de ses parties, Père, Saint-Esprit et Fils, à travers la vie d'Abraham, Isaac et Jacob. Ca n'est pas qu'il la révèle aux hommes, mais il met en place tout ce qui est nécessaire pour que ceux qui viendront après les trois patriarches, aient les éléments nécessaires pour comprendre qui il est.
5 - La limite extérieure.
a) L'esclavage.
Pendant quelque temps, il va être nécessaire de consolider le peuple que Dieu a choisi. Non pas dans sa foi, mais dans sa nature même de peuple. Si les enfants de Jacob étaient en nombres et les leurs également, il n'en reste pas moins qu'on aurait assez facilement pu imaginer plusieurs scissions. On en a eu une par exemple avec la tribu de Dan pendant plusieurs siècles. Ce temps qui sépare la naissance des fils de Jacob et Moïse est le temps qu'il aura fallu pour que les Hébreux réfléchissent comme un peuple. Malheureusement cette unification se fera sous l'esclavage égyptien.
De la fin du déluge jusqu'à cet instant, Dieu a montré la naissance dans les ténèbres et la révélation des trois facettes de sa personne à travers Abraham, Isaac et Jacob. Maintenant que le peuple existe concrètement, il va dérouler les étapes de son plan pour que l'humanité puisse recevoir cette compréhension et vivre cette rencontre avec lui.
C'est donc alors que les ténèbres sont à nouveau particulièrement épaisses qu'un homme va être choisi.
b) Moïse.
b.1) Le début de la révélation.
Jusque-là, Dieu mettait en place les éléments de ce qui devrait être révélé plus tard et dont les différents éclaircissements commencent avec la vie de Moïse. On imagine souvent, à tort, que lorsqu'il nous est parlé de l'oppression que subissaient les fils d'Israël en Egypte, cela signifiait que les douze tribus, telles qu'elles nous seront présentées plus tard, sont exactement celles qui se trouvaient sous le joug égyptien. Mais avant que l'Eternel ne se révèle à eux, ils n'étaient qu'un peuple. Le peuple que Dieu avait choisi, mais pas le peuple de Dieu.
Lorsqu'on nous dit que l'Eternel avait choisi Moïse, on imagine que son statut de Lévite influence ce choix. Mais les Lévites ne sont pas porteurs de quelque sacerdoce que ce soit, ce sont simplement les descendants de l'un des douze fils de Jacob. Et, pour le coup, pas des plus nobles dans l'attitude. C'est l'une des deux tribus dont Jacob dira, sur son lit de mort : Siméon et Lévi sont frères ; Leurs glaives sont des instruments de violence. 6 Que mon âme n'entre point dans leur conciliabule, Que mon esprit ne s'unisse point à leur assemblée ! Car, dans leur colère, ils ont tué des hommes, et, dans leur méchanceté, ils ont coupé les jarrets des taureaux. 7 Maudite soit leur colère, car elle est violente, et leur fureur, car elle est cruelle ! Je les séparerai dans Jacob, et je les disperserai dans Israël (Genèse 49.5-7).
Ca signifie que l'Eternel choisit une tribu parmi les 12, et une famille parmi elle, mais rien d'autre que la souveraineté de l'Eternel ne permet d'en définir la raison. Il faut garder à l'esprit qu'en cette époque, Israël est simplement un peuple. Il n'y a pas de transmission d'un savoir spirituel quelconque. Les textes qui parlent de cette période sont écrits par Moïse, qui justement n'est pas encore en position de le faire. On limite souvent le niveau de la révélation qu'il a eue à la montagne qu'il a gravie et ce qu'il nous en a transmis. On oublie que tout le reste, il l'a reçu par révélation. Ce qui appuie que la rencontre entre Dieu et les trois patriarches dont je parlais auparavant n'avait pas de but immédiat, mais un but sur le long terme, et maintenant que la révélation va pouvoir commencer, alors la connaissance doit se répandre.
b.2) Tout commence par une rencontre.
Comme avec Abram, les choses vont commencer par une rencontre et un choix. Cette rencontre à cependant cela de particulier que Moïse ne va pas rencontrer la même révélation que ses ancêtres. Tout comme Dieu donnera les plans du tabernacle en partant de l'intérieur vers l'extérieur, afin que nous puissions faire le trajet de l'extérieur vers l'intérieur, la révélation de sa personne au travers d'Abraham, Isaac et Jacob a un sens et un but. Abraham nous révèle le Père, Isaac nous révèle le Saint-Esprit et Jacob nous révèle le Fils, les choses se font spécifiquement dans cet ordre parce que c'est dans le sens inverse qu'on va devoir le rencontrer. On passe par Jésus, puis par le Saint-Esprit et on accède finalement au Père. C'est pour cela que c'est l'Eternel qui va se présenter à Moïse et pas le Dieu tout puissant. Parce que l'Eternel n'est autre que le Fils, alors que le Dieu tout puissant est le Père. Puisque nous sommes entrés dans l'histoire de l'acceptation de la révélation, il faut faire le trajet dans le sens inverse. Passer par le Fils pour rencontrer le Père. Contrairement à Abraham, Isaac et Jacob, Moïse va donc rencontrer l'Eternel : Je suis apparu à Abraham, à Isaac et à Jacob, comme le Dieu tout puissant ; mais je n'ai pas été connu d'eux sous mon nom, l'Éternel (Exode 6.3). C'est le début de la révélation qui mène au Père.
c) Le don de la loi.
Comme la plupart des croyants ne voient dans la loi qu'un ensemble de règles contraignantes, elle est trop souvent méprisée. La crainte de devoir s'y soumettre la fait être rejetée avec tellement de force que la raison même de son existence est ignorée par la masse des croyants. En cette époque, le peuple n'est pas proche de Dieu. L'Eternel n'est pas intervenu parce qu'il a vu la droiture du peuple. Il est intervenu parce qu'il avait fait une promesse. Il les a fait passer par les eaux de la mer rouge avant de leur présenter le feu de la montagne d'Horeb. Mais si le peuple était bien content de se débarrasser du joug égyptien, il était réticent à porter celui de l'Eternel.
Alors la première étape de la compréhension de qui il est a pris la forme de ce qu'on appelle la loi. Un ensemble de règles qui ne peuvent en aucun cas sauver, mais qui peuvent éviter de se condamner. Parce que c'est ça le sens de la loi. Eviter de s'éloigner au-delà de la limite entre le monde et le peuple de Dieu. La loi c'est la frontière entre le peuple de Dieu et le monde. Elle ne sauve pas parce qu'elle n'indique pas où se trouve l'Eternel, elle ne fait qu'alerter lorsqu'on s'éloigne de trop.
Ce qui comptait cependant, était de comprendre la raison de la loi, qu'on peut appeler l'esprit de la loi, plutôt qu'une obéissance aveugle à celle-ci. Durant les siècles qui vont suivre, la loi va évoluer. Non pas qu'elle va cesser d'être, mais la réalité permanente de la grâce va en modifier la compréhension. Ainsi David restera l'une des personnes qui a commis le plus de crimes dans la Parole de Dieu, et la loi le condamnait sans le moindre doute, mais la grâce était avec lui. Evidemment on avancera que son repentir était sincère, mais ça ne fait aucune différence, la loi ne dit pas que les sanctions d'une faute sont levées si on se repend. On en arrive à penser cela parce qu'on regarde ses fautes de notre position qui est centrée sur la grâce, et on trouve normal que l'Eternel ait pardonné les fautes d'une personne qui demande sincèrement pardon. Les choses ne fonctionnent pas comme ça. La loi est dure, mais c'est la loi. Si on doit effectivement la comprendre à travers son accomplissement de nos jours, la vie de David se situe bien avant ce fameux accomplissement.
Il y a donc une progression de la compréhension de la loi entre son don et la venue de Jésus, tout au long de la période des juges, des rois et au travers de la dispersion.
d) L'accomplissement de la loi.
La finalité de ce don de la loi se trouve dans son accomplissement. L'homme ayant démontré à de nombreuses reprises son incapacité à remonter jusqu'au Père, l'Eternel (donc le Fils) va se faire chair afin de sauver son peuple en renouant le lien lui-même. Ce faisant il devient le lien et celui qui passe par lui, atteint désormais le Père.
"L'Eternel sauve" n'est autre que la signification du nom de Jésus.
Il n'aura échappé à personne que son peuple va le rejeter, ce qui va déclencher une boucle impressionnante dont la finalité sera de permettre à son peuple de revenir à l'instant même de sa résurrection. En revenant à la vie, un nouveau cycle va commencer, qui porte la particularité d'être l'image miroir du premier. Ayant été rejeté par son peuple, l'Eternel décide de changer l'angle de sa démonstration. De la même manière que Balaak voulait changer l'angle de vue de Balaam dans l'espoir de maudire Israël, l'Eternel va changer l'angle de vue d'Israël pour lui permettre de tout de même entrer dans sa bénédiction.
e) Dans cette quatrième partie.
Maintenant qu'il s'est créé un peuple, Dieu commence à donner ce qui lui est nécessaire pour qu'il fasse un choix éclairé. La première étape était donc la loi, un ensemble de règles établissant les limites extérieures du camp de Dieu, sans toutefois donner la direction de Dieu lui-même.
6 - L'image miroir.
a) La grâce.
Soudainement, avec la révélation de la grâce, une nouvelle dimension apparaît, n'effaçant en rien l'ancienne. Une compréhension plus profonde de la raison de son existence et de son sens premier. Les non-juifs, qui jamais n'avaient été exclus de l'alliance avec Dieu, en sont désormais les destinataires premiers.
De la même manière que Adam est sorti du jardin pour se répandre, de la même manière que Noé est sorti de l'arche pour se répandre, les disciples sortent d'Israël pour se répandre. Alors que sous la loi, tout le monde pouvait intégrer Israël qui était porteur de l'alliance, même si très peu le faisaient, sous la grâce c'est exactement l'inverse. L'alliance est destinée au monde, mais Israël n'en est pas exclue, même si très peu font le pas.
La grâce est le fruit du sacrifice de Jésus. Ca n'est pas autre chose que la loi, c'en est la partie manquante pour former le tout qui était nécessaire pour vivre avec Dieu. Je disais que la loi représente la limite extérieure du peuple de Dieu. Ce faisant, elle permet de savoir quand on est allé au-delà des limites du camp de Dieu, mais elle ne permet pas de savoir si on se rapproche de Dieu ou pas. La grâce en est le complément indispensable. Elle nous donne la direction, mais ne nous permet pas de connaître la limite extérieure.
Imaginez que vous êtes au milieu d'un océan sur un radeau. La loi vous dit lorsque vous vous êtes trop éloignés, mais ne vous dit pas où se trouve le rivage. La grâce de son côté vous indique la direction du rivage, mais ne vous dit pas si vous êtes en train de vous éloigner ou non. Le seul moyen de trouver ce rivage, c'est d'avoir les deux. Vous devez connaître la direction et savoir que vous ne vous éloigniez pas.
Celui qui n'a qu'une seule de ses informations finira par se perdre, peu importe celle qu'il possède. Celui qui a la loi mais à qui il manque la grâce, ne la comprendra pas et se contentera de la mettre charnellement en application. De la même manière celui qui n'a que la grâce mais à qui il manque la loi, ne comprendra pas la grâce parce qu'elle ne peut exister que dans l'accomplissement de la loi. L'une et l'autre sont les deux faces d'une même pièce.
b) La fin de la boucle.
Finalement, l'Eternel qui avait commencé à se révéler à Moïse, en est arrivé à donner le dernier élément permettant de le comprendre et de se rapprocher du Père. C'est alors que le parallèle de la période pendant laquelle Jésus finira sacrifié et ressuscité va arriver.
Ce parallèle nous est décrit dans le chapitre 11 du livre de l'Apocalypse. Il s'agit donc logiquement des deux témoins de la fin des temps, dont l'intégralité du ministère se fera en vis-à-vis de celui de Jésus. Même durée, même puissance, même rejet par ceux qui en sont les destinataires, même condamnation, même résurrection, même enlèvement, et finalement, même conséquence, mais, une fois de plus, en image miroir. Quand la mort et la résurrection de Jésus ont apporté le salut aux nations, la mort et la résurrection des témoins va apporter le salut aux Juifs qui comprendront l'erreur du rejet d'il y a 2000 ans et se repentiront. Ils verront que l'Eternel qu'ils ont rejeté a donné à d'autres ce qui était originellement pour eux et finiront enfin par l'accepter en embrassant la grâce qu'il leur fera de les accepter à ses côtés. L'ère de l'église est la reproduction de l'ère de la loi. C'est un peu comme si vous racontiez une histoire, quelle qu'elle soit, en la plaçant au quinzième siècle et que vous racontiez exactement la même histoire, mais au vingt-et-unième siècle. L'histoire est la même, mais les décors changent et les personnes changent. En d'autres termes, les apparences changent, mais la vérité reste identique.
L'église a identifié ce phénomène en voyant Israël comme un annonciateur de ce qui lui arrive, mais ne réalise pas réellement les implications de ce phénomène. Le principe mis en avant par Dieu repose sur la nécessité d'avoir deux pôles différents pour entrer de plain-pied dans une compréhension. Il est évident qu'il s'agit de la loi et de la grâce. Dieu voulant sauver tous les hommes, a donné à Israël la loi et a révélé la grâce au monde. Israël part de la loi pour aller vers la grâce. Non pas en abandonnant la loi dans son application, mais au contraire en perfectionnant sa compréhension au travers de son accomplissement, ce qui ne se peut qu'au travers de la grâce. De la même manière, le monde, qui n'avait pas la loi, a reçu la grâce, seul moyen d'obtenir le salut. Cependant, la grâce qui est le point de départ du monde ne peut être complète qu'en absorbant l'esprit de la loi. Comprendre le sacrifice de Jésus ne peut se faire qu'en sachant ce qu'il représente réellement. Comprendre que Jésus a payé pour nos fautes n'a pas réellement de valeur si on ne comprend pas ce que sont ces dites "fautes". C'est pour cela que l'accomplissement de la loi se trouve dans la mort et la résurrection du premier des témoins, le témoin fidèle, Jésus. Et l'accomplissement de la grâce se trouve dans la mort et la résurrection des deux témoins de l'apocalypse. La mort et la résurrection de Jésus ont apporté le salut aux nations, alors que la mort et la résurrection des témoins apportent la compréhension du salut aux Juifs. Ainsi, Israël part de la loi et se dirige vers la grâce pour posséder les deux, et l'église part de la grâce et se dirige vers la loi, pour posséder les deux. A ce prix, ils finiront par être un, ils seront l'épouse. Chacun est la finalité de la révélation de l'autre. C'est exactement le même principe que celui du Dieu trois en un. Israël a reçu la révélation du Dieu unique, et l'église a reçu la révélation du Dieu triple. Chacun pointant l'incompréhension de l'autre en ne se rendant pas compte de leur complémentarité. Israël doit comprendre que Dieu est triple en n'oubliant pas qu'il est un, et l'église doit comprendre qu'il est un, sans laisser de côté le fait qu'il soit triple.
C'est également ce que représente le fait que Dieu ait voulu que la nouvelle alliance soit transmise en grec. Si tout avait été écrit en Hébreux, alors le message serait resté d'Israël vers le monde, mais en en changeant la langue et en choisissant spécifiquement celle qui représentait alors le monde extérieur, il a posé le fait que les juifs doivent accepter la révélation que le monde a reçue, et le monde doit accepter la révélation que les juifs ont reçue. Non pas dans la manière dont ils les ont comprises, mais en une addition qui va au-delà de ce que les mathématiques nous enseignent. Une addition où 1 plus 1 font beaucoup plus que 2 lorsque c'est la loi et la grâce que l'on additionne.
c) Dans cette cinquième partie.
Alors que la loi s'était répandue, l'Eternel a donné la partie manquante. Cette fois-ci, plus personne ne pouvait affirmer ne pas avoir ce qu'il fallait pour prendre une décision éclairée. Si la loi établissait le jugement, la grâce établit la justice de Dieu.
Depuis Abraham, Isaac et Jacob, Dieu a commencé à se révéler au monde, et l'histoire de cette révélation va de Moïse jusqu'aux témoins de l'Apocalypse. Parce que si on regarde souvent la Parole de Dieu avec un regard égocentré, il faut la regarder avec le regard de Dieu. Il n'est pas venu pour nous, il est venu pour tous, et il accomplit toujours ses promesses. Israël a été utilisée pour nous permettre de recevoir Dieu, et nous sommes utilisés pour leur permettre également de le recevoir. Nous devrions être reconnaissants qu'ils aient rejeté le Seigneur en leur temps et nous languir qu'ils soient bénis en retour du salut qui désormais est notre.
Toute la période de Moïse aux deux témoins avait pour but de ramener les hommes vers Dieu le Père, de les mettre devant un choix réel qui cette fois-ci précédera l'entrée dans le jardin (signification du mot paradis). Par ailleurs, lorsqu'on regarde les occurrences de l'appellation "Dieu tout puissant", on réalise qu'elles se trouvent dans les livres des trois patriarches Abraham, Isaac et Jacob, puis elles disparaissent pour réapparaître dans le livre de l'Apocalypse. Et ce à l'exception du livre de Job, ce qui attesterait qu'il a été écrit à l'époque des trois patriarches, lorsque c'était la révélation de Dieu qui existait sur terre.
7 - L'épilogue de l'humanité.
a) La fin après la fin.
a.1) 120 Jubilés.
On pourrait croire que l'histoire se termine alors que Jésus est revenu sur le mont des Oliviers. Pourtant il n'en est rien. On le pense parce qu'on regarde la Parole en nous considérant comme le centre de l'histoire, alors que nous n'en sommes, en tant qu'épouse, que l'une des protagonistes. Le scénario global ne parle pas principalement de nous, il nous mentionne. La Parole de Dieu établit sa Justice, sans laquelle Dieu n'existe pas puisqu'elle est le fondement de son trône.
Dès le début du livre de la genèse, l'Eternel a dissimulé une information très intéressante. Il nous dit : Mon esprit ne restera pas à toujours dans l'homme, car l'homme n'est que chair, et ses jours seront de cent vingt ans (Genèse 6.3). On regarde ce verset en le rattachant à la durée de vie de l'homme qui va aller en décroissant. Mais il ne parle pas de cela. Lorsque l'on fait attention, il y a dans la Parole une grande importance qui est donnée aux périodes. Les dates sont moins importantes, mais les périodes sont fondamentales. Ainsi, l'une d'entre elle se trouve être le jubilé. Sa durée est de 50 années. Lorsque l'Eternel nous parle de ce que les jours de l'homme ne dépasseront pas 120 ans, il parle en réalité de jubilés. Ce qu'il dit donc, si on veut le retranscrire plus clairement, c'est que l'esprit de Dieu ne restera pas dans l'homme plus de 6000 ans (120 jubilés). Après cette date, le salut ne sera donc plus possible. Il ne parlait pas de chaque homme, mais de l'humanité. Soit le temps qui sépare la sortie du Jardin d'Eden et le retour de Jésus sur le mont des Oliviers. Mais il n'aura échappé à personne qu'il y a encore un temps après celui du retour du Seigneur.
Aussi, après avoir mis l'homme en position de faire son choix, à travers l'unification de la loi et de la grâce, il manque encore une étape, qui dans la réalité, ne nous concerne pas tant que cela. Bien sûr, une fois de plus, les fantasmes issus de l'orgueil des croyants, leur font croire qu'ils vont administrer des villes, ils se voient en maires, gouverneur, prince de territoires dont la taille dépendra de leurs œuvres. Et tout cela en se basant sur la compréhension charnelle d'une parabole dont ils détournent évidemment le sens.
Pourtant, durant cette période, nous sommes déjà sauvés, nous sommes déjà ressuscités, nous ne pouvons donc plus perdre l'éternité dans laquelle nous sommes déjà entrés. Ce qui fait que bien que nous participions à cette période, elle n'est pas réellement pour nous. Comme je le disais, Jésus a déjà cherché les siens, il est déjà revenu, la première résurrection a déjà eu lieu. Ceux qui y ont eu part ne sont plus techniquement humains parce qu'ils ne sont plus soumis à la possibilité de fauter. Ils sont entrés dans la joie de leur maître.
Pourtant cette période existe tout de même, et si j'ai déjà expliqué ailleurs qu'elle ne dure pas réellement 1000 ans, il n'en reste pas moins qu'elle est une réalité jugée nécessaire par l'Eternel.
a.2) Le millénium.
Le pourquoi est très simple et s'inscrit directement dans le sens profond de l'histoire de la Parole de Dieu.
Si le retour de Jésus établit le salut des uns et la condamnation des autres, il faut se rappeler que ceux qui sont sous la condamnation ne ressuscitent pas encore. Cela n'arrivera qu'à la toute fin, celle qui marquera réellement la disparition de l'éphémère pour rentrer dans l'Eternel, universel. Autrement dit, la fin du charnel et l'entrée généralisée dans le spirituel.
Les deux arbres du jardin nous donnent la solution à ce questionnement. L'un d'entre eux était l'arbre de la vie et l'autre celui de la connaissance du bien et du mal. Lorsque l'on plonge plus profondément dans la signification des deux arbres, on réalise qu'il s'agissait de choisir entre la justice de Dieu et notre propre justice. Laisser Dieu déterminer ce qui doit être (l'arbre de la vie), ou choisir par nous-même de décider ce qui est bien ou mal (l'arbre correspondant). L'homme, n'ayant pas l'assise pour faire un choix éclairé, a dû suivre tout un processus pour l'amener à le pouvoir. L'ensemble des 6000 années qui suivent vont lui donner les éléments nécessaires et lors du retour de Jésus, les hommes seront rattachés à l'arbre qu'ils auront choisi.
Cependant, si en tant qu'enfant de Dieu nous avons fait le choix qui est le nôtre, cela ne signifie pas que ceux qui ont fait le choix inverse aient admis leur position. Il faut comprendre qu'en refusant le Seigneur, ils se sont condamnés, mais pour beaucoup d'entre eux, c'est à force de mensonges qu'ils ont pu se conforter dans leur position. Et je ne parle pas des mensonges qu'ils ont entendus, mais de ceux qu'ils se sont racontés à eux-mêmes. Combien affirment qu'ils sont de bonnes personnes, qu'ils ont toujours fait le bien, qu'ils n'ont jamais fait le mal, qu'ils ont fait beaucoup de caritatifs... Ils considèrent donc, et beaucoup le disent ouvertement, que si Dieu existe, alors il le reconnaîtra et ils seront aussi sauvés. Parce que dans leurs têtes, leurs œuvres les sauvent, mais en le pensant, ils établissent également qu'elles peuvent les condamner.
Cela signifie que pour ceux qui seront encore en vie lorsque la période suivant le retour de Jésus commencera, il sera temps d'admettre la réalité. Le salut n'est plus possible à cette époque, et si certains affirment que le salut sera encore possible par l'observation de la loi, il faut simplement se rappeler que s'il avait été possible d'être sauvé par la loi, l'Eternel ne se serait pas fait homme, et la grâce n'aurait pas été révélée aux nations. Cette période va donc établir que leurs œuvres sont vaines, eux qui pensaient qu'elles pouvaient les sauver.
La réalité de cette époque qui intrigue tant les croyants, c'est qu'elle sert uniquement à établir la justice de Dieu. Tous les hommes y seront déjà scellés. Les croyants seront avec le Seigneur, et la terre qui n'aura pas été détruite sera peuplée des incroyants qui comprendront petit-à-petit qu'ils ont rejeté la justice de Dieu. Lorsqu'ils auront fini par admettre leur condition, alors le diable sera libéré. Sachant qu'ils ne peuvent acquérir le salut d'aucune manière puisque leurs œuvres sont vaines et qu'ils ont déjà rejeté le fils de Dieu, ils s'associeront à lui pour un dernier combat qui actera leur entrée dans l'étang de feu. Bien que n'ayant rien à perdre, ils n'auront pas plus à gagner et feront le choix du bruit et de la fureur en tentant de détruire le peuple de Dieu.
Finalement, alors que l'histoire de l'humanité aura commencé par une époque où l'homme avait Dieu sans avoir besoin de le chercher mais n'en voulait pas, elle se terminera par une époque où l'homme ne pourra plus l'atteindre et le regrettera.
b) Résumé.
Toute la Parole de Dieu est une histoire qui se déroule en filigrane de centaines d'autres. On focalise tellement sur les histoires particulières qu'on ne remarque pas forcément celle plus globale qui pourtant tient l'ensemble. Je l'ai montré dans cette courte explication et je me propose ici de la résumer une dernière fois, le plus courtement possible.
Dans la première époque, Dieu ne se cachait pas, au contraire, on voit avec Adam et Eve que c'est l'homme qui se cachait de lui. L'homme était né dans la grâce et devait faire le choix d'y rester où d'en sortir. Cette position, nécessaire pour établir que l'homme devait obligatoirement être mis en position de faire un choix préalable, incluait également le fait que si le contact était automatique, il n'y avait pas de jugement. Caïn ne sera pas jugé pour le meurtre de son frère, mais bien avant ça, son sacrifice désavoué n'éloignera en rien Dieu de lui. Il conserve le contact, parce que Dieu était avec les hommes.
Mais l'homme ne voulait pas de Dieu et Lémec, de la lignée de Caïn, fera la transition ultime, allant jusqu'au sacrifice d'un jeune homme et à l'impudicité en ayant deux femmes simultanément.
Sans la possibilité de jugement, puisqu'aucune loi n'existait, Lémec ne pouvait être puni. Dieu le laisse donc mais décide de repartir à zéro, avec cette fois-ci la nécessité de le trouver pour bénéficier de sa présence, et la responsabilité de ses actes.
Tout cela va mener au déluge dans lequel Dieu étant Dieu, il sauvera celui qui est juste, Noé.
Après le déluge, Dieu va laisser l'homme sur la pente qu'il connaît le mieux, celle qui mène dans les ténèbres. Finalement, devant la nécessité qu'il y ait toujours de la saveur sur terre, alors que Noé va disparaître, Dieu se présente à Abram qui démarre une marche avec lui qui durera le reste de son existence.
Les trois patriarches, Abraham Isaac et Jacob, annonceront respectivement le Père, le Saint-Esprit et le Fils, mais cette annonce n'était pas pour leur époque, elle pointait un avenir lointain, dont les évènements qui allaient suivre seraient des étapes menant à leur compréhension.
Finalement alors que cette annonce est faite, l'Eternel se crée un peuple, après avoir eu une lignée, et à partir de Moïse, commence à distribuer les éléments nécessaires à comprendre qui il est. C'est la période de la loi, qui sera jalonnée de nombreuses histoires devant amener le peuple de Dieu à comprendre qui est son Dieu, mais mènera à la nécessité pour l'Eternel de prendre la forme d'un homme en la personne de Jésus. Par son sacrifice et sa résurrection il va accomplir cette loi en la rendant vivante. Présente dans le cœur et non plus seulement dans l'intelligence.
Son peuple le rejettera et, ce faisant, permettra que la grâce soit accordée aux nations (la houlette grâce). A partir de là, il répétera l'histoire d'Israël dans le monde et l'église sera persécutée à son tour, comme Israël l'a été (et l'est toujours). Cela mènera aux évènements de la fin, décrits dans le livre de l'apocalypse, où les 2 témoins vivront à partir du monde dont ils viennent, ce que Jésus a vécu en Israël. La finalité étant la conversion de Jérusalem et l'accomplissement de la boucle parfaite. La mort et la résurrection de Jésus, le témoin fidèle, aura apporté le salut au monde, et la mort et la résurrection des 2 témoins aura apporté la compréhension du salut à Israël.
A cet instant, l'Eternel aura un peuple réconcilié avec le Père, qui aura fait son choix du jardin en toute conscience et malgré l'adversité. Il ne restera plus qu'à mettre les survivants ayant rejeté Jésus, en situation d'admettre leur statut de pécheur qu'ils refuseront d'admettre dans un premier temps. Finalement, à la fin des 1000 ans annoncés dans le livre de l'apocalypse, les hommes ayant acté leur rejet de Jésus et ayant compris que leurs œuvres ne peuvent les sauver, se retourneront ouvertement contre le peuple de Dieu en essayant de le détruire.
La justice de Dieu sera donc établie pour chacun, et l'histoire prendra fin à cet instant.