1 - Jéricho.

2 - Un résumé.

Partie 1 : Kerith et Sarepta

3 - La sécheresse.

a) Elie, le prophète.

b) La première annonce.

c) Le torrent de Kerith.

  • c.1) Par étape.
  • c.2) Un torrent.
  • c.3) La durée et les corbeaux.

d) La sécheresse est installée.

4 - De Galaad à Sidon.

a) Sarepta.

b) Sidon.

c) Kerith.

5 - Comprendre le parallèle territorial.

6 - L'arrivée chez la veuve de Sarepta.

a) L'envoi.

b) La veuve.

c) Ce que représente la veuve.

d) La rencontre.

  • d.1) L'eau, l'étrangeté de la demande.
  • d.2) Le pain et le gâteau.
  • d.3) La prophétie.

e) La conséquence.

7 - Transposons et récapitulons.

8 - La résurrection du fils.

9 - Des malheurs qui sont des bénédictions.

10 - La fin de la sécheresse.

a) Le temps passe.

b) La mort de la veuve.

11 - Abdias.

a) L'envoi d'Abdias.

b) La rencontre avec Elie.

c) Le retour vers Achab.

d) La rencontre avec Achab.

Partie 2 - le retour de la pluie

12 - Trois choses à prendre en compte.

a) Le jeune homme/serviteur.

b) Les prophètes d'Astarté.

c) Le peuple est l'enjeu.

13 - Ce que nous dit le texte.

a) Le rétablissement de l'autel.

b) L'église unifiée.

c) Le fossé et les préparatifs.

  • c.1) Le fossé.
  • c.2) Le sacrifice.

d) Les ministères.

e) Le 'fameux' réveil.

f) L'invocation.

g) Le feu.

14 - La conséquence.

Partie 3 : La fin du ministère

15 - La fin du ministère d'Elie.

a) Achab reçoit l'annonce.

b) Le sommet de la montagne.

  • b.1) Le Carmel.
  • b.2) L'autel.

c) Le nuage.

d) La première action.

e) Nuages, vent et forte pluie.

f) La fuite d'Achab.

16 - La fuite d'Elie.

a) Achab va se plaindre.

b) La réaction d'Elie.

  • b.1) Le dernier des prophètes.
  • b.2) Pas meilleur que ses pères.

c) La fin du ministère.

17 - Le parallèle avec la fin des temps.

a) Beer Schéba.

b) Autres similitudes.

Partie 4 - L'enlèvement d'Elie.

18 - Elisée.

a) A la place de ...

b) La double onction.

c) La soudaineté de la séparation.

d) L'annonce par les noms.

  • d.1) Elie.
  • d.2) Elisée.
  • d.3) La jonction des deux noms.

19 - Le trajet.

a) Elie.

b) Elisée.

c) La différence.

  • c.1) Jourdain.
  • c.2) Guilgal.
  • c.3) Jéricho.
  • c.4) Aï et Bethel.
  • c.5) Elisée et Samarie.
  • c.6) Elie et Guilgal.
  • c.7) La libération.

20 - Les fils des prophètes.

a) Les différentes citations.

b) Leur rapport à Elisée.

21 - Conclusion.

Elie est vu comme l'un des principaux prophètes de la Parole de Dieu. La réalité est que cette tendance à hiérarchiser tout ce qui bouge est purement humaine et ne reflète pas du tout la façon de faire de Dieu. Cela pousse à enrober l'idolâtrie des hommes dans des apparences de sainteté.

Bien que cela soit un tort, il n'en reste pas moins qu'il est effectivement important et s'il se passe de nombreuses choses durant son service, on a tendance à ne pas les placer dans la suite de ce qu'Elie a été ou a fait.

Ce qui peut rendre les choses confuses, c'est que non seulement Elie est prophète et la source de miracles, mais il est également le destinataire de miracles divers. Quand on ajoute à cela la présence d'autres prophètes (anonymes ou non) durant son ministère, on peut assez facilement mélanger ce qui se passe réellement. On va donc remettre les choses dans leur contexte.

Vous verrez que dans la réalité, Elie est très peu présent et que ce qui le concerne ne se passe que sur une très courte période.

En outre, et je le détaillerai au fur-et-à-mesure, l'intégralité du ministère d'Elie est une annonce de la fin des temps. Fin des temps à laquelle il participera en tant que témoin.

1 - Jéricho.

La première chose à mettre en avant si l'on veut correctement comprendre le ministère d'Elie, c'est ce vers quoi pointe le verset précédant son apparition. J'ai déjà abordé courtement le sujet de Jéricho dans différents enseignements. Une fois de plus, le but n'est pas d'en faire une étude complète. Par contre, il est important de la remettre courtement en avant en raison de tout ce qu'elle annonce.

Les Hébreux ont été confrontés à cette ville dès leur entrée en Canaan. En fait, elle est physiquement la porte d'entrée de ce territoire, tout comme elle est spirituellement celle de la fin des temps.

Tout ce qui la concerne ne nécessite pas d'être mis en avant ici. Il suffit de garder à l'esprit ce qu'elle a été, c'est-à-dire un haut lieu de l'idolâtrie, autant de Baal que d'Astarté. Il est important de prendre également en compte le personnage de Rahab, la prostituée qui, en se joignant au peuple de Dieu, permettra la chute de la ville.

Les êtres vivants de cette ville seront dévoués par interdit, et la ville sera incendiée (Josué 6.21-24*). Contrairement à ce que l'on pourrait croire, étrangement ça n'est pas la ville qui est maudite, mais celui qui la rebâtira, qui, dans le processus devra perdre deux de ses fils (Josué 6.26 : Ce fut alors que Josué jura, en disant: Maudit soit devant l'Éternel l'homme qui se lèvera pour rebâtir cette ville de Jéricho! Il en jettera les fondements au prix de son premier-né, et il en posera les portes au prix de son plus jeune fils). Bien que n'existant plus, elle continuera d'être présente dans tout le livre de Josué, et son emplacement conservera le nom de Jéricho. C'est, par exemple, dans cette région que seront envoyés les serviteurs de David dont la barbe a été rasée par un roi belliqueux (2 Samuel 10.4 : Alors Hanun saisit les serviteurs de David, leur fit raser la moitié de la barbe) (2 Samuel 10.5 : ... Restez à Jéricho jusqu'à ce que votre barbe ait repoussé).

Elle ne refera plus parler d'elle jusqu'à l'époque d'Achab, et donc d'Elie. C'est durant le règne de ce roi que sa reconstruction aura lieu (1 Rois 16.34 : De son temps, Hiel de Béthel bâtit Jéricho; il en jeta les fondements au prix d'Abiram, son premier-né, et il en posa les portes aux prix de Segub, son plus jeune fils, selon la parole que l'Éternel avait dite par Josué, fils de Nun).

Dans le premier livre des rois, l'apparition d'Elie se fait juste après le verset parlant de la reconstruction de Jéricho. Ainsi, pour placer le double contexte, celui de la fin des temps et celui de l'époque d'Elie. Il faut voir dans Jéricho :

1️⃣ Au temps d'Achab : C'est le moment où Achab et Jézabel sont en réel contrôle de tout Canaan. C'est la frontière qui mène vers les territoires extérieurs à Canaan. Le ré-établissement de Canaan sans Dieu.

2️⃣ Dans la fin des temps : C'est le moment où la bête et la prostituée dirigent toute la planète. Il ne faut pas le confondre avec la période de la marque de la bête qui n'est que le moment où ils peuvent le faire ouvertement.

De la même manière que Jéricho est tombée par le concours d'une prostituée, le revirement d'une partie de la prostituée dans la fin des temps, provoquera la fin de la prostituée et de la bête.

Dans l'immédiat, le ré-établissement de Jéricho marque l'envoie d'Elie, que ce soit dans le temps d'Achab, ou de nos jours.


(* Josué 6.21-24 : et ils dévouèrent par interdit, au fil de l'épée, tout ce qui était dans la ville, hommes et femmes, enfants et vieillards, jusqu'aux bœufs, aux brebis et aux ânes. 22 Josué dit aux deux hommes qui avaient exploré le pays: Entrez dans la maison de la femme prostituée, et faites-en sortir cette femme et tous ceux qui lui appartiennent, comme vous le lui avez juré. 23 Les jeunes gens, les espions, entrèrent et firent sortir Rahab, son père, sa mère, ses frères, et tous ceux qui lui appartenaient; ils firent sortir tous les gens de sa famille, et ils les déposèrent hors du camp d'Israël. 24 Ils brûlèrent la ville et tout ce qui s'y trouvait; seulement ils mirent dans le trésor de la maison de l'Éternel l'argent, l'or et tous les objets d'airain et de fer).

2 - Un résumé.


Pour mieux se représenter les choses, je vais résumer le ministère d'Elie. L'avantage étant que cela peut se faire extrêmement rapidement. Par après je détaillerai chaque point.


1️⃣ L'Eternel envoie Elie chez Achab pour annoncer la sécheresse.

➡️ L'Eternel cache Elie au torrent de Kérith et le nourrit par l'entremise des corbeaux.

➡️ La veuve de Sarepta : Les vases d'huile et la résurrection du fils de la veuve.

💠 La période 1️⃣ dure 3 ans et demi. Il ne se passe rien d'autre durant cette période.

2️⃣ L'Eternel envoie Elie chez Achab pour annoncer la pluie.

➡️ Les 450 prophètes de Baal et le torrent de Kison.

➡️ Fuite d'Elie qui demande la mort.

➡️ Nomination d'Elisée en remplacement d'Elie.

3️⃣ Enlèvement d'Elie.


L'étude des textes nous permet de placer quelques signes à différents endroits. Cependant, le ministère d'Elie, à proprement parler, ne consiste que dans les deux premiers points. Il commence donc en annonçant la sécheresse et se termine alors qu'il annonce la pluie. Le reste est une transition vers le ministère de son successeur, Elisée.

Ca ne diminue pas l'importance des messages qui se trouvent dans les textes nous parlant du prophète, au contraire, cela nous permet de les comprendre plus précisément.

L'ensemble de son ministère étant une seule et même annonce qui trouvera son écho dans sa réalisation à laquelle il participera en tant que témoin de la fin des temps.

Partie 1 : Kérith et Sarepta

3 - La sécheresse.



Cela peut sembler étonnant, mais on ne connaît rien d'Elie avant l'annonce de la sécheresse. C'est étonnant parce que cette sécheresse est le marqueur de son ministère, qui commencera à son annonce et se terminera à sa fin. Il restera présent encore quelque temps, mais uniquement pour assurer la transition.


a) Elie, le prophète.

Bien qu'on ait tendance, par tradition moderne, à nommer le ministère avec la personne le portant, la réalité est différente, au moins dans le cas d'Elie. On notera lors de l'annonce de la sécheresse qu'Elie n'est pas présenté comme prophète. Il ne se présentera comme tel que plus tard, lors de sa confrontation avec les prophètes de Baal (1 Rois 18.22 : Et Élie dit au peuple: Je suis resté seul des prophètes de l'Éternel, et il y a quatre cent cinquante prophètes de Baal). Dans l'immédiat, il ne se présente que comme serviteur de Dieu. Il n'a pas besoin de préciser plus parce que le type de son service est évident.

Lorsqu'on y prête attention, on réalise qu'en réalité, il ne se présente comme prophète que dans une seule situation. Ainsi il ne le fait pas lorsqu'il s'adresse à Achab, par contre, devant le peuple il le fait pour marquer l'opposition avec ce que les serviteurs de Baal prétendent être.

Cela fait qu'il n'existe que deux versets dans lesquels Elie est nommé prophète, et les deux cas dans la même scène. Le premier verset c'est celui cité plus haut (1 Rois 18.22), le second se trouve une quinzaine de versets plus tard, et dans celui-ci, Elie se présente encore comme serviteur : Au moment de la présentation de l'offrande, Élie, le prophète, s'avança et dit: Éternel, Dieu d'Abraham, d'Isaac et d'Israël! que l'on sache aujourd'hui que tu es Dieu en Israël, que je suis ton serviteur, et que j'ai fait toutes ces choses par ta parole ! (1 Rois 18.36).

Elie ne se présente en réalité que comme serviteur de l'Eternel. Il sait qu'il est prophète, mais ça n'est pas ça qui a de l'importance. Peu importe le nom de son service, c'est servir qui a de la valeur. Lorsqu'il précise le type de son service, c'est uniquement parce que cela a un intérêt, sinon, il ne le fait jamais.

Dans le cas présent, qui est unique dans le cas d'Elie, il se présente comme prophète non pas pour lui mais pour placer un contraste avec les quatre cent cinquante prophètes de Baal. On constate assez facilement qu'il ne le fait pas par un quelconque orgueil, mais bien pour pointer la gloire de Dieu, en observant la réponse du peuple, qui, voyant le feu descendre sur l'autel, n'élèvera pas Elie, mais l'Eternel :

  • 1 Rois 18.39 : Quand tout le peuple vit cela, ils tombèrent sur leur visage et dirent : C'est l'Éternel qui est Dieu ! C'est l'Éternel qui est Dieu !

Une autre chose étonnante est la manière dont on présente Elie. Usuellement, on présente presque toujours les personnes en les insérant dans une lignée. Même Elisée sera placé dans la lignée de son père par l'Eternel lorsqu'il le désignera comme successeur d'Elie : tu oindras Élisée, fils de Schaphath, d'Abel Mehola, pour prophète à ta place (1 Rois 19.16). Par contre, pour ajouter au mystère qui entoure Elie, tout ce qu'on sait de ses origines c'est qu'il est : Élie, le Thischbite, l'un des habitants de Galaad (1 Rois 17.1). Cela signifie qu'on ne donne pas sa lignée, on ne connaît ni son père, ni même la tribu dont il est issu. Venant de Galaad, cela impliquerait, selon 2 Rois 10.33* qu'il serait soit de la demi-tribu de Manassé de l'autre côté du Jourdain, soit de la tribu de Ruben, soit de la tribu de Gad, mais ça n'est aucun des trois cas, je clarifierai ce point plus tard. La précision nous disant qu'il est Thischbite n'est pas non plus une information très claire. Si on l'associe souvent au nom d'une ville, celle de Tishbé, il se trouve que ça n'est qu'hypothétique. La ville en question n'est jamais citée dans la Parole de Dieu, est toujours inconnue à ce jour, et Thischbite, signifiant "captivité", pourrait parfaitement représenter autre chose.

(* 2 Rois 10.33 : Depuis le Jourdain, vers le soleil levant, il battit tout le pays de Galaad, les Gadites, les Rubénites et les Manassites, depuis Aroër sur le torrent de l'Arnon jusqu'à Galaad et à Basan).


b) La première annonce.

Quoi qu'il en soit, l'apparition d'Elie se fait alors que Jéricho vient juste d'être reconstruite et que la malédiction liée à sa reconstruction vient donc de s'accomplir (1 Rois 16.34 : De son temps, Hiel de Béthel bâtit Jéricho; il en jeta les fondements au prix d'Abiram, son premier-né, et il en posa les portes aux prix de Segub, son plus jeune fils, selon la parole que l'Éternel avait dite par Josué, fils de Nun). C'est donc dans ce moment où même les malédictions de Dieu n'ont plus suffisamment de poids pour empêcher les hommes de s'opposer à lui qu'Elie apparaît pour la première fois.

  • 1 Rois 17.1 : Élie, le Thischbite, l'un des habitants de Galaad, dit à Achab: L'Éternel est vivant, le Dieu d'Israël, dont je suis le serviteur! il n'y aura ces années-ci ni rosée ni pluie, sinon à ma parole.

Ce court verset nous apporte plusieurs informations. Tout d'abord, c'est le début d'une période de trois ans et demi, ce qui nous est précisé dans l'épître de Jacques : Élie était un homme de la même nature que nous : il pria avec instance pour qu'il ne plût point, et il ne tomba point de pluie sur la terre pendant trois ans et six mois (Jacques 5.17). Ensuite, Elie est clair sur le fait qu'il ne pourra pleuvoir que lorsqu'il le proclamera lui-même, et aucun autre. Ce qui signifie qu'il a également reçu une directive de l'Eternel à ce sujet. On peut assez facilement y voir un renvoi au ministère des deux témoins de l'Apocalypse, dont Elie est l'un des deux, et qui durera trois ans et demi (Apocalypse 11.3 : Je donnerai à mes deux témoins le pouvoir de prophétiser, revêtus de sacs, pendant mille deux cent soixante jours). Surtout si on ajoute que la traduction du verset 18.15, qui dans la version Louis Segond donne : L'Éternel des armées, dont je suis le serviteur, est vivant !, donne dans une très importante partie des traductions : L'Éternel des armées, devant qui je me tiens, est vivant. Ce qui renvoie également à Apocalypse 11.4 : Ce sont les deux oliviers et les deux chandeliers qui se tiennent devant le Seigneur de la terre, et de Zacharie 4.14 : Et il dit: Ce sont les deux oints qui se tiennent devant le Seigneur de toute la terre.

Ce qui explique également pourquoi il est tellement important que ce soit Elie et aucun autre qui fasse revenir la pluie. On aurait pu imaginer que l'Eternel utilise Elie pour la faire cesser, mais qu'il utilise un autre prophète pour la faire revenir, les textes montrent qu'il en existait encore bien d'autres durant cette période. Pourtant, il était nécessaire que ce soit Elie qui lance la sécheresse, Elie qui la fasse cesser, et qu'il se passe trois ans et demi entre ces deux moments.

On note également que si Elie ne donne pas la durée, il sait déjà, à minima, qu'elle durera plusieurs années (il n'y aura ces années-ci).

Enfin, la dernière information très intéressante, c'est son origine géographique, qui donne une importante piste de compréhension concernant l'enlèvement d'Elie, mais je reviendrai plus en détail là-dessus lorsque cela arrivera dans le texte.

C'est donc le premier contact officiel entre le roi Achab et Elie.


c) Le torrent de Kérith (1 Rois 17.2-5).

c.1) Par étape.

L'Eternel aurait pu dire à Elie d'aller vers Achab et d'ensuite partir pour Kérith. Il ne le fait pas de cette manière, et c'est quelque chose qui est fondamental à comprendre dans la manière dont les choses se passent avec Dieu. Il donne ses directives par étapes. Lorsqu'Elie est envoyé vers Achab, en plus, pour lui annoncer quelque chose de terrible, l'Eternel ne donne pas à Elie d'indice pour la suite de ce qu'il devra faire. Il attend qu'il marche dans l'obéissance. C'est l'un des éléments qui définit la préparation à servir Dieu. Accepter qu'on ne sache que ce qu'on a besoin de savoir, tout le reste s'inscrit dans la foi en Dieu.

Concrètement, Elie sait qu'il va faire face à un roi sanguinaire, qui n'a que très peu de respect pour la vie humaine, et encore moins pour celle des prophètes de Dieu, et il sait qu'il doit lui annoncer un jugement de l'Eternel. Ca n'est qu'une fois qu'il a prononcé ce jugement que l'Eternel lui donne la suite de ce qu'il va devoir faire.

Contre toute attente, la suite va justement être d'attendre, et dans le cas présent, de le faire près du torrent de Kérith.

  • 1 Rois 17.2-5 : Et la parole de l'Éternel fut adressée à Élie, en ces mots : 3 Pars d'ici, dirige-toi vers l'orient, et cache-toi près du torrent de Kérith, qui est en face du Jourdain. 4 Tu boiras de l'eau du torrent, et j'ai ordonné aux corbeaux de te nourrir là. 5 Il partit et fit selon la parole de l'Éternel, et il alla s'établir près du torrent de Kérith, qui est en face du Jourdain.

Nous sommes bercés dans des façons de faire qui ne sont pas de Dieu. Ainsi, dans la pensée de bien des croyants, le temps libre est du temps perdu pendant lequel on aurait pu servir Dieu. La réalité qui nous est montrée ici est que servir Dieu c'est lui obéir, et c'est ce que fait Elie, en allant s'établir près du torrent de Kerith, pour attendre la suite des évènements.

Une fois de plus, on note l'importance de la localisation géographique. Le torrent de Kérith se trouve proche du Jourdain, mais du côté de Galaad. Donc de la partie d'Israël d'où vient Elie et à partir de laquelle il sera enlevé.

c.2) Un torrent.

Ensuite, l'autre chose très intéressante, est que l'Eternel aurait pu cacher Elie n'importe où, mais il le fait spécifiquement dans un lieu qui est fortement dépendant de la météorologie. Un torrent c'est la conséquence de grosses pluies, son lit (et évidemment son débit) se modifie en fonction des pluies. Ce qui rend l'envoi vers un torrent intéressant, c'est que c'est le premier court d'eau qui va subir la diminution des pluies annoncées par Elie. Son existence même étant directement liée à l'abondance de pluie, la simple diminution de ces dernières, même sans sécheresse, aura des conséquences visibles.

Si tout le monde va réaliser qu'il ne pleut plus, par contre, c'est au niveau des torrents qu'on en verra les premières conséquences concrètes.

c.3) La durée et les corbeaux.

Elie, qui vient juste de commencer à faire parler de lui, ne va pas courtement à Kérith, le texte nous dit qu'il s'y établit. Durant cette période, les corbeaux viennent pour le nourrir*, ce qui n'est pas sans importance. On sait que ça n'est pas une manière établie de faire les choses pour l'Eternel, ne serait-ce que parce que plus tard ce sera l'ange de l'Eternel qui viendra le nourrir**. Le parallèle ne s'arrête pas là puisque dans l'histoire de Noé, le corbeau revenait encore et encore jusqu'à ce que l'eau commence à diminuer. Ici une fois de plus, tant qu'il y a de l'eau, il peut compter sur les corbeaux, et dès lors que le torrent est à sec, il doit partir.

(*1 Rois 17.6 : Les corbeaux lui apportaient du pain et de la viande le matin, et du pain et de la viande le soir, et il buvait de l'eau du torrent).

(** 1 Rois 19.7 : L'ange de l'Éternel vint une seconde fois, le toucha, et dit: Lève-toi, mange, car le chemin est trop long pour toi).


d) La sécheresse est installée.

  • 1 Rois 17.7 : Mais au bout d'un certain temps le torrent fut à sec, car il n'était point tombé de pluie dans le pays.

Pour comprendre l'ampleur de ce verset, il faut se rappeler ce qui nous est dit de la terre de Galaad dans le livre des Nombres : Les fils de Ruben et les fils de Gad avaient une quantité considérable de troupeaux, et ils virent que le pays de Jaezer et le pays de Galaad étaient un lieu propre pour des troupeaux (Nombres 32.1). Ce qui signifie que c'est une terre fertile, parcourue de plans d'eau et de verdure. Que cette terre en vienne à voir le torrent de Kerith, qui la parcourt, à sec, indique que la pluie n'est plus tombée depuis quelque temps.


Il faut également réaliser que l'Eternel a envoyé Elie faire quelque chose de dangereux (auprès d'Achab) qui allait avoir des conséquences importantes sur tout le pays. Le pays en question n'est cependant pas nécessairement au courant de ce qui vient de se passer. Elie vient de nulle part et annonce une sécheresse qui ne pourra cesser que lorsqu'il le décrétera lui-même. Après avoir fait cette annonce, Dieu ne l'envoie pas faire d'autres annonces, en réalité, il lui dit d'aller se cacher. Dès lors, la sécheresse annoncée par Elie arrive, et l'eau devient de plus en plus rare. Pendant ce temps, on ne nous parle de rien de particulier dans le pays, tout se limite à nous parler d'Elie qui est nourri par les corbeaux. Pendant cette période, qui en arrive jusqu'à ce que les cours d'eaux en viennent à s'assécher, Achab sait qui a prophétisé la sécheresse, et il sait également que le seul qui puisse la faire cesser, c'est Elie. Un problème comme celui-là peut faire tomber le royaume. Il n'y a rien de mieux qu'une sécheresse pour exacerber des tensions. La diminution des revenus de chacun provoque par capillarité celle des dirigeants dont le nombre de fêtes augmente généralement parallèlement avec le niveau de corruption.

Mais Elie est introuvable, donc la porte de sortie également.

Pour ajouter à cela, non seulement il est introuvable, mais il ne va pas arranger les choses, lorsque l'Eternel va l'envoyer habiter chez une veuve, à Sarepta.

4 - De Galaad à Sidon.


Devant la sécheresse qui s'est désormais installée, Elie est donc envoyé à Sarepta, lieu qui porte plusieurs particularités.

➡️1️⃣ Alors que Kérith est un torrent, Sarepta est une ville sur la côte méditerranéenne, on reste dans le thème de l'eau.

➡️2️⃣ On passe de Galaad qui est l'ensemble des territoires à l'Est du Jourdain, donc en dehors d'Israël vers Sarepta qui est une ville à l'extrême nord, encadrant d'une certaine manière la terre d'Israël/Canaan.

➡️3️⃣ Cette ville appartient à Sidon, qui est l'endroit d'origine de Jézabel. Donc L'Eternel envoie Elie se cacher dans le lieu même où réside son ennemi, Baal, et d'où vient Jézabel, qui le hait au plus haut point.

La quatrième particularité de cette ville est également l'occasion de clarifier une première partie de la compréhension du ministère d'Elie.


NOTA : sur l'origine de Jézabel.

1 Rois 16.31 : Et comme si c'eût été pour lui peu de choses de se livrer aux péchés de Jéroboam, fils de Nebath, il prit pour femme Jézabel, fille d'Ethbaal, roi des Sidoniens, et il alla servir Baal et se prosterner devant lui.


a) Sarepta.

➡️4️⃣ Sarepta se dit 'Tsarephath', qui signifie 'France'. Ce fait a une importance toute particulière dans la compréhension du message qui se dissimile dans l'histoire d'Elie.

(origine du screen ⬇️ : google trad)

(origine du screen ⬆️: emcitv.com)

Sarepta désignant directement la France, la relecture du passage nous parlant de cet endroit nous permet de déduire deux choses supplémentaires.


b) Sidon.

  • 1 Rois 17.8-9 : Alors la parole de l'Éternel lui fut adressée en ces mots : 9 Lève-toi, va à Sarepta, qui appartient à Sidon, et demeure là. Voici, j'y ai ordonné à une femme veuve de te nourrir.

Ce verset nous permet de comprendre que Sarepta, qui signifie donc 'France', appartient à Sidon. Or, la France appartient à l'Europe. Si certains peuvent voir une objection concernant la notion d'appartenance, c'est uniquement parce qu'ils pensent encore que quelque pays d'Europe que ce soit possède encore une quelconque souveraineté. Nous ne sommes pas dans une période qui a pour but l'abandon des souverainetés, mais dans une phase qui a pour but de pousser les peuples à vouloir de ce qui en réalité est déjà en place. Or, un système où le peuple n'a plus de souveraineté est un système où le peuple est captif. Ce qui fait un lien intéressant avec la traduction de Thischbite.

Maintenant, si Sidon est l'Europe, au moins dans ce qui nous est décrit au travers de l'histoire d'Elie, alors sa signification est également d'autant plus intéressante dans les temps où nous sommes entrés.

La signification de Sidon est : 'abondance de poisson, pêche'. Or le poisson a toujours été le symbole de la propagation de l'évangile.

Nous avons donc Elie qui est envoyé dans une ville qui s'appelle France (Sarepta) et qui se trouve dans une terre dont la signification pointe la notion de l'évangélisation et de la conversion des nations.

Comprendre cela nous permet de remettre Kerith en perspective.


c) Kérith.

Avec ce qui a été dit par avant, il va être plus simple de faire comprendre le sens global de ce qui se passe durant le ministère d'Elie.

Tout n'est qu'une suite qui est le parallèle de ce qui caractérise la période de la fin des temps. Dans cette lecture, il faut voir Elie comme la "révélation de Dieu à l'intention des nations", par opposition à la "révélation de Dieu à l'intention d'Israël" qui sera représentée par Elisée. J'aborderai ce sujet plus tard, lors de la transmission d'onction à l'enlèvement d'Elie. On se rappellera à ce sujet ce qui avait déjà été la position que l'Eternel avait donnée à Moïse lors de son envoi auprès de Pharaon (Exode 7.1 : L'Éternel dit à Moïse: Vois, je te fais Dieu pour Pharaon: et Aaron, ton frère, sera ton prophète). Elie est donc l'image de Dieu dans la compréhension que je mets actuellement en avant.


Les trois endroits qui sont mentionnés sont donc :

1️⃣ Kérith : qui représente le monde.

2️⃣ Sarepta : qui, de par sa traduction, représente la France.

3️⃣ Sidon : qui, étant le territoire auquel appartient Sarepta, représente l'Europe.


Ce que représente Kerith est très particulier. L'Eternel y envoie Elie afin qu'il s'y cache, ce torrent représente donc le fait d'être mis à l'écart. Dans ce cas spécifique, Elie représentant la compréhension de Dieu pour les non-juifs, s'y dissimule jusqu'à ce que la sécheresse envahisse tout Israël, et donc dans la compréhension que je développe, le monde. Cette sécheresse ne représente pas nécessairement une disette de nourriture charnelle, même si elle peut simultanément le faire. Cela semblera plus clair, une fois qu'Elie arrivera chez la veuve de Sarepta. Cette sécheresse représente l'asséchement de la révélation de Dieu au sein de l'église, les cœurs qui ne le recherchent plus sincèrement, et la soif qui va grandissante.

Ce que cela nous montre c'est que pendant un temps, l'obscurantisme est allé grandissant, et que c'était la solution pour que la soif de Dieu en vienne à renaître dans l'église. Une fois que cette soif a finalement été présente, cela n'a pas poussé l'Eternel à se révéler à tous, mais uniquement à une veuve particulière, dans un lieu particulier.

5 - Comprendre le parallèle territorial.


1️⃣

La première chose c'est l'endroit que la Parole de Dieu appelle Canaan. Lorsqu'Israël derrière Moïse, marche vers Canaan, ils essayent une première fois d'entrer par le sud et, suite à la contestation de 10 des 12 envoyés, le peuple restera dans le désert.

2️⃣

Ensuite, 40 années après le départ d'Egypte, le peuple prendra la route pour, cette fois-ci, entrer par l'Est. Deux tribus et une demi-tribu décideront de ne pas entrer dans Canaan et de s'installer à l'Est du Jourdain, dans une région appelée Galaad.

3️⃣

Il existe des passages désignant le territoire de Gad et de la demi-tribu de Manassé comme étant Galaad et au moins un autre incluant Ruben dans cette région (Nombres 32.1).

Cela fait des trois territoires à l'Est du Jourdain une partie d'Israël, mais pas une partie de Canaan.


Comprendre ce que j'ai montré plus haut est important pour comprendre ce que les ministères d'Elie et d'Elisée représentent. Nous ne savons d'Elie que le fait qu'il vienne de Galaad, donc des territoires extérieurs à Canaan. C'est relativement flou, mais c'était la volonté de Dieu de ne surtout pas être plus précis. Cela fait qu'on ne sait même pas de quelle tribu il venait. Cette partie d'Israël représente la captivité (Thischbite) du monde. Mais cela met également en avant le fait qu'Elie, tout en étant de Dieu, n'est pas d'une des tribus. Galaad n'étant pas une des tribus, descendantes charnelles d'Abraham, Isaac et Jacob, mais étant cependant un territoire rattaché. La parfaite image de l'église. 

C'est dans cet endroit que se trouve Kérith, dont on ne connaît pas plus la localisation. Son identification par rapport au Jourdain, tend cependant à en signifier la proximité.

Donc après nous avoir dit qu'Elie vient de ces territoires extérieurs, le texte nous dit qu'il est envoyé vers Achab. Après avoir parlé à Achab, afin de lui annoncer la fin de la pluie, l'Eternel le renvoie alors dans les territoires extérieurs. Comme je le disais plus tôt, Elie représente la révélation de Dieu pour les nations. Cela peut sembler étrange qu'il soit cette révélation et qu'il vienne avant Elisée, qui est la même révélation, mais pour Israël. C'est simplement que le message qui est présent ici ne parle pas de la révélation de Dieu à travers le temps, qui commence donc par Israël avec la loi et qui se poursuit par le monde, à travers la grâce. Au contraire, ce que montrent les vies et les ministères successifs d'Elie et d'Elisée est une annonce de la fin des temps. Et cela commence par le jugement de l'Eglise, que la vie d'Elie représente.

En le cachant à Kérith, donc en dehors de Canaan, l'Eternel nous révèle cette période de laquelle nous sommes sortis il y a peu, pendant laquelle la pluie se faisait rare, puis absente, et la soif grandissait parallèlement au sein de l'église.

Lorsque le torrent est à sec, alors Elie est envoyé ailleurs, non pas pour annoncer le retour de la pluie, mais pour préparer ce qui est nécessaire pour le jour où elle reviendra.

Et il est envoyé à Sarepta, qui désigne la France.

6 - L'arrivée chez la veuve de Sarepta.


a) L'envoi.

La scène du torrent de Kerith étant marquante, tout comme le séjour d'Elie chez la veuve de Sarepta, on passe souvent sur la période intermédiaire qui pourtant n'est pas sans importance. On a cette tendance naturelle à faire plus attention à certaines choses qu'à d'autres. L'exemple présent est qu'alors qu'on lit ce qui est écrit, on a en tête ce qui vient d'arriver à Elie et ce qu'on sait qui va lui arriver. Comme souvent, on regarde l'origine et la destination, mais pas le voyage entre les deux.

  • 1 Rois 17.8-9 : Alors la parole de l'Éternel lui fut adressée en ces mots : 9 Lève-toi, va à Sarepta, qui appartient à Sidon, et demeure là. Voici, j'y ai ordonné à une femme veuve de te nourrir.

Pourtant, en nous rappelant qu'Israël et sous la coupe d'Achab et de Jézabel, qui sont la continuation de plusieurs dirigeants successifs qui se sont ouvertement montrés ennemis de Dieu (Jéroboam ➡️ Nadab ➡️ Baescha ➡️ Ela ➡️ Zimri ➡️ Omri), il en ressort que le peuple est sans cesse dirigé dans la mauvaise direction. Entendre Dieu ne doit pas être une tâche facile, mais une veuve l'a entendu. On ne parle pas d'une chose anodine. Le pays se meurt. La sécheresse est installée, la famine est à la porte. Les requêtes de ceux qui parlent encore à Dieu tournent probablement autour de demandes pour que cette période cesse ; et voilà que Dieu parle, mais c'est pour demander à une femme qui n'a presque rien de donner le peu qu'elle a dans ces temps de sécheresse, et en plus, de les donner à celui dont la parole a démarré cette même sécheresse et qui seul peut la faire stopper.

Il faut voir dans cette situation, autant la foi d'Elie que celle de la veuve. Ils ne sont que deux angles de la même chose qui a été demandée. Elie sera nourri par une veuve qui souffre de la sécheresse qu'il a lui-même annoncée, et cette même veuve va nourrir celui qui est à l'origine de cette sécheresse et qui peut la stopper.

Elie se lève donc et part pour Sarepta.

Dans l'immédiat, tout ce qu'on sait de ce prophète, c'est qu'il a prophétisé une fois que la sécheresse allait venir, et c'est tout. Peu importe qu'il ait peut-être été déjà connu auparavant, l'Eternel a décidé de ne nous fournir que ces informations, signe que d'autres auraient perturbées la compréhension que nous devions recevoir.

En l'absence d'autres informations, nous avons donc un prophète dont on ne sait rien, qui n'a pas de famille, d'histoire, de relations humaines, qui est envoyé dire une chose à Achab et qui ensuite est caché pendant des années. Regardé de la sorte, la situation de cet homme ressemble étrangement à celle de Melchisédek, et cette ressemblance n'est pas innocente, Elie étant une représentation de la révélation de Dieu dans l'intégralité de ce qui est dit de lui. Je reviendrai sur ce point qui est le centre de la compréhension de ce que représente Elie dans le livre des rois.

Quoi qu'il en soit c'est cet homme qui arrive à Sarepta et rencontre la veuve.


b) La veuve.

On ne sait pas grand-chose la concernant. Il y a cependant quelques informations éparses qu'il peut être intéressant de réunir.

1️⃣ Elle est veuve : 1 Rois 17.9 : Lève-toi, va à Sarepta, qui appartient à Sidon, et demeure là. Voici, j'y ai ordonné à une femme veuve de te nourrir.

2️⃣ Elle a un fils : 1 Rois 17.17-24 : Après ces choses, le fils de la femme, maîtresse de la maison, devint malade, et sa maladie fut si violente qu'il ne resta plus en lui de respiration.

3️⃣ Elle a commis une iniquité : 1 Rois 17.18 : Cette femme dit alors à Élie : Qu'y a-t-il entre moi et toi, homme de Dieu ? Es-tu venu chez moi pour rappeler le souvenir de mon iniquité, et pour faire mourir mon fils ?

Tout a un sens dans ces trois points et chaque détail prendra du sens au fur-et-à-mesure.


c) Ce que représente la veuve.

Si Sarepta désigne la France, la veuve représente l'église. Cependant, plusieurs choses représentent l'église et il est préférable de clarifier de suite avant de se perdre dans la compréhension. Son fils représente également l'église, mais la différence se trouve dans ce que la mère représente l'église en tant que personne morale, alors que le fils représente l'église en tant que personne physique. La femme c'est donc l'église de France d'un point de vue général, sans désigner ses membres, alors que le fils, c'est les membres de l'église, donc des personnes.

C'est la raison pour laquelle elle est veuve, parce qu'elle a eu un époux mais qu'elle ne l'a plus.

Quant à son fils, lorsqu'il meurt elle précise quelque chose d'intéressant que j'ai souligné plus haut. C'est spécifiquement la mort de son fils qui lui fait se demander si Elie est venu lui rappeler son iniquité. Son fils est donc rattaché à une iniquité qu'elle a commise dans le passé, tout comme le premier fils de David avec Bathshéba mourra des suites de l'iniquité de David. Elle l'a donc eu soit en dehors de sa maison du temps de son mari, soit dans son veuvage, sans avoir de lien marital avec son conjoint du moment. Dans les deux cas cela revient spirituellement au même. La mort de son fils ne la laisse pas circonspecte devant un Dieu qui la punirait pour une chose qu'elle ne comprend pas, au contraire, elle identifie cela immédiatement comme étant lié à son comportement passé, en lien avec l'existence même de son fils.

Cela nous parle donc de l'église de France qui n'a pas d'époux, mais qui a un enfant, donc des croyants qui sont sans père.


d) La rencontre.

La rencontre entre Elie et la veuve contient de nombreux éléments, dont la plupart prennent leur dimension lorsqu'on comprend ce qui est réellement en train de se passer, que ce soit dans l'instant de la rencontre, ou tout du long du ministère d'Elie.

d.1) L'eau, l'étrangeté de la demande.

Il est assez facile de se dire qu'Elie se comporte étrangement. Tout le monde est en manque de presque tout, et la première chose qu'il demande à une femme qu'il ne connaît pas, c'est ce qui a le plus de valeur dans la période qu'ils traversent tous, serviteurs ou non.

  • 1 Rois 17.10 : Il se leva, et il alla à Sarepta. Comme il arrivait à l'entrée de la ville, voici, il y avait là une femme veuve qui ramassait du bois. Il l'appela, et dit: Va me chercher, je te prie, un peu d'eau dans un vase, afin que je boive.

Pour ne pas se méprendre, rappelons également que Kérith est un torrent, le fait qu'il soit asséché ne signifie pas que la sécheresse soit déjà répandue partout, mais qu'elle soit en train de le faire. C'est une période où l'on fait avec ce que l'on a et où on ne reçoit plus de surplus. Il est donc plus que probable que de l'eau se trouve encore, ce qu'atteste la rencontre avec la veuve, par contre cela devient difficile, et les choses vont en empirant.

Pourtant, sans discuter, la veuve part chercher l'eau qu'Elie demande (1 Rois 17.11 : Et elle alla en chercher).

Rappelons que c'est aussi de cette manière que Jésus rencontrera la samaritaine, que le serviteur d'Abraham trouvera Rebecca, que Moïse trouvera Sephora. En demandant de l'eau, et dans ces quatre situations, ce sera toujours à une femme.

d.2) Le pain et le gâteau.

  • 1 Rois 17.11 : ... Il l'appela de nouveau, et dit : Apporte-moi, je te prie, un morceau de pain dans ta main.

On fait rarement attention à ce détail. Etant donné que les traductions sont parfois hasardeuses, on peut assez facilement imaginer que la première demande d'Elie et la deuxième sont identiques. Pourtant les mots désignent deux choses différentes. La première fois, il demande bien du pain (Lechem), mais la deuxième, il va lui demander un gâteau ('uggah). C'est ce qui s'est passé entre les deux qui détermine ce changement.

Alors qu'elle lui a fourni ce qu'il demandait, donc de l'eau, il renchérit en demandant du pain. Il ne faut pas imaginer que Elie se désintéresse du sort de la veuve. Il sait qu'il est en train de lui demander non pas de son superflu, mais de son nécessaire. Il sait que si elle regarde sa demande humainement, elle ne l'écoutera pas, mais si elle la regarde spirituellement, elle le fera. Ce qui est en train de se passer n'est pas simplement le déroulement des exigences d'un homme ayant faim, mais la détermination de l'identité de la veuve.

Il n'est pas possible de se réfugier derrière l'idée d'une hospitalité qui serait commune en ce temps-là. Si l'Eternel a précisé qu'il a "ordonné à une femme veuve de (le) nourrir", c'est justement la preuve que sans ordre de Dieu, la chose ne se serait pas faite. Nous sommes donc en présence, non pas d'un homme sans-gêne demandant ce qui a le plus de valeur à une femme qui n'a déjà pas grand-chose, mais d'un prophète établissant l'identité de la personne à qui il s'adresse. Si l'Eternel envoie Elie vers cette femme, ça n'est pas seulement parce qu'Elie a besoin d'un endroit où continuer de se cacher tout en recevant à manger. Plus tard, l'Eternel enverra un ange pour le nourrir, il aurait également pu le faire à ce moment et le laisser à Kérith. Ce qui se passe réellement ici, c'est l'Eternel qui décide de bénir cette femme et qui la met en position de l'être. En bénissant un prophète, elle enclenche un processus qui la concerne plus elle qu'il ne concerne Elie. Elle n'est pas un relais d'étape où l'on cherche de l'eau et on se repose temporairement. Elle est une destination indispensable parce qu'elle et son fils sont tous les deux important dans ce que l'Eternel est en train de faire.

La demande d'Elie concerne donc du pain, au sens le plus strict du terme. C'est-à-dire ce qui était susceptible de se trouver chez la veuve. Celle-ci n'en a pas, et lorsqu'elle répondra à Elie qu'elle n'en a pas mais qu'elle va faire le dernier pain qu'elle peut pour son fils et elle, Elie comprend la situation, et c'est là que les choses changent. Alors qu'il demandait du pain, donc une alimentation traditionnelle, sa requête se transforme en un gâteau. Le mot utilisé est très rare dans la Parole de Dieu. C'est le même mot que le gâteau qu'Abraham demandera à Sara de préparer pour l'Eternel (Genèse 18.6 : Abraham alla promptement dans sa tente vers Sara, et il dit: Vite, trois mesures de fleur de farine, pétris, et fais des gâteaux('uggah)), c'est également le nom des gâteaux que les enfants d'Israël feront pour la première pâque alors qu'ils sortaient d'Egypte (Exode 12.39 : Ils firent des gâteaux ('uggah) cuits sans levain avec la pâte qu'ils avaient emportée d'Égypte, et qui n'était pas levée; car ils avaient été chassés d'Égypte, sans pouvoir tarder, et sans prendre des provisions avec eux), le nom des gâteaux que les Hébreux faisaient avec la manne venant du ciel (Nombres 11.8 : Le peuple se dispersait pour la ramasser; il la broyait avec des meules, ou la pilait dans un mortier; il la cuisait au pot, et en faisait des gâteaux ('uggah). Elle avait le goût d'un gâteau (léshad) à l'huile) (pas le même mot entre les deux 'gâteaux') ou encore finalement, le type de gâteau que l'ange de l'Eternel apportera à Elie plus tard dans son ministère, justement avec de l'eau (1 Rois 19.6 : Il regarda, et il y avait à son chevet un gâteau cuit sur des pierres chauffées et une cruche d'eau. Il mangea et but, puis se recoucha). Ce mot ne se rapporte pas à un simple aliment quotidien, mais à bien plus. Même lorsque Ezéchiel devra cuir des gâteaux sur des excréments, ce sera une fois de plus ce mot qui est utilisé et il porte une fois de plus la même signification (Ezéchiel 4.12 : Tu mangeras des gâteaux ('uggahd'orge, que tu feras cuire en leur présence avec des excréments humains). Dans le cas d'Ezéchiel, cela représente l'impureté des offrandes d'Israël, mais cela rattache une fois de plus l'utilisation de ce mot à l'offrande des gâteaux pétris à l'huile.

La particularité de ce lien avec l'offrande de gâteaux, lien qui aura son importance dans la suite du ministère d'Elie, c'est que cela pourrait nous donner une indication sur l'origine d'Elie dont on ne sait que le fait qu'il vienne de Galaad. En effet, c'est effectivement ce qu'il est en train de demander à la veuve, et il se trouve que ce type d'offrande est destiné aux fils d'Aaron, ce qui désignerait Elie comme originaire d'une des villes sacerdotales et donc Lévitique de Galaad (Lévitique 7.10 : Toute offrande pétrie à l'huile et sèche sera pour tous les fils d'Aaron, pour l'un comme pour l'autre).

Quoiqu'il en soit, la demande d'Elie change donc et il passe du pain au gâteau, mais le changement ne s'arrête pas là.

Contrairement à ce que l'on pourrait croire, la réalité est que cette femme, bien qu'ayant reçu la direction de Dieu, n'a pas suffisamment de foi pour le faire. On se souvient tous qu'elle va finir par le faire, mais ça n'était pas son intention première. Sa réponse à la demande de pain est très exactement : L'Éternel, ton Dieu, est vivant! je n'ai rien de cuit, je n'ai qu'une poignée de farine dans un pot et un peu d'huile dans une cruche. Et voici, je ramasse deux morceaux de bois, puis je rentrerai et je préparerai cela pour moi et pour mon fils; nous mangerons, après quoi nous mourrons (1 Rois 17.12). Elle pense donc que sa fin est venue et compte sur ses propres forces pour la prolonger un tout petit peu plus avant une fin qu'elle anticipe déjà.

L'Eternel pourrait la juger à cet instant et envoyer Elie vers une autre veuve, mais il connaît l'état de cette femme et sait qu'elle a besoin d'un peu plus de foi. Il ne nous juge pas pour ce que nous n'avons pas, il nous juge quand nous ne le voulons pas. Or cette veuve est exactement celle que Dieu a choisi, elle n'est peut-être pas en état d'elle-même de renverser des montagnes, mais son coeur est entier. Elle a reçu l'ordre de Dieu, le sait, et a essayé d'obéir. Dans une période de sécheresse elle a apporté de l'eau à l'homme de Dieu. Simplement la deuxième étape de son obéissance représente un pas qu'elle ne parvient pas à franchir.

d.3) La prophétie.

C'est pour cela qu'Elie l'encourage et lui donne ce dont elle avait besoin, une parole qui est à la fois apaisante de la part de l'Eternel, mais qui contient également une prophétie intéressante.

  • 1 Rois 17.13-14 : Élie lui dit: Ne crains point, rentre, fais comme tu as dit. Seulement, prépare-moi d'abord avec cela un petit gâteau, et tu me l'apporteras; tu en feras ensuite pour toi et pour ton fils. 14 Car ainsi parle l'Éternel, le Dieu d'Israël : La farine qui est dans le pot ne manquera point et l'huile qui est dans la cruche ne diminuera point, jusqu'au jour où l'Éternel fera tomber de la pluie sur la face du sol.

En passant du pain au gâteau, Elie change un deuxième point. La première fois il ne s'agissait que de partager ce que la veuve avait, maintenant la notion de partage a disparu. Le problème d'Elie n'est pas la faim où la soif, mais l'établissement de la volonté de Dieu. C'est cela qui se cache dans la forme que prend sa demande. En lui apportant de l'eau, elle a déjà attesté qu'elle était celle que l'Eternel avait préparé, maintenant il demande du pain parce que c'est la fonction que l'Eternel a dit qu'elle aurait (1 Rois 17.9 : ... Voici, j'y ai ordonné à une femme veuve de te nourrir), mais si elle a montré sa bonne volonté, de toute évidence, elle n'est pas en mesure de donner à Elie ce qu'elle est censée lui donner. S'en rendant compte, c'est là que la demande d'Elie change. Ca n'est pas qu'il annule sa demande de pain, mais il se rend compte qu'il est nécessaire de faire autre chose avant, et cette chose, c'est une offrande de gâteau.

C'est pour cela qu'il ne passe pas simplement du pain au gâteau, mais qu'il change également la forme que cela doit revêtir. Il demande désormais spécifiquement un gâteau pour lui et n'a pas l'intention de le partager. La veuve devra/pourra s'en faire un autre par après. Pourtant elle avait affirmé qu'elle n'avait que de quoi en faire un seul, et Elie lui dit qu'il veut ce 'un seul' en question et qu'ensuite elle en fera un pour elle et son fils.

C'est là que se cache une incroyable prophétie qui ne se révèle qu'en comprenant le service d'Elie. La femme veuve, qui représente la personne morale de l'église, contrairement à son fils qui représente les personnes physiques composant l'église, lui dit : je rentrerai et je préparerai cela pour moi et pour mon fils; nous mangerons, après quoi nous mourrons (1 Rois 17.12), et la réponse d'Elie avalise ce qu'elle vient de dire. Il lui répond : rentre, fais comme tu as dit. Seulement, prépare-moi d'abord avec cela un petit gâteau (1 Rois 17.13). On peut limiter la phrase d'Elie au fait de faire un gâteau, mais ça n'est pas ce qui est écrit, et la suite du passage semble présenter une réalisation bien plus étendue. Ainsi, lorsqu'il lui dit cela, il ne parle pas uniquement de ce qu'elle fera ce gâteau dont elle parle, mais de ce que ce qu'elle a annoncé va arriver. Cela concerne donc le fait de faire le gâteau, de le manger, et de mourir. Bien que je reviendrai sur ce sujet plus tard, elle va donc effectivement faire ce gâteau, le manger avec son fils, puis au moins, de manière évidente, son fils va mourir (spirituellement, ils mourront tous les deux, je l'expliquerai plus tard).

Une fois de plus, regarder les choses charnellement apporte une compréhension contraire à ce que nous révèle réellement ce passage. On verrait un prophète qui veut passer avant les autres et qui pense à lui en premier. Dans la réalité, tout ce qu'il fait il le fait par direction divine. Ce qui se passe avec la veuve, c'est qu'il est en-train de lui dire d'abandonner sa provision humaine en l'offrant à Dieu pour être en mesure de recevoir de Dieu une provision nécessaire humainement. Cela ne parle pas de donner pour recevoir, mais d'arrêter de donner l'apparence de la sainteté à ce qui n'en porte pas, d'arrêter de faire ce que Dieu veut faire, à la place de Dieu. Cette femme qui représente l'église subsiste par ses propres oeuvres et non par la main de Dieu, mais sa survie dans les temps qu'elle traverse est directement liée à la provision de Dieu, et elle est mise devant l'obligation de choisir.

Il est intéressant de noter qu'elle ne parle pas de son Dieu, mais de celui d'Elie (1 Rois 17.12 : Et elle répondit: L'Éternel, ton Dieu ...).


e) La conséquence.

  • 1 Rois 17.14-16 : Car ainsi parle l'Éternel, le Dieu d'Israël: La farine qui est dans le pot ne manquera point et l'huile qui est dans la cruche ne diminuera point, jusqu'au jour où l'Éternel fera tomber de la pluie sur la face du sol. 15 Elle alla, et elle fit selon la parole d'Élie. Et pendant longtemps elle eut de quoi manger, elle et sa famille, aussi bien qu'Élie. 16 La farine qui était dans le pot ne manqua point, et l'huile qui était dans la cruche ne diminua point, selon la parole que l'Éternel avait prononcée par Élie.

Alors qu'elle n'avait pas la force de faire ce qu'Elie avait premièrement demandé, la Parole de Dieu transmise par Elie lui donne la force qui lui manquait. Elle n'a rien de plus qu'elle n'avait quelques minutes auparavant et se trouve toujours exactement dans la même situation que lorsqu'elle disait qu'elle ferait un pain pour elle et son fils puis mourrait. Rien de plus si ce n'est une Parole de Dieu.

On ne nous donne pas plus de détails. En deux versets nous recevons la Parole de Dieu et son accomplissement.

Cette veuve vient juste d'affirmer qu'elle n'avait plus de quoi vivre plus d'un repas, pourtant ce qu'Elie lui a transmis lui donne suffisamment d'espoir pour aller au-delà de sa situation.


NOTA concernant 1 Rois 17.15-16 :

Ce verset est généralement traduit par : Elle alla, et elle fit selon la parole d'Élie. Et pendant longtemps elle eut de quoi manger, elle et sa famille, aussi bien qu'Élie (1 Rois 17.15 : Segond). Il convient de se méfier de la traduction Darby de ce verset, qui est exactement : Et elle s'en alla, et fit selon la parole d'Élie. Et elle mangea, elle, et lui, et sa maison, toute une année. La seule certitude concernant la durée est qu'elle est inférieure à 3 ans et demi parce que c'est la durée totale pendant laquelle la pluie a cessé de tomber et qu'elle ne débute qu'après l'épisode du torrent du Kerith qui est lui aussi inclus dans les 3 années et demi.

7 - Transposons et récapitulons


Il s'agit dans cet enseignement de regarder l'ensemble de la vie d'Elie et non un court passage de cette dernière. Aussi fou que cela puisse paraître, tout ce qu'il a fait et été, de son apparition à son enlèvement, raconte une seule et même histoire. Cela fait cependant que si je terminais de transposer dans notre époque tout ce que j'en ai reçu en une fois, à la fin de cet enseignement, cela ferait un nombre de points importants à assimiler en une fois, et il me semble plus judicieux de le faire petit-à-petit.

Nous avons donc Elie, qui représente la révélation de Dieu donné aux nations qui se cache en dehors de la terre promise, donc de l'église, le temps que la soif grandisse. Une fois que la sécheresse est suffisamment présente, il part pour Sarepta, qui signifie 'France' afin de très spécifiquement y rencontrer une veuve particulière. 

Sarepta, donc la France, appartient à Sidon, donc l'Europe. Or Sidon signifie 'une pêche abondante', représentant les conversions à venir. Sidon est également la terre d'origine de Jézabel, signe que l'Eternel prépare son plan là même où on pourrait voir une certaine imperméabilité à la parole de Dieu.

La veuve de Sarepta représente l'église de France. Cependant, elle ne représente pas les membres de l'église de France, mais uniquement la notion globale d'église. Les membres étant représentés par son fils. Cette église est mourante et n'a plus d'époux. Bien que sa volonté d'être avec Dieu soit toujours présente, sa faiblesse vient de ce que le temps l'a séparé de son Dieu, c'est la perte du premier amour. Son veuvage représente le fait que si elle a accepté la mort de Jésus, elle n'en a pas réellement saisi la résurrection et ne l'a pas faite sienne. Son enfant est né de son iniquité, donc de son éloignement du seul vrai Dieu et ce fils est sans père, donc sans Dieu.

Dieu n'a pas abandonnée cette veuve, il la connaît et se présente à elle afin qu'elle fasse un choix. Ce choix est représenté par le fait de continuer de vivre de ses propres oeuvres ou de s'en remettre à Dieu et faire à nouveau sa volonté.

Vient alors le moment de son réveil.


NOTA : sur le fils de la veuve.

Si le fils de la veuve représente des personnes physiques, il ne les représente pas toutes, mais un nombre qui va varier tout au long de l'histoire d'Elie. Au commencement, dans la maison de sa mère, le fils représente quelques croyants qui, bien que faisant partie de l'église/Israël, font partie d'une branche revêtant certaines spécificités. Parmi elles se trouve le fait de faire partie de l'église de France/Sarepta, mais également d'être isolés au sein de cette église, sa mère étant une veuve dont personne ne prend soin. La veuve et son fils ne représentent donc pas tous les croyants mais uniquement ceux qui se sont mis à part. La révélation que représente Elie est allée vers ceux qui étaient d'accord pour la recevoir et qui ont accepté de payer le prix pour elle. 

8 - La résurrection du fils.


On notera que le passage de la mort du fils suit directement celui de la provision divine en huile et en farine. Elie se trouve toujours chez la veuve et le temps qui s'est écoulé entre son arrivée chez elle et la mort de l'enfant n'est pas précisé autrement que dans les termes : 'Après ces choses'. Tous ce dont on est certain c'est que cela se situe dans les trois années et demi s'écoulant entre le début et la fin de la sécheresse et que suite à cet évènement, ils se passera encore un temps qui doit être important. Le chapitre suivant la résurrection du fils commençant par : Bien des jours s'écoulèrent (1 Rois 18.1). 

La première chose qui choque est que nous ne voyons aucune trace d'intercession de la part d'Elie lorsque l'enfant est malade, pas plus que lorsque sa maladie se complique. Comme avec Lazare, la gloire de Dieu ne pouvait se révéler que dans la résurrection, pas dans la guérison.

Cette deuxième scène se passe dans la maison, alors que la première se passait en dehors. C'est appuyé par la précision que la femme dont il est question est la maîtresse de maison, précision qui n'avait jamais été faite. Etant veuve et vivant avec son enfant, il est évident qu'elle est la maîtresse de ce lieu. Quand une chose est appuyée dans la Parole de Dieu, alors qu'elle est évidente, c'est parce qu'elle est importante à comprendre pour l'ensemble de ce qui se passe et que c'est un élément central de la compréhension de ce qui est décrit.

Ici, la compréhension ne peut se dissocier de notre époque, parce qu'elle en est le signe direct et ne porte pas nécessairement de signification dans la sienne. D'autant que dans la sienne, la chose se passe dans la maison, que rien n'indique que cette femme vive à proximité directe d'autres personnes. Elie n'est pas encore censé apparaître, et en ce temps, Achab envoie partout dans le territoire des personnes afin de le retrouver. L'endroit en question est donc la continuation de la dissimulation de Kérith. C'est donc dans le secret que l'enfant tombe malade, meurt et finit par ressusciter.

Cela commence en ces termes :

  • 1 Rois 17.17-18 : Après ces choses, le fils de la femme, maîtresse de la maison, devint malade, et sa maladie fut si violente qu'il ne resta plus en lui de respiration. 18 Cette femme dit alors à Élie : Qu'y a-t-il entre moi et toi, homme de Dieu ? Es-tu venu chez moi pour rappeler le souvenir de mon iniquité, et pour faire mourir mon fils ?

Elie ne fait rien pendant la maladie de l'enfant, et ça n'est qu'une fois mort que sa mère confrontera le prophète. Ce que nous révèle sa prise de position, c'est non seulement que son fils est issu d'une iniquité, mais également qu'elle n'a pas encore compris que l'Eternel, à travers Elie est venu vers elle. Nous sommes à la veille de l'émancipation de son fils. C'est pour cela qu'Elie ne pouvait pas le guérir. Le fils représente les croyants de l'église de France. Ce sont des enfants sans père, et la maladie dont ils souffrent est le résultat de l'éducation qu'ils ont eue. Ils sont fils d'une veuve et n'ont jamais eu de père. Ils n'ont pas besoin d'une guérison, mais d'une nouvelle naissance, qui passe par la résurrection.

Dans ce qui se déroule, ils ne s'identifient qu'à travers leur mère et n'existent pas par eux-mêmes. L'église en tant que personne morale est au-dessus des personnes qui la composent, et chacun de ses membres s'identifie en se référant à elle. La panique de la veuve, c'est la panique de l'église actuelle qui voit non pas la mort des croyants, mais leur naissance prochaine et qui anticipe les conséquences sur elle-même, ne comprenant pas que la nouvelle naissance de ses membres entraînera obligatoirement son propre rétablissement.

C'est ici exactement ce qui se passe. Elie demande son fils à la veuve. Le texte ne nous dit pas qu'elle le lui donne, mais qu'il le lui prend (Il lui répondit: Donne-moi ton fils. Et il le prit du sein de la femme). L'Eternel a choisi l'église de France, et ce n'est pas sa structure qui pourra empêcher le réveil de ceux de ses membres qui accepteront de mourir à eux-mêmes. Au contraire, ils vont renaître et le veuvage disparaîtra. Le fils ressuscité, recevant son Père, enlèvera le veuvage de sa mère, et l'église pourra alors à nouveau être celle que l'Eternel a commandé de ses vœux. Elie va emmener l'enfant dans la chambre haute, qui comme à la pentecôte représente le sommet de la montagne, le lieu où l'Eternel apparaît et agit.

L'échec de l'église n'est pas sa condamnation, il ne dénote pas d'une volonté identifiée de rejeter Dieu. Elle a fait avec ce qu'elle avait à sa disposition, et le cumul de mauvaises décisions l'a simplement mis dans une position où elle ne réalise plus sa misère. Mais l'Eternel ne se renie pas. Il envoie sa révélation à son église afin qu'elle puisse sortir de son iniquité en s'attachant au Fils de Dieu (Psaumes 2.12 : Baisez le fils, de peur qu'il ne s'irrite, et que vous ne périssiez dans votre voie, car sa colère est prompte à s'enflammer. Heureux tous ceux qui se confient en lui !).

C'est pour cela que ça n'est pas la veuve qui meurt, mais son fils, parce que le changement de l'église en tant qu'entité morale ne peut passer que par le changement des personnes qui la composent. Et c'est exactement ce qui se passe dans la scène que nous regardons. La résurrection du fils va pousser la mère à reconnaître qu'Elie vient de Dieu (1 Rois 17.24Je reconnais maintenant que tu es un homme de Dieu, et que la parole de l'Éternel dans ta bouche est vérité).

Cette femme vit depuis un certain temps d'une provision miraculeuse. La farine et l'huile ne manquent jamais, pourtant elle ne peut reconnaître le ministère d'Elie, qui représente la révélation de Dieu pour les nations, qu'à travers la résurrection de son fils. C'est donc exactement ce que je disais auparavant, le fait que l'église en tant que personne morale ne peut changer à travers ce qu'elle voit, mais uniquement au travers du changement des personnes qui la composent.

Bien que cela ne soit pas directement dit, lorsqu'Elie prend l'enfant, il l'emmène dans la chambre haute. On le sait très simplement parce qu'une fois ressuscité, il va en descendre. C'est donc dans cette chambre haute, loin de la mère, qu'Elie va s'étendre par trois fois sur l'enfant. Pour lui rendre la vie, Elie, qui représente la révélation de Dieu destinée aux nations, va rendre la vie au fils de la veuve en s'allongeant par trois fois dessus. Cette répétition par trois va se reproduire dans le service d'Elie, et si la forme sera différente, le sens sera exactement le même. Cela représente trois révélations qui vont descendre sur les croyants et qui sont nécessaires à leur résurrection. Ces trois révélations sont en réalité une révélation en trois, ce qui fait évidemment le lien avec Dieu lui-même, qui est trois en un. Ces trois révélations sont celles du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Chacun révélant les deux autres, et les trois n'étant qu'une seule.

C'est pour cela que non seulement le fils doit monter dans la chambre haute, lieu où l'Esprit révèle toute chose, mais c'est également pour cela qu'il doit être séparé de sa mère. Parce que spirituellement, le poids d'une église sans époux sur ses enfants est oppressant. La mère sans époux occupe le rôle à la fois de la mère et du père, faussant l'image du père qui permet de comprendre la position de Dieu. Ce qui fait la boucle avec ce que je disais concernant le fait que la mère ne peut renaître que par la renaissance du fils. Parce que si le fils reprend sa place, alors la mère le fera également.

Pour redéfinir la manière dont se passe les choses et s'assurer que la distinction entre l'église/mère et le fils/croyants soit comprise dans l'exemple présent d'Elie, de la veuve et de son fils, redéfinissons les choses de la manière suivante :

L'église est l'ensemble de croyants. Par contre, à partir du moment où des règles s'instaurent, alors il y a une distinction entre les croyants et les règles qui régissent l'église. Si les règles sont celles de Dieu, qui sont fondées sur la Parole de Dieu, alors les croyants sont attachés au Père. Par contre, lorsque les règles sont contraires, totalement ou partiellement, à la Parole de Dieu, alors les croyants sont attachés à la mère. C'est en cela que la veuve et le fils représentent tous les deux l'église. Le fils c'est les croyants, la mère c'est la structure mise en place. La structure ne changera pas d'elle-même, elle ne peut le faire que contrainte et forcée par ses membres. C'est donc le fils qui doit s'émanciper afin de renaître, et ce, non pas obligatoirement pour rejeter sa mère, mais parce que la résurrection du fils entraînera de facto le changement de la mère. Il en va de même avec la mainmise de Jézabel sur les assemblées, elle peut l'avoir non pas par sa propre force, mais en raison de la faiblesse de ceux qui devraient porter l'autorité. Si ceux qui devraient avoir cette autorité s'en saisissaient, alors Jézabel perdrait de facto sa position.

Lorsque la veuve avait répondu à Elie concernant sa demande de pain, elle avait dit qu'après en avoir fait, elle mangerait, elle et son fils et qu'ensuite ils mourraient tous les deux. La réponse d'Elie avait été de dire qu'elle devait effectivement faire cela, mais qu'elle devait premièrement lui apporter un gâteau. C'est finalement ce qui s'est spirituellement passé. Elle a servi Elie, puis a reçu ce qui était nécessaire pour pouvoir se nourrir elle et son fils. Finalement son fils est mort, et à travers sa résurrection, c'est elle qui reçoit la révélation de l'origine divine du service d'Elie (1 Rois 17.24 : Je reconnais maintenant que tu es un homme de Dieu, et que la parole de l'Éternel dans ta bouche est vérité).

9 - Des malheurs qui sont des bénédictions.


Il ne faut pas se méprendre. Evidemment, les temps dans lesquels le ministère d'Elie se déroulent sont des jours sombres. Mais on fait l'erreur d'inclure certains points dans le négatif de la situation. On amalgame tout ensemble en ne réalisant pas que certaines choses qui paraissent négatives sont en réalité extrêmement positives. Comprendre la différence entre les choses positives et les autres est important. C'est le même problème que nous avons dans la période de la fin des temps que nous traversons. Si une chose fait peur ou inquiète, alors par défaut les croyants considèrent qu'elle n'est pas de Dieu.

Dans la période d'Elie, les deux exemples les plus parlant sont ceux de la sécheresse et de la mort de l'enfant. La sécheresse n'est pas une malédiction, c'est en réalité exactement l'inverse. Dans cette période elle est nécessaire pour faire réagir le peuple, pour faire naître la soif sans laquelle personne ne s'intéresse à Dieu. Aussi triste que cela soit, il se trouve que personne ne cherche Dieu lorsque les choses vont bien, il faut que les choses s'aggravent pour qu'on finisse par se remettre à chercher Dieu. C'est le symbole de la soif qui traverse les enfants de Dieu de nos jours. Dans un pays comme la France, où il ne se passait presque rien depuis très longtemps, Dieu est en train d'agir. La soif a donné la force de chercher à boire.

De la même manière, la mort de l'enfant n'est pas une chose triste à laquelle Dieu a la bonté de trouver une solution. C'est une chose nécessaire à la renaissance du peuple qui se croit de Dieu.

Qu'Achab et Jézabel soient des personnages terribles est une évidence, que la situation qu'ils ont mise en place le soit, également. Mais l'histoire d'Elie nous montre que ce que Dieu fait est positif. Même si en le regardant de manière charnelle on y voit également de la misère et de la tristesse, la réalité est qu'une fois de plus, les pensées de Dieu ne sont pas nos pensées. Lorsqu'il envoie la sécheresse, c'est pour le bien de son peuple, lorsqu'il autorise la mort de l'enfant, c'est pour le bien de ce même enfant dont on reparlera dans le chapitre suivant du livre des rois.

De nos jours il en va de même. Dès que cela ne nous plaît pas, on se plaint, prouvant qu'on ne fait pas confiance à Dieu et que nous avons également besoin soit de renaître, soit de passer de l'enfant au jeune homme, ou du jeune homme à l'homme accompli (1 Jean 2.12-14) (détails dans cet enseignement).

10 - La fin de la sécheresse.


a) Le temps passe.

Finalement, la femme et son fils, avec Elie dans la chambre haute, passeront le temps jusqu'à ce que l'Eternel annonce finalement le retour prochain de la pluie.

  • 1 Rois 18.1-2 : Bien des jours s'écoulèrent, et la parole de l'Éternel fut ainsi adressée à Élie, dans la troisième année: Va, présente-toi devant Achab, et je ferai tomber de la pluie sur la face du sol. 2 Et Élie alla, pour se présenter devant Achab. La famine était grande à Samarie.

Cela va changer plusieurs choses, dont une concernant le fils qui n'est pas expressément dite et sur laquelle je reviendrai plus tard.

Pour ce qui concerne l'affirmation que cela se passe dans la troisième année, il se trouve qu'on ne nous précise pas dans la troisième année de quoi. D'autant qu'une année étant composée de douze mois, ça reste une indication floue qui peut autant se rapporter à la durée de la sécheresse qu'au temps passé chez la veuve de Sarepta. Dans tous les cas, la pluie tombera à nouveau après ne l'avoir plus fait depuis trois ans et demi. Si l'on prend en compte que la durée d'existence d'un torrent lorsqu'il ne pleut pas n'est pas très longue, il est peu probable qu'Elie ait passé plus de quelque mois à Kerith. Ce qui placerait l'affirmation : dans la troisième année, au niveau du temps passé à Sarepta.

Pendant ces quelques années, la pluie ne reparaissant pas, l'eau, toujours présente dans les points d'eau, ne l'est plus suffisamment pour les cultures. On le comprend en ce qu'il n'est pas problématique d'en trouver pour la renverser abondamment sur l'autel qu'Elie construira. Pour ce qui est du torrent de Kison, il est parfaitement possible que si le lieu est constant, donc si le lit est toujours le même lors des débordements, que le lit porte le nom de torrent même sans l'abondance d'eau. Le lit d'un torrent n'est pas obligatoirement régulier, il peut changer en fonction des pluies. Ca pourrait assez facilement justifier que le Kison porte toujours le nom de torrent alors que la pluie n'est plus tombée depuis trois ans et demi.

Par ailleurs, 1 Rois 18.2 nous dit spécifiquement que : la famine était grande à Samarie. Ca semble indiquer qu'elle n'était pas présente dans tout Israël. Rappelons que, autant Elie que Achab, ne parlent pas de Samarie, mais de tout Israël, donc la précision du lieu géographique de la famine a son importance puisqu'elle semble indiquer qu'elle n'était soit pas présente dans le reste d'Israël et de Juda, soit avec moins de dureté.


b) La mort de la veuve.

Bien qu'on ne nous parle pas ouvertement de cela, il semblerait que la veuve périsse à la fin de la période qu'Elie passe à Sarepta. Je disais plus tôt qu'Elie avait prophétisé en annonçant à la veuve : Ne crains point, rentre, fais comme tu as dit (1 Rois 17.13). Or, on peut se limiter à penser que la veuve aurait dit qu'elle rentrerait et ferait un pain pour son fils et elle. Mais ce serait limiter ce qu'elle a dit, et dans ce cas, pourquoi ne pas le limiter encore plus et considérer qu'il ne parlait que de rentrer chez elle ? Il faut prendre en compte tout ce qu'elle vient de dire, et sa phrase complète était la suivante : L'Éternel, ton Dieu, est vivant ! je n'ai rien de cuit, je n'ai qu'une poignée de farine dans un pot et un peu d'huile dans une cruche. Et voici, je ramasse deux morceaux de bois, puis je rentrerai et je préparerai cela pour moi et pour mon fils ; nous mangerons, après quoi nous mourrons (1 Rois 17.12).

Elle annonce donc dans l'ordre plusieurs choses :

1️⃣ Elle ramasse deux morceaux de bois ;

2️⃣ Elle rentre ;

3️⃣ Elle prépare un pain pour son fils et elle ;

4️⃣ Son fils et elle mangent ;

5️⃣ Son fils et elle meurent.

Les points 1️⃣, 2️⃣, 3️⃣ et 4️⃣ ne souffrent pas de problèmes de compréhension et il est apparent qu'ils se sont déroulés. C'est le point 5️⃣ qui est plus discret. On sait que le fils va effectivement mourir. Ce qui fait qu'à l'exception de sa propre mort, tout ce qu'a dit la veuve s'est bien réalisé, comme le disait Elie.

Or, comme je le disais, la veuve représente la partie de l'église qui n'a pas abandonné. Elle est seule, délaissée, mais bien que dans une période aride, où il faut chercher une subsistance qui vient à manquer si cruellement qu'elle envisage sa propre mort et celle de son enfant, elle continue jusqu'au bout de ses forces. L'Eternel a envoyé Elie vers une femme qui est probablement celle qui a le moins les moyens de l'aider. Parce que l'Eternel ne fait jamais les choses à moitié. Elie vient pour elle, autant qu'elle est là pour lui.

Reste donc la dernière partie de ce qu'elle a annoncé et qui ne se comprend qu'au travers de son fils. Cette femme est l'image de l'église en tant que personne morale, hantée par sa propre iniquité, mais déployant de courageux efforts pour essayer de continuer un jour de plus. Elle n'a pas abandonné. Seulement en tant que personne morale, sa propre élévation ne peut se faire qu'au travers de celle de son enfant, soit les croyants qui auront accepté le sacrifice de tout ce qu'ils sont et que l'Eternel va lui prendre dans un premier temps, afin de les lui rendre ressuscités. C'est alors seulement que le renouvellement des personnes physiques qui sont l'église, va petit à petit la faire disparaître. Parce qu'il n'est plus nécessaire d'avoir de personne morale pour représenter les personnes physiques. Cela signifie que la résurrection du fils annonce la mort de la veuve qui, comme dans les généalogies, continue d'une certaine manière d'exister au travers de son fils. Quand l'église cessera d'être un bâtiment et redeviendra ses membres, alors le bâtiment disparaîtra entièrement, non pas comme une destruction, mais comme une remise à sa juste place. Nous sommes les pierres de l'édifice et Jésus est la pierre angulaire. Une fois de plus le temple va devoir s'effondrer pour faire comprendre que l'Eternel n'y est pas, mais qu'il se trouve dans ses enfants.

Dans le cas de la veuve de Sarepta, Elie lui prend son enfant, elle ne le donne pas. Par contre, lorsqu'il ressuscite, Elie le lui rend (1 Rois 17.23 : Élie prit l'enfant, ... et le donna à sa mère. Et Élie dit : Vois, ton fils est vivant), et elle reconnaît qu'Elie est bien de Dieu. Etant donné qu'il représente la révélation de Dieu pour les nations, elle accepte cette révélation et entre de plein-pied dans sa propre mort qui est en réalité une prolongation à travers la nouvelle vie de son fils.

C'est la raison pour laquelle on nous précisait qu'elle cherchait DEUX morceaux de bois. Faisant ainsi le lien avec l'autel de l'ancienne alliance, et l'arme qui tuera Jésus, c'est-à-dire la croix. De la même manière que Jean devait diminuer pour que Jésus croisse (Jean 3.30 : Il faut qu'il croisse, et que je diminue), la veuve, donc l'église morale, doit diminuer pour que son fils croisse, jusqu'à ce qu'elle disparaisse pour le libérer entièrement.

Pour ajouter à cela, le fils de la veuve restera avec Elie lorsqu'il partira pour annoncer le retour de la pluie. Je l'expliquerai dans le chapitre 12. Or, son devoir aurait dû être de s'occuper de sa mère, veuve en Israël et n'ayant pas d'autres enfants. En outre, il est spécifiquement précisé qu'il est encore un jeune homme, donc pas en âge de quitter le foyer. Pourtant il part avec le prophète. La raison en est simplement que son émancipation passe par la mort de sa mère, comme elle l'avait elle-même annoncée, sans s'en rendre compte.

La famine s'est donc installée et Elie part pour rencontrer Achab, le roi d'Israël, établi dans la ville de Samarie.

11 - Abdias.


a) L'envoi d'Abdias.

Alors qu'Elie vient de partir de chez la veuve de Sarepta, simultanément, nous avons Achab qui décide d'envoyer Abdias parcourir le pays pour trouver des sources d'eaux. Lorsqu'Abdias trouvera Elie, il lui racontera ce qui s'est passé durant les trois années et demi de son absence.

  • 1 Rois 18.10 : L'Éternel est vivant ! il n'est ni nation ni royaume où mon maître n'ait envoyé pour te chercher ; et quand on disait que tu n'y étais pas, il faisait jurer le royaume et la nation que l'on ne t'avait pas trouvé.

Lorsque l'Eternel avait décidé de cacher Elie, il n'a pas fait les choses à la légère. Bien qu'on ne nous en parlait pas du tout durant le temps passé à Kerith, où il était tout de même précisé que le but était de cacher le prophète, et qu'aucune mention de quelque sorte que ce soit n'était faite durant tout le séjour à Sarepta, il se trouve que la sécheresse grandissant, Achab savait que le seul moyen de revoir la pluie passait par Elie, et il a envoyé partout, dans ce pays et dans les autres, des troupes afin de le retrouver. Cela montre qu'Achab connaît l'Eternel, il sait que ce qui a été annoncé ne peut pas disparaître. Elie avait dit que la pluie ne reviendrait qu'à sa parole : (... il n'y aura ces années-ci ni rosée ni pluie, sinon à ma parole 1 Rois 17.1). Achab a des centaines de prophètes, mais il sait que personne ne peut aller à l'encontre de ce qui a été dit par l'envoyé de l'Eternel. S'étant éloigné de Dieu, il sait que les vrais prophètes ne lui prophétiseront rien qui aille dans son sens. Achab a de la haine envers les prophètes de Dieu, c'est ce qu'il affirmera à Josaphat, roi de Juda lorsqu'il parlera de Michée (1 Rois 22.8 : Le roi d'Israël répondit à Josaphat: Il y a encore un homme par qui l'on pourrait consulter l'Éternel; mais je le hais, car il ne me prophétise rien de bon, il ne prophétise que du mal : c'est Michée, fils de Jimla. Et Josaphat dit : Que le roi ne parle pas ainsi !). Cette haine est entretenue par son épouse, la reine Jézabel dont la marotte était justement l'extermination de tous les prophètes de l'Eternel (1 Rois 18.4). L'exception, au moins temporaire, étant justement celle d'Elie qui doit d'abord faire retomber la pluie avant qu'elle ne puisse à son tour l'exterminer.

Cela atteste également que durant cette période, Elie était "discret". Il était en retrait, si on peut simplement parler de retrait concernant un prophète qui, bien qu'il ait une aura aveuglante de nos jours, n'a en réalité fait que trois choses, aucune des trois ne s'étant faite en présence du peuple. La première était d'annoncer la fin de la pluie à Achab, puis de dire à une veuve que son pot de farine et sa cruche d'huile ne se videraient pas jusqu'à ce qu'il pleuve, et finalement la résurrection du fils de cette même veuve, dont rien ne nous dit que qui que ce soit était au courant de la maladie puis de la mort.

L'envoi d'Abdias ne concerne donc pas Elie. C'est un proche du roi, le chef de sa maison. Depuis des années, le roi envoie partout ses troupes afin de trouver Elie, et n'y parvenant pas, il en est arrivé à un état où il convient de trouver un moyen de survivre durant une période qu'on ne parvient pas à changer. Il est envoyé afin de trouver de l'eau, dans le but d'éviter d'abattre le bétail*. Il n'était pas possible que qui que ce soit trouve Elie simplement parce que c'est l'Eternel qui le cachait. L'Eternel, qu'Abdias craint, sait que ce chef de la maison d'Achab lui est fidèle.

(* 1 Rois 18.5-6 : Achab dit à Abdias: Va par le pays vers toutes les sources d'eau et vers tous les torrents; peut-être se trouvera-t-il de l'herbe, et nous conserverons la vie aux chevaux et aux mulets, et nous n'aurons pas besoin d'abattre du bétail. 6 Ils se partagèrent le pays pour le parcourir; Achab alla seul par un chemin, et Abdias alla seul par un autre chemin).

On réalise également, comme nous le précise le verset 6, qu'Achab et Abdias partent tous les deux afin de chercher de l'eau, chacun dans une partie du pays. Elie pendant ce temps est parti pour aller vers Achab, mais il n'est pas question qu'Achab le trouve. On aurait pu penser que c'était le moment parfait pour qu'Elie et Achab se rencontrent, un peu comme David surprenant le roi Saül qui le poursuivait. Pourtant, alors que tout semble en place pour la rencontre, l'Eternel place Abdias, son serviteur, qui est un protecteur des prophètes**, sur le chemin d'Elie.

(** 1 Rois 18.3-4 : Et Achab fit appeler Abdias, chef de sa maison. -Or Abdias craignait beaucoup l'Éternel ; 4 et lorsque Jézabel extermina les prophètes de l'Éternel, Abdias prit cent prophètes qu'il cacha cinquante par cinquante dans une caverne, et il les avait nourris de pain et d'eau).


b) La rencontre avec Elie.

Dans le texte, on voit bien que c'est Elie qui rencontre Abdias, et non l'inverse. Ensuite, si Abdias le reconnaît, il demande cependant confirmation de son identité. Un peu comme s'il avait du mal à croire ce que ses yeux lui montrent. Elie est recherché depuis des années et personne n'est parvenu à trouver sa trace, et voilà qu'au détour d'un chemin, alors qu'il ne le recherche même pas, le prophète se présente à lui.

  • 1 Rois 18.7 : Comme Abdias était en route, voici, Élie le rencontra. Abdias, l'ayant reconnu, tomba sur son visage, et dit : Est-ce toi, mon seigneur Élie ?

En outre, il ne l'a probablement vu que la fois où il est venu parler à Achab, et cela va faire trois ans et demi. On comprend donc la demande de confirmation. Leur rencontre donne l'occasion de connaître la situation qui a été celle entourant Achab. Abdias, chef de la maison d'Achab, le connaît et est connu de lui. S'il a reçu la position qui est la sienne, c'est qu'il a été jugé digne d'occuper ce poste par le roi. Pourtant, Abdias sait qu'il sera lui aussi mis à mort s'il annonce la venue d'Elie mais que ce dernier ne se présente pas. Il n'y a aucune pitié, aucune miséricorde chez ce roi, aucune once de compréhension ou de réelle confiance, même envers le chef de sa maison.

  • 1 Rois 18.7-14 : Comme Abdias était en route, voici, Élie le rencontra. Abdias, l'ayant reconnu, tomba sur son visage, et dit : Est-ce toi, mon seigneur Élie ? 8 Il lui répondit: C'est moi; va, dis à ton maître: Voici Élie ! 9 Et Abdias dit: Quel péché ai-je commis, pour que tu livres ton serviteur entre les mains d'Achab, qui me fera mourir ? 10 L'Éternel est vivant! il n'est ni nation ni royaume où mon maître n'ait envoyé pour te chercher; et quand on disait que tu n'y étais pas, il faisait jurer le royaume et la nation que l'on ne t'avait pas trouvé. 11 Et maintenant tu dis: Va, dis à ton maître: Voici Élie ! 12 Puis, lorsque je t'aurai quitté l'esprit de l'Éternel te transportera je ne sais où; et j'irai informer Achab, qui ne te trouvera pas, et qui me tuera. Cependant ton serviteur craint l'Éternel dès sa jeunesse. 13 N'a-t-on pas dit à mon seigneur ce que j'ai fait quand Jézabel tua les prophètes de l'Éternel? J'ai caché cent prophètes de l'Éternel, cinquante par cinquante dans une caverne, et je les ai nourris de pain et d'eau. 14 Et maintenant tu dis: Va, dis à ton maître: Voici Élie! Il me tuera.

Elie rassure cependant Abdias et lui annonce qu'il se présentera bien devant Achab.

  • 1 Rois 18.15 : Mais Élie dit : L'Éternel des armées, dont je suis le serviteur, est vivant! aujourd'hui je me présenterai devant Achab.


c) Le retour vers Achab.

  • 1 Rois 18.16 : Abdias, étant allé à la rencontre d'Achab, l'informa de la chose. Et Achab se rendit au-devant d'Élie.

On note dans ce court verset quelque chose d'intéressant. L'Eternel a envoyé Elie annoncer la pluie à Achab, mais les évènements (contrôlés par l'Eternel) font que ça n'est pas à Samarie que cette rencontre a lieu. En réalité, on n'a aucune précision claire de l'endroit où elle se déroule. Tout ce que l'on sait c'est que les deux hommes se sont rejoints, ce qui sera également le cas plus tard, lors de la venue de la pluie. En outre, il est parfaitement possible que les deux rencontres se déroulent au même endroit si l'on prend en compte l'endroit d'où venait Elie et le fait que dans les deux cas Achab devait venir de la même direction.


d) La rencontre avec Achab.

Achab est un roi sans autorité, c'est Jézabel qui dirige à cette époque. Il n'est qu'un roi pleurnichard et soumis à son épouse, comme nous le montre clairement l'épisode de la vigne de Naboth (1 Rois 21.1-19). Ici, une fois de plus, il est complètement à côté de la réalité. Pour lui, Elie est responsable de la situation parce qu'il a fermé le ciel par sa parole. Son aveuglement l'empêche de réaliser sa propre responsabilité face à la situation. Il ne comprend pas que son rejet de Dieu est à l'origine de tout. En outre, son épouse pourchasse et extermine les prophètes de Dieu depuis des années, mais il ne comprend pas qu'il pourrait avoir une quelconque responsabilité dans ce qui se passe.

Elie, qui a été envoyé par Dieu pour annoncer le retour de la pluie, étrangement ne le fait pas de suite, bien qu'il se trouve en face d'Achab, celui devant qui il est censé le faire. Avant d'être en mesure de le faire, il doit établir autre chose qui, une fois de plus sera un parallèle avec le ministère des témoins de l'apocalypse. Il demande alors à Achab de rassembler les 450 prophètes de Baal et les 400 prophètes d'Astarté autour de lui, à la montagne du Carmel.

  • 1 Rois 18.17-20 : A peine Achab aperçut-il Élie qu'il lui dit: Est-ce toi, qui jettes le trouble en Israël ? 18 Élie répondit: Je ne trouble point Israël; c'est toi, au contraire, et la maison de ton père, puisque vous avez abandonné les commandements de l'Éternel et que tu es allé après les Baals. 19 Fais maintenant rassembler tout Israël auprès de moi, à la montagne du Carmel, et aussi les quatre cent cinquante prophètes de Baal et les quatre cents prophètes d'Astarté qui mangent à la table de Jézabel. 20 Achab envoya des messagers vers tous les enfants d'Israël, et il rassembla les prophètes à la montagne du Carmel.
Partie 2 - le retour de la pluie

Dans la première partie, nous avons vu l'annonce de la sécheresse suivi par l'envoi à Kérith d'Elie par l'Eternel, symbolisant la révélation de Dieu pour les nations, révélation qui se dissimulait hors de l'église, afin de faire naitre une soif salutaire pour un peuple éloigné de Dieu et qui parvenait à se satisfaire du peu qu'il avait en pensant vivre lorsqu'il ne faisait que survivre.

Ensuite, cette révélation qui accompagne Elie a été envoyée à Sarepta, signifiant France, et qui représente l'église de ce pays, afin d'y faire renaitre la véritable église en vu de ce qui est à venir.

Finalement, avec la résurrection du fils de la veuve, représentant une partie des croyants de l'église de France, cette même révélation peut désormais être apportée au reste de l'église mondiale.

C'est ce que nous allons regarder dans cette deuxième partie.

12 - Trois choses à prendre en compte.


Arrive alors un évènement marquant dans la Parole de Dieu en général, et donc, forcément, dans le ministère d'Elie en particulier. Comme je l'expliquais dans l'enseignement sur les 4 périodes qui sont chacune les images les unes des autres (lien), la période du ministère d'Elie est une des périodes où l'éloignement de Dieu est le plus important (avec la période de Noé, de Jésus et la nôtre). Dans ces 4 périodes, l'Eternel met en œuvre ce qui est nécessaire pour secourir ceux qui lui restent fidèles. Vu de l'extérieur, c'est généralement perçu comme des périodes de fléaux et de plaies diverses, mais la réalité spirituelle est que le centre reste toujours de venir rétablir une base plus saine pour le peuple qui veut de Dieu. C'est ce qui s'est passé au temps de Noé, au temps de Jésus, ce qui est en train de se dérouler aujourd'hui et, évidemment, ce que l'Eternel a envoyé Elie faire.

Cela s'accompagne toujours par les trois seules choses que le monde peut comprendre, le péché, la justice et le jugement. Il est fait justice au peuple de Dieu, le jugement tombe sur les païens, et la démarcation entre les deux est la notion de péché.

Aussi, pour éviter de revenir dessus pendant l'explication du sacrifice fait par Elie, il convient de mettre trois choses en avant de suite.


a) Le jeune homme/serviteur.

On ne s'intéresse presque jamais à lui, pourtant il est fondamental. Nombreux sont ceux qui ne penseraient même pas à lui dans une discussion sur le sujet du sacrifice, ce qui peut se comprendre lorsqu'on réalise qu'on n'en parle presque pas. Il est cependant présent pendant tout ce qui se passe, même si on ne le mentionne que deux fois. La première fois alors que le sacrifice est terminé et qu'Elie s'apprête à appeler la pluie : Achab monta pour manger et pour boire. Mais Élie monta au sommet du Carmel; et, se penchant contre terre, il mit son visage entre ses genoux, et dit à son serviteur (Na'ar): Monte, regarde du côté de la mer. Le serviteur monta, il regarda, et dit: Il n'y a rien. Élie dit sept fois: Retourne (1 Rois 18.42-43). La seconde lorsque le prophète va fuir devant les menaces de Jézabel : Élie, voyant cela, se leva et s'en alla, pour sauver sa vie. Il arriva à Beer Schéba, qui appartient à Juda, et il y laissa son serviteur (Na'ar) (1 Rois 19.3).

Le mot qui est utilisé pour serviteur est le mot (Na'ar), qui porte également le sens de "jeune homme". Ca n'est pas qu'une traduction soit meilleure que l'autre, simplement que dans le cadre de ce qui nous est dit concernant cette personne, il est important de comprendre les deux aspects. Le serviteur d'Elie n'est pas un vieillard, mais un jeune homme.

Or, bien que cela ne soit pas dit ouvertement, on peut considérer que c'est fortement sous-entendu. Le jeune homme en question n'est autre que le fils de la veuve de Sarepta. Elie est resté pendant quelques années chez la veuve après la résurrection de son fils, jusqu'à ce que l'Eternel l'envoie parler à Achab (1 Rois 18.1 : Bien des jours s'écoulèrent, et la parole de l'Éternel fut ainsi adressée à Élie, dans la troisième année: Va, présente-toi devant Achab, et je ferai tomber de la pluie sur la face du sol). Dès lors il a quitté Sarepta et est parti en direction de Samarie, c'est là qu'il s'est présenté à Abdias et qu'il a organisé la rencontre avec les prophètes de Baal au niveau du mont Carmel. C'est donc l'instant du sacrifice dont on va parler.


b) Les prophètes d'Astarté

Un autre point qu'il est nécessaire de clarifier de suite concerne les prophètes de Baal et d'Astarté.

Lorsqu'Elie va rencontrer Achab, il va lui dire de rassembler tous les prophètes à la montagne du Carmel. Sa requête incluant autant les prophètes de Baal que ceux d'Astarté.

  • 1 Rois 18.19-20 : Fais maintenant rassembler tout Israël auprès de moi, à la montagne du Carmel, et aussi les quatre cent cinquante prophètes de Baal et les quatre cents prophètes d'Astarté qui mangent à la table de Jézabel. 20 Achab envoya des messagers vers tous les enfants d'Israël, et il rassembla les prophètes à la montagne du Carmel.

Ce passage est faussement interprété comme l'affirmation que tous les prophètes convoqués par Elie sont venus. Ca n'est pas le cas. Jézabel n'est pas soumise à Achab, elle ne va pas l'être à Elie. Elle ne reconnaît aucune autorité au-dessus d'elle-même. C'est pour cela qu'en réalité le sacrifice ne se passe pas en présence des prophètes d'Astarté qui sont sous les ordres de Jézabel. C'est la raison pour laquelle Elie affirmera en parlant au peuple : Je suis resté seul des prophètes de l'Éternel, et il y a quatre cent cinquante prophètes de Baal (1 Rois 18.22). De même, une fois la supériorité de l'Eternel établie, il dira : Saisissez les prophètes de Baal (1 Rois 18.40*). Les prophètes d'Astarté ne sont jamais mentionnés, simplement parce qu'ils ne sont pas venus. Tout comme Jézabel qui est restée à Samarie.

(* 1 Rois 18.40 : Saisissez les prophètes de Baal, leur dit Élie; qu'aucun d'eux n'échappe! Et ils les saisirent. Élie les fit descendre au torrent de Kison, où il les égorgea). 


c) Le peuple est l'enjeu.

1 Rois 18.21-24 : Alors Élie s'approcha de tout le peuple, et dit: Jusqu'à quand clocherez-vous des deux côtés? Si l'Éternel est Dieu, allez après lui; si c'est Baal, allez après lui! Le peuple ne lui répondit rien. 22 Et Élie dit au peuple: Je suis resté seul des prophètes de l'Éternel, et il y a quatre cent cinquante prophètes de Baal. 23 Que l'on nous donne deux taureaux; qu'ils choisissent pour eux l'un des taureaux, qu'ils le coupent par morceaux, et qu'ils le placent sur le bois, sans y mettre le feu; et moi, je préparerai l'autre taureau, et je le placerai sur le bois, sans y mettre le feu. 24 Puis invoquez le nom de votre dieu; et moi, j'invoquerai le nom de l'Éternel. Le dieu qui répondra par le feu, c'est celui-là qui sera Dieu. Et tout le peuple répondit, en disant: C'est bien !

Si on connaît la scène qui va se dérouler entre Elie et les 450 prophètes de Baal, on fait rarement attention au fait que c'est le peuple qui est le véritable sujet de la confrontation. Ceux qu'Elie invective, ce ne sont ni les prophètes, ni Achab, mais tous ceux d'Israël qui sont venus à la convocation (1 Rois 18.21 : Alors Élie s'approcha de tout le peuple, et dit ...). Leur présence est la raison de sa question d'introduction : Jusqu'à quand clocherez-vous des deux côtés. Dans cette période d'obscurantisme, l'essentiel d'Israël s'est tourné vers Baal et Astarté, et l'Eternel, parlant à Elie lui dira plus tard qu'il y en a encore 7000 qui n'ont pas cédé devant Baal (1 Rois 19.18*). Cela implique que tous les autres l'ont fait, totalement ou partiellement.

Ceux qui ont déjà fait leur choix ne sont pas présents, ils ne s'intéressent pas à la convocation d'un serviteur du Dieu qu'ils ont ouvertement rejetés. Ce qu'Elie est en train de faire, c'est de parfaire le tri entre ceux qui suivent l'Eternel et ceux qui le rejettent. Parce que nombreux sont ceux qui ont un pied de chaque côté de la ligne de démarcation.

(* 1 Rois 19.18 : Mais je laisserai en Israël sept mille hommes, tous ceux qui n'ont point fléchi les genoux devant Baal, et dont la bouche ne l'a point baisé).

Elie décide alors de la forme que va prendre une sorte de duel entre les 450 prophètes de Baal et lui. Une fois de plus, c'est entre le peuple et lui que tout se décide et personne n'ose interférer dans le dialogue. Pourtant, ce qu'Elie met en place concerne Achab, les prophètes de Baal et lui-même. Les seuls qui ne sont pas censés avoir de part dans ce qui se prépare sont justement ceux à qui Elie s'adresse.

Jézabel n'a pas osé s'approcher d'un homme porteur de l'autorité de l'Eternel, elle n'est pas présente. Achab, la mollesse incarnée, se contente d'assister sans rien dire. Ses prophètes sont sans tête et se laissent guider par les décisions d'Elie. 1 homme au milieu de 451 décide de tout, et tout le monde acquiesce, au lieu de décider d'eux-mêmes de l'épreuve qui déterminera qui est Dieu.

S'ensuivront les tentatives infructueuses des prophètes de Baal qui iront du matin jusque vers 15 heures, heure de l'offrande. C'est à ce moment qu'Elie prend la suite et commence à nouveau par s'adresser au peuple.

13 - Ce que nous dit le texte.


1 Rois 18.30-39 : Élie dit alors à tout le peuple : Approchez-vous de moi! Tout le peuple s'approcha de lui. Et Élie rétablit l'autel de l'Éternel, qui avait été renversé. 31 Il prit douze pierres d'après le nombre des tribus des fils de Jacob, auquel l'Éternel avait dit: Israël sera ton nom ; 32 et il bâtit avec ces pierres un autel au nom de l'Éternel. Il fit autour de l'autel un fossé de la capacité de deux mesures de semence. 33 Il arrangea le bois, coupa le taureau par morceaux, et le plaça sur le bois. 34 Puis il dit: Remplissez d'eau quatre cruches, et versez-les sur l'holocauste et sur le bois. Il dit: Faites-le une seconde fois. Et ils le firent une seconde fois. Il dit: Faites-le une troisième fois. Et ils le firent une troisième fois. 35 L'eau coula autour de l'autel, et l'on remplit aussi d'eau le fossé. 36 Au moment de la présentation de l'offrande, Élie, le prophète, s'avança et dit: Éternel, Dieu d'Abraham, d'Isaac et d'Israël! que l'on sache aujourd'hui que tu es Dieu en Israël, que je suis ton serviteur, et que j'ai fait toutes ces choses par ta parole ! 37 Réponds-moi, Éternel, réponds-moi, afin que ce peuple reconnaisse que c'est toi, Éternel, qui es Dieu, et que c'est toi qui ramènes leur coeur ! 38 Et le feu de l'Éternel tomba, et il consuma l'holocauste, le bois, les pierres et la terre, et il absorba l'eau qui était dans le fossé. 39 Quand tout le peuple vit cela, ils tombèrent sur leur visage et dirent: C'est l'Éternel qui est Dieu! C'est l'Éternel qui est Dieu !


a) Le rétablissement de l'autel.

Phase 1 : 1 Rois 18.30 : Élie dit alors à tout le peuple: (1) Approchez-vous de moi! (2) Tout le peuple s'approcha de lui. Et (3) Élie rétablit l'autel de l'Éternel, qui avait été renversé.

Une fois de plus, Elie représente la révélation de Dieu pour les nations.

1️⃣ Approchez-vous de moi : la première chose est une demande de l'Eternel. Bien que la révélation proposée sera la même que celle qui a été donnée au fils de la veuve de Sarepta, qui se trouve alors avec Elie, il y a une différence majeure : l'Eternel invite le peuple à venir vers lui, alors qu'avec le fils de la veuve, c'est l'Eternel qui a envoyé sa révélation à sa rencontre. Cette demande n'est pas spirituelle, elle est purement charnelle. C'est l'effort humain, le bras de fer avec la partie du croyant qui ne veut pas de Dieu. Cela représente l'effort de commencer à lire la Parole, l'effort de Prier, l'effort de s'en remettre à Dieu pour toute chose. L'absence de l'autel montre que l'alliance n'est pas encore renouvelée. Dieu appelle son peuple à se rapprocher parce qu'il compte le faire. Le meilleur symbole de cette attitude est celui de Moïse qui se détourne pour voir le buisson ardent. Il stoppe ses activités humaines, parce qu'il sent que quelque chose va se passer. C'est ça que l'Eternel demande à ceux qui ne le faisaient pas encore, se détourner de leurs occupations du quotidien pour s'approcher de lui.

2️⃣ Tout le peuple s'approcha de lui : on pourrait croire que ce verset va avec le premier que je citais, mais pas nécessairement, l'enseignement qui y est rattaché est tout autre. Il dit que : tout le peuple s'approcha de lui. Nous sommes toujours dans la phase du choix humain, dans la décision de se détourner pour voir le buisson ardent, ou dans celle de ne rien faire, et d'attendre que d'autres le fassent pour nous. Seulement ce que nous dit ce passage, c'est justement, et mot pour mot : tout le peuple s'approcha de lui. Nous nous approchons de la séparation des vierges folles (insensées) et des vierges sages. Ce que nous dit ce verset, c'est que ceux qui ne s'approcheront pas, ne seront pas le peuple de Dieu.

3️⃣ Élie rétablit l'autel de l'Éternel : c'est alors seulement que l'Eternel rétablit son autel, pour son peuple, pour ceux qui se sont détournés pour le rencontrer. Il pourrait rétablir son autel avant, pour attirer plus de monde, mais ce n'est pas son intention. Il cherche des adorateurs en Esprit et en vérité (Jean 4.23). Il vient pour ceux qui ont soif de lui, pour ceux qui le cherchent par amour, et non pas pour ceux qui cherchent à fuir la colère à venir.


b) L'église unifiée.

Phase 2 : 1 Rois 18.31-32 : Il prit douze pierres d'après le nombre des tribus des fils de Jacob, auquel l'Éternel avait dit: Israël sera ton nom; et il bâtit avec ces pierres un autel au nom de l'Éternel.

Dans les correspondances entre l'ancien et le nouveau testament, Israël représente généralement l'Église. Dans ce passage, Élie représente une fois de plus la révélation de Dieu pour les nations, tout en conservant l'aspect prophétique du personnage Biblique. Les douze pierres, quant à elles, représentaient les douze tribus, dans le sens de l'entièreté d'Israël. On ne voit aucune différence entre les tribus. Dans l'ancienne alliance, chaque tribu avait un rôle prédéterminé. Ici, chaque pierre est équivalente à une autre, et toutes ensembles forment un seul autel qui désignait Israël.

Rapporté à nous, cela signifie que Dieu va réunir tous les ministères afin d'unifier l'Église. Dieu nous prévient donc qu'il restaure son autel, « il bâtit avec les pierres un autel au nom de l'Éternel ». Dieu ne veut plus de dénomination, il veut un peuple unifié. Quand les païens regardent à leurs différences et se divisent, nous devons regarder à ce qui nous uni. Les païens ont également des choses qui les unissent, mais ils choisissent de ne pas les regarder, alors que nous avons des choses qui nous divisent, et il est temps de prendre enfin la décision de ne plus les regarder. Le rapprochement de douze pierres différentes va créer un seul et unique autel.


c) Le fossé et les préparatifs.

Phase 3 : 1 Rois 18.32-33 : Il fit autour de l'autel un fossé (Te'alah) de la capacité de deux mesures de semence. Il arrangea le bois, coupa le taureau par morceaux, et le plaça sur le bois.

c.1) Le fossé.

C'est Élie, donc Dieu, qui prépare la moisson autour de l'autel, donc de l'Église. La tâche des croyants consiste principalement à être l'Église unifiée, Dieu se charge du reste. L'autel représentant l'église unifiée. Le fossé quant à lui a une signification toute particulière. Evidemment, cela représente l'endroit où sont ceux qui ne sont pas représentés par l'autel, mais ça ne se limite pas à cela. Le mot qui est utilisé pour parler de la fosse est le mot 'Te'alah' qui porte en lui la notion de soin, d'apporter le nécessaire. Il est très peu présent dans la Parole de Dieu et désigne 3 fois la fosse dont on nous parle ici (1 Rois 18.32) (1 Rois 18.35) (1 Rois 18.38), 6 fois un moyen de transporter l'eau (2 Rois 18.17) (2 Rois 20.20) (Job 38.25) (Esaïe 7.3) (Esaïe 36.2) (Ezéchiel 31.4) et deux fois la notion directe de soin (Jérémie 30.13) (Jérémie 46.11). La particularité du fossé dans le passage que nous regardons est que c'est la seule fois où le fossé ne mène nulle part. Dans tous les autres exemples d'emploi de ce mot, cela représente le trajet de l'eau d'un endroit vers un autre. Ici cela représente la destination de l'eau qui déborde de l'autel, une sorte de bassin de rétention. C'est simplement parce que l'eau qui s'y rend n'est pas non plus censée y rester, et la suite du sacrifice nous le montrera.

La taille de ce fossé aurait pu être exprimée en termes de profondeur, de largueur, voir justement de contenance de liquide (homer / bath / cor / bath / hin / cab / log) puisque c'est de l'eau qui est destinée à y être stockée. Pourtant elle est exprimée en mesure de semence. C'est pour cela que le fossé représente autant ceux qui ne sont pas représentés par l'autel, que ceux qui sont appelés à en faire partie. Il y a la notion de moisson qui se greffe à celle de l'eau et du feu qui viendra de l'autel.

L'Eternel prépare autour de son Église une double récolte, tout ce qui manque, c'est le feu. Ce sera l'exacte parallèle de l'église des actes des Apôtres, lorsqu'il nous est précisé que c'était le Seigneur qui ajoutait les nouveaux croyants à l'église (Actes 2.47 : le Seigneur ajoutait chaque jour à l'Église ceux qui étaient sauvés).

c.2) Le sacrifice.

Ensuite, le sacrifice étant celui d'un taureau, il pourrait s'agir de différents types de sacrifices. Cependant, les informations que nous possédons nous dirigent plus vers un sacrifice d'action de grâce que d'un sacrifice d'expiation. Trois éléments nous dirigent dans la direction de cette compréhension.

1️⃣ L'intégralité du ministère d'Elie est une annonce des évènements de la fin des temps, or il n'est plus nécessaire d'avoir de sacrifice d'expiation, Jésus ayant payé pour toutes les fautes.

2️⃣ Le sacrifice est un holocauste (1 Rois 18.38) qu'il fait à l'heure de la présentation de l'offrande (1 Rois 18.36).

3️⃣ Le parallèle avec la scène de Moïse au mont Horeb n'est pas un hasard et est très parlante. Nous trouvons dans le livre de l'Exode le passage suivant :

▶️ Exode 24.4-5 : Moïse écrivit toutes les paroles de l'Éternel. Puis il se leva de bon matin; il bâtit un autel au pied de la montagne, et dressa douze pierres pour les douze tribus d'Israël. 5 Il envoya des jeunes hommes, enfants d'Israël, pour offrir à l'Éternel des holocaustes, et immoler des taureaux en sacrifices d'actions de grâces

Or, nous avons les éléments suivants :

Dans l'ordre, la scène concernant Elie et les prophètes de Baal commence le matin tôt puisque les prophètes de Baal tentent d'invoquer baal : depuis le matin jusqu'à midi (1 Rois 18.26). Suite à leur échec, Elie rebâtit l'autel de l'Eternel, et le texte est presque une copie de celui de l'Exode : Il prit douze pierres d'après le nombre des tribus des fils de Jacob, auquel l'Éternel avait dit: Israël sera ton nom; et il bâtit avec ces pierres un autel au nom de l'Éternel (1 Rois 18.31-32). Finalement le sacrifice en lui-même sera un holocauste (1 Rois 18.34) et l'animal sera un taureau (1 Rois 18.33).

Suite à cela, et toujours chronologiquement, nous trouvons dans le livre de l'Exode

▶️ Exode 24.7 : Il prit le livre de l'alliance, et le lut en présence du peuple; ils dirent: Nous ferons tout ce que l'Éternel a dit, et nous obéirons. Ce qui est le parallèle de la réaction du peuple au temps d'Elie : C'est l'Éternel qui est Dieu! C'est l'Éternel qui est Dieu ! (1 Rois 18.39).

Suite à cela, le texte de l'Exode poursuit en disant :

▶️ Exode 24.11 : Il n'étendit point sa main sur l'élite des enfants d'Israël. Ils virent Dieu, et ils mangèrent et burent. Ce qui cette fois-ci est le parallèle tout d'abord d'Achab, qui représente l'élite des enfants d'Israël, du fait qu'il a vu Dieu agir en allumant l'autel devant lui, et finalement de la consigne que Elie va lui donner : Achab monta pour manger et pour boire (1 Rois 18.42). Tout se passe donc exactement comme lors de la montée de Moïse sur la montagne d'Horeb.

Montée qui est elle-même le parallèle, une fois de plus, de la suite de ce qui se passe chez Elie :

▶️ Exode 24.13 : Moïse se leva, avec Josué qui le servait, et Moïse monta sur la montagne de Dieu. Le texte concernant Elie étant : Et Elie monta au sommet du Carmel, et il se courba jusqu'à terre, et mit sa face entre ses genoux. Et il dit à son jeune homme: Monte, je te prie (1 Rois 18.41).


Elie n'est pas là pour juger le peuple, mais pour rétablir sa relation avec Dieu. Il provoque les prophètes de Baal dans un sacrifice d'action de grâce et cela rejoint ce que je disais plus tôt. L'enjeu c'est le peuple. Ceux qui sont présents le comprennent, ils savent que ce qui se déroule devant leurs yeux, c'est un combat pour leurs âmes. Les prophètes de Baal et celui de l'Eternel vont chacun présenter leur sacrifice, et le Dieu qui répondra sera celui qui leur pardonne.


d) Les ministères.

Phase 4 : 1 Rois 18.34 : Puis il dit: Remplissez d'eau quatre cruches, et versez-les sur l'holocauste et sur le bois. Il dit: Faites-le une seconde fois. Et ils le firent une seconde fois. Il dit: Faites-le une troisième fois. Et ils le firent une troisième fois.

Il y a deux choses à comprendre ici.

La première se trouve dans le nombre de cruches qui sont versées. Il y en a douze, Il y a 4 cruches, qui sont chacune versée 3 fois. Soit effectivement 12. Cette fois-ci, cela représente le rafraîchissement des ministères qui doivent couvrir l'Église unifiée. (voir mon enseignement sur les 144 000, qui sont un signe des 12 ministères). Le nombre de cruches suit le même principe que la lettre aux églises de l'Apocalypse. Il y a 7 églises, mais chaque message destiné à une église est également destiné aux 6 autres, raison pour laquelle c'est la lettre, au singulier et non les lettres. Les douze cruches renvoient aux douze ministères, et chacune est versée sur l'ensemble des pierres.


La deuxième se trouve dans le nombre de fois où l'eau est versée sur l'holocauste, et donc sur l'autel. Ces trois aspersions, sont successivement trois révélations.

  1. La puissance du Saint-Esprit.
  2. L'autorité de Jésus.
  3. L'amour du Père.

Il faut donc que l'eau de la Parole recouvre l'église par trois fois, et en entrant dans les trois révélations précitées, elle sera enfin près du but de Dieu. De plus, il est primordial de recevoir cette eau qui est versée sur l'holocauste parce que l'église est une terre aride, et cette eau permettra qu'elle devienne enfin réceptive plus directement. Une terre séchée ne peut plus recevoir l'eau, elle stagne dessus et ne la pénètre plus. Plus rien ne pousse, et tout devient désolation. En se laissant couvrir par cette eau, qui est une révélation, l'église peut redevenir progressivement une terre fertile, qui sera alors en mesure de recevoir ce que Dieu a prévu pour elle.

Cette révélation est la même que celle dont je parlais concernant le fils de la veuve de Sarepta, lorsqu'Elie s'est allongé trois fois dessus afin qu'il ressuscite. Cela correspond aux trois mêmes révélations que celles que l'église dans son ensemble doit recevoir, simplement, le mode de réception n'est pas le même parce que le rôle des uns et des autres ne l'est pas. Il aura fallu que certains les reçoivent pour que tous puissent y accéder.


e) Le 'fameux' réveil.

Phase 5 : 1 Rois 18.34 : Et l'eau coula autour de l'autel; et il remplit d'eau aussi le fossé.

L'eau représente la Parole de Dieu, et donc la révélation qui va avec. Ce que l'on voit c'est que l'eau n'est pas versée dans le fossé, mais sur l'autel. Elle doit couler sur l'autel et se déverser tout autour. La triple révélation est donc donnée à l'église et doit passer par elle pour atteindre ceux qui sont dans la fosse. On ne nous dit pas que cela déborde du fossé, mais que ça le remplit. La quantité était donc celle nécessaire pour imprégner entièrement l'autel et remplir le fossé. Ce qui fait lien avec le fait que la Parole de Dieu doit être prêchée à toutes les nations* et qu'une fois que cela sera fait, la fin viendra. Il y a une quantité définie d'eau qui doit être déversée, et un moment donné où cela cesse. Le moment étant défini par le fait d'avoir rempli le fossé, donc d'avoir atteint tout le monde.

(* Matthieu 24.14 : Cette bonne nouvelle du royaume sera prêchée dans le monde entier, pour servir de témoignage à toutes les nations. Alors viendra la fin).


f) L'invocation.

Phase 6 : 1 Rois 18.36-37 : Au moment de la présentation de l'offrande, Élie, le prophète, s'avança et dit: Éternel, Dieu d'Abraham, d'Isaac et d'Israël! que l'on sache aujourd'hui que tu es Dieu en Israël, que je suis ton serviteur, et que j'ai fait toutes ces choses par ta parole ! Réponds-moi, Éternel, réponds-moi, afin que ce peuple reconnaisse que c'est toi, Éternel, qui es Dieu, et que c'est toi qui ramènes leur cœur!

Il faut ici voir ce que représente l'offrande de gâteau. Dans ce contexte, il faut y voir deux explications :

  1. Tout d'abord, c'est un rappel du gâteau de la veuve de Sarepta. Mais, même ce gâteau trouve son explication plus tôt dans la Bible ;
  2. Il y a cinq types d'offrandes de gâteau, celle de la veuve, qui est une offrande de gâteau, est la quatrième. Dans Lévitique 2.7-8 : Et si ton offrande est une offrande de gâteau cuit dans la poêle, elle sera faite de fleur de farine, avec de l'huile. Et tu apporteras à l'Éternel l'offrande de gâteau qui est faite de ces choses, et on la présentera au sacrificateur, et il l'apportera à l'autel. Un peu plus loin on trouve la loi de l'offrande de gâteau, Lévitique 7.11-12 : Et c'est ici la loi du sacrifice de prospérités qu'on présentera à l'Éternel: si quelqu'un le présente comme action de grâces, il présentera, avec le sacrifice d'action de grâces, des gâteaux sans levain pétris à l'huile, et des galettes sans levain ointes d'huile, et de la fleur de farine mêlée [avec de l'huile] en gâteau pétris à l'huile.

Nous voyons d'ailleurs que le gâteau de la veuve, qui doit être vu comme un sacrifice de prospérité, lui a effectivement amené la prospérité. Si elle avait refusé la demande d'Élie, elle serait morte de faim, elle et son enfant, dans les jours qui suivaient.

Dans l'intervalle, cette offrande de prospérité qu'avait présentée la veuve, et qui lui avait apporté sa subsistance pendant les années passées, se trouve transcendée ici. L'offrande a été aspergée par les trois révélations, et le sacrifice se fait à l'heure de la présentation des gâteaux pour signifier que cette provision divine atteint désormais pleinement le domaine spirituel.

On voit une fois de plus que c'est bien le peuple qui est la cible de ce qui se passe. Si dans un premier temps il demande à l'Eternel d'établir qui est à lui, il précise ensuite que le but c'est justement que ce même peuple puisse le comprendre et réaliser que l'Eternel se languit de lui et est en train de faire ce qui est nécessaire pour qu'il lui revienne.


g) Le feu.

Phase 7 : 1 Rois 18.38-39 : Et le feu de l'Éternel tomba, et il consuma l'holocauste, le bois, les pierres et la terre, et il absorba l'eau qui était dans le fossé. Quand tout le peuple vit cela, ils tombèrent sur leur visage et dirent: C'est l'Éternel qui est Dieu ! C'est l'Éternel qui est Dieu!

La conséquence de cette prospérité (spirituelle et matérielle *) sera simplement que « tout le peuple le vit; et ils tombèrent sur leurs faces, et dirent: L'Éternel, c'est lui qui est Dieu ! L'Éternel, c'est lui qui est Dieu ! ».

(* gardez toujours à l'Esprit que dans le royaume de Dieu sur terre, la prospérité matérielle est une bonne chose tant qu'elle ne sert pas notre convoitise).

On a ici l'annonce du réveil qui va couvrir la terre. Le feu commence par couvrir le sacrifice, puis l'autel. Suite à cela, il ne couvre pas la fosse, il se contente de produire une telle chaleur qu'il en absorbe l'eau. L'eau représentait la triple révélation. Cela signifie que cette révélation est pour tout le monde, mais qu'à un moment donné, ceux qui l'ont refusée se verront retirer la possibilité de la comprendre (Marc 4.12 + Jean 12.40).

Cependant, si le feu absorbe l'eau qui était dans le fossé, cela ne fait pas de cette partie le centre de ce qui se passe, mais l'inévitable conséquence. Ce que fait Elie a été et est le commencement de quelque chose que rien ne peut empêcher. Il convenait donc d'en parler mais pas d'en faire le point central. Plus précisément : oui, ce que fait Elie va avoir des conséquences en dehors de l'église, mais ça n'est pas le but premier. Malheureusement dans la multitude de fausses croyances de l'église actuelle, le réveil tient la dragée haute. L'église est appelée à se réveiller, pas à attendre un réveil.

14 - La conséquence.


1 Rois 18.40 : Saisissez les prophètes de Baal, leur dit Élie; qu'aucun d'eux n'échappe ! Et ils les saisirent. Élie les fit descendre au torrent de Kison, où il les égorgea.

Il faut bien comprendre que depuis l'aube des temps, il n'y a eu qu'une seule guerre, celle de Satan qui s'oppose à Dieu. Les combats que nous avons dans nos vies ne sont que des batailles dans cette guerre. Dans ce réveil qui est en cours, ce verset est central, même s'il peut paraître anodin de prime abord.

A l'époque d'Elie, les choses se réglaient de manière bien plus littérale. Cependant, si l'on veut transposer ce qui va se passer dans notre époque, bien que n'étant pas appelé à être sanglant par obligation, cela risque tout de même de revêtir de multiples aspects. On voit bien ici que tout le peuple présent se saisit des prophètes de Baal, qui, je le rappelle, sont 450. Il y a assez peu de chances qu'ils soient allés se faire égorger en chantant, ce qui fait que les personnes présentes l'étaient par milliers. On verra plus tard quelque chose que j'ai cependant déjà mis en avant, il n'y a que 7 000 personnes en Israël qui n'ont pas fléchi le genou devant Baal. Nous n'avons aucun moyen de savoir combien d'entre-elles se trouvaient présentes au sacrifice orchestré par Elie.

C'est toujours plus simple, lorsque l'on veut donner un exemple, d'exagérer les choses, pour permettre de mieux les comprendre. C'est une façon de faire utile et souvent de circonstance. Le problème est qu'on a assez souvent le tort de schématiser absolument tout, et souvent sans le faire exprès. Ainsi, il faut bien réaliser que si les choses sont parfaitement identifiables dans l'exemple qui nous est transmis dans la Parole de Dieu, le transposer dans notre quotidien ne l'est pas toujours autant.

Ce que cela représente, c'est que le peuple va réaliser que Elie est bien un serviteur de Dieu et donc que les serviteurs qu'il suivait étaient les mauvais. On a tort de forcément penser que ceux qui suivaient Baal étaient de mauvaise foi. A minima, ceux qui sont venus à l'appel d'Elie étaient sincères. On reproche souvent au peuple de ne pas être telle ou telle chose, mais souvent s'il est vrai que chacun porte ses propres responsabilités, il faut également comprendre que nous vivons toujours dans une époque spécifique. Les Hébreux d'alors n'ont pas connu le Dieu de la Bible. Achab est descendant d'Omri qui était déjà une catastrophe, et avant il y avait la lignée de Baescha (2 rois) et encore avant, Jéroboam. Et même la fin du règne de Salomon, donc juste avant Jéroboam, était une abomination. La réalité est que depuis le roi David, il n'y a eu aucun bon roi. Tous ces rois étaient des catastrophes pour Israël et ont fait que ceux qui sont présents sont tous nés dans un pays appartenant aux idoles. Malheureusement nous identifions trop facilement l'Israël de la Parole comme le peuple triomphant sous la conduite de Dieu, en oubliant que dans une grande partie des textes, il s'agit en réalité d'un peuple loin de Dieu, qui ne le suit pas ou qui le suit de manière assez approximative.

C'est pour cela qu'ils peuvent objectivement avoir simplement fait le seul choix qui leur était présenté.

A toute époque le principe reste le même, même si les empêchements peuvent prendre différentes formes. De nos jours il en va de même. C'est pour cela que je dis que tout n'est pas toujours aussi clair que la différence visible entre Baal et l'Eternel à l'époque d'Elie. De nos jours, la différence doit être faite entre ceux qui servent réellement le Seigneur et ceux qui ne le font pas. Cette différence ne se retrouve pas dans les apparences, mais dans le cœur, et vu de l'extérieur, la confusion reste possible. C'est pour cela que l'Eternel annonce par Malachie qu'un temps viendra où nous verrons de nouveau la différence entre celui qui sert Dieu et celui qui ne le sert pas*. Il y est bien dit que nous la verrons : de nouveau. Ce qui fait référence à une époque lointaine où c'était une évidence qui changeait le cœur de tout un peuple. A l'époque d'Elie, le peuple n'avait pas d'autre référent que celui des prophètes de Baal, Jézabel s'en était chargée et voilà qu'il se retrouve avec devant les yeux un serviteur du véritable Dieu, et la comparaison ne laisse aucun doute.

Les prophètes de Baal dans ce passage représentent plusieurs choses, mais dans le cadre de cet exemple précis, ils sont les faux serviteurs, ceux qui se sont donnés l'apparence, mais qui ne servent pas Dieu. Elie a restauré l'autel de l'Eternel, il s'en remet à ce que l'Eternel a toujours demandé, il ne se présente pas avec des choses nouvelles. Il restaure, il rétablit.

(* Malachie 3.18 : Et vous verrez de nouveau la différence Entre le juste et le méchant, Entre celui qui sert Dieu Et celui qui ne le sert pas).

Lorsque l'Eternel va attester de qui le sert réellement, ce sera impossible de ne pas savoir. Tout au plus sera-t-il possible de nier. Comme à la résurrection de Lazare, où tout le monde a vu ce qui venait de se passer, mais certains, qui ont autant vu que les autres, ont préféré aller médire. Ce jour-là les faux serviteurs seront mis à nu et leur mort sera leur lot. Une mort institutionnelle, la fin des empires qu'ils ont battis sur le mensonge et la tromperie, privés des adorateurs qui ont ouvert les yeux et qui les ont abandonnés. Ce qui va se passer va ouvrir les yeux autant des croyants que des incroyants, mais voir la vérité ne signifie pas de l'accepter. Par contre cela implique, la connaissant, une réaction qui elle, en ce qui concerne ceux qui verront, comprendront, mais ne changeront pas, ne peut pas être anticipée. Cependant, si c'est le peuple qui les saisit dans le verset 40 (ils les saisirent), c'est à la demande d'Elie, qui représente toujours Dieu dans ce qui se passe, ensuite, ça n'est pas le peuple qui met à mal les prophètes, mais Elie. Dans le verset 40, il nous est dit : il les égorgea, mais si on peut imaginer que le "il", se réfère au peuple, dans la réalité, ce même peuple est identifié aux pluriels (ils), et seul Elie est identifié au singulier. C'est donc Elie qui les égorge.

Le changement dont je parle ici est un changement qui est en déclenchement, pas quelque chose qui arrivera peut-être dans un temps futur. Cela arrive, et la seule question est de savoir si on en fera partie ou non. C'est pour cela qu'il doit y avoir une véritable séparation dans nos vies. Nous devons amener ce qui nous éloigne de Dieu au torrent du Kison et nous en débarrasser. Cela signifie que nous devons faire taire les voix dissonantes qui s'en prennent à notre foi en Dieu, que ce soit dans nos habitudes ou dans nos fréquentations. N'oubliez pas que ce que vos oreilles entendent tentera de se frayer un passage vers votre cœur. Cela ne sert à rien d'essayer de convaincre les prophètes de Baal. Ils ont vu mais n'ont pas changé. Les personnes qui veulent vous faire parler de Dieu n'ont pas l'intention de changer, elles veulent juste vous faire douter. Personne ne se convertit grâce à la logique humaine. N'essayez pas de vous justifier ou de justifier Dieu et sa Parole, c'est lui qui nous justifie. L'Esprit atteste et confirme. La logique des hommes ne mène nulle part.

Le torrent du Kison quant à lui porte également une signification. Kison, qui signifie 'qui se courbe' vient de l'Hébreu 'Qowsh' qui veut dire 'tendre un piège'. Satan a voulu nous tendre un piège dressé par les faux prophètes, par les faux enseignements, un piège afin que nous nous prosternions devant lui. Dieu étant Dieu, il a retourné le plan de l'ennemi contre lui et lui a tendu un piège afin qu'il finisse à son tour à genou, qui est la position dans laquelle se tiennent ceux qui vont être égorgés. Notre combat, qui est spirituel, se passe en nous, et nous devons avoir cette intransigeance envers nous-même en gardant confiance, Dieu tendra un piège à nos ennemis, nous devons rester dans l'obéissance et nous serons protégés.

Partie 3 : La fin du ministère

15 - La fin du ministère d'Elie.


Cela peut sembler étrange de placer la fin du ministère d'Elie à cet instant lorsque l'on prend en compte la quantité de choses qu'il dira et fera dans la suite. Pourtant elle se situe bien à cet instant de sa vie, et je vais petit-à-petit l'expliquer.

Son ministère commence en annonçant la sécheresse et se termine en annonçant la pluie. Il se trouve simplement que sa propre vie est prophétique, comme l'était celle d'Abraham. C'est pour cela que son ministère s'étale de l'annonce de la sécheresse à l'annonce de la pluie. Ce qui se passe ensuite ne fait plus partie de ce qu'il a à faire, mais de ce que sa vie représente. L'ensemble des deux périodes étant un complet parallèle avec la fin des temps.

Nous en arrivons donc à cette annonce de la pluie.

1 Rois 18.41-46 : Et Élie dit à Achab : Monte, mange et bois; car il se fait un bruit qui annonce la pluie. 42 Achab monta pour manger et pour boire. Mais Élie monta au sommet du Carmel; et, se penchant contre terre, il mit son visage entre ses genoux, 43 et dit à son serviteur: Monte, regarde du côté de la mer. Le serviteur monta, il regarda, et dit: Il n'y a rien. Élie dit sept fois: Retourne. 44 A la septième fois, il dit: Voici un petit nuage qui s'élève de la mer, et qui est comme la paume de la main d'un homme. Élie dit: Monte, et dis à Achab: Attelle et descends, afin que la pluie ne t'arrête pas. 45 En peu d'instants, le ciel s'obscurcit par les nuages, le vent s'établit, et il y eut une forte pluie. Achab monta sur son char, et partit pour Jizreel. 46 Et la main de l'Éternel fut sur Élie, qui se ceignit les reins et courut devant Achab jusqu'à l'entrée de Jizreel.

La comprendre n'est pas chose facile, mais je vais revenir sur ce point. 


Élie reste la révélation de Dieu pour les nations,

Le jeune homme, dont j'ai déjà parlé, c'est l'Église de Jésus.

Par opposition, Achab représente la manifestation de son adversaire. Ainsi, de manière cocasse Achab représente essentiellement Achab, donc les dirigeants corrompus, à la solde de Jézabel qui, de manière tout aussi étonnante, joue son propre rôle. Nous retrouvons donc cet antagonisme dans la fin des temps où Jézabel est justement l'ennemi du peuple de Dieu, cette dernière ne pouvant exister sans un Achab qui lui laisse utiliser son autorité.


a) Achab reçoit l'annonce.

Phase 1 : 1 Rois 18.41-42 : Et Élie dit à Achab: Monte, mange et bois; car il se fait un bruit qui annonce la pluie. 42 Achab monta pour manger et pour boire ...

Ce qui se passe ici, c'est que toute l'église est prévenue que la pluie arrive, sans distinction d'orientation de la foi des uns et des autres.

Pourtant nous avons deux réactions, le jeune homme reste au côté d'Elie, alors qu'Achab part se réjouir et faire la fête. C'est la vision des vierges folles et des vierges sages, non pas dans l'image de l'enlèvement qui nous est donnée dans la parabole, mais dans le quotidien qui le précède. L'annonce de ce que tout le monde attend est l'occasion pour les uns d'aller faire la fête, alors que pour les autres, ça ne reste qu'une annonce dont l'importance ne change pas son rôle personnel. Le jeune homme pourrait lui aussi vouloir faire la fête, il a vécu les trois dernières années et demi tout autant que chacun, mais il reste à sa place.

On pourrait penser qu'Achab ne fait qu'obéir à Dieu en allant manger et boire, mais après une terrible sécheresse, lorsque vous apprenez que Dieu envoie la pluie, il me semble évident de le remercier. Il est fréquent dans la Parole de Dieu d'apprendre non seulement de ce qui est, mais également de ce qui n'est pas. Comme par exemple dans le livre de l'Apocalypse au chapitre 5 verset 3 lorsque l'eau n'est pas citée alors que le ciel et la terre le sont.

Ici nous avons une opposition entre l'église qui voit dans l'épreuve une raison de se rapprocher de Dieu et de se tenir dans sa présence et l'église qui durant l'épreuve ne voit plus rien d'autre que la volonté de la voir se terminer, sans rien apprendre. Achab savait qu'il n'était pas innocent. Si Elie était venu le prévenir ça n'était pas en remerciement de ses bons et loyaux services, et maintenant qu'Elie refait surface, c'est d'abord pour attester de ce que les Dieux d'Achab sont condamnés par le seul vrai Dieu. Il ressort de cette condamnation la mort des 450 prophètes de Baal, pourtant, Achab s'en moque. Il court pour aller se réjouir de la fin de la sécheresse. Il n'y a aucune remise en question chez ce roi. De la même manière que, de nos jours, lorsque Dieu aura établi qui le sert de qui ne le sert pas, l'église corrompue le restera, ce sont ceux des croyants qui, le constatant, décideront de suivre le seul vrai Dieu, qui devront en sortir.

Dieu et son Église (le jeune homme) restent, quant à eux, et montent sur le sommet du Carmel pour attendre la Bénédiction, cette fameuse pluie tant attendue, qui redonnera la vie à tout Israël, et donc, de manière imagée, à l'église.


b) Le sommet de la montagne.

Phase 2 : 1 Rois 18.42-43 : ... Mais Élie monta au sommet du Carmel ; et, se penchant contre terre, il mit son visage entre ses genoux, 43 et dit à son serviteur : Monte, regarde du côté de la mer ...

Ce qui signifie qu'il a parlé avec Achab au pied du mont Carmel, et non à son sommet. On ne sait pas exactement où s'est déroulé le sacrifice du taureau. Tout au plus sait-on que ça a été sur la montagne de Carmel. Mais rappelons-nous que Moïse et la troupe qui l'accompagnait sont montés sur le mont Horeb, pourtant tous ne sont pas allés à la même altitude. La vraisemblance nous donnerait à penser que le sacrifice s'est fait au pied du mont Carmel, qu'ensuite, le peuple a entraîné les prophètes de Baal au torrent du Kison, qui passe à proximité, afin qu'Elie les égorge. Une fois cela fait, Elie avertit Achab de la venue de la pluie et ensuite nous en venons à ce que nous disait le verset 42Elie monta au sommet du Carmel.

Dieu se tient donc au sommet du Carmel, et dit à son Église de se tenir à ses côtés.

b.1) Le Carmel.

Maintenant il est important de s'attarder un court instant sur ce que représente le Carmel. Si on peut assez facilement entendre des références concernant la résidence d'Elie, qui y aurait supposément habité dans une grotte, cela ne se base sur aucun passage biblique. Avant les évènements qui sont cités on ne sait de lui que le fait qu'il venait de Galaad ; pendant les évènements il habitait chez la veuve à Sarepta ; et après les évènements il était en fuite et donc en déplacement. Lui prêter une résidence fixe sur le mont Carmel tient du fantasme, voire d'une volonté de simplification, plus que d'un ancrage dans la vérité de ce qui nous est dit dans les textes (ce qui ne signifie pas qu'il n'y habitait pas).

L'une des raisons plaçant les évènements sur ce mont tient à la signification de son nom.

La signification du mot Carmel est : Campagne Fertile, ou Grand Jardin. Nous pouvons rapprocher cela du jardin d'Éden, Dieu rétablit donc son lien avec l'Église, une relation perdue depuis 6000 ans. Toute la Parole de Dieu n'est autre que l'histoire de la relation de Dieu avec sa création qui, par son comportement, s'est vu éloignée de sa présence. Les 6 à 7 000 années que retrace la Parole ne sont rien d'autre que la période nécessaire pour y retourner.

Pour ce qui est du jeune homme, j'en ai déjà parlé. C'est le fils de la veuve de Sarepta. Il représente spécifiquement l'église de France qui s'est mise en règle avec le Seigneur et qui, après la réception de la révélation que Dieu voulait apporter pour ces temps de la fin, est passé de fils à serviteur. Si on n'y fait pas plus attention on ne se rend pas compte de sa présence, pourtant il est toujours là. Dieu agit, et son église doit en être témoin, mais il n'en reste pas moins qu'il n'est pas celui qui agit.

b.2) L'autel.

C'est même Elie qui rebâtit l'autel, signe que c'est l'Eternel qui bâtit son église. Les détails de ce qui nous est dit sur cette reconstruction de l'autel sont par ailleurs très intéressant et contiennent une information plutôt discrète qui est cependant de première importance.

1️⃣ La première chose qui nous est dite est qu'Elie rétablit l'autel de l'Eternel (1 Rois 18.30 : ... Élie rétablit l'autel de l'Éternel, qui avait été renversé). On imagine alors assez facilement qu'il remet en place ce qui a été renversé, un peu comme le fera Zorobabel lors de la reconstruction du temple de Salomon, alors qu'il replacera l'autel des sacrifices, exactement sur l'emplacement qu'avait pris celui de Salomon. Cependant, Elie ne s'arrête pas là.

2️⃣ Bien qu'il "rétablisse" l'autel, le texte poursuit en nous disant qu'Elie va bâtir un autel. Pas qu'il va "re"bâtir (1 Rois 18.32il bâtit avec ces pierres un autel). L'autel est une alliance, et nous avons là Elie qui rétablit une alliance, puis qui en établit une seconde. Ce qui, évidemment s'inscrit dans le ministère d'Elie, résolument tourné vers l'Eglise.

Pour mieux comprendre ce qui nous est dit ici, il faut porter son attention sur trois choses simples. La première étant qu'il rétablit "l'autel de l'Éternel, qui avait été renversé", la seconde est que concernant la deuxième mention de "l'autel", on passe de : "l'autel de l'Éternel" à "un autel". Dans le premier cas c'est un autel spécifique, pas dans le deuxième. Enfin, la troisième chose se trouve entre ces deux. Il nous est précisé, concernant ce deuxième autel, qu'Il prit douze pierres d'après le nombre des tribus des fils de Jacob. Bien entendu, on pourrait imaginer que cela correspond à ce qu'il avait dû faire pour la première mention. Ce serait négliger qu'on nous précise que c'est uniquement pour le deuxième autel que ça nous est spécifié. On pourrait alors penser qu'il est très fréquent dans la Parole de Dieu qu'une chose soit dite et qu'immédiatement après, elle soit détaillée. Ca n'est cependant pas le cas ici. Lorsque l'on regarde la reconstruction de l'autel de l'Eternel dans le livre d'Esdras*, on se retrouve avec les deux mêmes verbes, "bâtir" et "rétablir". Par contre, il est toujours fait mention de "l'autel", pas d'un autel. Ensuite, concernant Elie, un problème de taille est présent. S'il s'agit de deux mentions du même autel, alors se pose la question du cérémoniel qui ne correspond à aucun cérémoniel établi dans la loi. Même le roi David savait que s'il voulait porter l'éphod de lin, il fallait instaurer une nouvelle sacrificature, celle de Moïse étant définie clairement. Ce que va faire Elie est une variation d'un sacrifice d'action de grâce, et avec la loi, on ne fait pas de variation. C'est pour cela qu'il a besoin d'un autre autel, parce que ce qu'il fait est une annonce prophétique. En outre, aucun serviteur de Dieu ne demande à des serviteurs de faux-dieux d'établir leur autel à côté d'un autel de l'Eternel. C'est donc bien un second autel qui est construit. Les deux autels, côte à côte, représentent la dualité qui se trouve au sein de l'église qui prétend être celle de Jésus et, dans l'exemple concret d'Elie, la force spirituelle qui dirige Israël. Cela fait également le lien avec le seul passage de la Parole de Dieu où deux autels sont ouvertement construits avec des pierres ramassées au même endroit (ce que je préciserai plus tard).

Cette phase, où Elie se trouve au sommet du mont Carmel avec son serviteur, est une phase toute particulière dans ce que représente la vie d'Elie. C'est la séparation qui se situe à la cinquième trompette. Ceux qui sont avec Dieu se tiennent à ses côtés sur le mont Carmel, les autres sont à table avec Jézabel. Je résumerai la vie d'Elie parallèlement au message de la fin des temps plus tard, et tout semblera beaucoup plus clair.

(Esdras 3.2-3 : Josué, fils de Jotsadak, avec ses frères les sacrificateurs, et Zorobabel, fils de Schealthiel, avec ses frères, se levèrent et bâtirent l'autel du Dieu d'Israël, pour y offrir des holocaustes, selon ce qui est écrit dans la loi de Moïse, homme de Dieu. 3 Ils rétablirent l'autel sur ses fondements, quoiqu'ils eussent à craindre les peuples du pays, et ils y offrirent des holocaustes à l'Éternel, les holocaustes du matin et du soir). 


c) Le nuage.

Phase 3 : 1 Rois 18.43-44 : et dit à son serviteur: Monte, regarde du côté de la mer. Le serviteur monta, il regarda, et dit: Il n'y a rien. Élie dit sept fois: Retourne. 44 A la septième fois, il dit: Voici un petit nuage qui s'élève de la mer, et qui est comme la paume de la main d'un homme.

Deux choses sortent de ce passage, la première c'est la persévérance dans l'obéissance, la seconde c'est le lieu géographique d'où vient la pluie, elle vient de l'ouest, et s'élève de la mer. Cette fameuse pluie qu'attend la veuve de Sarepta vient de l'ouest, quand les rois qui viennent pour le combat final, qui se passera au pied du mont où se trouve Elie, viendront de l'Est. Ces nuages qui s'approchent sont l'image de la nuée qui vient du Saint des Saints. En effet, le Temple de Dieu, qui a inspiré le temple de Salomon, fait selon les dimensions données par Dieu, s'ouvrira bientôt dans le ciel, et tout ce qui en sortira prendra la direction d'Ouest vers l'Est (qui est l'orientation du temple de Salomon). C'est pour ça que la bénédiction de Dieu qui se trouve dans cette pluie vient de l'Ouest.

Il y a également un élément que l'on prend rarement en compte. Le chiffre 7 a une certaine aura dans la Parole de Dieu, et on peut avoir tendance à trop rapidement le voir là où il ne se trouve pas. C'est le cas ici. On pense souvent que le nuage est apparu la septième fois, mais dans la réalité, c'est la huitième fois qu'il est apparu. Ce qui porte un sens totalement différent. Elie a envoyé une première fois son serviteur et ensuite il l'a renvoyé 7 fois de plus, ce qui fait bien que la pluie est arrivée la 8° fois.

Or, si le 6 représente l'homme sans Dieu, et si le 7 représente l'homme avec Dieu, le 8 représente par contre le moment du choix. Cet instant où chacun a choisi pour lui. C'est le huitième jour de la création, celui où l'homme est chassé du jardin d'Eden et où chacun va devoir faire son propre choix.


d) La première action.

Phase 4 : 1 Rois 18.44 : Élie dit: Monte, et dis à Achab: Attelle et descends, afin que la pluie ne t'arrête pas.

Aussi simple que cette parole d'Elie peut sembler être, il se trouve que ça n'en reste pas moins la première fois que le concours du serviteur est requis. Jusque-là, bien qu'ayant eu un serviteur tout du long, c'est Elie qui a tout fait. C'est d'autant plus marquant que depuis le début, c'est Elie qui s'adresse directement à Achab. Cela a commencé trois ans et demi plus tôt et ne cesse qu'à cet instant.

Une fois que le peuple a fait son choix, Elie ne s'adresse plus à Achab que par son serviteur. Dieu ne parle plus directement à ceux qui l'ont rejeté, mais uniquement par l'entremise de ses serviteurs.

L'avertissement qui est donné concernant la pluie est intéressant parce qu'il dissimule quelque chose qui se fera plus clair dans les 2 versets suivants.


e) Nuages, vent et forte pluie.

Phase 5 : 1 Rois 18.45 : En peu d'instants, le ciel s'obscurcit par les nuages, le vent s'établit, et il y eut une forte pluie ...

Les choses se passeront alors très rapidement, mais il est important d'apprendre à ne pas se précipiter. C'est Dieu qui fait. Courir ne nous fera pas arriver plus vite, ça ne nous donnera que plus de chances de tomber. Tout est écrit depuis l'aube des temps, Dieu n'est pas en avance ou en retard. Chaque chose arrive en son temps. Si nous marchons derrière la nuée, peu importe que nous ayons l'impression par moment de ne pas avancer. Ce qui compte c'est d'être à notre place, parce que c'est là que nous serons utiles. Dans ces temps que Dieu annonce, les choses iront vite, très vite, mais nous ne devons pas nous laisser griser où ballotter par le vent.

Pour résumer la situation, nous savons donc à la huitième vérification qu'un petit nuage arrive à l'horizon, le serviteur est envoyé prévenir Achab et lui dire de se hâter parce que la pluie arrive. Les choses se précipitent tellement que la pluie est d'ores et déjà là lorsque le serviteur arrive auprès du roi afin de le prévenir et que ce dernier part à bride abattue.

Les trois signes sont trois étapes d'une même chose. Le nuage ce sont les ennuis qui pointent à l'horizon, le vent lui donne sa direction, et la pluie, dont on pourrait penser qu'elle représente une bénédiction, est en réalité le fait d'être atteint par les ennuis en question. La plupart des croyants, lorsqu'on leur dit le mot "pluie" pensent immédiatement à "la pluie de l'arrière-saison" citée par le prophète Joël (Joël 2.22-24*), mais cela ne parle pas du tout de ça. Le meilleur signe étant que tout le monde doit fuir à son arrivée. Ce que nous montrent les 2 versets qui vont suivre.

(* Joël 2.22-24 : Bêtes des champs, ne craignez pas, Car les plaines du désert reverdiront, Car les arbres porteront leurs fruits, Le figuier et la vigne donneront leurs richesses. 23 Et vous, enfants de Sion, soyez dans l'allégresse et réjouissez-vous En l'Éternel, votre Dieu, Car il vous donnera la pluie en son temps, Il vous enverra la pluie de la première et de l'arrière-saison, Comme autrefois. 24 Les aires se rempliront de blé, Et les cuves regorgeront de moût et d'huile).


f) La fuite d'Achab.

Phase 6 : 1 Rois 18.45-46 : ... Achab monta sur son char et parti pour Jizreël. 46 Et la main de l'Éternel fut sur Élie, qui se ceignit les reins et courut devant Achab jusqu'à l'entrée de Jizreël.

Achab, donc le chef des croyants qui ne suivent pas Dieu, monte dans son char et va à Jizreël. Il est dans l'urgence, devant se protéger de la pluie, et Jizréel se trouve à mi-distance entre le sommet du mont Carmel et Samarie. C'est alors que se déroule un des miracles les plus étonnant de la Parole de Dieu. Elie se met à courir plus rapidement qu'Achab ne se déplace dans son char.

On remarque assez facilement l'étrangeté d'un tel miracle. Par contre ce qui passe plus inaperçu et qui pourtant accentue encore ce qui vient de se passer, c'est que ce miracle clôt le chapitre et n'initie rien. La scène consiste simplement en ces points :

➡️ Le serviteur dit à Achab de se dépêcher parce que la pluie arrive.

➡️ Achab part à toute allure en direction de Jizréel.

➡️ Elie court, dépasse Achab, allant plus vite que son attelage, et arrive à la porte de Jizréel en premier.

➡️ Fin.

Il n'y a aucune raison apparente pour qu'Elie ait couru aussi rapidement. L'Eternel a donc opéré un miracle hors du commun et l'histoire se termine sans que cela ne semble avoir de sens. La raison en est que le sens se situe avant. Ca n'est pas un miracle qui initie quelque chose, c'est au contraire un miracle qui conclut quelque chose.

C'est l'annonce d'un combat au sein même de l'église, entre ceux qui refusent la révélation de Dieu et ceux qui l'ont acceptée. Ceux qui tenteront d'échapper par leur propre force et ceux qui échapperont par la main de Dieu qui agira pour eux. C'est également la raison pour laquelle la fuite se fait en direction de Jizréel et non de Samarie. Tout pointe, dans la vie d'Elie, en direction des évènements de la fin des temps. Alors que la pluie tombera sur les justes et sur les injustes*, l'Eternel regardera qui s'est confié en lui et qui s'est confié dans ses chars pour éviter la tempête.

(* Matthieu 5.45 : afin que vous soyez fils de votre Père qui est dans les cieux; car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et il fait pleuvoir sur les justes et sur les injustes).

Cela ne signifie pas que tous échapperont, cela signifie que dans la transposition avec la fin des temps, le tri sera terminé à cet instant. Or, le fait qu'il ne nous soit pas fait mention de l'entrée dans Jizreël mais uniquement de l'arrivée devant l'entrée de la ville a également un sens. Cela annonce la naissance de deux routes. La route de ceux parmi les personnes estampillées croyantes qui passeront par Jizreël et la route de ceux qui s'arrêteront avant. Pour mieux comprendre, il faut savoir ce que représente cette ville, en cherchant la signification prophétique de Jizreël. Jizréel signifie justement : "Dieu sème". La réponse se trouve dans l'analyse géographique de ce lieu. Jizreël est une ville qui se trouve à l'entrée d'une plaine appelée « plaine de Jizreël ». Elle désigne le grand triangle plat coupant Israël immédiatement au nord du Carmel. C'est-à-dire exactement la zone territoriale qui se trouvait devant Élie alors qu'il était sur la montagne. Cet endroit est plus connu sous le nom de « plaine d'Esdrelon », ou encore « plaine d'Esdrealon », modification grecque du mot Jizreël. Mais on la nomme aussi « plaine de Meguiddo ». La ville de Jizreël est donc une sorte de porte d'entrée du lieu où se passera spirituellement la bataille d'Armageddon. Elle est la destination d'Achab, donc de l'église corrompue, mais Elie s'arrête à l'entrée.

16 - La fuite d'Elie.


Elie est arrivé à la porte de Jizréel. Achab, qui a pu se mettre à l'abri de la pluie, finit par se rendre à Samarie et, comme à son habitude, va directement chez Jézabel.


a) Achab va se plaindre.

Ce roi sans courage a assisté à tout ce qui s'est passé sur le mont Carmel. Il a vu l'échec de ses prophètes, il les a regardés se faire égorger par Elie. A aucun moment il n'a réagi. Ensuite il lui a même obéi en reprenant la route vers Jizréel. Aucune plainte, aucune tentative d'empêcher ce qui est arrivé. Le simple témoin de sa propre faiblesse.

Et voilà qu'arrivé à Samarie, la première chose qu'il fait c'est celle qu'il fait le mieux. Il va pleurer dans les jupes de sa Jézabel. Ne sachant que faire, c'est sa façon de trouver une solution, confier le problème à sa reine.

  • 1 Rois 19.1 : Achab rapporta à Jézabel tout ce qu'avait fait Élie, et comment il avait tué par l'épée tous les prophètes.

Lorsqu'on regarde l'ensemble de son œuvre, on trouve un autre endroit où le roi Achab se comporte exactement de la même manière. C'est bien évidemment l'histoire concernant la vigne de Naboth, alors que ne réussissant pas à l'obtenir par la négociation, il choisira d'aller bouder (1 Rois 21.4 : il se coucha sur son lit, détourna le visage, et ne mangea rien). Il agira comme ça parce que le lit est le territoire de Jézabel, le symbole de la séduction. C'est donc exactement là qu'il lui exposera la situation : Il lui répondit : J'ai parlé à Naboth de Jizreel, et je lui ai dit : Cède-moi ta vigne pour de l'argent ; ou, si tu veux, je te donnerai une autre vigne à la place. Mais il a dit : Je ne te donnerai pas ma vigne ! (1 Rois 21.6).

Si les deux situations sont similaires, la suite qui leur est donnée l'est tout autant. C'est Jézabel qui prend les décisions et qui règle les problèmes. Dans le cas d'Elie, il nous est dit que : Jézabel envoya un messager à Élie, pour lui dire : Que les dieux me traitent dans toute leur rigueur, si demain, à cette heure, je ne fais de ta vie ce que tu as fait de la vie de chacun d'eux ! (1 Rois 19.2), alors que dans celui de Naboth, nous avons ce magnifique constat où elle lui dit que c'est lui qui à l'autorité, mais que c'est elle qui l'utilise : Alors Jézabel, sa femme, lui dit : Est-ce bien toi maintenant qui exerces la souveraineté sur Israël ? Lève-toi, prends de la nourriture, et que ton coeur se réjouisse; moi, je te donnerai la vigne de Naboth de Jizreel (1 Rois 21.7).

Cette menace de Jézabel va servir de révélateur concernant la fin du ministère d'Elie.


b) La réaction d'Elie.

La réaction en question va tout simplement être la fuite. Le même homme qui vient d'affronter et d'égorger 450 prophètes de Baal fuit parce que Jézabel l'a menacé.

1 Rois 19.3-4 : Élie, voyant cela, se leva et s'en alla, pour sauver sa vie. Il arriva à Beer Schéba, qui appartient à Juda, et il y laissa son serviteur. 4 Pour lui, il alla dans le désert où, après une journée de marche, il s'assit sous un genêt, et demanda la mort, en disant : C'est assez ! Maintenant, Éternel, prends mon âme, car je ne suis pas meilleur que mes pères.

b.1) Le dernier des prophètes.

On notera qu'il croit vraiment être le dernier des prophètes. Il l'affirmera autant aux hommes qu'à l'Eternel :

▶️ Parlant aux hommes : 1 Rois 18.22 : Et Élie dit au peuple: Je suis resté seul des prophètes de l'Éternel, et il y a quatre cent cinquante prophètes de Baal.

▶️ Parlant à Dieu : 1 Rois 19.10 : Il répondit : J'ai déployé mon zèle pour l'Éternel, le Dieu des armées; car les enfants d'Israël ont abandonné ton alliance, ils ont renversé tes autels, et ils ont tué par l'épée tes prophètes ; je suis resté, moi seul, et ils cherchent à m'ôter la vie.

Pourtant nous voyons dans le chapitre 20 plusieurs mentions de prophètes*, et c'est également la période où agira Michée fils de Jimla (pas celui du livre du même nom) plus précisément dans le chapitre 22 (8-28).

(* 1 Rois 20.13 : Mais voici, un prophète s'approcha d'Achab, roi d'Israël ...).

(* 1 Rois 20.22 : Alors le prophète s'approcha du roi d'Israël ...).

(* 1 Rois 20.28 : L'homme de Dieu s'approcha, et dit au roi d'Israël : Ainsi parle l'Éternel ...).

(* 1 Rois 20.38 : Le prophète alla se placer sur le chemin du roi, et il se déguisa avec un bandeau sur les yeux).

Elie a vécu en reclus, n'entendant pas les histoires de prophètes échappant à Jézabel puisque par nécessité ces dernières devaient rester secrètes, par contre il avait entendu celles des prophètes qu'elle massacrait. Devant ce que ses yeux lui montraient de l'état d'Israël, il en avait conclu être le dernier et avoir survécu parce qu'il était caché chez la veuve de Sarepta. Il n'avait pas pris en compte que si l'Eternel l'avait caché, il pouvait parfaitement en avoir fait de même avec d'autres de ses coreligionnaires. Lorsque le vent souffle, on a tendance à baisser la tête et à ne plus faire qu'imaginer le monde qui nous entoure, plutôt que de le regarder.

b.2) Pas meilleur que ses pères.

Son affirmation qui clôture le verset 4 a une signification particulière. Elle ne met pas en avant une éventuelle qualité du service, mais sa faiblesse de l'instant. Ce qu'il dit à l'Eternel, c'est qu'il n'y a pas de raison que tous les autres prophètes soient morts mais que lui survive. Ce qu'Elie est en train de faire, c'est qu'il regarde à ses échecs, au lieu de regarder à Dieu, et la raison est justement ce que je disais concernant la fin de son ministère.


c) La fin du ministère.

Le problème d'Elie ne tient pas dans une faiblesse de sa foi. Il se trouve à la fin de ce qu'il avait à faire, mais ne le comprend pas. Il est toujours plus difficile d'entendre les choses qui nous concernent que celles qui concernent les autres. Les émotions sont des perturbateurs de l'ouïe spirituelle. Nous voyons sa capacité inchangée de faire des miracles, presque sans y réfléchir, lorsque par deux fois il fera tomber le feu sur 50 serviteurs d'Achazia*. Quant à sa faiblesse de l'instant elle vient de ce qu'il ne perçoit pas que ce qu'il devait accomplir est terminé. Il continue donc de regarder les choses, mais sans la force que Dieu donne à ceux qui doivent les accomplir. Dans l'immédiat, il est dans une période où, tout en étant toujours lui-même, un prophète de l'Eternel, sa mission a été remplie. Il aurait tout autant pu faire tomber le feu du ciel sur Jézabel et régler le problème, mais ç'eut été une rupture dans ce que sa vie annonce. Il devait vivre ce qu'il traverse dans sa fuite, la recherche de la mort, et l'impossibilité de la trouver.

On se rappellera d'ailleurs que Jésus également a eu une faiblesse à Gethsémané, et que le Père lui a envoyé un ange pour lui redonner de la force. Si le Père l'a fait, c'est parce que ce qu'il avait à faire n'était pas terminé. Si l'Eternel enverra un ange nourrir Elie afin de lui donner la force de marcher 40 jours et 40 nuits, il aurait tout autant pu lui redonner de la force morale dans cet instant de faiblesse, mais il ne l'a pas fait. Ici, Elie ne recevra pas de forces supplémentaires justement parce que dans son cas, il doit comprendre sa faiblesse et non la rejeter. C'est pour cela que parmi ce que l'Eternel va lui dire de faire, se trouvera l'onction de celui qui est prophète à sa place, Elisée, attestant que son ministère est bel et bien terminé. Par ces mots, l'Eternel ne lui dit pas qu'il n'est plus prophète, mais que ce qu'il avait à faire sera poursuivi par Elisée.


(* 2 Rois 1.9-12 : Il envoya vers lui un chef de cinquante avec ses cinquante hommes. Ce chef monta auprès d'Élie, qui était assis sur le sommet de la montagne, et il lui dit: Homme de Dieu, le roi a dit: Descends ! 10 Élie répondit au chef de cinquante: Si je suis un homme de Dieu, que le feu descende du ciel et te consume, toi et tes cinquante hommes! Et le feu descendit du ciel et le consuma, lui et ses cinquante hommes. 11 Achazia envoya de nouveau vers lui un autre chef de cinquante avec ses cinquante hommes. Ce chef prit la parole et dit à Élie: Homme de Dieu, ainsi a dit le roi: Hâte-toi de descendre ! 12 Élie leur répondit: Si je suis un homme de Dieu, que le feu descende du ciel et te consume, toi et tes cinquante hommes! Et le feu de Dieu descendit du ciel et le consuma, lui et ses cinquante hommes).

17 - Le parallèle avec la fin des temps.


L'intégralité de la vie d'Elie et de celle d'Elisée sont une annonce de la fin des temps. Tous les évènements ont leur parallèle dans notre histoire actuelle et celle de notre future proche. Le plus amusant dans ces parallèles, c'est que chacun semble jouer son propre rôle il y a presque 3000 ans et dans les évènements de la fin.

Elie est l'un des deux témoins, et sa vie passée dépeint sa vie présente. De la même manière, le problème numéro 1 de l'église de la fin des temps se trouve justement être Jézabel et donc, obligatoirement Achab puisque Jézabel n'existe pas sans lui.


a) Beer Schéba.

Même les détails de sa fuite sont des parallèles fort avec le texte de l'apocalypse. Par exemple, un point marquant se trouve être le fait que fuyant Jézabel, il va partir plein sud et se séparer du jeune homme à Beer Schéba (1 Rois 19.3 : Élie, voyant cela, se leva et s'en alla, pour sauver sa vie. Il arriva à Beer Schéba, qui appartient à Juda, et il y laissa son serviteur). Suite à cela, il s'isolera dans un désert et finira par partir vers la montagne de Dieu, à Horeb (1 Rois 19.8 : Il se leva, mangea et but; et avec la force que lui donna cette nourriture, il marcha quarante jours et quarante nuits jusqu'à la montagne de Dieu, à Horeb). Ce moment où il finit par quitter son serviteur, alors qu'Elie (je le rappelle encore, est la révélation de Dieu aux nations alors que le serviteur est l'église de Dieu) c'est la fin de la révélation de la grâce de Dieu pour les nations, sujet dont j'ai déjà parlé dans cet enseignement (lien). Elie laisse son serviteur à Beer Schéba, qui est le "puits du serment", pour nous indiquer que l'Eternel n'oublie pas son alliance, et que ceux qui ne l'oublieront pas non plus seront sauvés. Suite à cela, il s'en va et retourne au désert, ce qui, comme au début de son ministère, représente le fait que Dieu se dissimule, et qu'il n'est plus accessible par ce ceux qui ne l'ont pas déjà. C'est donc le début des 5 mois du cinquième ange de l'apocalypse, pendant lesquelles personne ne pourra mourir, et donc ressusciter.

Dans ces temps qu'annonce également Amos, seuls ceux qui iront à Beer Schéba, donc qui iront au puits du serment, seront épargnés. Le prophète Amos nous disait : Ne cherchez pas Béthel, N'allez pas à Guilgal, Ne passez pas à Beer Schéba. Car Guilgal sera captif, Et Béthel anéanti (Amos 5.5). Ce verset est particulièrement profond, mais comme souvent, dissimulé derrière sa traduction réelle. Il nous dit :

1️⃣ Ne cherchez pas​ ;

2️⃣ N'allez pas ;

3️⃣ Ne passez pas.

Il va de soi qu'il parle de trois choses différentes.

1️⃣ Ne cherchez (Darash) pas​ ; il parle de Béthel, et cherchez signifie ici 'consulter'. Il nous parle de ne pas chercher le conseil de la maison de Dieu (Bethel) qui désigne l'église des hommes.

2️⃣ N'allez (bow) pas ; nous parle de Guilgal, et signifie le fait d'entrer ou de venir. C'est, par exemple, le même mot que pour entrer dans l'arche. Or le camp de Guilgal représente des choses que je préciserai plus tard, mais dans l'ensemble c'est une annonce concernant les nations et leur salut.

3️⃣ Ne passez (Abar) pas. C'est le plus étrange des trois. Il nous parle justement de Beer Schéba, lieu où Elie va laisser le serviteur. Contrairement à ce que l'on pourrait croire, ce qu'Amos nous dit n'est pas que nous devons éviter Beer Schéba, mais au contraire que nous devons nous y arrêter. Ici, passez signifie passer à travers. 

Ce qu'Amos annonce, c'est donc un temps où il sera inutile de chercher la maison de Dieu, parce qu'elle sera anéantie, où il sera inutile de chercher le salut parmi les nations, parce qu'elles seront captives. Dans ces temps, il faudra se rendre à Beer Schéba et y rester.

Dans l'histoire d'Elie, c'est la fin de l'histoire du serviteur. Ce sont donc les 5 mois dont je parlais, qui terminent par l'enlèvement de ceux de l'église qui font partie de l'épouse.


De nombreuses autres similitudes jalonnent le ministère et la vie d'Elie. Bien que je ne les détaillerai pas réellement, en voici quelques-unes.

Tout commence avec l'annonce de la sécheresse.


b) Autres similitudes.

ELIE

Elie annonce la sécheresse à Israël (donc à Achab) :

NOUS

C'est Jean dans le désert, nourri par la nature, dont l'isolement annonce ce qui est à venir et qui prépare le rafraichîssement à venir du peuple par les eaux du baptême.

Etant l'un des témoins, Elie accomplit en son époque, ce qu'il a la capacité d'accomplir dans la nôtre : Ils ont le pouvoir de fermer le ciel, afin qu'il ne tombe point de pluie pendant les jours de leur prophétie ... (Apocalypse 11.6).


Le torrent de Kérith : 

Dieu se cache aux hommes. Elie est envoyé se cacher en Galaad, façon de nous montrer qu'il est toujours présent, mais plus dans l'église. Galaad c'est Israël, mais pas la terre promise. Il cache Elie (sa révélation) en attendant que la soif augmente parmi son peuple. C'est lorsque le torrent se tarit qu'il envoie sa révélation non pas dans l'église (que représente Israël), mais vers certains de ses membres.


La veuve de Sarepta :

Sarepta signifie "France". Ca n'est donc même pas réellement dissimulé. Lorsque le temps du relèvement des croyants approche, Dieu commence par envoyer sa révélation en France, pays de la prostituée Jézabel.

La veuve représente celle qui est la vraie église de Jésus, mais uniquement la personne morale. Si c'est une veuve c'est pour représenter que son mari n'est pas pleinement vivant dans sa tête. Elle est pécheresse et a enfanté dans l'iniquité. 


Le fils de la veuve :

L'enfant de la veuve représente les croyants, sincères, mais qui n'ont pas reçu la révélation de Dieu dans cette période de sécheresse.


La mort du fils de la veuve : 

C'est la mort qui précède la vie. Le fils de la veuve, donc les croyants qui ont accepté le prix de leur vie, et reçoivent la vie en retour.

Dès que le fils revient à la vie, la veuve reconnaît Elie, donc la révélation de Dieu, et on arrête de parler de la veuve. La personne morale que représente l'église devient une personne physique dans les personnes que représente son fils.


Départ pour annoncer à Achab (les mauvais dirigeants de l'église) que la pluie arrive :

Peu ou prou, c'est le moment de la marque de la bête.


Bien qu'Achab soit la destination, c'est le peuple qui est le but, c'est le sacrifice des prophètes de Baal.

Egorgeant les prophètes de Baal dans le torrent du Kison, Elie fait deux choses. Non seulement il fait en sorte que le sang ne tombe pas à terre, mais surtout, il remplit de sang l'un des derniers endroits où l'on pouvait encore trouver de l'eau :

C'est le moment des trois premiers anges. Dans la chronologie des 7 anges de l'apocalypse, les trois premiers représentent la vengeance de Dieu concernant le sang des saints et des prophètes de Dieu.

Apocalypse 11.6... ils ont le pouvoir de changer les eaux en sang, et de frapper la terre de toute espèce de plaie, chaque fois qu'ils le voudront.

Apocalypse 16.4-6 : Le troisième versa sa coupe dans les fleuves et dans les sources d'eaux. Et ils devinrent du sang. 5 Et j'entendis l'ange des eaux qui disait: Tu es juste, toi qui es, et qui étais; tu es saint, parce que tu as exercé ce jugement. 6 Car ils ont versé le sang des saints et des prophètes, et tu leur as donné du sang à boire: ils en sont dignes.


Le moment de l'égorgement des prophètes de Baal :

C'est la fin du troisième ange (spécifiquement de sa coupe). Le peu des eaux que l'on pouvait encore trouver est changé en sang. Cette période est le moment où commence réellement le tri parmi les croyants. C'est l'étoile absinthe.


La fuite d'Achab vers Jizréel durant le retour de la pluie :

C'est la fin du tri durant le 4° ange. Elie s'arrête avant d'entrer dans Jizréel, mais Achab s'y rend. C'est la séparation entre ceux qui participeront à Armageddon (l'église d'Achab) et ceux qui s'arrêtent avant, l'église de Dieu.

Le ciel, qui s'est obscurci dans le ciel du mont Carmel, puis, rapidement jusqu'à Jizréel, fait écho à la trompette du 4° ange : Le quatrième ange sonna de la trompette. Et le tiers du soleil fut frappé, et le tiers de la lune, et le tiers des étoiles, afin que le tiers en fût obscurci, et que le jour perdît un tiers de sa clarté, et la nuit de même (Apocalypse 8.12).


La condamnation d'Elie :

Alors qu'Achab et Jézabel ont recherché Elie pendant trois ans et demi, il n'a jamais été question de le tuer, mais uniquement de le forcer à refaire tomber la pluie. Maintenant qu'il a terminé ce qu'il était venu faire, Jézabel jure de le mettre à mort. C'est l'exact parallèle de : Quand ils auront achevé leur témoignage, la bête qui monte de l'abîme leur fera la guerre, les vaincra, et les tuera (Apocalypse 11.7).

Tant qu'Elie n'avait pas terminé ce qu'il devait faire, personne n'envisageait même de le tuer. Les choses changent parce que c'est effectivement la fin de son ministère, mais pas celle de ce qu'il doit annoncer par sa vie.


Elie s'enfuit et demande à mourir, mais l'Eternel ne le permettra pas :

Il va de soi que nous en sommes au cinquième ange (trompette), et au passage nous parlant des personnes ne parvenant pas à mourir : En ces jours-là, les hommes chercheront la mort, et ils ne la trouveront pas ; ils désireront mourir, et la mort fuira loin d'eux (Apocalypse 9.6).


Même période que celle du point précédent. Les 7000 qui n'ont pas plié le genou devant Baal :

Ce sont ceux dont l'Eternel parle à Elie lorsqu'il dit être resté le dernier des prophètes. La réponse de l'Eternel a été : Mais je laisserai en Israël sept mille hommes, tous ceux qui n'ont point fléchi les genoux devant Baal, et dont la bouche ne l'a point baisé (1 Rois 19.18).


Les 7000 en question :

Ce sont ceux qui se tiendront droit devant l'ennemi alors que tous les autres seront tombés. Le livre de l'Apocalypse nous dit : Il leur fut dit de ne point faire de mal à l'herbe de la terre, ni à aucune verdure, ni à aucun arbre, mais seulement aux hommes qui n'avaient pas le sceau de Dieu sur le front (Apocalypse 9.4), alors que le premier livre des Rois nous précise bien que lorsque les choses deviennent tendues, il ne restera que 7000 hommes, juste avant la dernière trahison d'Achab envers Dieu : Alors Achab passa en revue les serviteurs des chefs des provinces, et il s'en trouva deux cent trente-deux; et après eux, il passa en revue tout le peuple, tous les enfants d'Israël, et ils étaient sept mille (1 Rois 20.15)


La suite des parallèles se situe au niveau de l'enlèvement d'Elie, qui va être l'un des points suivants.

Partie 4 - L'enlèvement d'Elie.

(Il y a de nombreuses choses qui se sont déroulées et qui impliquent Elie entre sa fuite et le moment de l'enlèvement. Elles seront développées dans un autre enseignement si j'en cerne la nécessité).


18 - Elisée.


Comme je le disais au commencement de cet enseignement et tout du long, Elie représente la révélation de Dieu pour les nations. Sa présence terrestre se termine donc avec l'image de l'enlèvement des témoins/église. Pour nous la faire comprendre l'Eternel a voulu un fait qui en d'autres circonstances serait étonnant. Tout comme il choisira un homme venant de Galaad, donc d'Israël, mais pas de Canaan il terminera son existence sur terre en le faisant retraverser le Jourdain vers Galaad. Celui que l'Eternel a pris pour représenter sa révélation à l'église ne pouvait être enlevé à partir de la terre promise parce que la promesse qu'il représente ne s'y trouve pas. La scène est cependant cocasse et contient certaines informations qui ne sont généralement pas prises en compte pour une raison évidente, on ne regarde pas le texte dans cette optique. Lorsqu'on le comprend de cette manière, on réalise cependant bien plus facilement la situation.


a) A la place de ...

C'est l'homme que l'Eternel a choisi pour prophète à la place d'Elie (1 Rois 19.16 : ... et tu oindras Élisée, fils de Schaphath, d'Abel Mehola, pour prophète à ta place). La forme de la phrase ne laisse pas de doute. Il y avait d'autres prophètes à cette époque, mais Elisée n'est pas un "simple" prophète comme un autre. Il va avoir à porter le ministère qu'Elie a porté, mais va le faire pour une autre raison. C'est pour cela que cette fois-ci, le prophète viendra de l'intérieur de la zone de Canaan. Abel Mehola se trouve à proximité du Jourdain sur sa rive Ouest.

Cette façon de parler du ministère d'Elisée indique qu'il y a quelque chose qui dépasse ces deux hommes. De très nombreux prophètes sont difficiles à situer dans la Parole de Dieu, justement parce qu'ils ne sont pas inscrits dans des lignées. On connaît très souvent leurs origines charnelles, mais leurs services se terminent avec eux. Elie et Elisée portent quelque chose de bien plus grand, ils portent un flambeau qui se transmet et qui annonce quelque chose de si important qu'il ne peut disparaître avec eux. Une histoire qui a commencé longtemps avant la première venue d'Elie, et qui se termine longtemps après la fin d'Elisée.


b) La double onction.

Je ne ferai pas le détail de tout ce qui concerne Elisée, mais il est important de comprendre certaines choses. Sa ville d'origine en est une, mais le moment de sa première onction est également important. Elle se fera dans les champs, alors qu'il sera derrière les bœufs*. C'est à ce moment-là qu'Elie va s'approcher de lui et jeter sur lui son manteau. Ce qui est le symbole de son ministère et de la première des deux onctions qu'il recevra et qui sont nécessaires à l'exercice de sa fonction.

(* 1 Rois 19.19-21 : Élie partit de là, et il trouva Élisée, fils de Schaphath, qui labourait. Il y avait devant lui douze paires de bœufs, et il était avec la douzième. Élie s'approcha de lui, et il jeta sur lui son manteau. 20 Élisée, quittant ses bœufs, courut après Élie, et dit : Laisse-moi embrasser mon père et ma mère, et je te suivrai. Élie lui répondit : Va, et reviens; car pense à ce que je t'ai fait. 21 Après s'être éloigné d'Élie, il revint prendre une paire de bœufs, qu'il offrit en sacrifice ; avec l'attelage des bœufs, il fit cuire leur chair, et la donna à manger au peuple. Puis il se leva, suivit Élie, et fut à son service).

Lors de l'enlèvement d'Elie, la requête d'Elisée est mal comprise. Ce qui se passe n'est pas qu'il reçoit le double de l'onction d'Elie, mais qu'il reçoit une deuxième onction, qui lui est nécessaire pour ce qu'il a à accomplir. La première onction d'Elisée s'est déroulée lorsqu'il était encore dans les champs. C'est le passage dont j'ai déjà parlé où Elie le frappe avec son manteau. La deuxième onction se déroule pendant la scène de l'enlèvement d'Elie, et comme pour le reste de la vie des deux prophètes, est le parallèle de quelque chose qui a trait avec le message de la fin des temps.

Le blocage de la compréhension vient de ce que nous avons pour habitude d'entendre et donc de considérer qu'Israël passe en premier, et qu'ensuite seulement vient l'église. Il est évident que dans une certaine mesure c'est tout simplement vrai. Par contre ça n'est pas un absolu. D'où la précision qui nous a été faite entre autres dans l'évangile selon Matthieu : Ainsi les derniers seront les premiers, et les premiers seront les derniers (Matthieu 20.16). Dieu s'est présenté à Israël en premier, puis, devant le rejet, s'est présenté aux nations. Maintenant, en ce qui concerne le salut, les choses se passent donc dans l'autre sens. Le salut est premièrement pour les nations, ensuite pour Israël. Parce qu'il passe par la compréhension de qui est Jésus, et celui qui le reconnaît entre de plein pied dans le royaume de Dieu, indépendamment de ses origines terrestres qui, elles, ne peuvent pas sauver. Elie et Elisée représentent exactement ce fait. C'est pour cela qu'Elie vient en premier tout en représentant la révélation de Dieu pour les nations et qu'Elisée vient en second tout en représentant la révélation de Dieu pour Israël. C'est donc également pour cela que la première onction d'Elisée est symbolisée charnellement par le fait de jeter le manteau sur lui et se passe en Canaan, alors que la deuxième est représentée spirituellement, en voyant Elie être enlevé et se passe en Galaad. Elisée a besoin de la révélation de Dieu pour Israël, mais il a également besoin de la révélation de Dieu pour les nations, parce son rôle est de la faire passer à Israël.

Ce sont les deux onctions en question.


c) La soudaineté de la séparation.

Pour faire la continuation avec les parallèles, il faut voir ici le fait qu'Elisée et Elie sont brusquement séparés. Comme souvent, l'ordre à un sens.

On notera qu'à l'instant de la discussion, Elisée n'a qu'une onction. Il en demande une deuxième à Elie, qui ne la lui donne pas, mais lui annonce comment il saura s'il la recevra, au futur. Survient alors le char de feu et les chevaux de feu qui permettent la séparation des deux hommes afin de démarrer la montée au ciel d'Elie. C'est ensuite seulement qu'arrive la confirmation de l'élection d'Elisée. Une fois de plus, rien n'est issu du hasard, et tout a un sens. Lorsqu'il nous est dit : ... Et il ne le vit plus (2 Rois 2.12), cela implique logiquement l'accomplissement de la parole d'Elie : ... si tu me vois pendant que je serai enlevé d'avec toi, cela t'arrivera ainsi ; sinon, cela n'arrivera pas (2 Rois 2.10).

Cette chronologie annonce ce qui se déroulera lors de la mort des témoins et qui nous est décrit dans le onzième chapitre du livre de l'Apocalypse : Après les trois jours et demi, un esprit de vie, venant de Dieu, entra en eux, et ils se tinrent sur leurs pieds; et une grande crainte s'empara de ceux qui les voyaient. 12 Et ils entendirent du ciel une voix qui leur disait: Montez ici ! Et ils montèrent au ciel dans la nuée; et leurs ennemis les virent. 13 A cette heure-là, il y eut un grand tremblement de terre, et la dixième partie de la ville, tomba; sept mille hommes furent tués dans ce tremblement de terre, et les autres furent effrayés et donnèrent gloire au Dieu du ciel (Apocalypse 11.11-13). Lors de leur montée au ciel, la révélation de Dieu qui n'avait été acceptée que par les nations est comprise par Israël. Il faut donc qu'Elisée voie Elie monter pour recevoir l'onction manquante, celle de la révélation de Dieu pour Israël. Il doit alors s'en emparer et non la recevoir simplement, ce qui est symbolisé par le fait que cette fois-ci c'est lui qui ramasse le manteau.

On comprend mieux alors pourquoi Elie ne peut pas oindre charnellement Elisée pour cette deuxième onction. Parce qu'Israël ne recevra pas cette compréhension par l'église, mais par Dieu et devra s'en saisir, ce que l'on retrouve dans les noms des deux prophètes.


d) L'annonce par les noms.

Une fois de plus, on réalise avec la Parole de Dieu que les informations sont toujours très nombreuses et attendent simplement que l'Eternel les pointe du doigt. 

Nous avons donc deux noms, qui sont, chronologiquement : Elie et Elisée.

d.1) Elie.

Sa signification est : mon Dieu est l'Eternel.

Cela représente sa révélation. L'Eternel n'est autre que le Fils, Jésus, dont le nom signifie l'Eternel sauve. Il annonce donc le salut par le Fils, donc une fois de plus la révélation de Dieu pour les nations.

d.2) Elisée.

Sa signification est : mon Dieu est sauveur.

Dans son cas, cela désigne également sa révélation. El est le Père. Son nom désigne donc directement à la fois le peuple qui est celui envers lequel il va exercer son ministère, et le type de révélation qu'il apporte. Pour comprendre ça, il faut comprendre quelque chose qui est presque ignoré par l'église qui se plaît par paresse à négliger la compréhension de la loi. Connaître Dieu signifie avoir fait le lien entre la loi et la grâce. Non pas comme une succession, mais comme une seule chose les contenant toutes les deux. Israël a commencé par la loi, alors que l'église a commencé par la grâce. Si l'église actuelle contient si peu de sauvés, c'est en partie en raison de ça. Le rejet de la compréhension de la loi. Il n'est pas possible de comprendre l'une, sans comprendre l'autre. Dans un sens ou dans l'autre. Si vous ne comprenez pas la loi, vous la transgresserez, si vous ne comprenez pas la grâce, vous la mépriserez. L'église a commencé par la grâce et méprise la loi, Israël a commencé par la loi et méprise la grâce. Les deux sont également fautifs.

Elisée apporte donc la compréhension du salut qui vient de Dieu le Père.

d.3) La jonction des deux noms.

Si Elisée porte les deux onctions, cela se retrouve également dans la signification des noms dans une forme presque mathématique. Si Dieu est l'Eternel et si Dieu est sauveur, alors Dieu est l'Eternel qui sauve, ce qui est la signification du nom de Jésus (Yeshua = Yahvé sauve).

19 - Le trajet.


Ce type d'information me font aimer toujours plus la Parole de Dieu. Il y a dans le trajet même d'Elie une indication sur ce que l'Eternel a fait. Cela nous aide à comprendre l'étendue de ce que l'on ignore et nous pousse à accepter de faire avec ce que l'on comprend, en réalisant que l'étendue des mystères qui sont dissimulés dans la Parole est sans fin. Les choses cachées sont à l'Éternel, notre Dieu ; les choses révélées sont à nous et à nos enfants, à perpétuité, afin que nous mettions en pratique toutes les paroles de cette loi (Deutéronome 29.29).

Il y a deux passages qu'il faut prendre en compte pour commencer à comprendre ce qui se cache derrière les trajets d'Elie et d'Elisée. Le premier est évidemment le trajet d'Elie et le second celui d'Elisée.


a) Elie.

  • 2 Rois 2.1 : Lorsque l'Éternel fit monter Élie au ciel dans un tourbillon, Élie partait de Guilgal avec Élisée.
  • 2 Rois 2.2 : Élie dit à Élisée: Reste ici, je te prie, car l'Éternel m'envoie jusqu'à Béthel ...
  • 2 Rois 2.4 : Élie lui dit: Élisée, reste ici, je te prie, car l'Éternel m'envoie à Jéricho.
  • 2 Rois 2.6 : Élie lui dit: Reste ici, je te prie, car l'Éternel m'envoie au Jourdain ...

Ce qui nous donne en résumé : (1) Guilgal ➡️ (2) Béthel ➡️ (3) Jéricho ➡️ (4) Jourdain.


b) Elisée.

  • 2 Rois 2.18 : Lorsqu'ils furent de retour auprès d'Élisée, qui était à Jéricho, il leur dit : Ne vous avais-je pas dit: N'allez pas ?
  • 2 Rois 2.23 : Il monta de là à Béthel ; et comme il cheminait à la montée, des petits garçons sortirent de la ville, et se moquèrent de lui. Ils lui disaient : Monte, chauve! monte, chauve !
  • 2 Rois 2.25 : De là il alla sur la montagne du Carmel, d'où il retourna à Samarie.

Ce qui nous donne en résumé : (1) Jourdain ➡️ (2) Jéricho ➡️ (3) Béthel ➡️ (4) Carmel et Samarie.


c) La différence.

Comme souvent, comprendre la géographie d'Israël aide à cerner l'étrangeté de certains passages de la Parole de Dieu. Pour faire simple, Elie et Elisée se trouvent à Guilgal, donc à environ 2 kilomètres à l'Ouest du Jourdain lorsque l'Eternel dit à Elie qu'il va le faire monter au ciel. Pourtant au lieu de l'envoyer plein Est afin de traverser le Jourdain et de l'enlever, il va l'envoyer plein Ouest, sur près de 20 kilomètres, à Béthel. Arrivé là-bas, l'Eternel va l'envoyer plein Est, à nouveau sur 20 kilomètres, soit presque à son point de départ. En réalité il l'envoie à Jéricho, qui se trouve un tout petit peu au sud de Guilgal, son point de départ. Cela représente une distance d'environ 2 kilomètres plein sud en partant de Guilgal, mais l'Eternel l'a fait passer par une ville qui se trouve à 20 kilomètres de là, allongeant son voyage d'environ 40 kilomètres. Finalement, arrivé à Jéricho, l'Eternel va l'envoyer au Jourdain afin de le traverser. Ce qui au final le fait terminer environ deux kilomètres à l'Ouest de Guilgal, son point de départ.

Le trajet d'Elisée consistera presque à refaire celui d'Elie, mais dans le sens inverse. Partant du Jourdain, ce qui paraît normal, il se rendra à Jéricho, puis à Béthel. Qui sont bien les deux dernières destinations d'Elie avant le Jourdain. C'est donc ensuite qu'une différence apparaît. Si Elisée va prendre la direction du Carmel, on peut comprendre qu'il passe par Jéricho et Béthel, c'est sur son trajet. Par contre cela ne nous dit pas pourquoi Elie a dû aller de Guilgal à Béthel parce que dans son cas, ça n'est absolument pas sur son trajet.

Le point important se trouve donc dans la différence entre les deux trajets. N'oublions pas qu'Elisée porte le ministère d'Elie, mais avec une destination spirituelle différente. C'est cela que représente la différence dans leur trajet terrestre. Si une partie est identique, une autre ne l'est pas. Pour comprendre la différence, il faut déjà voir ce que représentent les similitudes. Or ce trajet que l'Eternel demande à Elie de faire avant de pouvoir être enlevé et qu'Elisée refera juste après n'est pas une première dans la Parole de Dieu. Il a déjà eu lieu, même s'il est très légèrement dissimulé. Le trajet en question est effectué par Josué alors qu'il guide Israël dans la conquête de Canaan.

c.1) Jourdain.

Dans le livre qui porte son nom, Josué aura pour première étape, la séparation des eaux du Jourdain. Il s'y déroulera quelque chose qui a un rapport direct avec le passage concernant Elie et Elisée. C'est également la première fois dans la Parole de Dieu où deux autels sont préparés simultanément avec des pierres prises au même endroit. Cela annonçait déjà ce qui se passera lors du sacrifice du taureau qui conduira à la mort des 450 prophètes de Baal et que j'ai expliqué au préalable.

Le deuxième autel nous est stipulé dans les deux passages suivants :

  • Josué 4.2-3 : Prenez douze hommes parmi le peuple, un homme de chaque tribu. 3 Donnez-leur cet ordre: Enlevez d'ici, du milieu du Jourdain, de la place où les sacrificateurs se sont arrêtés de pied ferme, douze pierres, que vous emporterez avec vous, et que vous déposerez dans le lieu où vous passerez cette nuit.
  • Josué 4.8 : Les enfants d'Israël firent ce que Josué leur avait ordonné. Ils enlevèrent douze pierres du milieu du Jourdain, comme l'Éternel l'avait dit à Josué, selon le nombre des tribus des enfants d'Israël, ils les emportèrent avec eux, et les déposèrent dans le lieu où ils devaient passer la nuit.

Le premier autel est cité juste après :

  • Josué 4.9 : Josué dressa aussi douze pierres au milieu du Jourdain, à la place où s'étaient arrêtés les pieds des sacrificateurs qui portaient l'arche de l'alliance ; et elles y sont restées jusqu'à ce jour.

Si un seul des deux autels est construit dans le lit du Jourdain mis à sec et donc visible uniquement dans ces conditions, les pierres des deux autels proviennent de cet endroit.

c.2) Guilgal.

Il faudra revenir sur Guilgal par après, il convenait cependant de parler de suite de cet endroit, parce que si Elie part de cet endroit, il se trouve que c'est la première halte de Josué après avoir traversé le Jourdain, et c'est également dans ce lieu qu'il dressera l'autel avec les pierres qu'il a fait prendre dans le lit du Jourdain.

  • Josué 4.20 : Josué dressa à Guilgal les douze pierres qu'ils avaient prises du Jourdain.

c.3) Jéricho.

Positionnés à Guilgal, les enfants d'Israël vont renouveler l'alliance avec Dieu à travers leur circoncision, prendre la pâque et voir la fin de la manne. Une fois cela fait, la nouvelle destination va être Jéricho, qui sera dévouée par interdit (Josué chapitre 6). Dans cet endroit, un homme volera de ce qui a été dévoué par interdit.

  • Josué 7.20-21 : Acan répondit à Josué, et dit: Il est vrai que j'ai péché contre l'Éternel, le Dieu d'Israël, et voici ce que j'ai fait. 21 J'ai vu dans le butin un beau manteau de Schinear, deux cent sicles d'argent, et un lingot d'or du poids de cinquante sicles; je les ai convoités, et je les ai pris; ils sont cachés dans la terre au milieu de ma tente, et l'argent est dessous.

Ce vol influera sur les prochains combats qui seront sans victoires. L'endroit de ce combat et justement la prochaine destination.

c.4) Aï et Bethel.

C'est la partie qu'on ne remarque généralement pas pour la simple raison qu'on ne fait quasiment mention que d'Aï dans tout le passage la concernant. Pourtant, un verset nous fait une précision qui n'est pas sans importance dans le cadre de ce que je montre en ce moment. Le verset 17 du chapitre 8 nous parle de la charge qui est faite contre Israël en ces termes : Il n'y eut dans Aï et dans Béthel pas un homme qui ne sortit contre Israël. Ils laissèrent la ville ouverte, et poursuivirent Israël (Josué 8.17). On nous parle spécifiquement de Aï parce que c'est cette ville qui était la destination première de Josué et d'Israël, mais Bethel était alliée avec Aï et le combat était contre les deux. La distinction se fait dans la destruction, à nouveau par interdit, de la ville d'Aï (Josué 8.28 : Josué brûla Aï, et en fit à jamais un monceau de ruines, qui subsiste encore aujourd'hui).

On note également un détail intéressant qui apparaît plus tard, lorsqu'Elie sera dans le périple précédant sa montée au ciel. Si le texte précisera simplement pour les fils des prophètes de Jéricho qu'ils s'approchèrent d'Elisée (... s'approchèrent d'Élisée, et lui dirent ... : 2 Rois 2.5), par contre en ce qui concerne Béthel, il est écrit qu'ils sortirent pour aller lui parler (... sortirent vers Élisée, et lui dirent ... : 2 Rois 2.3). Aï n'ayant jamais été reconstruite, c'est Béthel qui en identifie l'approximation de sa localisation.

Cela fait donc que le Jourdain, Jéricho, et Béthel sont trois étapes communes à Elie et Elisée. La différence étant Guilgal pour Elie, et Samarie pour Elisée.

c.5) Elisée et Samarie.

Les deux prophètes sont donc pour l'un porteur de la révélation de Dieu pour les nations et l'autre porteur de la révélation de Dieu pour Israël. C'est ce qui va définir l'étape précédente d'Elie, et l'étape suivante d'Elisée.

Elisée va donc se rendre à Samarie, qui représente justement la capitale de la version d'Israël qui s'est éloignée de Dieu (quand Jérusalem est la capitale choisie par l'Eternel). C'est le symbole des destinataires de la révélation d'Elisée.

c.6) Elie et Guilgal.

Elie de son côté, représente donc la révélation de Dieu pour les nations, et c'est ce qui va transparaître de la différence qui existe dans son trajet par rapport à celui d'Elisée. On notera que lorsqu'Aï sera vaincue, et donc simultanément Bethel, Josué retournera à Guilgal*.

(* Josué 9.3-6 : Les habitants de Gabaon, de leur côté, lorsqu'ils apprirent de quelle manière Josué avait traité Jéricho et Aï, 4 eurent recours à la ruse, et se mirent en route avec des provisions de voyage. Ils prirent de vieux sacs pour leurs ânes, et de vieilles outres à vin déchirées et recousues, 5 ils portaient à leurs pieds de vieux souliers raccommodés, et sur eux de vieux vêtements; et tout le pain qu'ils avaient pour nourriture était sec et en miettes. 6 Ils allèrent auprès de Josué au camp de Guilgal, et ils lui dirent, ainsi qu'à tous ceux d'Israël: Nous venons d'un pays éloigné, et maintenant faites alliance avec nous).

Elie partait de Guilgal en raison de ce que représente Guilgal. Un autre passage du livre de Josué nous le fait comprendre :

  • Josué 4.20-24 : Josué dressa à Guilgal les douze pierres qu'ils avaient prises du Jourdain. 21 Il dit aux enfants d'Israël : Lorsque vos enfants demanderont un jour à leurs pères : Que signifient ces pierres ? 22 vous en instruirez vos enfants, et vous direz : Israël a passé ce Jourdain à sec. 23 Car l'Éternel, votre Dieu, a mis à sec devant vous les eaux du Jourdain jusqu'à ce que vous eussiez passé, comme l'Éternel, votre Dieu, l'avait fait à la mer Rouge, qu'il mit à sec devant nous jusqu'à ce que nous eussions passé, 24 afin que tous les peuples de la terre sachent que la main de l'Éternel est puissante, et afin que vous ayez toujours la crainte de l'Éternel, votre Dieu.

Non seulement Guilgal est le lieu où Josué a dressé le premier camp de Dieu en traversant le Jourdain à sec, mais c'est également l'endroit où il a dressé un autel à l'Eternel avec les pierres qu'il avait ramassées dans le Jourdain lorsqu'il le passait à sec. Ce qui est la marque exacte de la raison pour laquelle Elie part d'ici, c'est la double raison de l'existence de cet autel qu'avait fait Josué. Son but était premièrement de témoigner aux nations de la grandeur de Dieu et ensuite de mettre la crainte de l'Eternel dans le coeur d'Israël. Ce qui est exactement ce qui va se passer à l'enlèvement des témoins, puisque c'est le moment où la crainte de l'Eternel retournera dans le coeur d'Israël.

c.7) La libération.

Lors de la conquête de Canaan, ce que Josué a fait, ça a été de commencer par détruire la forteresse qui représentait la suprématie de Baal et d'Astarté (Jéricho), une fois cela fait, il est parti traiter Aï de la même manière, et ce que l'on ne comprend pas forcément, c'est que la raison spirituelle derrière cela était de libérer Béthel, la maison de Dieu. Une fois Jéricho et Aïe détruite, il retournera à Guilgal.

Le périple d'Elie et d'Elisée passe par Jéricho et Béthel pour représenter la même chose, la destruction de la forteresse de l'ennemi, et la libération de la maison de Dieu. Dans le cas d'Elisée c'est pour libérer Israël, dans le cas d'Elie, c'est pour libérer l'église, et c'est ce qui en marque les différences.

20 - Les fils des prophètes.


Les fils des prophètes ne sont pas des descendants d'une quelconque lignée charnelle. Il n'existe pas de tribu composée de prophètes, contrairement aux sacrificateurs. La notion de fils et de père est dans la majeure partie des cas celle d'élève et d'enseignant. Les fils des prophètes sont donc des personnes qui se destinent à être prophètes, ce qui ne signifie pas qu'elles le soient. Nous avons l'exemple d'un fils des prophètes qui devient prophète, justement dans le chapitre 20 du premier livre des rois. Au verset 35 on nous précise qu'il est fils des prophètes (L'un des fils des prophètes dit à son compagnon), mais alors qu'il a prophétisé et que la chose est arrivée au verset 36 (quand tu m'auras quitté, le lion te frappera. Et quand il l'eut quitté, le lion le rencontra et le frappa) il n'est plus appelé fils des prophètes, mais simplement prophète dans le verset 37 (Le prophète alla se placer sur le chemin du roi).

Les fils des prophètes ne sont donc pas réellement prophètes, mais aspirent à le devenir.


a) Les différentes citations.

Dans ce passage on va nous parler de trois groupes des fils des prophètes, apportant à chaque fois une clarification qui permet de les distinguer. La première occurrence nous pointera Béthel du doigt (2 Rois 2.3Les fils des prophètes qui étaient à Béthel), la deuxième pointera Jéricho (2 Rois 2.5 : Les fils des prophètes qui étaient à Jéricho) et la dernière ne donnera tout d'abord pas de précision sur l'origine, tout en nous donnant une précision sur le nombre (2 Rois 2.7 : Cinquante hommes d'entre les fils des prophètes) puis, un peu plus tard, nous fera une précision sur l'origine (2 Rois 2.15Les fils des prophètes qui étaient à Jéricho, vis-à-vis) tout en ne nous parlant pas du nombre puisque la désignation du groupe induit le nombre qui était précité.

La première citation parle donc de tous les fils des prophètes qui étaient à Béthel, et la deuxième de tous les fils des prophètes qui se trouvaient à Jéricho, lorsque la troisième ne nous parle que de 50 des fils des prophètes de Jéricho, donc une partie du deuxième groupe.

Soulignons l'étrangeté de la présence d'autant de "fils des prophètes" à Jéricho, qui est une ville particulièrement récente puisqu'elle n'a été rebâtie que quelques années auparavant. Sa reconstruction initie le commencement du ministère d'Elie, qui dure 3 ans et demi, et il se passe environ 6 années* de plus entre sa fuite et son enlèvement. Cela fait donc une dizaine d'années.


* NOTA : sur la durée entre la fuite d'Elie et sa montée au ciel. 

  • 1 Rois 20.26 : L'année suivante, Ben Hadad passa les Syriens en revue, et monta vers Aphek pour combattre Israël
  • 1 Rois 22.1 : On resta trois ans sans qu'il y eût guerre entre la Syrie et Israël.
  • 1 Rois 22.52 : Achazia, fils d'Achab, régna sur Israël à Samarie, la dix-septième année de Josaphat, roi de Juda. Il régna deux ans sur Israël.


b) Leur rapport à Elisée.

Le rapport que ces personnes ont avec le binôme qui passe par leurs villes respectives est particulier. On notera l'absence de fils des prophètes de l'autre côté du Jourdain. On notera également que les fils des prophètes ne s'adressent jamais à Elie, mais uniquement à Elisée (... sortirent vers Élisée, et lui dirent ... : 2 Rois 2.3) (... s'approchèrent d'Élisée, et lui dirent ... : 2 Rois 2.5). Peut-être s'identifient-ils à celui qui sert un prophète en fonction, mais c'est peu probable. Ne serait-ce que parce qu'une fois qu'ils constateront qu'Elisée porte l'esprit d'Elie, ils se prosterneront devant Elisée, alors qu'ils ne le faisaient pas devant Elie (L'esprit d'Élie repose sur Élisée ! Et ils allèrent à sa rencontre, et se prosternèrent contre terre devant lui : 2 Rois 2.15).

Pourtant, bien que se prosternant devant lui, ils ne prêteront pas attention à sa parole, partant durant trois jours rechercher le corps d'Elie alors qu'Elisée leur avait clairement dit de ne pas y aller (Ne les envoyez pas : 2 Rois 2.16). Ils représentent la part de l'église qui ne partira pas. Ils ont vu la montée au ciel d'Elie et se prosternent devant celui qui en porte l'esprit, espérant en bénéficier, alors qu'ils ne faisaient que regarder de loin Elie. S'ils mettent beaucoup de zèle, ils se caractérisent surtout par le fait de ne pas écouter et de ne pas mettre en pratique la parole qu'ils reçoivent (Ne vous avais-je pas dit : N'allez pas ? : 2 Rois 2.18). Ce sont ceux qui, alors que l'Eternel ne se trouvera plus parmi les nations, essayeront de s'attacher à Israël après l'enlèvement dans l'espoir de combler la mesure qui a été la leur au moment où ils ont été pesés.

21 - Conclusion.


Lorsque l'on dit qu'Israël est l'image de l'église, c'est souvent sans comprendre que ça va très au-delà de la simple image. C'est l'exact accomplissement de ce que nous disait Salomon : Ce qui est a déjà été, et ce qui sera a déjà été, et Dieu ramène ce qui est passé (Ecclésiaste 3.15). L'Eglise est un duplicata de ce que Dieu a fait dans l'ancienne alliance, et tout y annonce ce que nous voyons se dérouler sous nos yeux. De la même manière, l'intégralité du ministère terrestre de Jésus avait été prophétisé tout du long de l'ancienne alliance.

Tout comme Jérémie était connu de Dieu avant sa conception, et avait été consacré avant de sortir du ventre de sa mère*, Elie n'est pas devenu un des deux témoins au cours de sa vie. Il l'a toujours été, et chacune de ses venues sur terre fait échos à l'autre. Le parallèle entre sa vie et les évènements de la fin des temps et donc logiquement constant et se poursuit à travers la vie d'Elisée qui, pour sa part, est le parallèle de ce qui se passera entre le début du sixième ange et la fin du septième. Cette période incluant pèle-mêle les points suivants, mais également de nombreux autres :

  • Le revirement d'Israël qui reconnaît Jésus ;
  • La multiplication des conflits incluant Israël ;
  • Jézabel dévorée par les chiens qui devient la prostituée dévorée par la bête ;
  • La fin, plus générale, de la prostituée et de la bête, qui sont la fin des maisons de Jézabel et d'Achab ;
  • La première résurrection, annoncée par celle de l'homme qui touche les ossements d'Elisée.

Cependant, la partie qui concerne la vie d'Elisée n'est pas aussi importante à détailler pour nous qui sommes partie intégrante de l'église de Jésus, parce que nous ne vivrons pas ces temps. Ce sont ceux d'Israël qui reconnaîtront alors le Seigneur qui auront à en comprendre en détail la suite, et je n'ai aucun doute sur le fait qu'ils le feront.

Quoi qu'il en soit, Elie est très peu présent dans la Parole de Dieu, mais il est fondamental. Le comprendre nous donne des pistes sur ce que nous traversons en ce moment même, et confirme que ce que Dieu prépare pour l'église a toujours été prévu avec la France comme point de départ. Cela explique l'acharnement des hommes non pas seulement à amoindrir ce pays, mais à tenter de le faire disparaître. Que ce soit au travers de deux guerres mondiales, ou que ce soit culturellement. La France est le pays du pain et du vin, préparé de tout temps pour accueillir ce qui s'en vient et annoncé par le ministère d'Elie.

Le repas du Seigneur est prêt, et c'est en France qu'il va être servi.


(* Jérémie 1.5 : Avant que je t'eusse formé dans le ventre de ta mère, je te connaissais, et avant que tu fusses sorti de son sein, je t'avais consacré, je t'avais établi prophète des nations). 

Pour résumer une dernière fois, , nous avions :

La partie 1 : Kérith et Sarepta, qui est la période du livre de l'apocalypse qui se situe juste avant la marque de la bête, alors que l'Eternel prépare ce qui est nécessaire au rétablissement de son église. Les deux témoins sont déjà présents, mais n'agissent pas encore ouvertement.

Ensuite, avec la partie 2, nous entrons dans la phase active, ce qui implique que la marque de la bête est présente. La convocation d'Elie en est le signe, ceux qui ont accepté la marque et qui adorent (que ce soit Baal dans les temps anciens, ou la bête aujourd'hui) ne sont pas venus. Ceux qui ont répondu sont ceux qui ont accepté la marque, mais qui n'adorent pas, ils n'ont pas encore pris de décision définitive et se sont retrouvés contraints et forcés dans une marque à laquelle ils n'adhèrent pas vraiment. C'est le moment du choix pour eux.

C'est donc également le moment des trois premiers anges qui sont le jugement pour le sang des prophètes qui a été versé et le changement des eaux en sang. C'est le commencement du second tri et donc globalement, le commencement, marqué par la pluie, de la partie la plus dure de la grande tribulation.

Vient alors la partie 3 concernant la fin du ministère d'Elie, qui marque le 5° ange, alors que le tri au sein de l'église de Dieu s'est terminé est que ceux qui lui appartiennent ont été marqués. Pendant ce temps plus personne ne pourra mourir à soi-même et donc renaître en Jésus, ce que représente la volonté de mourir d'Elie qui ne le peut pas.

Cela se termine évidemment par la partie 4, qui est l'enlèvement et le passage de témoin à Elisée qui va désormais porter cette même révélation pour le peuple juif, ce qui correspond à la conversion de Jérusalem à l'enlèvement des témoins.

La vie d'Elisée est la directe continuation de cette révélation, détaillant petit à petit les anges 6 et 7 ; la mort de la prostituée, dévorée par la bête, qui est Jézabel dévorée par les chiens ; la bataille d'Armageddon ; l'intervention de Dieu pour sauver Israël et finalement la première résurrection.

Mais Elisée n'est pas le centre de cet enseignement, et, comme je le disais plus haut, je ne pense pas que ce soit ma part de le détailler. Je vais donc m'arrêter là et vous souhaiter bon courage, que ce soit dans la période où nous sommes, dans celle où nous entrons, ou plus simplement, dans la digestion de cet enseignement.

Je vous laisse donc sur un dernier conseil qui sera une redite, vous n'êtes pas obligés de croire tout ce que vous entendez, que ce soient des enseignements, des prédications, ou des prophéties. Ouvrez la Parole de Dieu et vérifiez. Si les serviteurs sont envoyés pour vous expliquer certaines choses dans la Parole, ils ne sont pas là pour la connaître à votre place.

Prenez courage et garder à l'esprit ce que nous transmettait Luc.

  • Luc 21.28Quand ces choses commenceront à arriver, redressez-vous et levez vos têtes, parce que votre délivrance approche.